La Presse Bisontine 225 - Février 2021

DOSSIIER

La Presse Bisontine n°225 - Février 2021

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l Réactions Droite et centre “Il faut stopper immédiatement le projet”

Ce que défend le groupe de Ludovic Fagaut Le cœur du projet “Terra Veson- tio”, partie intégrante du pro- gramme de campagne de Ludovic Fagaut et son équipe qu’ils conti- nuent à promouvoir, consiste à créer aux Vaîtes une ferme urbaine destinée à conforter l’ac- tivitémaraîchage des lieux. “Cette ferme pourrait devenir un outil de production complémentaire au service de notre cuisine centrale à destination de la restauration scolaire.” Plus largement, le projet Terra Vesontio prévoit de créer aux Vaîtes une “cité du dévelop- pement durable avec espaces protégés” résume le leader de l’opposition. Le projet de l’opposition prévoyait également l’installation de pota- gers familiaux, la création de bou- tiques éphémères de vente en circuits courts, de parcours gour- mands, la mise en place toujours aux Vaîtes d’espaces pédago- giques environnementaux à des- tination des écoles notamment, autour des animaux de la ferme et de l’agriculture, l’installation d’aires de pique-nique, ou encore la création d’un circuit thématique ludique sur la thématique “cité durable”. n

àTerritoire 25 (1 million d’euros en 2020) et les frais de gardien- nage (plus de 220 000 euros déjà), on ne peut plus continuer comme ça. D’ici 2023, on attein- dra déjà les 3,6 millions d’euros de dépenses, pour un projet qui est au point mort ! Anne Vignot avait voté ce projet avec l’an- cienne municipalité, elle est dés- ormais coincée et ne sait pas comment s’en sortir. L.P.B. : On va construire une école aux Vaîtes et vous ne voudriez aucun loge- ment. Ce n’est pas très cohérent ! L.F. : Quand je dis éviter la béto- nisation, cela ne signifie pas pour autant zéro construction. Il faut imaginer du petit habitat raisonné, mais pas avec du R + 3 ou 4. Si on imagine des tours de trois étages comme le prévoit le dossier d’aménagement, cer- tains horticulteurs ne pourront même plus cultiver à cause de l’ombre que créeront ces immeu- bles.Tel qu’il est prévu, ce projet n’a pas de sens. L.P.B. : Qu’attendez-vous du G.E.E.C. dont la composition et les travaux seront - enfin - connus fin janvier ? L.F. : Le compte rendu des tra- vaux de ce G.E.E.C. devait avoir lieu avant la fin du mois de décembre. Mi-janvier, nous ne connaissions même pas sa com- position ! C’est une mascarade.

La mascarade a débuté dès qu’on a su qui présidait ce groupement. M. Richard, aussi compétent soit-il, était un soutien affiché de M me Vignot pen- dant sa campagne. Dès lors, le G.E.E.C. était à mon sens mort-né. On n’est même pas loin du conflit d’in- térêts sachant que M. Richard travail- lait dans le même

Leader du groupe d’opposition de la droite et du centre, Ludovic Fagaut estime qu’avec son président, le groupement d’experts est illégitime, voire s’assimile à un déni de démocratie.

L a Presse Bisontine : Quelle sera votre position au moment de voter pour la poursuite ou non du projet Vaîtes ? Ludovic Fagaut : Notre position est

trop longtemps, plus de 15 ans, il crée des tensions et des dis- sensions entre les habitants de ce secteur, tout cela suffit. Il a déjà coûté assez cher, entre les échéances financières à payer

claire depuis le démarrage : il faut stopper immédiatement ce projet et éviter la bétonisation de ce secteur de Besançon qui doit rester un poumon vert. Ce dossier Vaîtes balbutie depuis

“On n’est pas loin du conflit d’intérêts.”

labo que M me Vignot…Avec ces méthodes, on n’est ni plus ni moins que dans un déni de démocratie. Un comitéThéodule dont on ne connaît même pas la composition dispose de plus d’informations que des élus issus du suffrage universel ! L.P.B. : Vous soutenez toujours votre projet baptisé “Terra Vesontio” ? L.F. : Bien sûr. Nous le repropo- serons à nouveau au prochain conseil municipal. Je souhaite que Besançon réussisse et on est évidemment prêts à mettre ce projet à la disposition des élus de la majorité afin de les aider à se sortir de ce bourbier. n

Avec le G.E.E.C., Ludovic Fagaut dénonce un déni de démo- cratie.

