La Presse Bisontine 234 - Décembre 2021
12 Besançon
La Presse Bisontine n°234 - Décembre 2021
SANTÉ
La drogue du violeur dans les bars bisontins G.H.B. : les bars tirent la sonnette d’alarme
Le docteur Johan Cossus, responsable du service d’accueil des urgences, n’a pas constaté d’afflux de patients intoxiqués.
sement anormal. Les personnes touchées ont la certitude d’avoir ingéré du G.H.B., pour acide 4- hydroxybutanoïque, autrement appelée la “drogue du violeur”, une substance inodore et inco- lore versée dans votre verre à votre insu. “Le G.H.B. se méta- bolise très rapidement dans l’or- ganisme, entre 30 minutes et 2 heures, pour une durée d’effet entre 4 à 6 heures conduisant à une euphorie, une relaxation et désinhibition sexuelle , présente le médecin Johan Cossus, res- ponsable du service d’accueil des urgences du C.H.R.U.Minjoz à Besançon. Ce qui doit éveiller le soupçon, c’est une amnésie antérograde, c’est-à-dire que les gens ne se souviennent plus des dernières heures écoulées. C’est souvent discordant avec la dose d’alcool ingérée, puisque ces per- sonnes indiquent n’avoir bu qu’un ou deux verres.” Ce produit n’est pas mortel mais il n’existe pas d’antidote. Lorsqu’on a ingéré la substance, c’est déjà trop tard.À haute dose, le G.H.B. peut entraîner un coma
Dans les nuits bisontines, des clients de bars ou discothèques estiment avoir été drogués à leur insu au point que les appels à la vigilance se multiplient. Au service des urgences du C.H.R.U., le docteur Johan Cossus délivre un message de prévention.
L es témoignages sur les réseaux sociaux s’empi- lent. Tous, ou presque, racontent une histoire
semblable. Une soirée dans un bar festif, des rires, et puis le trou noir, voire le coma, des vomissements ou un endormis-
çons d’empoisonnement. On ignore l’ampleur de ce phéno- mène utilisé soit pour violer ou voler à Besançon. “En cas d’at- teinte à l’intégrité physique, il y a la possibilité de faire des pré- lèvements de cheveux par l’ins- titut médico-légal (N.D.L.R. : seul le procureur de la Répu- blique peut déclencher cette pro- cédure) qui nous permet de met- tre en évidence le G.H.B. de façon plus retardée” émet le médecin. Ce dernier émet trois pistes de prévention : l’information sur la présence de cette molécule, ne pas laisser son verre sans surveillance, travailler avec les gérants de bars… et demander à ses amis de veiller les uns sur les autres. n E.Ch.
la sonnette d’alarme à l’image de l’Antonnoir ou de la Rodia, qui, sur sa page Facebook, remarque “ des cas de personnes droguées à leur insu lors des soi- rées bisontines. La Rodia s’as- socie donc aux différents mes- sages d’alerte qui apparaissent sur la toile. On ne peut que vous demander de faire attention à vous et à vos ami(e)s. Ne laissez pas vos verres sans surveillance. N’hésitez pas à signaler auprès de nos équipes tout comporte- ment qui vous semblerait étrange. Nos salles, bars et boîtes de nuit doivent rester des lieux de fête. Pas de place pour ce genre de comportement répugnant.” Le phénomène touche toutes les villes, Paris notamment, où une enquête est ouverte pour soup-
voire une détresse respiratoire lorsqu’il est ingéré avec de fortes doses d’alcool. Dans ces cas-là, il faut joindre le 15. Dans les faits, le service des urgences ne croule pas sous les arrivées mas- sives d’hommes ou de femmes intoxiquées. Quatre cas suspects en trois ans sont comptabilisés depuis 2019 à Besançon. Pour- quoi suspects ? “Parce que nous arrivons souvent après la bataille, image le docteur. Le distinguo entre le G.H.B. secrété physiologiquement et celui qui pourrait être apporté par voie orale est difficile. Au-delà de six heures, on ne peut plus distinguer cela avec une prise de sang, 12 heures pour les urines.” L’affaire est prise au sérieux par les bars bisontins. Ils tirent
Bien faire attention à ne pas laisser traîner son verre en soirée.
