La Presse Bisontine 225 - Février 2021
RETOUR SUR INFO - BESANÇON
La Presse Bisontine n°225 - Février 2021
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Moins on trie, plus on paye
Gadget À l’image de cet hallucinant comité de citoyens chargé de suivre la politique vac- cinale de la France - les citoyens peuvent- ils se muer d’un coup en experts ? -, ou encore de cette convention citoyenne pour le climat décidée dans la lignée du mou- vement des Gilets jaunes, on sombre dans la caricature la plus démagogique de cette notion si chère à une partie de la gauche : la démocratie participative. “Vous voulez enterrer un projet ? Créez une commission de réflexion !” disait en son temps le stra- tège Georges Clemenceau. C’est un peu dans le même esprit que pour tenter d’apaiser le débat et de se dépêtrer d’un dossier qui s’enlise, Anne Vignot a décidé de créer son fameux G.E.E.C., comme Groupe d’étude de l’environnement et du climat pour trancher, quinze ans après son lancement, le projet d’aménagement du quartier des Vaîtes. Contestée dès sa création pour suspicion de collusion idéo- logique avec celui qui a été retenu pour l’animer, cette initiative de la maire de Besançon pourrait paraître comme la quintessence d’un processus de démo- cratie participative. Au contraire, il risque de trouver bien vite ses limites et ne ne rien apaiser du tout. Que ce soit à un groupe d’experts comme ce G.E.E.C. ou à un groupe de citoyens, qui plus est tiré au sort, cette forme de démocratie pous- sée à son paroxysme se révèle souvent totalement inefficace. Ce n’est sans doute qu’un gadget démagogique. En créant ce nouveau millefeuille démocratique, le risque majeur est de voir les élus abdiquer leurs responsabilités en se tournant vers les électeurs qui seraient considérés comme les seuls à pouvoir décider ce qui est bon pour eux. Cette notion de démo- cratie participative n’est pas nouvelle, elle a été testée sans succès dans plusieurs villes il y a quelques décennies déjà (on peut citer l’exemple de Louviers dans les années soixante-dix). À trop vouloir dis- soudre la prise de décision en la confiant au plus grand nombre, elle se liquéfie et devient inefficace. Les élections démo- cratiques au suffrage universel ont été pensées pour confier la prise de décision à des assemblées auxquelles le peuple délègue son pouvoir sur la base d’un pro- gramme de mesures. On ne trouvera sans doute jamais mieux pour faire avancer une ville ou toute autre collectivité. n Jean-François Hauser Éditorial
L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, eux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. ous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. La ligne T.E.R. des Horlogers fermera du 1 er mars au 31 octobre
Les sacs d’ordures ménagères, c’est dans le bac gris. Certains les glissent dans le bac jaune croyant faire des économies. Erreur !
U n temps menacée de disparition, la ligne fer- roviaire dite des Horlo- gers qui relie Besançon à La Chaux-de-Fonds en suisse, via Valdahon et Morteau, va bénéficier dès cette année d’une enveloppe de 49 millions d’euros pour des travaux de modernisation. C’est le deuxième plus gros investis- sement engagé par S.N.C.F. Réseau dans toute la Bour- gogne-Franche-Comté cette année, juste après les 55 mil- lions d’euros investis dans la
modernisation d’un tronçon de L.G.V. entre la Côte-d’Or et l’Yonne. “Cette année, 423 mil- lions d’euros seront investis pour la modernisation et 100 millions d’euros pour la maintenance du réseau en Bourgogne-Franche-Comté” synthétise la direction territo- riale qui présentait récemment son dispositif global. Les travaux sur la ligne des Horlogers nécessiteront un arrêt total de la circulation entre le 1 er mars et le 31 octobre. C’est dans le cadre du Contrat
de Plan État-Région que cette somme a pu être réunie, la S.N.C.F. finançant moins de 10 % de l’enveloppe. Ces tra- vaux sont en effet co-financés à parts égales entre la Région Bourgogne-Franche-Comté à hauteur de 19,417 millions d’euros (soit 39,62 %), l’État à même hauteur, le programme Interreg Union européenne- Suisse à hauteur de 6 millions d’euros (12,25 %), S.N.C.F. Réseau finançant le reliquat à hauteur de 4,165 millions d’eu- ros (8,5 %). n
