La Presse Pontissalienne 292 - Mai 2024
24 Le dossier
La Presse Pontissalienne n°292 - Mai 2024
l M.F.R. Vercel Technicien Entrepreneur en Agriculture 85 % de reprise d’exploitation agricole après formation Chaque année, entre 15 et 20 personnes suivent la formation Technicien Entrepreneur en Agriculture. Une formation efficace qui répond aux attentes des candidats et aux besoins de professionnels très impliqués dans le référentiel et l’évaluation.
La Planée Le retour à la terre d’Anthony Robbe C hez les Robbe de La Pla née, la transmission fami liale est en place depuis Issu du milieu d’agricole, Anthony Robbe 28 ans a d’abord exercé pendant 13 ans comme boucher-charcutier dans le Haut-Doubs et en Suisse avant de revenir sur l’exploitation familiale. Le choix du cœur et l’envie de travailler avec le vivant.
Lapromo 2022-2023
vivant.” Sans doute à la grande satisfaction de ses parents. “C’est mon père qui m’a poussé à retour ner à l’école” , sourit l’intéressé. Au printemps 2023, Anthony Robbe fait un saut aux portes ouvertes de la M.F.R. de Vercel où on lui suggère de préparer en alternance le diplôme de Techni cien Entrepreneur en Agriculture. Un pré-requis nécessaire pour obtenir les aides accordées aux candidats à l’installation. Assez logiquement, il choisit d’effectuer son alternance sur la ferme fami liale. “Cela permet d’appliquer concrètement ce que l’on nous enseigne en cours, estime le futur agriculteur ravi d’avoir suivi cette formation qu’il juge indispensable pour se mettre en phase avec les
réalités d’une exploitation. C’est très soutenu. On a plusieurs dos siers à faire en lien avec la gestion administrative, technique et l’ana lyse globale d’une exploitation.” Au terme de son alternance à Vercel en juin prochain, il pour suivra son parcours à l’installation. La ferme Robbe soigne un trou peau de 55 vaches laitières, soit une production d’environ 400 000 litres de lait, livrée à la fruitière des Deux lacs à Labergement. Anthony intégrera le G.A.E.C. familial en début d’année pro chaine. Son arrivée s’inscrit dans la perspective d’une transmission d’ici quelques années avec une reprise envisagée en y associant sa conjointe. La boucle est bou clée. n
avec, toute à droite, Chris telle Clément etMarine Viene, respon sables de la formation Technicien Entrepreneur en Agriculture.
quatre générations. Anthony Robbe a forcément baigné dans cette ambiance. Il a appris le métier au contact de ses parents en étant parfaitement capable aujourd’hui de les aider, de les suppléer. Pour autant, il ne se projetait pas dans la perspective de leur succéder un jour et de prolonger cette filiation sur une cinquième génération. “J’ai passé deux C.A.P. en boucherie et char cuterie au C.F.A. Hilaire de Char donnet à Besançon en effectuant mon apprentissage à la boucherie Paillard à Labergement puis chez Bonnet Traiteur à Pontarlier.” Il travaillera plus tard chez Haut Doubs Gourmet à Doubs pour terminer son parcours en bou cherie-charcuterie à Sainte-Croix. La tentation suisse. “Je suis d’une nature curieuse et beaucoup de métiers m’intéressent. Même si je suis toujours resté au contact avec l’agriculture, je n’avais pas forcément prévu d’en vivre un jour. Sur la ferme, j’étais plus attiré par le matériel que les vaches. C’est en travaillant ailleurs, en voyant d’autres choses que j’ai eu envie de faire ce métier d’agri culteur et de travailler dans le plutôt faire carrière dans le com merce. Elle s’est formée en consé quence en passant un Bac pro commerce à l’U.F.A. Jeanne-d’Arc à Pontarlier. “J’ai fait mon appren tissage au Travail en couleurs puis j’ai travaillé chez Bonobo avant d’entrer chez Écocuisine où j’ai exercé pendant deux ans comme conceptrice-vendeuse. À la fin, on manquait d’activité et j’ai préféré mettre un terme à cette expérience.” L’occasion pour la jeune vendeuse de faire le point sur son avenir. Motivée par l’envie de travailler dans le para-agricole et bien consciente qu’il lui manque des bases techniques, elle se rap proche de la M.F.R. de Vercel pour
