la Presse Pontissalienne 241 - Novembre 2019

MONTBENOÎT ET LE SAUGEAIS

La Presse Pontissalienne n°241 - Novembre 2019

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MAISONS-DU-BOIS-LIÈVREMONT La situation des sangliers Le bostryche fragilise aussi le marché local des sangles

Le réchauffement climatique favorise le développement des insectes ravageurs de l’épicéa et limite indirectement la ressource dont disposaient les sangliers locaux alors que les ventes de mont d’or sont en plein boom. Danger ?

Louvrier, le président des Monts de Joux. Son confrère de la coop de Doubs,Vincent Droz-Bartho- let relativise sans nier les diffi- cultés. “La part des sangliers sur le volume total d’épicéa prélevés dans le massif jurassien reste infime.Même avec les problèmes de sécheresse, je pense qu’on pour- rait toujours s’approvisionner localement sous réserve que cha- cun y mette du sien : proprié- taires, O.N.F., bûcherons, débar- deurs, scieurs et sangliers…” Le réchauffement climatique, les attaques de bostryches inter- pellent bien sûr, Éric Fevrier le président du syndicat interpro- fessionnel du mont d’or. “On lance une étude avec AgroSup Dijon qui va travailler sur l’im- pact du changement climatique sur l’A.O.P. mont d’or. Les san- gliers sont mis à rude épreuve mais pour cette saison, il ne devrait pas avoir trop de soucis. Les entreprises ont du stock de sangles. Pour les boîtes, les fabri- cants suivent aussi la demande. On reste néanmoins une filière très tendue sur le plan du volume. On peine à livrer tout ce que l’on nous demande. Aujourd’hui, on est à 5 500 tonnes et les marges de progression sont limitées par la disponibilité laitière.” n F.C.

Y aura-t-il des sangles à Noël ? C’est toute la ques- tion qu’on peut se poser dans une filière qui sem- ble courir après cette matière première qui se fait rare. “Trois ateliers m’ont déjà appelé pour savoir si je pouvais les approvi- sionner tout comme d’autres san- gliers étaient prêts àm’en rache- ter sans doute pour honorer leurs contrats” , explique Kevin Dor- nier. Ce jeune bûcheron-sanglier établi à Maisons-du-Bois-Liè- vremont travaille exclusivement pour la fromagerie des Jarrons. Restons Saugets. Les peuplements d’épicéas du Haut-Doubs ont très mal sup- porté les sécheresses et canicules de ces deux dernières années. Dans ces conditions, les arbres affaiblis deviennent des proies faciles pour les insectes rava- geurs. Les tristement célèbres scolytes typographes et chalco- graphes s’en sont donné à cœur joie sur les épicéas communs dont on fait du bois d’œuvre et qui fournissent aussi les fameuses sangles à mont d’or.

nage. “On n’a pratiquement pas d’investissement matériel. Il suffit d’une plumette, d’une cuillère faite maison, d’un mètre et d’un cutter.” La livraison s’effectue en palette de 10 000mde sangles et il est payé au mètre. Avant de pouvoir lever les sangles en forêt, il doit régler une taxe à l’O.N.F. à raison de 20 euros les 1 000mètres, soit 200 euros pour 600 m 3 . Lui n’est pas très optimiste sur l’avenir du métier dans les 10 années à venir. “Sauf si l’on change les méthodes, car avant de lever une sangle on doit avoir les autorisations du propriétaire des bois, de l’O.N.F., du bûcheron et du scieur.” Une fruitière comme celle des Jarrons a besoin de 200 000 mètres de sangles. Quand on passe dans la catégorie supérieure, à la fruitière de Doubs par exemple, c’est 600 000 mètres. On n’ose imaginer les longueurs aux Mont de Joux. “On travaille toujours avec une année d’avancemais on sent que les choses se compliquent. Tout lemonde est inquiet”, confieYves

“Cette année n’est pas facile. C’est toujours compliqué de faire des sangles au printemps car il y a plus de risque que les arbres bleuissent.On évite aussi de lever en été à la montée de sève. Et la saison commence véritablement à l’automne. Sauf qu’on a beau- coupmoins d’arbres à disposition cette année, la priorité étant d’abattre les secs. Je m’en sors car je fais du bûcheronnage et là, on ne manque pas de travail” poursuit KévinDornier qui n’hé- site pas à faire des journées de 15 heures. Ce sportif, champion de trail, arrive à lever jusqu’à 2 000 m de sangles en une “bonne” jour-

née sachant qu’il faut au préalable écorcer l’arbre. Un gros travail de pré- paration l’attend de retour à la mai- son où il faut trier, mettre en paquet, avant de faire sécher. L’activité est plus rentable que le bûcheron-

Pas très optimiste sur l’avenir du métier.

Avec le ralentissement des coupes de bois vert, les sangliers peinent à trouver des chantiers.

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