La Presse Pontissalienne 217 - Novembre 2017

PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n° 217 - Novembre 2017

11

POLITIQUE

Pierre Simon “J’avais envie de m’investir dans l’action sociale”

Le conseiller départemental du canton de Pontarlier prend du galon au Département où il est désormais vice-président en charge de l’insertion et du tourisme. Il souhaite être plus actif dans le champ de l’insertion économique. Entretien.

Pierre Simon est désormais vice- président du Conseil départemental en charge de l’insertion et du tourisme.

L a Presse Pontissalienne : Dans quel contexte s’inscrit cette nomi- nation ? Pierre Simon : C@p25, la feuille de route du Conseil départe- mental du Doubs intégrait un projet de réorganisation. L’ob- jectif de cette restructuration consistait à aligner l’exécutif sur les nouvelles missions. Depuis le 25 septembre, la col- lectivité comprend quatre com- missions au lieu de six : solida- rités humaines autour du social, solidarités territoriales avec les collèges, la culture, le sport, déve- loppement territorial lié à la gestion des routes, du numé- rique, du tourisme et la dernière dédiée aux ressources humaines, finances, patrimoine et à l’ad- ministration générale. L’évolu- tion de l’exécutif s’imposait éga- lement suite à la démission de Françoise Branget. L.P.P. : Vous étiez déjà en responsa- bilité avant cette remise à plat. Pour- quoi en vouloir plus ? P.S. : Effectivement, je présidais Doubs Tourisme et le Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement en étant aussi membre du bureau. Mais j’avais envie de m’investir dans une nouvelle mission : celle de l’action sociale qui représente 50 % du budget. L’insertion pour le Département rime avec la gestion du R.S.A. versé à 11 000

allocataires, ce qui représente un budget de 71 millions d’eu- ros. Je voulais entrer dans le cœur de la machine en quelque sorte. L’insertion est à la fron- tière entre le social et l’écono- mie avec des vrais défis et des vrais choix politiques. Je m’en- gage avec la volonté d’être plus actif dans le champ de l’inser- tion économique. L.P.P. : Avez-vous déjà défini une stra- tégie ? P.S. : On a fixé deux priorités sur deux axes. D’abord appliquer la règle du “juste droit” en versant le R.S.A. à ceux qui remplissent les critères et rien aux autres. Cela induit d’être réactifs vis- à-vis des bénéficiaires et d’être aussi capable d’arrêter la dis- tribution de cette aide si un changement de statut survient. Sur l’aspect fraude, on doit mieux

réduire, in fine , le nombre d’al- locataires. On souhaite agir pour éviter d’entrer dans le R.S.A. ou d’en sortir le plus vite possible. Cela sous-entend de l’accom- pagnement et de la formation. La relation reposerait sur un contrat d’engagement réciproque signé avec chaque allocataire et chaque contrat comprendrait des objectifs. L.P.P. : Vous êtes déjà au travail ? P.S. : Le chantier est engagé. On commence à travailler les acteurs de l’emploi : Conseil départe- mental, Pôle Emploi, agences d’intérim, entreprises. C’est un gros travail d’organisation à entreprendre pour mieux répondre à la demande et sor- tir les gens du R.S.A. même si on est conscient que l’employa- bilité est plus difficile quand on sort du système. Notre rôle consiste aussi à pousser les béné- ficiaires vers l’emploi.

de proximité comme Dijon, Lyon… L.P.P. : Quel rôle pouvez-vous jouer dans la mise en place de l’office de destination Haut-Doubs ? P.S. : Je n’ai aucun intérêt dans ce dossier où je ne suis pas déci- deur. Mais en tant que prési- dent du Comité départemental du tourisme, on sait déjà tout l’intérêt de s’organiser en offi- ce de destination. L.P.P. : Le canton de Pontarlier est donc bien représenté au département ? P.S. : Tout à fait, ses deux conseillers départementaux sont dans l’exécutif. L.P.P. : On vous prête également des ambitions municipales sur Pontarlier. Qu’en est-il ? P.S. : Je me consacre à fond au Département. Les municipales sont encore loin. n Propos recueillis par F.C.

l’accueil des vacanciers. Sur le Haut-Doubs, il est temps de prendre conscience que le tou- risme, c’est aussi une économie, un gisement d’emplois locaux. Cela implique aussi d’avoir une stratégie avec l’enjeu de déve- lopper l’activité touristique sinon à l’année au moins aux “ailes de saison” comme en mai, juin, septembre…En termes de com- munication, on doit continuer à s’inscrire dans la démarche Montagnes du Jura pour aller capter des pays à l’internatio- nal comme les Pays-Bas, la Bel- gique, le Royaume-Uni, l’Alle- magne. L.P.P. : Comment évolue la clientèle touristique du Haut-Doubs ? P.S. : Oui. Il y a beaucoup de Suisses, des Lyonnais et plus généralement, on constate que les gens du sud montent vers le nord. On a aussi une carte à jouer vers des publics urbains

L.P.P. : Les collectivités ont des leviers d’action pour favoriser l’insertion ? P.S. :Tout à fait, en incluant des clauses d’insertion dans les mar- chés publics. Le Département souhaite aller dans cette direc- tion. Je vais aussi rencontrer les structures d’insertion pour repositionner le Conseil dépar- temental dans une dynamique de réussite. L.P.P. : Vous suivez toujours les pro- blématiques touristiques sur le Haut- Doubs ? P.S. : Bien sûr et je suis convain- cu du bien-fondé d’un office de destination Haut-Doubs. Un tel outil permet de structurer l’offre sur un territoire cohérent et d’avoir plus d’impact sur la pro- motion. On mutualise des moyens humains et financiers. Cet office de destination per- mettra aussi de développer d’autres missions en dehors de

travailler avec la C.A.F. On est en capacité de dres- ser des amendes administratives aux fraudeurs depuis le 1 er jan- vier dernier. L.P.P. : Et la secon- de priorité ? P.S. : Il s’agit de favoriser le retour à l’emploi, ce qui permettra de

“Les municipales sont encore loin.”

