la Presse Pontissalienne 241 - Novembre 2019

RETOUR SUR INFO

La Presse Pontissalienne n°241 - Novembre 2019

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Damien Tournier face à de grands chantiers

Indignité Il sème le vent mauvais et récolte la tem- pête. Le conseiller régional du Rassem- blement national Julien Odoul, en invec- tivant une mère de famille française accompagnée de son fils a craché à la figure de la République et relancé un débat délétère qui agite encore les opinions et fracture la société un mois après cette incartade choquante. Quelle que soit l’opi- nion que l’on puisse avoir au sujet du voile, ce n’est certainement pas en attisant le feu ainsi que l’on parviendra à apaiser un débat sans doute nécessaire, mais tué dans l’œuf par une méthode indigne. Les paroles transpirantes de haine de cet élu local aux convictions changeantes - il est passé du P.-S. à l’U.D.I. avant de tomber dans les bras du F.N. - devraient lui valoir une exclusion permanente de l’hémicycle régional. Comment, après une telle scène, nos concitoyens peuvent-ils avoir une idée saine de la démocratie représentative ? En répandant ainsi sa haine au grand jour, le jeune coq R.N. décrédibilise la fonction, déclasse un peu plus encore le parti auquel il appartient et déshonore sa propre per- sonne. Aveuglé par ses sombres fan- tasmes, il n’a sans doute pas conscience non plus qu’en stigmatisant ainsi une femme visiblement musulmane, c’est une communauté tout entière qu’il insulte. Sous couvert d’une opposition farouche à toute forme de communautarisme, les repré- sentants du R.N. donnent justement à la France le bâton pour se faire battre, attisent la confrontation des cultures et, in fine , sont sans doute responsables quelque part de la haine enmiroir que nous renvoient les plus radicaux des islamistes qui som- brent dans la violence. La violence verbale d’un Julien Odoul provoque des dégâts à long terme, abîmant une concorde nationale qui se délite un peu plus chaque jour. En stigmatisant cette femme, il se trompe de combat. Aurait-il réagi ainsi si à la place de cette dame d’origine étrangère avait été assise une religieuse française parée d’une coiffe sur la tête ? Certainement pas. Alors que le signe vestimentaire serait tout aussi ostentatoire, il n’y aurait rien trouvé à redire. La loi française ne mérite sans doute pas d’être amendée sur cette question où plus les interdits se multiplieront et plus de telles dérives se reproduiront. Le vivre ensemble, c’est l’acceptation de la différence, dans la limite toutefois du respect de la dignité individuelle. n Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Jean-François Hauser. Acollaboréàcenuméro :MagalieTroutet. Régie publicitaire : Anthony Gloriod au 03 81 67 90 80 Imprimé à Nancy-Print - I.S.S.N. : 1298-0609 Dépôt légal : Novembre 2019 Commission paritaire : 0222 D 79291 Crédits photos : L.P.P., A. Baud, C.C.I., C.D.E.F., Mairie de Chaux-Neuve.

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Pontissalienne revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois,

retrouvez la rubrique “Retour sur info”. De l’espoir pour les paraplégiques

Passage de témoin entre Martial Devaux et Damien Tournier (à gauche) à l’U.I.M.M. du Doubs.

a pris connaissance d’une information médicale majeure divulguée début octobre. Des chercheurs de l’université de Grenoble ont en effet annoncé avoir réussi à faire remarcher Thibaud, 28 ans, paralysé des quatre membres depuis une chute il y a quatre ans, grâce à un exosquelette dirigé par sa seule pensée. D’autres recherches sont en cours : “Le premier essai clinique français avec plusieurs para- plégiques pour l’implant d’un boîtier va être lancé à l’hôpital Foch à Paris. Cet essai consiste à implanter un boîtier sur le canal de la moelle épi- nière pour restaurer la marche et la continence et améliorer la santé des paraplégiques. Malheureusement, Raphaël a été refusé car ils recrutent pour l’instant des paraplé- giques incomplets (qui ont des sensations). Enfin la France s’y met… 15 ans de retard à rattraper. C’est une super-nouvelle pour les para incomplets. Cela prouve aussi que nous sommes dans le vrai avec notre programme de récupération, qui peut paraître avant-gardiste” dit-elle. En attendant d’être inclus dans un essai clinique, le jeune homme poursuit son combat. Il a d’ailleurs passé son brevet d’aptitude à la conduite d’un véhicule P.M.R. (personne à mobilité réduite). n Raphaël, Pontissalien depuis un an, est paraplégique. En Suisse, il suit un programme de rééducation spécifique.

