la Presse Pontissalienne 241 - Novembre 2019

LE DOSSIER

La Presse Pontissalienne n°241 - Novembre 2019

18

PRÈS DE 2 500 PROJETS D’EMBAUCHE DANS LE HAUT-DOUBS PONTISSALIEN

L’emploi repart, c’est une bonne nouvelle. Malgré ces vents favorables, le chômage peine toujours à baisser fortement. Ce paradoxe s’explique par des difficultés de plus en plus grandes pour les entreprises de trouver la main-d’œuvre adaptée, notamment en zone frontalière. Tour d’horizon et explications.

l Emploi 2 430 intentions d’embauches dans le Grand Pontarlier Changement de régime pour les chômeurs La réforme de l’assurance chômage - depuis le 1 er novembre - impose des conditions plus dures aux demandeurs d’emploi. Elle pénalise de nombreux chômeurs pontissaliens parce que ces derniers avaient de “gros” salaires. Cela peut-il aider les entreprises à recruter ?

soient détectées. Le C.V., bien qu’im- portant, n’est plus un sésame pour trouver un emploi peu qualifié : “On travaille sur le savoir, le savoir-faire, le savoir être” poursuit un professionnel qui ne cache pas la présence “d’une population fragile, très éloignée de l’em- ploi.” C’est pour cela que la Région Franche-Comté, avec l’État, a élaboré le “Plan de retour à l’emploi”. 53 mil- lions d’euros sont fléchés pour lever ces fameux freins à l’emploi. Les patrons pontissaliens récolteront les fruits de ces aides à moyen terme… n E.Ch. ) +.2%-* 1/20+-201%/2-1(1.0#02)'.02&1 )#%'-/1"1./ 2 1021./-1%-,0102)+201( /1+-2)10201-$,(1020*./2&102%&+02-1(-+ /1+010 2'$1(2 ! 2)1021" '+( 10 102 *.(/,*.02&,#102'+ 2"#/,1-02)12&' $1./1 2)+2/*+-,0"121/2)10201-$,(10 (*.(1./-1./2&'2%&+02 *-/12%'-/2)102%-* 1/0 ! 2)1$'./2&102 *.(/,*.020*(,'&10 1/2"#),(* 0*(,'&102 ! 2 102*+$-,1-0 )10201(/1+-02)12& ,.)+0/-,12-1%-#01./1./ ! 21/2&102*+$-,1-02)12&'2(*.0/-+(/,*. 1/2)+2 /,"1./2 ! 2 ! 2)102,./1./,*.0 ) 1" '+( 120*./2&,#102 2+.12'(/,$,/# 0',0*.., -1 2 n 63 % des embauches dans le domaine du service 1021"%&* 1+-02)+2 '00,.2)12 *. /'-&,1-21.$,0' 1./2%- 02)12 ! 1" '+( 102(1//12'..#1 20*,/2%- 0

P ôle Emploi Pontarlier est une des agences françaises qui possèdent le taux de chômage le plus bas (5,9 % au 1er tri- mestre 2019). Beaucoup en rêvent. Ce n’est pas encore le plein-emploi mais ça y ressemble fortement à en croire les tensions liées au recrutement. Sont- ce les chômeurs qui ne veulent pas travailler ? “On ne peut pas dire cela, coupe d’emblée Blandine Bertrand, responsable d’équipe à Pôle Emploi Pontarlier. Pourquoi a-t-on toujours des demandeurs d’emploi ? On se pose régulièrement cette question mais nous savons qu’il existe des freins de retour à l’emploi. La réponse est complexe car chaque cas est différent : il y a des pro- blèmes de mobilité, de garde d’enfants, de formation…Avec des offres de recru- tement à la hausse, les gens sont attirés par les métiers où la contrainte est plus faible.” Pôle Emploi Pontarlier est aussi l’agence où les chômeurs perçoivent les plus importantes indemnisations

liées à l’assurance chômage sans que l’établissement n’ait accepté de divul- guer la moyenne de l’indemnisation. La raison s’explique par les hauts salaires des ex-frontaliers qui une fois licenciés sont couverts par l’assurance chômage française. En inactivité, un frontalier licencié touche facilement plus de 3 000 euros mensuels. Un sys- tème revu. Depuis le 1er novembre, l’État a réformé l’assurance chômage. Parmi les perdants : les personnes qui gagnent

Blandine Bertrand, responsable d’équipe à Pôle emploi Pontarlier.

Le bassin de Pontarlier voit en 2019 la proportion d’établissements recru- teurs et le nombre de projets de recru- tement s’inscrire en hausse par rapport à 2018. “Les besoins en main-d’œuvre dans le bassin de Pontarlier représen- tent la part d’établissements recruteurs la plus élevée de la région” décrit la note des besoins en main-d’œuvre menée conjointement par Pôle Emploi et l’I.N.S.E.E. 29,2%des établissements du bassin projettent de recruter en 2019 (contre 24,5 % dans le Doubs et 26,4% en 2018). Les méthodes de recru- tement par “simulation” sont devenues la norme. Les demandeurs d’emploi sont convoqués pour que leurs habiletés

plique pas aux plus de 57 ans. Parmi les autres changements, il faut désor- mais avoir travaillé au moins six mois sur les 24 derniers mois pour toucher une indemnisation, contre quatre mois sur les 28 derniers mois actuellement. Cela durcit les conditions d’ouverture de droits à une allocation. Le gouver- nement juge les règles actuelles trop généreuses et les conditions d’accès trop faciles.Avec en outre un effet per- vers : celui d’encourager la précarité, en permettant d’enchaîner petits bou- lots et chômage, ce que dénoncent cer- tains chefs d’entreprise. En contrepar- tie, la durée minimale d’indemnisation passe de quatre à six mois.

plus de 4 500 euros bruts par mois. Les allocations des chômeurs qui tou- chaient plus de 4 500 euros par mois lors de leur dernier emploi vont être réduites de 30 % au bout de sept mois. La dégressivité des indemnités ne pourra cependant pas descendre en dessous de 84,33 euros bruts par jour et ne s’ap-

Un ex- frontalier peut toucher 3 000 euros de chômage.

Made with FlippingBook Online newsletter