la Presse Pontissalienne 241 - Novembre 2019

LE PORTRAIT

43 La Presse Pontissalienne n°241 - Novembre 2019

PONTARLIER

Francis Tripp

Boxeur pour la gloire du sport Arrivé au début des années quatre-vingt à Pontarlier pour poursuivre une belle carrière dans la boxe, Francis Tripp, 67 ans aujourd’hui, a bien sûr rangé les gants en restant toujours fidèle aux valeurs du sport.

les pros. Dans cette nouvelle caté- gorie, il disputera 30 combats pour 8 défaites. En 1982, il saisit l’op- portunité d’un emploi à Pontarlier où il devient concierge au Centre Sportif Municipal. “C’était l’idéal pour s’entraîner” , apprécie celui qui restera fidèle au poste jusqu’à sa retraite. Il trouve aussi dans la capi- tale du Haut-Doubs, un environne- ment sportif qui lui convient en s’entraînant au Boxing Club Pon- tissalien sous la houlette de Jean Hugolini. Le niveau professionnel est encore plus exigeant, aussi il effectue régu- lièrement des stages ou des prépa- rations à Lyon en bénéficiant des conseils de Jean-Marc Perono, un grand de la boxe qui s’est occupé notamment d’Hacine Cherifi et de Fabrice Tiozzo. Sur le ring, le jeune boxeur pontissalien reste fidèle à son tempérament assez fonceur. “J’ai gagné pas mal de combats avant la limite dont une quinzaine de K.O. Cela se produisait dans le feu de l’action, ce n’était pas forcé- ment mon objectif” , explique ce père de quatre enfants. Les amateurs de boxe ont forcément entendu parler de Frédéric Tripp. Son fils aîné licencié au club de Vesoul a lui aussi suivi une carrière pro, devenant champion de France en 1998 avant d’obtenir la ceinture d’international I.B.F. en 2008. Fran- cis le père a parfois joué de mal- chance. Il peinait à s’imposer au niveau national trouvant sur sa route un certain Michaël Londas qu’il n’a jamais battu. “C’était ma bête noire. C’était un très bon boxeur qui a remporté des titres européens et sera même champion du monde. En plus il était sympa.” En 1983, le boxeur pontissalien part en Italie disputer un championnat d’Europe contre Alfredo Raininger. Il domine largement son adversaire mais perd le combat à la surprise générale. “On m’a clairement volé la victoire. C’est dommage car cela

A vec son nez qu’il s’était volon- tairement déformé dans sa jeunesse, impossible pour lui de renier sa pratique du noble art. FrancisTripp, c’est d’abord une vraie gueule de boxeur. Origi- naire de Commercy dans la Meuse, il arrive àVesoul à l’âge de cinq ans. Pas du genre à se laisser chahuter dans la cour de l’école, il n’a pas toujours le dessus face aux grands qui profitent de son petit gabarit. “Il n’y a pas de boxeur dans la famille mais j’ai toujours apprécié ce sport qui force aussi le respect des autres” , se souvient celui qui allait rapide- ment installer un sac dans la cave familiale pour s’entraîner d’arrache- pied. Il partage parfois sa passion avec un certain Henri Baigue qui fera lui aussi carrière dans la boxe. Après cinq ans d’entraînement à domicile, il franchit enfin les portes du club local de l’A.G.M.Vesoul pour démarrer assez tardivement sa car- rière en 1972. Il a 20 ans. La boxe est en lui. 118 combats amateurs

et seulement 8 défaites. Les victoires s’accumulent et lui ouvrent les portes de l’équipe de France en 1977, année où il arrive en quart de finale des championnats d’Europe. “Avec le recul, je pense que c’est peut-être là où j’ai eu mes plus beaux souve- nirs. Quelle chance de pouvoir défen- dre les couleurs du pays et de béné- ficier d’un encadrement performant ce qui m’a permis de beaucoup pro- gresser. Sans oublier les déplace- ments pour disputer des combats enAngleterre, enAllemagne, enMar- tinique…”

Bio express

4 enfants

l

l 118 combats amateurs pour 8 défaites

30 combats pros

l

pour 8 défaites

l Pendant 30 ans, concierge au centre sportif municipal

Loisirs : tarot,

l

belote

Formé en boulan- gerie, le jeune boxeur abandonne vite un métier aux horaires incompa- tibles avec le sport de haut niveau. En 1981, un nouveau titre de champion de France amateur le convainc de ten- ter sa chance chez

Un tempérament assez fonceur.

Francis Tripp n’a pas oublié ce fameux championnat d’Europe en Italie où il s’était fait voler la victoire à l’issue d’un combat qu’il avait dominé de bout en bout. Tout change

e

m’aurait ouvert des portes. Raininger n’a jamais accepté la revanche.” Ainsi va la vie. Francis Tripp met un terme à sa carrière en 1986, la tête remplie de belles rencontres, de beaux dépla- cements. Il donne de son temps pour s’occuper des jeunes du club. Il par- ticipe aussi à des courses sur route, une autre passion sportive. “J’ai dû lever le pied sur les activités sportives

en 2010 suite à une opération à la mâchoire qui s’est mal terminée et qui me complique l’existence.” Avec sa compagne Marie-Christine, ils se sont trouvé un lieu commun autour des jeux de cartes : tarot, belote… Il fait encore un peu de musculation d’entretien à domicile et ne manque aucun grand rendez- vous sportif à la télé. n F.C.

Le boxeur pontissalien a disputé 30 combats chez les pros

pour huit défaites.

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