L a M.F.R. de Vercel accueille depuis plus de 20 ans des candidats à la reconversion. Si la formation initiale a forcément évolué dans son contenu et ses intitulés, elle reste toujours d’ac tualité. “Comme tous les titres professionnels, cette formation Technicien Entrepreneur en Agriculture est remise à plat tous les cinq ans. On construit alors un nouveau référentiel qui sera soumis à la validation du Registre National des Certifi cations Professionnelles. On nous demande aussi de fournir des enquêtes tous les cinq ans sur les taux d’insertion” , résume Christelle Clément qui supervise cette formation avec sa collègue Marine Viene. Plusieurs raisons expliquent un
tation agricole à l’issue du cur sus.” Entre 15 et 20 personnes suivent chaque année cette formation. La plupart et c’est logique, pré voient de s’installer sur des exploitations en lait A.O.P. Quelques tendances se dégagent sur le profil des candidats au cours des dix dernières années. Christelle Clément note une féminisation marquée, l'aug mentation des personnes hors cadre. L’envie de reconversion dans l’agriculture se pratique à tout âge, de 20 à 45 ans. Le champ des motivations est large, de l’envie de prendre des res ponsabilités au retour aux valeurs nourricières, à l’essentiel en passant par le faire soi-même, les circuits courts. n F.C. D ans le cadre de sa formation de “Technicien Entrepre neur en agriculture”, elle devait organiser une animation à destination d’un public scolaire sur une exploitation. L’opération s’est déroulée le 12 avril dans l’unique ferme du hameau de Montpetot où elle a accueilli deux classes de l’école des Fourgs avec des enfants de maternelle le matin et du primaire l’après midi. “J’avais organisé la séance d’animation sur le thème “D’où vient le lait” en proposant diffé rentes séquences à la fois ludique et pédagogique. Les enfants étaient ravis et moi aussi.” Originaire de Maisons-du-Bois Lièvremont, Coline Louis pensait
taux de réussite à l’examen remarquable puisqu’il avoisine 87 % depuis dix ans. D’abord une qualité d’écoute au premier entretien pour conforter ou pas le candidat dans sa reconversion. “Pour postuler, il faut obliga toirement avoir un diplôme de niveau III. On vérifie ensuite si le projet professionnel correspond à la formation en sachant qu’on a des candidats dans toutes les filières : bovins, équins, caprins, cultures, maraîchage… On fonc tionne aussi en alternance. Le premier formateur, c’est le maître de stage. C’est lui qui va expli quer toutes les facettes du métier. Il participe aux évaluations. Les professionnels sont très impli qués dans la formation et c’est sans doute pourquoi on a un taux de 85 % de reprise d’exploi
Après avoir travaillé 13 ans en boucherie-charcuterie, Anthony Robbe a fait le choix de venir travailler sur la ferme familiale qu’il devrait reprendre d’ici quelques années.
Après une expérience dans différents commerces locaux, Coline Louis 24 ans a choisi de s’orienter vers les métiers de l’agriculture ou du para-agricole. Elle termine sa formation à la M.F.R. de Vercel. La Cluse-et-Mijoux Le bonheur est dans le pré pour Coline Louis
intégrer finalement la formation de Technicien Entrepreneur en Agri culture. Proposée en alternance sur un ou deux ans, ce diplôme permet d’acquérir des compé tences en gestion, fiscalité, com mercialisation, maîtrise du système de production, gestion des res sources humaines, tâches admi nistratives… “J’ai opté pour la for mule d’apprentissage sur une année qui comprend 20 semaines de formation théorique en M.F.R. et 20 autres semaines sur une exploitation, à savoir au G.A.E.C. du Larmont qui est implanté au hameau des Brenets sur la com mune de La Cluse-et-Mijoux. C’est une ferme à comté et mont d’or.” Le retour sur les bancs de la for
mation n’a pas été, en soi, une épreuve pour la jeune alternante. Alors que la fin de cursus se pré cise, elle aimerait trouver un emploi de commerciale dans le machi nisme agricole ou l’aliment pour bétail. “Mon objectif serait de tra vailler dans le para-agricole ou carrément dans l’agriculture” , annonce celle qui n’écarte pas le fait de reprendre un jour une exploi tation avec son compagnon actuel lement salarié agricole. Elle a déjà exercé au service de remplacement et intervient ponctuellement dans uneferme. “Ce que j’apprécie dans ce milieu, c’est de travailler dehors. J’aime la diversité des tâches. C’est intéressant de ne jamais faire la même chose.” n
La jeune alternante espère pouvoir exercer dans l’agriculture ou le para-agricole.
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