La Presse Bisontine 225 - Février 2021

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n°225 - Février 2021

29

Le centre d’accueil pointé du doigt D ans la zone commerciale de Valentin situé sur la commune de Châtillon-le-

CHÂTILLON-LE-DUC

324 mineurs non accompagnés

Des réfugiés dénoncent des conditions d’accueil indignes

Duc, un “mini centre de rétention” héberge des demandeurs d’asile, tous en procédure “Dublin”, c’est- à-dire qu’ils ont de grandes chances d’être renvoyés dans le pays où ils ont mis leur empreinte après avoir traversé la Méditerranée. Les personnes qui sont hébergées au sein du programme d’accueil et des d’hé- bergement des demandeurs

Chacun dispose de sa chambre privative.

Alors que des demandeurs d’asile dénoncent des conditions d’hébergement dans un centre d’accueil, l’association Sol Mi Ré adresse une lettre ouverte à la présidente du Département suite à la non mise à l’abri de mineurs réfugiés, le 8 janvier.

ou des jeunes filles puisque sur les trois, deux ont été reconnus comme majeurs, et un mineur. Ce dernier a été accueilli dans le dispositif d’aide à l’enfance” explique l’élue. Cet argument ne convainc pas l’association. “Au service d’ac- compagnement des mineurs non accompagnés, il leur a été expli- qué que pour accéder à ce dont ils ont besoin de choses simples comme un lit, un repas et la pré- sence bienveillante d’un adulte à leurs côtés, ils devaient au préalable déposer leurs empreintes digitales à la préfec- ture. Un rendez-vous leur a été fixé trois jours plus tard, le 11 janvier. Avant de les mettre dehors, l’agent du Département leur fournit quelques sachets de riz à cuire au micro-ondes et quelques biscuits. Il leur a conseillé de dormir à la gare, bien que celle-ci ferme à minuit. En pleine période de couvre-feu sanitaire et alors que Météo France prévoyait pour la soirée B enoît Vuillemin, l’homme aux deux casquettes dont le président de la République est visible- ment sensible. Maire de Saône et chef d’entreprise, le Saônois a été reçu le 11 janvier à l’Élysée par Maxance Barré, proche col- laborateur d’Emmanuel Macron, à la demande du chef de l’État. Un rendez-vous qui fait suite à une correspondance entre le pensionnaire de l’Élysée et l’élu local au mois de décembre. Confiné à la Lanterne car touché par la Covid, Emmanuel Macron a répondu à un courrier de Benoît Vuillemin. “J’avais écrit au président pour lui évoquer mes idées quant au plan de relance qu’il faut mettre en place une fois la crise sanitaire passée. Il m’a répondu le 22 décembre pour me proposer un rendez- vous avec son conseiller” détaille le maire de Saône qui a déjà rencontré le président à plu- sieurs reprises, notamment à Besançon. En quoi ses idées sont-elles si importantes pour lui valoir une réception sous les ors de la Répu- blique ? “Le gouvernement est à la bataille dans les crises actuelles. J’ai expliqué que l’on prenait de grands risques si un

qu’enfin vous acceptiez de res- pecter la loi ?” provoque l’asso- ciation en s’adressant à la pré- sidente. Le Département accueille 324 mineurs non accompagnés dans le Départe- ment qu’il loge, nourrit et aide à la formation. L’accueil des réfu- giés est une politique nationale à revoir. n les mesures barrières non respectées et la mauvaise hygiène du site. Arbres Depuis septembre dernier, le collègue Diderot à Planoise travaille au projet “Arbres” qui a pour objectifs de rassembler, motiver et engager les élèves issus de quartiers très urbanisés, en leur faisant découvrir les enjeux de l’environnement. Sollicités par le conseil citoyen de Planoise, les jardiniers de la direction Biodiversité et Espaces verts de la Ville de Besançon ont accepté de prendre part au programme en plantant plusieurs arbres dans le secteur de Planoise. Le 15 janvier, plusieurs élèves du collège Diderot chênes rouvre (Quercus petraea), à l’arrière de l’école Île-de-France de Besançon. Festival La prochaine édition du Festival de musique de Besançon doit avoir lieu du 10 au 25 septembre prochains pour les épreuves finales du 57 ème Concours et la 74 ème édition du Festival. Le chef d’orchestre britannique Paul Daniel sera le président du jury. ont participé à la plantation de deux EN BREF L’un des ressortissants hébergé ici dénonce les conditions de vie qui y règnent : des cuisines en mauvais état, des toilettes et douches pas plus reluisantes, photos à l’appui. En pleine crise sanitaire, la désinfection n’aurait pas été faite ici depuis des mois. Contactée, la préfecture n’a pu répondre dans le temps imparti. n Un réfugié dénonce

d’asile (P.R.A.H.D.A.) ont peu de droits et craignent souvent de parler.

