La Presse Bisontine 225 - Février 2021

30 LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n°225 - Février 2021

SAÔNE

Christian Morel à la tête du G.P.P.R.

“La création d’une marque régionale devrait aboutir d’ici Pâques” Agriculteur à Saône et vice-président de la Chambre

d’agriculture chargé de la valorisation des ressources locales et de l’alimentation de proximité, Christian Morel vient d’être nommé à la tête du G.P.P.R., l’organisme qui défend la gastronomie et les produits régionaux.

L a Presse Bisontine : Vous succédez à Michel Renevier à la tête du réseau Gastronomie et Promotion des Produits Régionaux (G.P.P.R.), l’ancien C.P.P.R. franc-comtois qui avait été étendu à la grande région Bourgogne-Franche-Comté. Que repré- sente ce groupement ? Christian Morel : Le G.P.P.R., c’est plus de 30 filières organisées, des plus connues comme le comté ou les vins de Bourgogne aux plus modestes comme le kirsch de Fougerolles ou le jambon du Morvan. L’objectif du G.P.P.R. dont le budget annuel d’environ 300 000 euros est alimenté par la Région Bourgogne-Franche-Comté est de mettre en avant toutes ces filières, aussi bien sur le plan régional que national et international. L.P.B. : En cette période de crise sanitaire, difficile d’organiser des actions de promo- tion ? C.M. : J’arrive à la tête du G.P.P.R. en effet dans une période spéciale. Nos fers de lance habituellement, c’est le Salon de l’agriculture à Paris, la Foire de Dijon et la Foire comtoise à Besan- çon, ainsi que quelques participations à des rendez-vous internationaux de promotion de la gastronomie, comme ce salon à Hong Kong auquel nous avons participé deux fois il y a quelques années. On travaille à promouvoir nos produits autrement. Je vais d’abord m’appliquer à faire le tour de toutes les filières composant le G.P.P.R. pour voir comment les acteurs vivent cette crise et surtout préparent l’après-crise. Des filières comme les produits laitiers s’en sortent très bien.Même chose pour la viande régionale et notamment le bœuf. D’autres souffrent plus, comme le miel qui subit de plus en plus de contrefaçons.

Au volet promotion, on compte sur un grand rendez-vous à Paris qui doit avoir lieu au printemps et qui regrou- pera toutes les filières des régions de France. La date n’est pas encore connue, cette manifestation est censée pallier l’absence du Salon de l’agriculture. L.P.B. : La crise sanitaire a-t-elle révélé aux consommateurs locaux la nécessité de consom- mer des produits issus des filières régionales ? C.M. : Le Covid a en effet contribué à recentrer les gens sur l’activité de leurs filières régionales et c’est le bon revers de la médaille. Le défi aujourd’hui est de leur faire comprendre qu’il est néces- saire que cette tendance se confirme et dure dans le temps. L.P.B. : Les grandes surfaces jouent-elles éga- lement la carte des filières régionales ? C.M. : Celles qui ont une direction auto- nome locale, comme des Super U, des

Parmi ses autres fonctions agricoles, Christian Morel est également conseiller municipal délégué à la mairie de Saône.

matière industrielle.

C.M. : Si on respecte la loi Égalim, on est censé atteindre 50 % de produits locaux et 20 % de produits bios dans la restauration scolaire. On en est encore loin. Pour le lait et la viande, dans une région comme la nôtre, c’est jouable. Pour le reste comme les fruits, on ne sera jamais la Drôme ! Sur le Grand Besançon, on compte entre 1 et 2 % de production locale dans nos assiettes. C’est encore dérisoire mais c’est en progression régulière. Il faut faire comprendre à ceux qui se sont hyper-spécialisés dans une production, comme les céréales par exemple, qu’un peu de diversification peut contribuer à augmenter cette proportion d’aliments de provenance locale. C’est une évolu- tion lente. L.P.B. : De l’ex-Franche-Comté ou de l’ex-Bour- gogne, quelle est la région la plus gourmande ? C.M. : La Bourgogne-Franche-Comté ! (rires). n Propos recueillis par J.-F.H.

sur ce plan-là. Car il faut faire attention à ce pas tomber dans l’ex- cès inverse du tout-local et se recroqueviller sur nous-mêmes. C’est très bien de promouvoir nos produits à l’intérieur même de la région,mais pour certaines filières, ce marché régional est loin d’être suffisant. C’est donc un double défi que nous devons relever. En tant que président du G.P.P.R.,

L.P.B. : La démarche “J’veux du local” née au moment du premier confinement est-elle tou- jours d’actualité ? C.M. : Elle l’est plus que jamais. Avec la présidente de la Région, nous conti- nuons à travailler sur la création d’une marque régionale pour faire reconnaître nos produits fabriqués et transformés en Bourgogne-Franche-Comté. Cela va du miel au cassis en passant par les fromages, les salaisons, les œufs ou même le lait en brique. Enmême temps, un peu comme l’a initié la démarche “C’est qui le patron ?” pour le lait, cette marque doit aboutir à une meilleure rémunération des producteurs. La créa- tion de cettemarque régionale identifiée devrait aboutir d’ici Pâques. L.P.B. : Mieux faire connaître notre saucisse de Morteau ou notre vin du Jura à l’international, c’est aussi un défi du G.P.P.R. ? C.M. : Nous avons beaucoup de travail

Intermarché ou des Auchan, oui, elles ont bien compris les enjeux. Les enseignes qui n’ont pas de direction locale sont beaucoup moins sensibles à ces questions. Sur ces questions de proximité et de circuits courts, le soufflé est monté, à nous de faire pour qu’il ne redescende pas. Cette démarche de proximité n’intéresse pas que les filières agricoles. Nous travaillons égale- ment en lien avec les C.C.I. et les Chambres de métiers qui elles aussi sont soucieuses de déve- lopper des filières régio- nales, y compris en

“Je veux contribuer à la sublimation de nos produits régionaux.”

“Le Covid a contribué à recentrer les gens sur les produits locaux.”

je me suis fixé comme objectif la subli- mation de nos produits régionaux. L.P.B. : En tant que vice-président de la Chambre d’agriculture départementale, vous êtes éga- lement chargé des relations avec G.B.M. et notamment du suivi du Plan alimentaire territorial (P.A.T.). Où en est le Grand Besançon dans ce dossier ?

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