la Presse Pontissalienne 241 - Novembre 2019

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La Presse Pontissalienne n°241 - Novembre 2019

l Armstrong Knauf Cinq postes ouverts “On est parfois contraint de modifier notre planning de production” Touché lui aussi par l’attrait des salaires suisses, le fabricant de plafonds pontissalien exploite toutes les pistes possibles pour pallier les soucis de recrutement comme l’explique le directeur André Boisier.

Depuis 18 mois, il manque entre deux et cinq opérateurs sur les chaînes de production.

L a Presse Pontissalienne :Actuel- lement, combien de postes ne sont pas pourvus au sein de l’entreprise ? André Boisier : L’effectif total de l’entreprise est d’environ 185 salariés. Depuis au moins 18 mois, le nombre d’offres d’emploi en production est constant entre deux et cinq.Actuellement, cinq postes sont ouverts dont deux créations de poste. L.P.P. : Sur quel type de poste ? A.B. : Les difficultés de recrute- ment sont particulièrement aiguës sur des postes d’opéra- teurs sur ligne. Mais aussi pour les profils de techniques plus marqués dans le domaine de la maintenance ou bien du support production. L.P.P. : Quels sont les profils les plus compliqués à trouver ? Pour quelles raisons ? A.B. : Tous ces profils sont diffi- ciles à trouver principalement pour trois raisons. D’abord le

règles de dégressivité vont dans la bonne direction, elles restent trop homéopathiques pour pro- duire des effets significatifs, en tout cas visibles à ce jour. Le troisième élément de réponse est beaucoup plus systémique et ancien. On constate que les métiers techniques, manuels ou de l’artisanat sont depuis des décennies déconsidérés par rap- port aux filières plus acadé- miques. Cela conduit à un assè- chement des filières de formation aux métiers de l’in- dustrie alors que nous nous sommes installés dans un chô- mage de masse sur le plan natio- nal. La réflexion que nous pour- rions faire collectivement devrait nous permettre de tisser des liens de confiance entre notre système éducatif et les entre- prises. Le développement de l’apprentissage, les stages de découverte, les formations en alternance, les échanges directs avec le corps enseignant, sont autant de passerelles qui peu-

taux de chômage très faible lié pour l’essentiel à l’attractivité de la Suisse pour ce type de métiers avec des niveaux de salaires qui rendent légitimes les choix faits par les frontaliers. Il n’y a pas grand-chose à dire ou à faire sous cet angle. La seconde raison est clairement liée aux limites du système d’in- citation au retour à l’emploi. L’offre raisonnable d’emploi qui est proposée par Pôle Emploi tient compte de la nature et des caractéristiques de l’emploi

vent faciliter la mise en adé- quation des aspirations profes- sionnelles de nos enfants avec les offres d’emplois qualifiés et variés disponibles dans les entreprises. L.P.P. : Dans cette situation, comment adapter la stratégie de recrutement ? A.B. : En ce qui nous concerne, nous travaillons régulièrement sur le sujet. Nous utilisons les vecteurs de recrutement clas- siques tels que Pôle Emploi, la presse, les annonces sur les réseaux sociaux, l’affichage à l’entrée de l’usine, le bouche-à- oreille, la participation au salon de l’emploi…Récemment nous avons lancé plusieurs démarches plus innovantes, en tout cas pour nous. On vient d’engager, par exemple, quatre jeunes en contrat d’apprentissage en par- tenariat avec le C.F.A. de Gérardmer qui est spécialisé

dans les métiers de la papeterie. On envisage la mise en place d’une prime de fidélisation pour retenir les nouvelles recrues On souhaite encourager la coopta- tion pour les salariés qui recom- mandent une personne de leur entourage. On s’efforce quand cela est possible de pérenniser des emplois habituellement occupés par de l’intérim. On par- ticipe également aux opérations de recherche de compétences au-delà de la région en collabo- ration avec les institutionnels et Pôle Emploi. Les entreprises de ce côté de la frontière doivent avoir une politique salariale cohérente, une couverture mutuelle attractive et faire valoir aussi le différentiel du temps de travail effectif moyen ainsi que des vacances plus généreuses en général.

