la Presse Pontissalienne 241 - Novembre 2019

La Presse Pontissalienne n°241 - Novembre 2019 19

l La Cluse-et-Mijoux Le secteur bâtiment Grosse galère pour trouver des maçons qualifiés L’entreprise Brenet peine depuis

Z.A.E. de Bulle La pénurie de maçons est générale

des mois à trouver du personnel pour constituer une quatrième équipe, seuil requis pour mener à bien le projet de développement de l’entreprise qui a beaucoup investi pour améliorer les conditions de travail de ses salariés et satisfaire la clientèle dans des délais relativement convenables.

“O n recherche depuis plus d’un an des chefs d’équipe et ouvriers d’exécution qualifiés capables de mener une équipe sur un chantier. Ce qui fonctionne le mieux pour l’instant, en termes de retours, c’est l’annonce payante diffusée sur le Net. Plusieurs profils intéressants ont pris contact avec nous. On a convenu d’un rendez-vous mais aucun n’a honoré ses engagements…, s’étonne Josselin Brenet qui dirige une entreprise spé- cialisée dans les travaux de maçonnerie en neuf et en rénovation. On fait prin- cipalement de la maison individuelle, du petit collectif et des bâtiments agri- coles.” De gros investissements ont été effec- tués depuis cinq ans avec la construc- tion de nouveaux bureaux et d’un bâti- ment de stockage. Cette modernisation de l’outil de travail intègre aussi l’achat du matériel de chantier ou de manu- tention : mini-pelle, chariot élévateur,

L’effectif s’élève aujourd’hui à 12 per- sonnes. Les clichés ont la vie dure et lesmétiers du bâtiment souffrent encore d’une image très négative : pénibilité, faible rémunération, intempérie… Conséquence : l’offre de postes est supé- rieure à la demande, ce qui favorise le turn-over avec des départs vers la Suisse ou vers d’autres horizons pro- fessionnels. Les apprentis se font rares. Les pouvoirs publics ont pris conscience du problème et encouragent les jeunes à se tourner vers ces métiers où les conditions de travail se sont nettement améliorées. “Cela reste des métiers d’ex- térieur sauf qu’aujourd’hui, toutes les opérations les plus éprouvantes (levage, terrassement) sont réalisées avec des moyens mécaniques.” Pour ce qui est des salaires au rabais, les patrons s’ils veulent garder leur personnel ne se risquent pas à ce jeu- là. Surtout dans le Haut-Doubs où la concurrence est rude. “Dans ces métiers, il est facile d’évoluer assez rapidement grâce à des formations internes. Cela représente pour l’entreprise un inves- tissement en temps et en argent sans garantie de conserver ceux qui bénéfi- cient du dispositif. Mais on n’a guère d’autre choix et on sait bien que le per- sonnel qualifié et bien formé, c’est aussi ce qui valorise l’image de la société.” Josselin Brenet veut garder espoir car tous les voyants sont verts si ce n’est ce souci de recrutement. “On a la chance d’être dans un secteur dynamique.Avec un outil de travail performant, on sent bien qu’on pourrait progresser, se relan- cer dans une dynamique constructive.” n F.C.

La société de Bulle recrute trois maçons.

térim et par le bouche-à-oreille : “Il n’y a plus de maçons. Les bons sont déjà en poste dans d’autres sociétés, ou en Suisse. Avant, ce métier était sous- estimé. Aujourd’hui un bon maçon vaut de l’or” , constate-t-il, le but n’étant pas d’en débaucher. En conséquence, l’entreprise de B.T.P., qui réalise la maçonnerie de bâtiments agricoles, industriels, de collectifs et de maisons individuelles, en construction et rénovation, ne peut pas être aussi réactive qu’elle le voudrait et doit allonger ses délais. Pour recruter, la société fait passer des essais. Si la période d’essai est concluante, le contrat peut déboucher sur un Contrat à Durée Indéterminée. n M.T.

Dans le cadre du développement de sa nouvelle compétence “maçonnerie”, la société B.T.P. Loiget-Lonchampt est à la recherche de trois maçons. P our attirer ses collaborateurs et surtout les garder, les associés Jordan Lonchampt et Baptiste Loi- get ont choisi de s’équiper de matériel performant, pour faciliter les conditions de travail et les rendre moins pénibles. Ils savent également rémunérer en fonc- tion des compétences. Malgré cela, Jor- dan Lonchampt ne reçoit pas de can- didatures pour ses postes de maçons, qu’ils recherchent via les agences d’in-

grue, camion à grue, qui soulagent le travail du personnel et pallie en par- tie le manque de main- d’œuvre. “L’amortissement du projet est possible si l’on arrive à s’organiser en quatre équipes compre- nant deux à trois per- sonnes suivant l’impor- tance du chantier. Suite à des désistements survenus l’an dernier, nous sommes pour l’instant bloqués à trois équipes” , déplore le jeune dirigeant.

“Nous sommes bloqués à trois équipes.”

Après avoir investi dans la modernisation de l’outil de travail, Josselin Brenet espère recruter rapidement le personnel qui lui fait défaut.

Chez A.T.M., trois mois pour retrouver un chauffeur l Pontarlier Transport La société de Jean-Philippe Blondeau limite le turn-over en mettant en place des initiatives invitant au “bonheur au travail”, mais le dirigeant remarque bien qu’aujourd’hui, tous les métiers peinent à recruter.

A. T.M., pour Air Terre Mer, tra- vaille dans le transport sans frontières. La société est com- posée d’une équipe de spécia- listes, qui répond à l’interna- tional aux exigences de la mondialisation des échanges. Cela implique ponctualité extrême, souplesse logistique, haute sécurité. “Plus il y a des spécialités, plus c’est compliqué de recruter” , constate Jean-Phi- lippe Blondeau, qui gère 15 col- laborateurs. “Le transport a pris beaucoup d’essor, avec “les justes à temps” par exemple. On est dans un mode de communica- tion qui fait que les transports se sont beaucoup développés, et

locales, frontalières, France- Suisse, avec la dimension des papiers de douane. “Les chauf- feurs que j’ai eus à remplacer sont ou bien retournés dans leur région natale, ou partis dans les chasseurs alpins. Il n’y a rien à faire pour les retenir” , illustre le gérant qui s’applique à pra- tiquer le bonheur au travail, en accordant à ses collaborateurs beaucoup d’autonomie et de res- ponsabilité. “Faire confiance favorise l’implication” , com- mente-t-il. La polyvalence est également très importante dans sa struc- ture. “Avant, une seule personne faisait les factures. Elle en faisait 700. Aujourd’hui, une personne par bureau sait facturer et on

le problème de chauffeur est éga- lement un problème national. Il y a aussi le fait qu’on est sur une génération qui zappe beau-

coup dans les habitudes de consommation. Pour développer une cohésion d’équipe, c’est vraiment com- pliqué” , pour- suit-il. Sur 15 candida- tures reçues, il en sélectionnera 3 sérieuses, après avoir véri- fié les références. Les missions du chauffeur sont

La polyvalence est galement très importante.

La société pontissaliennne emploie une quinzaine de chauffeurs.

en fait plus du double” , constate- t-il. Ainsi, Jean-Philippe Blon- deau a mis en place une stra- tégie de polyvalence, en répétant

ce schéma pour la douane, la gestion de quai, la gestion d’équipes… “On a gagné en sou- plesse et en expertise. C’est éga-

lement avantageux pour les rem- placements de vacances” , démontre-t-il. n M.T.

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