La Presse Pontissalienne 217 - Novembre 2017

DOSSIER LE DOSSIER

La Presse Pontissalienne n° 217 - Novembre 2017

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l Commerce Avec livraison à domicile Le terroir franc-comtois en quelques clics dans son frigo

Un nouveau service de vente de produits bio et locaux de saison s’est ouvert sur le bassin de Pontarlier, via le site Le Poirier Gourmand. De quoi ravir les adeptes des circuits courts.

la consignation des bouteilles, bocaux et pots de verre qui seront récupérés au domicile des clients. Bien sûr, l’approvisionnement en local à ses limites. “Certains produits comme les bananes ou l’huile d’olive viendront évi- demment d’ailleurs, mais tou- jours au plus près.” Outre l’ali- mentation, le site prévoit aussi de proposer du vrac et d’autres références comme les cosmé- tiques bio “Samélie plantes” déve- loppés à Ville-du-Pont. Des recettes postées par des chefs ou issues de contributeurs per- mettront aux plus pressés d’ajou- ter à leur panier l’ensemble des ingrédients nécessaires. Dans un premier temps, la livrai- son ne sera assurée que le dimanche de Valdahon jusqu’à la frontière suisse “mais à ter- me, elle pourra être étendue à l’ensemble de la semaine.” Elle est gratuite dès 59 euros (hors promotion en cours, jusqu’au 30 novembre dès 29 euros). n S.G. Mehdi Akoul a prévu de développer son concept sous forme de franchise de territoire. Le Poirier Gourmand pourrait être décliné sur d’autres bassins de vie.

L a présentation soignée des produits en ligne témoigne à elle seule du parti pris de son fonda- teur, Mehdi Akoul : “Mettre en avant des produits frais et sains, provenant d’agriculteurs méri- tants et engagés.” Loin des logiques consuméristes et de la course au gain pratiquées dans la grande distribution. Il y a pourtant lui-même travaillé durant plusieurs années dans les ressources humaines (Car- refour Market, Super U, Simply Market…) avant de se tourner vers le bio. Passé ensuite par Bio C’Bon, Biocoop et Naturalia où il était directeur régional Grand Est, Mehdi Akoul n’a pas tou- jours été un consommateur bio convaincu. “Je le suis devenu peu à peu et je rêverais même aujour- d’hui d’arriver à l’autosuffisan- ce.” Parti du constat que les consom- mateurs aspiraient à manger plus sain, “en privilégiant les cir- cuits courts” , et que les petits producteurs avaient les capaci- tés suffisantes pour y répondre, il a donc eu l’idée de développer son activité sur le bassin bison- tin (où il a fait ses études), et

pontissalien. “J’ai rencontré pen- dant trois mois des producteurs locaux passionnés” comme cet apiculteur de Doubs, Mellifera Mellifica, en conversion bio, qui pourrait figurer au catalogue. Son credo : ne pas faire dans la massification mais opter pour le chemin le plus court, en remet- tant le produit au centre. “Les produits bio des grands maga- sins ne viennent pas de France, ils n’ont pas la flexibilité pour travailler avec les petits pro- ducteurs. Dans certains cas, le

comté est appelé à partir dans des entre- pôts à l’autre bout de la France avant de revenir être distribué ici.” Des non-sens que l’on retrouve souvent d’après son expé- rience et qui ont un poids, outre sur les prix, sur le bilan car- bone. Car Le Poirier Gourmand entend aussi engager une démarche éco-res- ponsable avec l’ab- sence d’emballage et dans un futur proche,

Le chemin le plus court.

Une dizaine de clients ont déjà passé commande sur le Grand Besançon depuis l’ouverture du site à la mi-octobre. Mehdi Akoul attend ses premières livraisons sur le Haut-Doubs.

Le berger des abeilles en conversion bio l Doubs Une apiculture respectueuse Après des années passées à développer son

entreprise informatique, Adrien Grosjean a préféré se reconvertir dans sa passion des abeilles avec l’objectif de produire du miel bio.

S olide formation d’ingénieur télé- coms, dynamique P.M.E. à crois- sance à deux chiffres, le fon- dateur de Clic &Comne devait, en théorie, jamais quitter l’univers informatique. Sauf que ce mode de vie ne correspondait pas à ses aspirations personnelles et familiales. En 2008, Adrien et sa compagne assistent à la projection du film “Nos enfants nous accuseront” de Jean-Paul Jaud. “À par- tir de là, on a eu envie de vivre diffé- remment. On s’est mis à jardiner” , explique celui qui sera en 2009 à l’ori- gine de la création de l’A.M.A.P. de Pontarlier. Adrien Grosjean s’intéresse déjà à l’api- culture. Cette passion, il la tient de son grand-père Ferdinand qui lui a inculqué le goût des abeilles avant de lui transmettre une vingtaine de ruches. Il a alors tout juste 17 ans. Son père Thierry et son petit frère Francis se prennent aussi au jeu. “Mes parents vivent dans un petit village haut-saô- nois. On a installé les ruches dans le jardin familial et on a commencé à s’en occuper.” Ce qui n’était qu’un loisir va finale- ment s’imposer comme une possible reconversion professionnelle aux yeux d’Adrien Grosjean qui n’hésitera pas à se séparer de son entreprise au début de l’année 2017. L’expérience acquise au fil de son parcours dans l’informa-

tique lui sera bien sûr profitable d’au- tant plus qu’il sait exactement où il veut aller. Vers une apiculture res- pectueuse de l’homme et des abeilles. “Aujourd’hui, je m’occupe de 200 ruches. Pour moi, c’est le maximum. À la chambre d’agriculture, on m’en conseillait le double, ce qui sous-enten- dait de se mécaniser. Cette logique ne me convient pas car elle s’éloigne d’une approche plus humaine et elle finit par stresser les abeilles. Je m’inscris plu- tôt dans une démarche où l’on cherche à prendre soin des abeilles avant d’en tirer profit.” Cette conversion mûrement butinée

Adrien Grosjean se déplace sur les marchés bio pour vendre différents miels produits

se traduit par la créa- tion de la société Mil- leferaMellifica.Adrien Grosjean fonctionne dans le respect du cahier des charges bio défini par Écocert. “Dans l’installation des ruches, on privilégie des sites exploités en bio. Pour les soins apportés aux ruches, on proscrit les traite- ments chimiques. On fonctionne en biody- namie avec des décoc- tions de plantes à base de tisanes, orties, pis- senlits.”

“On fonctionne en biodynamie.”

dans le respect du cahier des charges Écocert.

Le berger des abeilles évite toute inter- vention contre nature : pas d’intro- duction, ni de marquage ou clippage de reine, autoproduction des essaims et des cires, pas de grille à reine pour les bloquer dans le bas des ruches. “Le bien-être des abeilles passe avant la production. C’est chronophage, on perd parfois de la récolte. À force de soins, on parvient à remettre en état des ruches

L’année 2017 n’a guère été propice à l’apiculture avec un printemps beau- coup trop précoce. “Depuis juillet, je n’ai pas récolté plus de 100 kg de miel alors que j’étais à plus de 2 tonnes avant l’été”, indique celui qui com- mercialise sa production en direct sur les marchés locaux, dans le réseau bio et par le biais du net (mellifera-mel- lifica.fr). n

mal en point et on espère alors qu’elles feront du miel à la prochaine saison.” L’apiculteur transhume la moitié de ses ruches pour profiter des floraisons d’acacia, de ronces, de tilleul… “On extrait le plus naturellement possible en s’interdisant le mélange des miels, le brassage et surtout le chauffage car au-delà de 40 °C on perd toutes les caractéristiques du produit.”

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