EN BREF
COMMERCE
Fin des travaux Le quartier Planoise a retrouvé son Intermarché
Musique À l’occasion de la diffusion du documentaire “Bande d’amateurs !” qui a eu lieu début novembre au Bastion, Le Bastion et La Rodia ont annoncé la création de PANOPLI, nouveau dispositif, simple et ludique, s’adresse à tous les artistes désireux d’avoir des réponses sur leur création artistique, de la technique, ou encore de la communication au booking. Site web : https://panopli- musique.fr Tourisme L’Office de tourisme du Grand Besançon révèle que la fréquentation des musées du centre est en hausse de 27,5 % entre mai et août 2021 par rapport à 2019 et en baisse de 5,8 % par rapport à 2020 (ce chiffre est dû en partie au succès de l’exposition Time is Tomi). Pour le tourisme en général, l’observatoire de l’Office démontre une reprise pour la saison d’été 2021 (+ 50 %) sans parvenir toutefois au niveau de 2019. Sécurité Besançon a recruté cinq policiers municipaux, portant à 69 le nombre d’agents. répétition au live, de l’administratif à la plateforme en ligne adressée aux artistes musicaux locaux. Ce
L’incendie criminel de la fourrière survenu fin 2019, qui avait endommagé une partie du magasin, fait désormais partie de l’histoire ancienne. L’Intermarché Cassin a rouvert officiellement ses portes début novembre.
L a devanture a changé, les rayons se sont enrichis d’une nouvelle gamme de produits vrac et zéro déchets et la clientèle retrouve, enfin, les sacro-saints espaces “bouche- rie” et “poissonnerie” qui faisaient défaut dans les locaux provisoires. Ici, on ne cache pas son enthousiasme. La réou- verture, après un peu plus d’un an et demi de travaux, est un moment fort pour le quartier et le couple de gérants : Adrien et Stéphanie Vitte. “Nous aurions eu la possibilité de partir, mais nous voulions garder la proximité créée avec notre clientèle au fil des années.” Le couple a tenu bon et l’en- gouement des premiers jours confirme qu’il avait raison d’y croire. Conserver une enseigne généraliste telle qu’In- termarché dans ce quartier était éga- lement important aux yeux d’Adrien Vitte. “Il y va de son dynamisme. ” Il espère bien sûr plus largement faire revenir la clientèle des alentours (Avanne, la Belle Étoile, Franois…). “Nous avons perdu entre 25 et 30 % de nos clients avec le magasin provisoire, plus réduit.” Si la surface de vente retrouvée est la même que par le passé : 2 000 m 2 , l’en- semble se veut plus chaleureux (avec une présence plus marquée du bois et
les derniers concepts de l’enseigne). Un point chaud boulangerie fait également son apparition à côté de l’entrée prin- cipale. “C’était une volonté des gens du quartier, qui ont été concertés pendant la phase d’étude. Ils voulaient un endroit convivial où pouvoir se retrouver le matin.” Quatre caisses libre-service ont aussi été installées. La réhabilitation aura coûté au total 4 millions d’euros, auquel s’ajoute 1,8million d’euros pour la partie process Intermarché (chambres froides, mobi- liers…). Côté embauche, les gérants ont égale- ment tenu à recruter au maximum sur Planoise. “Nous sommes passés de 34 salariés sur le magasin provisoire à 47, avec un recrutement à 90 %de personnes
Adrien Vitte a toujours cru en l’avenir du magasin et a surmonté les difficultés pour le recons- truire.
du quartier, dont des apprentis.” Le par- king souterrain, réhabilité par Grand Besançon Métropole, va, lui, rouvrir en ce début décembre avec une capacité de 250 places (sans la four- rière qui a été déplacée). Il faudra, en
5,8 millions d’investissement.
revanche, attendre encore un peu pour profiter du nouveau centre commercial (près de 6 000m 2 ), désormais totalement indépendant de la surface du super- marché. L’ouverture n’est prévue qu’au premier trimestre 2022.
L’avenir de la nouvelle esplanade qui doit accueillir un marché digne de ce nom, propice à redorer un peu plus l’image du quartier, reste également à écrire. n S.G.
Made with FlippingBook - Online Brochure Maker