La Presse Pontissalienne 297 - Octobre 2024
16 Pontarlier
La Presse Pontissalienne n°297 - Octobre 2024
URBANISME
Finie l’idée du grand contournement
La population globalement favorable au plan de circulation et de stationnement C’est du moins ce qu’il ressort de la consultation publique lancée par la Ville de Pontarlier qui a présenté un bilan marqué par une faible participation des habitants, à l’exception du quartier Chapelle-Charpillot.
Les habitants de Chapelle Charpillot s’opposent toujours à la mise en sens unique de la circulation sous le pont Saint-Claude.
E st-ce une question de méthode ? De désinté rêt ? Ou alors que le plan de circulation n’est pas un sujet qui suscite beaucoup de réactions ? Toujours est-il que les services en charge du dossier ont reçu 351 réponses et pratiquement autant par cour rier que par mail. “Il y a aussi
750 millions d’euros. Le stationnement en ville était aussi soumis à consultation. Impression d’un manque de places de stationnement, pro blématique du stationnement vers l’hôpital, l’îlot Saint-Pierre, sans oublier la question de la gratuité des parkings, de l’équi libre zones bleues-zones blanches. Toujours favorable au parking gratuit au centre-ville, Patrick Genre suggère : “On pourrait imaginer des zones bleues avec différentes durées de stationnement à 3, 4 ou 5 heures.” La Ville de Pontarlier avec le cabinet d’études, en concertation avec les associations impliquées, va désormais travailler pendant trois ou quatre mois sur le plan de circulation et de stationne ment. “J’aimerais que l’on puisse prendre une délibération sur le sujet d’ici la fin de l’année. Les changements structurants : rond point, mise en sens unique, amé nagement de carrefour passeront en phase test avant d’être finalisés ou pas” , annonce le maire. n
entre la place du funérarium et la rue de Doubs. Les habitants de Chapelle-Charpillot se mobi lisent une nouvelle fois contre l’idée de mettre en sens unique le pont Saint-Claude dans le sens entrant, ce qui obligerait de sortir du quartier par le pont des Granges dont l’étroitesse des trottoirs suscite pas mal de remarques. “C’est un point com pliqué à maîtriser car le pont des Granges appartient au Département et il passe aussi au-dessus des lignes S.N.C.F.” , signale le maire. Sur la circulation en ville, beau coup d’avis pour dénoncer les vitesses excessives sur de nom breux axes, d’autres avis en faveur de la pacification avec généralisation des zones 30 dans l’hyper-centre et aux abords des écoles. Patrick Genre annonce qu’il n’y a plus dans le nouveau P.L.U.I.H. de zone réservée pour un éventuel grand contourne ment de la ville. Un dossier qui semble donc définitivement abandonné sauf à trouver
demandes pour la sécurisation du carrefour entre la rue des Abattoirs et la rue de Besançon. Avis défavorable au changement de circulation sur le pont de la Coop comme le proposait le cabi net d’études qui avait été man daté pour accompagner la Ville dans l’élaboration d’un nouveau plan de circulation. Peu d’observations dans le quar tier “Côté Larmont” si ce n’est peut-être la question des feux rue de l’Industrie, rue de Neu châtel, la sécurisation des accès à l’école Cordier et une propo sition de mise en sens unique de la rue de Joux pour éviter que certains l’empruntent aux heures de pointe pour “shunter” la rue de Neuchâtel. Pas d’inco hérences majeures à signaler au quartier Castors-Bois de Doubs mis à part des ajuste ments à faire au niveau de la signalisation, de la sécurisation des traversées et des zones d’apaisement aux abords des écoles. Avec aussi des demandes de sécurisation au carrefour
eu des réponses d’associations de quartier et de collectifs d’as sociations représentant des usa gers des modes doux” , précise Jean-Marc Grosjean, 1 er adjoint en charge du développement durable, mobilité, accessibilité et handicap. 76 % des réponses émanaient d’habitants de Cha pelle-Charpillot. Ce qui n’est pas
très surprenant car les habitants du quartier dénoncent depuis plusieurs années les nuisances du trafic de camions qui traver sent quotidiennement cette zone résidentielle pour se rendre à l'entreprise Doubs Recyclage. D’un point de vue global, les avis sont plutôt positifs avec quelques nuances sur l’absence de données chiffrées et la prise en compte réelle des observations des habi tants. “C’est à partir de ces avis qu’on va travailler” , affirme Patrick Genre, le maire présent aux côtés de Jean-Marc Grosjean pour la restitution organisée le 24 septembre. Dans l’hyper-centre, beaucoup d’avis favorables à la création d’un giratoire au niveau de la place Salengro. La réduction glo bale du transit figure aussi en tête des requêtes. À l’échelle de la seconde couronne du centre ville, on note aussi la validation populaire pour la mise en sens unique des rues Antoine Patel et Eugène Droz qui contournent le groupe Vauthier. Des
La place Salengro accueillera sans doute le prochain rond-point pontissalien.
