La Presse Bisontine 225 - Février 2021

Le dossier

La Presse Bisontine n°225 - Février 2021

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Les Vaîtes : le dossier qui empoisonne la mairie

Depuis près de quinze ans, au moment où la mairie a proposé aux propriétaires privés d’acquérir leurs terrains pour une bouclée de pain, ce dossier d’aménagement urbain est une épine dans le pied de la collectivité publique. Anne Vignot qui hérite du dossier a tenté de temporiser en proposant la création d’un groupe d’experts. Associations, propriétaires et opposants politiques sont toujours vent debout contre ce projet qui risque d’enflammer les débats des prochaines semaines.

Les 12 experts qui décideront de l’avenir des Vaîtes Le groupe de travail indépendant missionné par Anne Vignot pour étudier le bien-fondé du projet d’éco-quartier aux Vaîtes rendra son rapport le 11 mars. La Presse Bisontine en révèle la composition et la feuille de route. l Étude Le fameux G.E.E.C.

l Vincent Bichet : maître de conférences en géologie-hydrogéologie à Besançon. l Nadège Blond : chargée de recherche en sciences atmosphériques à Stras- bourg. l François Dehondt : naturaliste spé- cialisé notamment dans la botanique, l’entomologie, l’ornithologie et les chirop- tères. l Agnès Fougeron : conservateur du patrimoine scientifique, technique et natu- rel à Dijon. l Mohamed Hilal : chercheur en géo- graphie spécialisé dans les dynamiques territoriales des populations et des activités à Dijon. l Philippe Juen : maître de conférences en droit de l’urbanisme à Dijon. l Michel Magny : directeur de recherche émérite en paléoclimatologie à Besan- çon. l Frédéric Mauny : professeur des uni- versités, médecin de santé public àBesan- çon. l SophieMenoz : maître de conférences en sociologie de l’environnement et des risques à Besançon. l Amélie Quiquerez : maître de confé- rences en géomorphologie à Dijon. l Hervé Richard (président) : directeur de recherche émérite en paléoécologie à Besançon. l Josiane Stoessel : professeure spé- cialisée en développement durable et lien social. Les 12 membres du G.E.E.C.

C’est le scientifique bisontin Hervé Richard qui présidera ce nouveau groupement d’experts. (photo D.R.-E.R.)

A fin de tenter de sortir par le haut de l’impassedans laquelle la majorité est fourrée, Anne Vignot nommera donc officiel- lement unG.E.E.C., commeGroupe d’ex- perts pour l’environnement et le climat, inspiré du célèbre G.I.E.C., le groupe international d’experts sur l’évolution du climat. Sauf que le G.E.E.C. d’Anne Vignot sera local… quoique pas totale- ment. Sur les 12 experts dont s’est entouré le président duG.E.E.C.Hervé Richard, un scientifique bisontin spé- cialisé dans la préhistoire et la proto- histoire,membre du laboratoire chrono- environnement de l’Université de Franche-Comté, une bonne moitié ne travaille pas à Besançon (voir la liste ci-dessous). Ce G.E.E.C. comprendra 5 femmes et 7 hommes. C’est sur la base de sonrapport que l’équiped’AnneVignot décidera ensuite du sort du projet des Vaîtes.

LaVille de Besançon enverra officielle- ment la lettre demission auxmembres de ce G.E.E.C. le 29 janvier. Dans cette lettre, Anne Vignot demandera à ces scientifiques “une expertise sur le projet d’aménagement de l’éco-quartier des Vaîtes. Ils devront,par une analyse détail- léede l’état des connaissances scientifiques et techniques, permettre de dresser un constat du projet tel qu’il a été proposé

cevront une indemnité de 250 euros cha- cun, soit 3 000 euros pour les 12, ainsi que le remboursement des frais de dépla- cement et de repas pour les scientifiques venant deBourgogne ou d’Alsace notam- ment. Dans un point du règlement qui méritera sans doute des éclaircisse- ments, la Ville précise que “chaque expert sera recruté par contrat de manière ponctuelle pour un acte déter- miné et un volume d’heures corres- pondant à des temps effectifs de réu- nion, sous réserve de leur possibilité de cumul d’emploi.” Après la remise du rapport des experts, un autre comité, composé cette fois de 50 citoyens tirés au sort, sera mis en place, qui rendra ses conclusions en juin. Une autre enveloppe de 50 000 euros est dégagée pour son animation. Le prix de la démocratie participative. n J.-F.H.

sur la ville,au regarddes problématiques demobilités,d’étalement urbain,demixité sociale ou encore d’équipements publics.” À l’issue de ses travaux, le G.E.E.C. devra formuler un avis qui sera rendu public sous la formed’unrapport dressant les constats effectués par le groupe d’ex- perts et “une série de recommandations argumentées quant à l’avenir du projet” poursuit la lettre de saisine que s’apprête à leur confier Anne Vignot. La date de rendude ce rapport est fixée au11mars. Concrètement, pourmener à bien leurs travaux, lesmembres de ce groupe d’ex- perts pourront auditionner toutes per- sonnes qu’ils estimeront nécessaires, la Ville en contrepartie leur assure la four- niture de l’ensemble des documents en sa possession nécessaires au rendu de leurs expertises. Le travail de ces experts ne se fera pas bénévolement. Pour chacune de leur réunion, les membres du G.E.E.C. per-

dans le mandat précé- dent, étudier les effets de ce projet sur le territoire bisontin au regard des enjeux touchant à l’en- vironnement, à la biodi- versité et au changement climatique, prendre en compte les conséquences sociales dumaintien ou de l’abandonde ce projet, notamment au regard du besoin de logements

250 euros pour chacun pour toute réunion.

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