R aphaël se bat. En sep- tembre dernier, La Presse Pontissalienne a consacré un portrait à ce jeune homme de 20 ans dont la vie a basculé l’an dernier. Paraplégique après un acci- dent de la route, il a quitté Aix-en-Provence pour s’établir

avec sa maman à Pontarlier. Ils se sont rapprochés de la Suisse où le jeune homme suit un programme de réédu- cation spécifique. Les séances se poursuivent. Comme tous les paraplé- giques de France, Raphaël - accompagné de sa maman -

L e directeur de Schrader a été élu président de l’U.I.M.M., l’organisation professionnelle de la Métallurgie du Doubs. Son métier de direc- teur de l’entreprise Schrader Pacific à Pontarlier lui occupe une grande partie de son temps. Damien Tournier a ajouté quelques lignes à son agenda en devenant le nouveau prési- dent de l’Union des industries de la métallurgie du Doubs, une fonction non rémunérée. “Cela ajoute peut-être une somme de travail, convient le directeur de Schrader, mais cela amène à d’autres échanges, à compren- dre ce qui se fait dans nos usines, à côté de chez nous, à rencontrer d’autres dirigeants et travailler ensemble” explique cet ingénieur de formation passé différentes fonctions dans le groupe amé- ricain I.T.W., chez Rivex à Ornans, C.P.M. à Thiers, avant d’intégrer Schrader Pacific en 2017. Le Conseil de direction de l’U.I.M.M. du Doubs l’a désigné président en remplacement de Martial Devaux, directeur général de Mantion à Besançon. Ce der- nier a axé son mandat sur la défense de la compétitivité des entreprises et le développement des compétences. Il a notam- ment, participé au projet de créa- tion de l’École de Production de Besançon qui compte déjà une

trentaine d’élèves à Palente. Quels seront les défis du Pon- tissalien ? “D’abord la refonda- tion de la convention collective, ce qui demande beaucoup de concertation. L’objectif est d’ar- river à une convention collective unique dans les deux ans.” Autres chantiers : attirer des per- sonnes dans un domaine qui recrute. Cela passe notamment par la formation : “Il faut redonner ses lettres de noblesse à l’in- dustrie et à l’apprentissage. J’ai par exemple dans la société des apprentis à Bac + 3 en école d’ingénieurs. Notre branche veut attirer, garder sa main-d’œuvre, la faire grandir.” Enfin, le dirigeant du groupe pour lequel il travaille aimerait favoriser les liens entre entreprises pour décrocher de nouveaux marchés en associant le savoir-faire de chacune. “Bien sûr, il y a un risque à prendre : celui de savoir qui prend par exemple la relation client, qui prend les problèmes. En ne s’as- sociant pas, on prend le risque de ne pas prendre de nouveaux marchés. Les Allemands ont cette culture, pas nous” ana- lyse-t-il. Un vaste chantier qui prendra du temps. Damien Tour- nier et le bureau de l’U.I.M.M. veulent le relever pour bâtir “l’in- dustrie du futur” dans un contexte économique jusque- là florissant, mais qui pourrait se tendre en 2020. n

N icolas Maugain “milite” depuis des années au service de l’as- sociation “Vaincre la mucovisci- dose”, maladie génétique qu’il a lui- même contractée à la naissance. Pour lui, pas de répit pour mettre des actions en place qui serviront à collecter des fonds pour lutter contre lamucoviscidose. Aussi, il n’a pas hésité à postuler au pro- gramme de recyclage Nescafé Dolce Gusto définit en partenariat avec l’or- ganisme Terracycle. Une capsule récu- pérée vaut un point et Terracycle reverse 10 euros pour 1 000 points. La règle du jeu est simple. Il reste juste à mettre en place et développer un réseau de col- lecte. “On s’est lancé à l’automne 2018. Depuis, beaucoup de personnes m’ont contacté et soutenu, ce qui nous a permis de récolter plus de trois tonnes de cap- sules, ce qui représente aujourd’hui 1 200 euros versés en faveur de la lutte contre lamucoviscidose” , apprécie Nico- las Maugain. Les premiers points de collecte ont été mis en place par affinité auprès d’amis, de connaissances qui tenaient des commerces, comme les boutiques “Des sens aux fleurs” à Mor- teau et Valdahon. Un autre point de col- lecte a aussi été installé dans le hall de la mairie de Pontarlier. Le projet est passé à la vitesse supérieure suite au soutien de Préval qui a équipé six déchet- teries de points de collecte. “D’autres commerçants bisontins nous ont rejoints : le magasin Pylones et La boîte à copies”, ajoute Nicolas Maugain surpris en bien par l’évolution du projet. n Trois tonnes de capsules valorisées contre la mucoviscidose Nicolas Maugain les bras plein de capsules avec Sébastien Fouchard, responsable de la déchetterie à Pontarlier.

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