SOCIÉTÉ
La pause numérique en milieu scolaire “Il devenait urgent de réglementer l’usage des téléphones portables” Cet enseignant-chercheur en sciences de l’informatique à l’Université de Besançon qui préside égale ment l’association Infotuto basée dans le Val d’Usiers approuve le durcissement de la loi instaurant l’in terdiction totale du téléphone portable à l’école primaire et au collège à partir de janvier 2025. Entretien.
En enseignant l’an dernier en lycée professionnel, Olivier Lompo a pu observer les dégâts que peut générer l’addiction au numérique chez certains élèves.
L a Presse Pontissalienne : Que pensez-vous de cette pause numérique ? Olivier Lompo : Depuis 2018, l’uti lisation du portable est interdite à l’école. Cette loi de 2018 n’est pas très approfondie. J’ai eu l’oc casion d’enseigner en lycée pro fessionnel où les élèves sont cen sés ne pas utiliser leurs portables en cours mais ils ne le font pas toujours et cela génère beaucoup de perturba tions. Certains sont même com plètement déconnectés du cours. O.L. : Tout à fait. Dans un premier temps, ce dispositif est testé dans 200 collèges soit 50000 élèves. Un bilan sera fait à l’issue de cette phase expérimentale puis le dispositif s’appliquera à L.P.P. : Vous êtes donc favorable à l’ex périence en cours ?
O.L. : À l’entrée du collège, les élèves seront invités à poser leurs portables dans des casiers individuels. L’opération se fera sous le contrôle des gens de la vie scolaire. Toutes les disposi tions devront être validées par le conseil d’administration et le conseil des parents avant de figurer au règlement de la vie scolaire. Jusqu’à présent, les collégiens pouvaient reprendre leur téléphone à la récré. À par tir de janvier, l’interdiction s’ap pliquera sur toute la journée scolaire. Il y aura des exceptions, par exemple pour les personnes en situation de handicap ou qui ont besoin du téléphone pour suivre un traitement médical, je pense aux enfants diabétiques. L.P.P. : L’utilisation abusive des portables peut-elle aboutir à une situation d’échec
l’ensemble des écoles et collèges à partir de janvier 2025. L’ob jectif vise à sensibiliser les élèves à l’utilisation raisonnée des por tables et tout autre appareil connecté. Sans portable, ils s’in vestissent et sont plus réceptifs à la vie collective. Ils réappren nent si l’on peut dire à se parler, à discuter. Cela peut aussi les
scolaire ? O.L. : Oui, clairement. J’ai connu des élèves qui étaient complè tement déprimés, victimes de harcèlement moral. C’est quelque chose de présent au quotidien, à tous les niveaux scolaires. Toutes les dérives sont possibles et le téléphone portable est un vecteur de cyber-harcè lement. L.P.P. : Il devenait urgent d’agir plus efficacement ? O.L. : Oui et cela sera aussi pro fitable aux parents qui offrent des portables à leurs enfants pour pouvoir les joindre plus facilement sauf qu’ils en font aussi d’autres usages. L.P.P. : Ne serait-il pas plus facile d’installer des brouilleurs dans les établissements ?
très positif.
O.L. : Ce serait efficace tout en bloquant la liberté de commu nication pour tout le monde. L.P.P. : Cette pause numérique est une vraie thérapie ? O.L. : Elle devrait en tout cas permettre de guérir des addic tions dans les attitudes des jeunes et cela se répercutera aussi sur le climat scolaire. Faute de pouvoir utiliser leur téléphone pendant les temps de pause, les élèves pourront réviser. La pause numérique va augmenter leur capacité de concentration scolaire. C’est
L.P.P. : À quel âge les enfants ont un portable ? O.L. : Souvent en entrant au col lège. L’addiction peut très vite s’instaurer. Certains passent toute la nuit sur les réseaux. On a rarement connu un outil aussi addictif. Il y a eu trop de laisser-aller, d’où l’importance d’être plus vigilant. Je pense que tous les profs seront sou lagés. Il appartient maintenant aux chefs d’établissement de mettre en place cette mesure. n Propos recueillis par F.C.
aider à mieux s’ap pliquer pendant les cours. On sait que les syndicats sont réticents mais nous qui sommes ensei gnants, on voit bien ce qui se passe. L.P.P. : Comment va s’organiser cette pause numérique ?
“On a rarement connu un outil aussi addictif.”
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