La Presse Bisontine 225 - Février 2021

DOSSIIER

La Presse Bisontine n°225 - Février 2021

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l Urbanisme Entretien avec l’architecte-urbaniste “Le risque est de voir un développement urbanistique anarchique”

François Grether ici en 2016 lors de la présentation de l’écoquartier des Vaîtes (photo archive L.P.B.).

mencé, tout n’était pas prévu, on ne parlait d’un Palais de jus- tice ou encore des Jeux Olym- piques. L.P.B. : Aux Vaîtes, peut-on s’attendre à une baisse sensible du nombre de logements ? F.G. : Les chiffres ne sont pas gra- vés dans le marbre. Notre vision est de travailler les constructions sur la bordure des quartiers existants pour les amener au bord du vallon, à partir de l’ave- nue de la Vaite. Et on souhaite toujours mettre en valeur les espaces verts, protéger la rose- lière et lamare comme cela avait été défini. L.P.B. : L’écoquartier tel qu’il a été pensé il y a quinze ans est pour certains déjà obsolète au regard de l’urgence climatique. Acceptez-vous cette cri- tique ? F.G. : Je ne le pense pas même s’il y a toujours des progrès à faire. Tous les projets d’urba- nisme évoluent en fonction de

François Grether est l’architecte-urbaniste historique des Vaîtes. Il a candidaté au nouvel appel d’offres lancé par Ville et défend une vision pour l’avenir du quartier.

L a Presse Bisontine : C’est votre cabinet qui a pensé l’urbanisation des Vaîtes. Êtes-vous toujours chargé de ce dossier ? François Grether : Nous arrivions en fin de contrat, j’ai recandidaté à l’appel d’offres de la Ville de Besançon (N.D.L.R. : 44 autres cabinets se sont positionnés, le sien a été retenu). L.P.B. :Vous aviez des contacts réguliers avec l’ancienne municipalité. Depuis le changement, avez-vous rencontré Anne Vignot après son élection ? F.G. : Oui, j’ai rencontré la maire et ses adjoints en octobre. Nous avons échangé sur les aspects urbanistiques d’une manière

générale et sur la situation actuelle. J’ai notamment pré- senté les grandes lignes de notre démarche et comment nous pou- vions évoluer sur certains points.

la volonté des décideurs, de l’opi- nion, de l’état d’esprit des urba- nistes. L.P.B. : Ne faut-il pas protéger ce pou- mon vert ? F.G. : Le but initial de ce projet est de trouver dans Besançon des possibilités de logements à prix maîtrisés pour éviter le départ de familles vers des vil- lages afin de limiter l’étalement urbain. Je suis convaincu de l’utilité desVaîtes pour Besançon car ce projet permettra d’obtenir une urbanisation organisée et maîtrisée. Si aucun projet ne se fait ici, le désordre persistera. Il faut admettre que ce n’est pas

tations (il y a près de 10 ans), l’association Les Vaîtes a pensé que nous allions bétonner par- tout.Nous avons eu des réunions successives qui ont débouché sur un projet largement influencé, avec un esprit de débat. Petit à petit, cela avait permis de mieux se comprendre mais là, nous sommes face à une contestation radicale qui fait feu de tout bois. Je remarque que les mêmes qui ont occupé le site sont ceux qui se sont réjouis de l’incendie de laMaison du projet qui était là pour expli- quer l’écoquartier et nous per- mettre de travailler. n Propos recueillis par E.Ch

un espace agricole, que des bâti- ments de 10 étages surplombent des maisons individuelles. Si rien ne se fait, la vie continuera et cela se fera de manière anar- chique. Je ne me sens pas pro- priétaire des Vaîtes mais je sais qu’il lui faut une ligne de conduite afin d’offrir une ambiance intéressante à ce quar- tier qui bénéficie d’une bonne situation géographique. On s’en- gage le plus possible àmaintenir les activités horticoles, les jar- dins. L.P.B. : Quel regard portez-vous sur l’occupation illégale de la Z.A.D. ? F.G. : Lors des premières contes-

L.P.B. : Faut-il tout reprendre à zéro ? F.G. : Je ne le pense pas. Comme tous les projets d’urba- nisme, tout prend du temps, tout évolue. Je travaille depuis 18 ans sur le quartier Clichy Batignolles à Paris et lorsque nous avons com-

“Nous sommes face à une contestation radicale.”

l Aménagement Retrouver des promoteurs L’aménageur Territoire 25 prend son mal en patience

La Société publique locale Territoire 25 a signé un contrat d’aménagement avec la Ville qui court sur douze ans. Son président espère que le dossier se débloque d’ici juin.

D es centaines d’heures de tra- vail qui dorment dans les car- tons de la S.P.L. Territoire 25, la société à qui la Ville a concédé l’opération d’aménagement de l’éco-quartier qui attend toujours l’édi- fication de son premier logement, six ans après le démarrage officiel de ce contrat de concession. Du côté de la S.P.L., on commence à trouver le temps long. “Nous n’attendons qu’une chose : que les élus bisontins se positionnent enfin définitivement sur ce dossier”

résume Denis Leroux, le président de Territoire 25 qui estime que le travail sur le plan environnemental et d’inté-

ajoute le président de la S.P.L. Denis Leroux se veut conciliant mais prévient évidemment que si les élus bisontins décidaient de stopper le projet, les conséquences financières attachées à la rupture de la concession seraient évidemment au rendez-vous. “Et si le projet est réorganisé différemment, alors on adaptera le contrat de concession, mais on a juste besoinmaintenant d’ins- tructions claires et précises” dit-il, per- suadé que “Besançon a besoin de nou- velles constructions pour loger la

gration paysagère avait été parfaitement préparé. “D’ailleurs, Nicolas Bodin, qui était adjoint à l’urba- nisme, connaît parfai- tement ce dossier qui avait été validé du début à la fin par le conseil municipal”

“On a juste besoin d’instructions

claires et précises.”

Denis Leroux, le président de Territoire 25, la société chargée de l’aménagement du futur éco-quartier.

promoteur qui s’était positionné et avait même lancé la commercialisation de son programme immobilier, la société Icade, a jeté l’éponge. “Les menaces judiciaires qui planent encore sur le projet ne sont pas pour rassurer les pro- moteurs…” soupire Denis Leroux. n J.-F.H.

population qui souhaite rester dans cette ville.” La principale difficulté à laquelle sera confrontée Territoire 25 au moment où le dossier sera réactivé (s’il tant est qu’il le soit), sera de trouver de nouveaux investisseurs et promoteurs prêts à venir construire auxVaîtes. Le premier

Le promoteur Icade qui avait lancé la commercialisation de ce premier programme a jeté l’éponge.

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