la Presse Pontissalienne 241 - Novembre 2019
L’ÉVÉNEMENT
La Presse Pontissalienne n°241 - Novembre 2019
QUEL BILAN ? FUSION BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ :
La Chambre régionale des comptes a rendu public son rapport d’observations relatif aux impacts de la réforme territoriale ayant entraîné la fusion des deux régions voisines, Franche-Comté et Bourgogne début 2016. Le sujet ne fait toujours pas l’unanimité.
l Débat
La présidente défend son bilan
Le bilan des trois
Trois ans après, la fusion des Régions crée toujours de la division D’un côté une majorité défendant son action et mettant en avant les points positifs relevés par la Chambre régionale des comptes et de l’autre une opposition préférant mettre en lumière les coûts engendrés par la fusion. Classique opposition lors du débat public au Conseil régional le 11 octobre dernier à Dijon.
premières années de fusion a été défendu par la présidente Marie-Guite Dufay en séance publique.
qui a souligné que “les deux Régions sont allées le plus loin possible dans l’anticipation de la fusion” et que “malgré les dépenses induites, la Région a fait baisser ses charges de fonc- tionnement” et “développé des outils permettant la rationali- sation des dépenses.” La Cham- bre des comptes évoque égale- ment “une trajectoire claire” cite M. Durain, dénonçant la posture des deux leaders de droite Fran- çois Sauvadet etAlain Joyandet : “Vous faites un peu anciens com- battants. Le débat pour savoir si la fusion est bien ou pas est loin derrière nous. Le refrain selon lequel les méchants Bour- guignons auraient dépouillé les gentils Francs-Comtois est consternant !” juge Jérôme Durain. n J.-F.H.
“23 millions d’euros.” Il poursuit sa charge : “Avec le fonctionne- ment en bi-site entre Besançon et Dijon, on a abouti à un fonc- tionnement dégradé, à de la vacance de postes. Et nous n’avons toujours pas à ce jour de coût précis concernant le trans- fert de la compétence transports scolaires.” “Vous l’aurez à la pro- chaine commission” promet Marie-Guite Dufay. L’opposition fustige également, même si tous les élus y ont eu droit, la hausse des indemnités des élus décidée au moment de la fusion début 2016. “Nous avions voté contre” rappelle M. Sauvadet.Au chapitre de l’impact financier des politiques publiques menées par la Région, l’opposi- tion fustige “unmanque de trans- parence de la majorité qui ne communique pas les éléments en
commission. C’est même de l’obs- truction démocratique” caricature le chef de file de la droite. La caricature a été maniée de main demaître par JulienOdoul, le chef de file du Rassemblement national, avant même sa charge ultra-médiatisée contre la mère de famille voilée. Dès le matin, il avait dénoncé “ces techni- ciennes de surface qui font le ménage au Conseil régional voi- lées” avant d’enchaîner, sans transition, sur le fait que “cette fusion n’a été qu’une gigantesque trahison” , mais sans plus d’ar- guments. Jérôme Durain, le président du groupe socialiste a dénoncé quant à lui le “disque rayé” des arguments de François Sauva- det, reprenant point par point les arguments avancés par la Chambre régionale des comptes
P our Marie-Guite Dufay, la présidente de Région, “les économies ne peu- vent pas s’évaluer au bout de deux ans à peine. Avant de voir ce que la fusion aurait coûté, il est intéressant de regar- der ce que le rapprochement de la Bourgogne et de la Franche- Comté a permis” avance-t-elle. La présidente énumère dès lors des actions qui auraient été “impossibles à mettre en œuvre sans la fusion” : la nouvelle filière hydrogène, la réalisation d’une dorsale numérique très haut débit, la carte avantages jeunes étendue à toute la nouvelle
région, l’aide au permis de conduire, l’aide au contrat de professionnalisation, le dispositif Effilogis, les plus de 230maisons de santé implantées sur le ter- ritoire, l’aide aux acteurs cultu- rels qui peuvent désormais se produire sur toute la grande région, l’investissement dans les lycées passé de 70 millions d’eu- ros en cumulé des deux anciennes Régions à 100millions avec la nouvelle Région, la capa- cité de mobiliser de l’emprunt à taux très bas à la B.E.I., la contractualisationmise en place sur tous les territoires, etc., etc. “Nous sommes le premier inves-
tisseur public local, bien au-delà des deux précédents budgets sépa- rés. Tout cela est dû à nos bons ratios financiers que la Chambre régionale des comptes ne manque pas de rappeler.” La lecture du rapport de la Chambre n’est pas du tout la même du côté de l’opposition régionale, notamment de son chef de file François Sauvadet (U.D.I.). “Le bilan de la fusion est très éloigné de ce que vos amis socialistes nous ont vendus” a- t-il interpellé à l’occasion de la séance publique duConseil régio- nal le 11 octobre dernier, avan- çant un coût de la fusion à
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