La Presse Pontissalienne 217 - Novembre 2017

PONTARLIER 10

La Presse Pontissalienne n° 217 - Novembre 2017

HISTOIRE LOCALE Exposition du 10 au 26 novembre “Ah, le Tacot…” Le développement des chemins de fer d’intérêt local au début du XX ème siècle a bouleversé en profondeur la vie des campagnes du Haut-Doubs avant de péricliter vers 1950, définitivement dépassé par le trafic routier. Les archives municipales et de la C.C.G.P. lui consa- crent une exposition agrémentée de spectacles et d’une conférence.

L’histoire ferroviaire du Haut-Doubs, c’est l’affaire de Jean Cuynet et Jacques Reichard, auteurs du livre “Les chemins de fer du Doubs, le Tacot”.

C es petits trains à voie métrique se sont imposés comme la solution de désenclavement des villages qui n’étaient pas desservis par les che- mins de fer P.L.M. Cette nouvelle dynamique ferroviaire a été impul- sée par le Conseil général du Doubs. En 1896, quatre lignes sont retenues : Pontarlier-Mouthe, Andelot-Levier, Besançon-Amathay et Morteau- Maîche. L’exploitation sera initialement confiée à deux concessionnaires, Émile Schlumberger pour Pontarlier-Mouthe et Morteau-Maîche et les frères Laborie pour les deux autres lignes. Les choses évolueront par la suite. “On distin- guait le tramway établi sur la chaussée d’une route et le train en voie propre” , note Jean Cuy- net, le spécialiste de l’histoire ferroviaire qui a apporté son concours à l’exposition avec son com- plice Jacques Reichard, autre amoureux du rail. Les quatre lignes ont été mises en service entre 1900 et 1907. Elles seront pour certaines prolongées vers 1930, de Mouthe à Foncine et de Pontarlier à Amathay permettant ainsi de joindre Pontarlier à Besançon en train. Avec les arrêts et les transbordements, il fallait comp- ter entre 2 h 30 et 3 heures “On a beaucoup par- lé de la lenteur du Tacot mais à l’époque, c’était toujours plus rapide que les moyens de locomo- tion existants. Les communes se battaient et met- taient la main à la poche pour bénéficier d’un arrêt.” Les gens savaient aussi prendre le temps de vivre. S’il distinguait une tache de champi- gnons, le conducteur arrêtait parfois son train pour faire cueillette.

La gare du tram à Pontarlier se situait derriè- re la Poste à côté du Palais de justice. Ces petits trains effectuaient sur chaque ligne entre 2 et 3 allers et retours quotidiens. On comptait 60 000 voyageurs en 1930 sur la ligne Pontarlier-Mouthe et 230 000 voyageurs en 1950 sur celle reliant Pontarlier à Besançon. “Il y avait beaucoup d’ar- rêts facultatifs, des trains spéciaux pour se rendre aux marchés, foires, comices, au lac Saint-Point en été. On pouvait même louer un wagon com- me le faisait mon grand-père quand il chargeait une partie de son mobilier pour passer tout l’été dans sa résidence secondaire à la Source bleue” , se souvient Jacques Reichard. Les anecdotes sont innombrables. Les faits divers aussi avec les déraillements, les guerres, le trans- port des bois, la neige. Si le tacot connut un sur-

sis pendant la seconde guer- re mondiale, il ne résista pas à l’avènement de la circula- tion routière en camion, bus, automobile. “On pourrait ajouter la vétusté des lignes et dumatériel même si lamise en circulation des autorails apporta du confort et plus de flexibilité.” Toutes les lignes étaient défi- citaires et l’aventure du tacot s’acheva entre 1950 et 1951 avec la dépose de la plupart des lignes. Il reste encore quelques vestiges et surtout beaucoup de souvenirs. n

Les autorails vont apporter du confort et de la flexibilité dans l’exploitation des lignes comme ici entre Mouthe et Pontarlier (photos collections Boissier - Thiriat). Mouthe, départ du tram pour un voyage qui prenait 2 heures en 1900 jus- qu’à Pontarlier. Patience

La solution de désenclavement.

Personnel ferroviaire sur la ligne Pontarlier- Mouthe en 1925.

La gare du tram à Pontarlier était située vers le Palais de justice.

Exposition le Tacot du Haut-Doubs Chapelle des Annonciades du 10 au 26 novembre de 14 heures à 18 heures en partenariat avec le Musée du Tacot à Cléron et le club ferroviaire de Franche-Comté Spectacle “Vous avez dit tacot ?” par le théâtre Le Philépat Chapelle des Annonciades 18 et 19 novembre à 14 h 30, 15 h 30 et 16 h 30 Durée 15 minutes entrée gratuite Conférence “Le tacot et les chemins de fer du Doubs : 50 ans d’aventures pontissaliennes” mercredi 22 novembre salle Morand à 18 h 30 par Jean Cuynet et Jacques Reichard

En janvier 1925, il a tellement neigé que le tacot prisonnier de la tranchée de Chaffois est enseveli sous un manteau blanc.

Suite à la destruction du pont de l’hô- pital à Pontarlier au début de la secon- de guerre mondiale, le trafic fut inter- rompu de juin 1940 à avril 1941.

Déneigement du pont de l’hôpital en février 1931.

Made with FlippingBook - Online catalogs