Propos recueillis par J.-F.H.

l Groupe L.R.E.M.-MoDem Nathalie Bouvet Ils sont les seuls à défendre la poursuite du projet L’autre groupe minoritaire composé des élus

pas autre chose. Sur les 23 hec- tares, moins de 30 % seraient construits. Est-ce normal de vou- loir bloquer un tel projet alors que Besançon compte aujourd’hui moins d’habitants qu’il y a 45 ans ? Abandonner les Vaîtes, c’est repousser hors de la ville les Bisontins voulant s’installer, c’est augmenter les embouteillages, la circulation et la pollution. Ce serait une aber- ration de renoncer à ce projet, et un immense gâchis” estime Nathalie Bouvet qui en même temps balaie les arguments éco- logistes : “Avec ce projet, les milieux naturels remarquables ne seraient même pas remis en cause, ils se situent en bordure de zone. Et on ne peut pas dire des Vaîtes que c’est un poumon vert, il n’y a quasiment pas d’ar- bres !” Le projet ayant été pensé il y a bientôt dix ans, l’élue suggère néanmoins quelques évolutions. Plutôt que de prévoir seulement 15 % de logements abordables comme dans la copie initiale, “il serait intéressant qu’il y en ait 20 ou 30 % par exemple. On peut imaginer plus de logements végé- talisés, plus de panneaux solaires et des récupérateurs d’eau. Ce projet peut être amélioré, il ne

L.R.E.M., MoDem et M.E.I. plaident pour une construction raisonnée aux Vaîtes. Et fustigent eux aussi la méthode.

F ouillant dans les archives bisontines, la nouvelle élue Nathalie Bouvet qui avait fait campagne sur la liste d’Éric Alauzet est remontée encore plus loin que 2005. “Les premiers aménagements aux Vaîtes avaient été évoqués sous la municipalité de Jean Minjoz dans les années soixante ! En matière d’environnement et d’ur- banisme, on a l’habitude de voir des dossiers qui traînent en lon- gueur, mais à ce point !” sourit celle qui de par sa profession de consultante en environnement a une certaine expérience en la matière. C’est d’ailleurs elle qui montera au front en premier lorsqu’il s’agira de défendre les idées de son groupe au prochain conseil municipal. “Quel que soit le sujet, l’ambition que l’on continue à porter, c’est de développer l’at- tractivité de Besançon. Il faut arrêter avec cette tendance d’ex- patrier les Bisontins en dehors

de Besançon. Les dernières études de l’I.N.S.E.E. montrent que Besançon perd encore des habitants. Il faut mener à bien ce projet d’aménagement des Vaîtes” plaide l’élue sympathi- sante du Mouvement écologiste indépendant. Le groupe d’opposition dans lequel siègent aussi Agnès Mar-

Nathalie Bouvet estime que

tin, Karima Rochdi et Lau- rent Croizier soutien l’appli- cation du pro- gramme initial de construction. “L’idée de départ est d’aménager ce quartier en dentelle, en rem- plissant les dents creuses tout en préser- vant un cadre agréable ouvert sur la nature. C’est cela le pro- jet des Vaîtes,

“Ce serait une aberration de renoncer à ce projet.”

le projet doit être validé et peut même être amélioré.

n’est pas normal” penseM me Bou- vet. “C’est même à se demander si Anne Vignot avait travaillé le dossier pendant les six dernières années où elle était chargée de ces questions du développement durable, de l’environnement, du cadre de vie et de la transition énergétique !” n J.-F.H.

doit pas être abandonné” insiste l’élue d’opposition. Pendant la campagne, l’équipe d’Éric Alauzet prônait pour les Vaîtes la constitution d’une convention citoyenne locale, com- posée d’habitants et de Bisontins qui pourraient s’approprier le projet. “Mais certainement pas un groupe d’universitaires dont

certains ont été des partisans de M me Vignot pendant la cam- pagne !” Avec cette méthode choisie par la majorité, Nathalie Bouvet estime par ailleurs qu’on “méprise l’énorme travail des services qui ont travaillé depuis des années sur ce sujet. On balaie cela d’un revers de la main, ce

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