L’ association SolMiRé a adressé une lettre ouverte à la présidente du Département pour dénoncer les conditions d’accueil de quatre réfugiés qui sont pré- sentés au service départemental chargé d’accueillir les mineurs étrangers en danger le 8 janvier. “Ils ont quitté leur pays. Ils sont seuls, sans adultes à leurs côtés pour les protéger et c’est pour cela précisément qu’ils s’adres- sent aux services de la Protection de l’Enfance. Peut-être aussi parce qu’ils sont exténués, et qu’ils ont tout simplement besoin de se reposer” raconte l’associa- tion qui annonce avoir pallié le manquement du Département enmettant à l’abri ces individus

en plein hiver grâce à la solida- rité. Le décret de loi est clair : la présomption de minorité doit permettre de mettre au chaud et à l’abri celui ou celle qui en fait la demande. Contacté, le Département

Parmi les demandeurs, un mineur.

répond : “Trois se sont présentés à nos services accompagnés de l’association SolMiRé, détaille Odile Faivre-Petit- jean, première vice-présidente. Ces mineurs n’étaient pas des jeunes enfants

appel ou non au Département. “Conditionner la mise à l’abri au dépôt des empreintes digitales est une procédure maltraitante et illégale, juge une bénévole de SolMiRé. Cette violence sans coups ni cris laisse pourtant des traces chez qui la subit. Faut-il attendre qu’un enfant soit retrouvé mort de froid pour

un brouillard givrant à - 3 °C, des enfants, sans parents ni res- sources, sont ainsi mis à la porte d’une structure de la Protection de l’Enfance avec comme dan- gereux défi de survivre trois nuits dehors” écrit l’association. C’est après un rendez-vous pré- fectoral que l’État détermine “l’âge” de ces personnes et fait

SAÔNE Politique Benoît Vuillemin à l’Élysée, pour dire quoi ? Reçu en janvier par un proche conseiller d’Emmanuel Macron, le maire de Saône a partagé ses idées en matière de plan de relance commercial et de pouvoir d’achat. Législatives 2022, il sera candidat Maire de Saône, vice-président de Grand Besançon Métropole, commerçant, Benoît Vuillemin est convaincu que les hommes politiques doivent être sur le terrain pour proposer et coller à la réalité.

Cet accueil au cœur de la Macronie fait-il de lui un futur candidat à la prochaine échéance, les législatives de 2022 ? “Oui, je me positionne. Je serai candidat” lâche-t-il. n

tout un pan entier de l’économie en danger” expose en préambule ce fils et petit-fils de commerçant qui croit au rôle sociétal du com- merce. Quelles sont ses idées concrètes ? “J’ai évoqué une taxe sur les ventes faites sur Internet, ou encore une mutualisation des moyens logistiques” répond l’in- téressé. Ces exemples ne sont qu’une partie du plan, le premier étant de réunir les acteurs autour d’une même table afin de fixer les enjeux. “Il faut un Haussmann du commerce et du pouvoir d’achat afin de mettre en place des outils pérennes” pense Benoît Vuillemin. Une prochaine rencontre avec Alain Griset, le ministre délégué chargé des petites et moyennes entreprises est prévue. n E.Ch.

plan de relance n’était pas engagé, le tout avec des règles fixées. Il faut un plan de relance mais il faut faire attention qu’il ne profite pas uni- quement aux plus solides. En matière de com- merce, la France a tout inventé depuis 50 ans avec la grande

Emmanuel Macron lui répond depuis la Lanterne.

distribution, les Retail Park, les premiers billets S.N.C.F. vendus sur Internet… Depuis quelque temps, nous avons perdu notre leadership . Si nous ne pensons pas l’après-crise, ce sont encore une fois les plus gros qui profi- teront du plan de relance mettant

Benoît Vuillemin (à gauche), avec Maxance Barré, collaborateur d’Emmanuel Macron, à l’Élysée.

Made with FlippingBook HTML5