L e Sybert lance une nou- velle campagne de sen- sibilisation au bon geste de tri alors que se multiplient les erreurs (parfois volontaires) de tri de la part des usagers. Une première campagne de communication en fin d’année dernière avait permis de rap- peler que “les masques sont à mettre dans un sac fermé, avec les ordures ménagères, puis dans le bac gris, et les emballages à jeter, en vrac et non imbriqués, dans le bac jaune” note le syndicat. Cette fois, c’est pour lutter contre la multiplication des sacs d’ordures ménagères dans les bacs jaunes que le Sybert insiste sur la nécessité du bon geste. “Le nombre de sacs contenant des ordures ménagères qui arrivent au centre de tri des déchets recy- clables augmente sans cesse. Ils représentent actuellement 60 % des erreurs de tri ! Or, leur place est dans le bac gris, direction l’usine d’incinération pour être valorisés énergéti- quement en produisant de la chaleur et de l’électricité” observe la direction du Sybert. Certains basculent volontai-
rement leurs sacs d’ordures dans leur bac jaune, pensant éviter une partie de la factu- ration. Ils se trompent ! “Contrairement à ce que l’on peut penser, mettre ses sacs d’ordures ménagères dans le bac jaune n’est pas source d'économie pour l’usager, bien au contraire ! rectifie le Sybert. En effet, une fois ache- minés au centre de tri par les camions de collecte, ces sacs seront écartés de la chaîne de tri, mis au refus et de nou- veau transportés en camion à l’usine d’incinération. Ces déchets subissent donc plu- sieurs transports et traite- ments superflus, avec des coûts associés, qui n’auraient pas lieu d’être s’ils avaient été déposés directement dans le bac gris.” Ces coûts supplémentaires sont portés par les collecti- vités qui, à terme, les réper- cutent aux usagers, faisant ainsi augmenter leur facture déchet. C.Q.F.D. “Sans oublier les désagré- ments (odeurs, tapis de tri souillés par des liquides…) et les risques sanitaires pour les agents.” n
Huit mois de travaux sont programmés sur cette ligne ferroviaire au départ de Besançon.
L’inlassable combat des Pupilles de la Nation
“N o us voulons faire entendre nos voix avant qu’elles ne s’éteignent.” Avec des mots très forts, la Bisontine Christiane Dor- mois lance un appel aux représentants de l’État afin que ce soir reconnu, enfin, un vrai statut aux milliers de pupilles de la Nation et orphelins de guerre que la France compte encore. “Nous sommes les oubliés de la Nation française” ajoute celle qui préside la délégation du Doubs de la Fédération Autonome des Pupilles de la Nation et Orphelins de guerre. Depuis plusieurs années, elle se bat pour qu’un premier pas soit franchi : d’abord connaître le nombre précis de ses “enfants” qui n’ont jamais eu de père, dont la moyenne d’âge dépasse aujourd’hui
les 80 ans. “Je pense que nous sommes environ 40 000. Mais les cour- riers officiels, notamment de la ministre déléguée aux Anciens combattants, accumulent les erreurs sur ce point. Tantôt nous sommes 26 000, tantôt 200 600… Les parlementaires locaux Jean-François Longeot et Cédric Perrin ont déposé il y a un an et demi une proposition de loi pour obtenir un recensement, nous n’avons toujours pas de nouvelles” se désole Christiane Dormois. La militante travaille sans relâche afin que les dizaines de milliers de per- sonnes qui sont dans son cas obtien- nent “un traitement égalitaire et ne sombrent pas dans l’oubli, dans le déni des souffrances endurées notre
vie durant engendrées par la mort d’un père, d’une mère, parfois des deux parents. Nous demandons reconnais- sance, réparation et résilience” ajoute- t-elle. Contrairement à d’autres victimes (enfants de la Shoah, de déportés, de Harkis…), les Pupilles de la Nation que Christiane Dormois représente également au niveau national n’ont jamais obtenu la moindre réparation. Pourtant, un budget de 150 000millions d’euros est en sommeil dans les caisses du ministère des Anciens com- battants. n Christiane Dormois se bat pour que soient reconnues les Pupilles de la Nation dont elle fait partie.
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