Les vice-présidents

POLITIQUE

Philippe Alpy déchargé Recomposition au Département, et nouveau plan d’investissement

l 1 ère Vice-présidente : Annick Jacquemet, Présidente de la 1 ère commission en charge de l’autonomie et du développement social. l 2 ème : Philippe Alpy, en charge du développement territorial. l 3 ème : Virginie Chavey, en charge des collèges. l 4 ème : Serge Cagnon, routes et des transports individualisés. l 5 ème : Odile Faivre-Petitjean, enfance-famille. l 6 ème : Ludovic Fagaut, président de la 2 ème commission, en charge des actions cul- turelles, de la lecture, des archives et patrimoines, du sport et de l’éducation populaire. l 7 ème : Béatrix Loizon, environnement - Trame verte et bleue, de l’espace rural et périurbain. l 8 ème : Philippe Gonon, président de la 4 ème commission, en charge de la ges- tion financière et de la modernisation de l’action publique. l 9 ème : Florence Rogeboz, Ressources humaines, des bâtiments et des moyens généraux. l 10 ème : Denis Leroux, Président de la 3 ème commission, en charge du dévelop- pement numérique du territoire. l 11 ème : Pierre Simon : insertion et tourisme. Jacqueline Cuenot-Stalder : conseillère départementale déléguée, en charge de l’Habitat et du Logement. Les commissions Les commissions internes ont vocation à étudier les dossiers concernant les affaires relevant de leurs compétences, avant examen par le Conseil départemental ou la Commission permanente. Lors du renouvellement de 2015, l’Assemblée départe- mentale avait décidé de fixer à 6 le nombre de ces commissions. Aujourd’hui, le nombre de commissions internes correspondant aux politiques publiques de C@P25 est donc fixé à 4, selon les nouvelles dénominations suivantes : 1 ère commission : Solidarités humaines, 2 ème : Développement humain, 3 ème : Dynamique territoria- le, 4 ème : Efficience et ressources internes.

de ses vice-présidents. “J’ai pris deux critères : la com- pétence ou l’appétence pour les sujets. Ma décision n’a rien de politique. Ce groupe a gardé de la cohésion et je vou- lais que des jeunes prennent des responsabilités” dit-elle. Jacqueline Cuenot-Stalder (canton de Morteau - L.R. constructif) en fait partie. Elle accède au poste de conseillè- re déléguée en charge de l’habitat et du Logement : “Je suis ravie, commente l’élue. Je suis passionnée par le loge- ment, dont la problématique est vaste dans notre dépar- tement entre la tension locative, les loyers élevés dans le Haut-Doubs, et je compte rapidement faire des proposi- tions. Nous sommes au travail. Politiquement, il y a une diversité politique au sein de l’exécutif. Christine Bouquin ne fait pas de hiérarchie par rapport à nos sensibilités politiques” poursuit la Mortuacienne. Denis Leroux est en charge du développement numé- rique, un poste-clé. Philippe Alpy (Frasne) est déchargé de plusieurs délégations. Exit Françoise Branget (Besan- çon)… qui a démissionné en juillet de son poste de vice- présidente et par le fait de la présidence d’Habitat 25. L’opposition départementale ne s’est pas soulevée contre le projet C@p25. Tout juste a-t-elle alerté sur le fait que l’écart de subventions entre un Grand Besançon qui va bénéficier de 14,60 euros par an et par habitant et la communauté de Belleherbe (82 euros) était trop impor- tant. L’exécutif a rappelé le principe de la solidarité ter- ritoriale… n E.Ch.

É chaudés par les compétences qui leur ont été reti- rées par loi N.O.T.R.E. (économie, transports), les Départements repartent de l’avant en se concen- trant sur leurs missions. Le social en est une, au même titre que le développement numérique, les routes, les politiques de l’eau, l’habitat. Le Conseil départemental du Doubs n’échappe pas à la règle en se réorganisant pour gérer au mieux la fin de mandat. Car d’ici 2021, le Doubs va investir 52 millions d’euros dans le territoire, soit une augmentation de 9,5 mil- lions d’euros (+ 28 %) par rapport à l’exercice 2014-2017. Appelé “C@p 25”, le programme financera des contrats territoriaux. “Les communes s’y retrouveront” rassure la présidente du Département qui répond aux inquiétudes de certains maires de ne plus bénéficier directement des aides du Conseil départemental pour financer là la réfec- tion d’un lavoir, ici une maison médicale. Politiquement, Christine Bouquin a procédé à des arbi- trages pour recomposer le nombre de commissions pas- sées de 6 à 4 (lire plus bas) et par le fait la composition Christine Bouquin a resserré autour d’elle une équipe pour conduire le nouveau projet C@p 25. D’ici à 2021, 52 millions d’euros (soit + 28 %) seront investis sur le territoire.

Made with FlippingBook - Online catalogs