pallier la pénurie de main-d’œuvre ? A.B. : Les agences d’intérim pui- sent dans le même vivier de compétence, à ce titre leurs pos- sibilités se heurtent aux mêmes limites. L.P.P. : Les difficultés de recrutement pénalisent-elles l’activité,voire l’avenir du site pontissalien ? A.B. : Elles nous contraignent parfois àmodifier notre planning de production, par manque de personnel qualifié. Si l’oppor- tunité se présentait d’augmenter notre activité de manière impor- tante, on imagine facilement le défi que cela représenterait d’ajouter une équipe d’une ving- taine de personnes. On ne peut pas dire que cette pénurie actuelle met en péril l’avenir, mais elle rend les projets de croissance plus difficiles à envi- sager dans des délais courts. n Propos recueillis par F.C.

recherché, la zone géogra- phique privilé- giée et… du salaire attendu par le deman- deur. Pourquoi aller travailler chaque matin pour un salaire inférieur à l’inactivité rémunérée ? Si les récentes

“On envisage une prime de fidélisation.”

L.P.P. : Le recours à l’intérim peut-il

l Métabief Recrutement des saisonniers

La station de Métabief fait les yeux doux aux saisonniers Saisonnier, une denrée rare que la station de Métabief fidélise chaque année, bien que confrontée à un problème de taille : le logement. La station recherche encore quelques profils.

L a vidéo dure une minute. Le Mont d’Or sous une épaisse couche de neige, un soleil res- plendissant, “voilà votre bureau” présente le film. Joli teaser que celui présenté par le syndicat mixte deMétabief présent du 4 au 8 novembre à Pôle Emploi Pontarlier (de 9 heures à 12 heures) pour recruter les derniers profils. La station recherche des agents d’exploitation (perchmen) et des cais- sières. Pour ce qui est des dameurs et pisteurs, l’équipe est fidèle et quasiment au complet. “Au plus fort de la saison, 135 personnes sont employées par la station dont 105 saisonniers. 60 % reviennent tous les ans” présente Del- phine Grésard, aux ressources humaines. Métabief n’a donc aucun problème pour recruter des pisteurs- secouristes, confortés qu’ils sont par l’enneigement quasiment assuré par les canons à neige. Ils sont pour la presque totalité d’entre eux des locaux. La station cherche davantage des hôtesses de caisse et des agents d’ex- ploitationmais n’a jamais été contrainte de fermer une remontée faute de per- sonnel. “Notre point noir dans le recru- tement demeure la problématique du logement dans le Haut-Doubs. Nous

tion gère les plannings et tente de pro- poser des horaires adaptés afin que les salariés puissent covoiturer. Concer- nant le salaire, c’est la grille de la branche “Domaines skiables de France” : il faut compter 1 261 euros nets pour un agent d’exploitation (l’échelon de base), qui perçoit en plus 6,67 euros par jour de panier, reçoit un équipement (veste, pantalon) gra- tuitement, et une prime de 60 euros par mois pour la location du matériel de ski. Son forfait de ski est gratuit. S’il n’y a pas de neige ? La station est tenue de payer - à partir du 10 janvier 2020 - toutes les personnes avec qui elle a signé un contrat. Plutôt sécuri- sant. Le credo de la direction - “Mieux de l’intérieur, ça se voit à l’extérieur” - semble porter ses fruits. Dans l’enquête satisfaction clients, l’accueil des tou- ristes par les hôtesses et les perchmen est jugé excellent. À confirmer le 7 décembre, date fixée de l’ouverture partielle du domaine. La station deMétabief est à Pôle Emploi Pontarlier jusqu’au 8 novembre (de 9 heures à 12 heures) pour présenter les postes dont elle a besoin. Plus d’in- formations au 03 81 49 20 00. n E.Ch.

avons parfois de très bons profils mais les candidats ne trouvent pas de loge- ments, donc ils ne viennent pas” explique la D.R.H. Heureusement, les locaux répondent présents. Pour candidater aux postes proposés, comme celui d’agent d’exploitation, “il faut au minimum savoir se déplacer en ski en toute sécurité, ne pas avoir peur de travailler dans le froid et aimer le contact avec les clients” précise la responsable R.H. qui embauche sur une durée de travail de 35 heures, avec deux jours de congé par semaine, les congés payés étant soldés à la fin de la mission, en mars. Hôtesse de caisse requiert de savoir compter, lire et parler le français.

Depuis que la nou- velle direction est en place, l’accent a été mis sur la formation des équipes et sur l’accueil. “Tous les ans, on propose des formations reconnues par la profession pour faire monter en com- pétence les salariés” indique le syndicat. Le service exploita-

“Notre point noir, c’est la problématique du logement.”

Delphine Grésard, responsable de la direction des ressources humaines au syndicat mixte du Mont d’Or.

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