La Presse Bisontine 225 - Février 2021

10 BESANÇON

La Presse Bisontine n°225 - Février 2021

La taxe qui passe mal Coup de blues pour les commerçants dits “essentiels”. Ils échappent aux aides de soutien gouvernementales ou locales mais pas aux différentes taxes comme l’affichage publicitaire perçu par la Ville de Besançon. Pour deux commerçants, c’est la goutte d’eau… COMMERCE Taxe sur les publicités

I ls attendaient un geste non pas pour permettre à leur entreprise de survivre mais au moins pour le symbole. Stéphane Iemmolo, dépanneur-garagiste à Besançon, et Stéphane Chol des boulangeries “La Valentine” sont restés ouverts durant le premier et le second confinement.

“L’activité dépannage lors du premier confinement, c’était - 90 % mais on était là parce qu’on nous l’a demandé. Aujourd’hui, on me demande de payer 1 040 euros de taxes de publicité… C’est un peu la goutte d’eau qui fait déborder de la vase car les personnes étaient bien contentes de nous trouver”

estime le professionnel qui espérait un geste de la part de la Ville. Comme pour la Cotisation foncière des entreprises, la Ville avec le Grand Besançon n’a pas gelé cette taxe mais préféré abonder plus fortement dans le fonds régional des territoires (F.R.T.) “sauf que ce dispositif soutient ceux qui étaient déjà soutenus. Pour nous, rien” coupe Stéphane Chol, des bou- langeries “La Valentine” situées bou- levard Blum et avenue Léo-Lagrange. Il règle 1 450 euros par an pour ses panneaux publicitaires et affiches, environ 4 000 euros de cotisation fon- cière des entreprises (C.F.E.) et 6 000 euros de taxe foncière. La décla- ration pour l’année 2021 vient de lui être notifiée par courrier recommandé : “Lors du premier confinement, j’étais à - 45 % de chiffre d’affaires, - 25 % sur le second, mais j’ai toujours gardé

Raison invoquée : rattra- per une erreur de calcul depuis plusieurs années. Ainsi, un propriétaire devait régler 527 euros, contre 366 euros ! Fina- lement, la mairie a annoncé qu’il s’agissait d’une erreur administrative et que cette augmentation n’aura pas lieu en 2021. n

Hausse des frais de terrasse : une erreur de la Ville de Besançon

Le conseiller municipal d’opposition Laurent Croi- zier s’est fendu d’un com- muniqué le 13 janvier sur son site Internet (www.lau- rentcroizier.fr) pour dénon- cer la forte augmentation des droits de terrasse pour

17 bars-restaurants de Besançon. Plusieurs pro- fessionnels avaient lancé l’alerte après avoir reçu une missive du Pôle ser- vice à la population les informant d’une augmen- tation des frais de terrasse.

tivité est d’environ 80 % pour la car- rosserie-mécanique, 50 % pour le dépannage. Bref, la machine ne tourne pas à plein régime. Les “forces vives” se sentent oubliées ou pas assez écoutées. Le message est passé… n E.Ch.

mon personnel, soit 12 salariés. Sachant que l’activité est faible, la Ville aurait pu suspendre cette taxe au moins pour 2020… J’espérais un geste pour les commerçants dits “essen- tiels” mais non… personne ne nous entend” pointe le boulanger.Stéphane Iemmolo estime pour sa part que l’ac-

Stéphane Iemmolo, garagiste dépanneur (à droite) et Stéphane Chol, boulanger, auraient aimé un geste de la mairie : le gel des taxes 2020 sur la pub.

Le couvent des Petites Carmes transformé en logements Le groupe Angelys, un opérateur extérieur, a entamé la réhabilitation totale de cette bâtisse historique du XVII ème siècle. La plupart des acquéreurs viennent également de l’extérieur. BATTANT Patrimoine

Le groupe Angelys, fondé par Frédéric Batlle, un autodidacte catalan, a acquis tout le reste du bâtiment qu’il s’apprête à transformer en logements de prestige. “On construira dans ce bâtiment historique 24 loge- ments, essentiellement des moyennes et grandes surfaces. 18 lots sont déjà commercialisés” indique Frédéric Batlle dont c’est la première réhabilitation à Besançon. Le groupe Angelys a déjà réalisé près de 150 res- taurations d’immeubles anciens partout en France depuis sa création il y a une vingtaine d’années. “Besançon est une ville vivante, qui a un vrai potentiel et qui présente l’avantage de pro- poser des prix accessibles sur le plan foncier” ajoute le P.D.G. d’Angelys qui priorise dans ses choix “les villes qui ont un secteur sauvegardé intéressant. C’est évidemment le cas de Besançon.” Le chantier d’envergure a démarré, il est pour l’instant limité au curage et à de la petite maçonnerie intérieure. “On s’ap- prête à attaquer le gros de la restauration” poursuit le pro-

L’ ancien couvent des Petites Carmes, situé à l’angle des rues Battant et Champrond, ne reten- tit plus depuis des décennies du chant des religieuses. Le seul brouhaha est habituellement celui des militants ou des syn-

dicalistes qui se retrouvent dans la salle Battant, située à l’en- tresol du bâtiment. Que ces der- niers se rassurent : malgré l’im- minence de cette opération immobilière, la salle Bat tant restera bien propriété de laVille de Besançon.

La bâtisse abrite notamment la célèbre salle associative Battant, qui reste propriété de la Ville.

accession à la propriété en rési- dence principale, tous les autres réalisent là une opération d’in- vestissement, soutenus par le dispositif Malraux de défiscali- sation. Les tarifs sont à l’avenant de cette lourde opération de réha- bilitation : près de 4 000 euros le mètre carré. “Ce qui reste rai- sonnable par rapport au coût énorme d’une telle réhabilitation, et surtout si on compare ce genre d’opération à d’autres plus grandes villes comme Lyon ou même Dijon.” Dans la capitale des Gaules, une opération simi-

moteur. Plus de dix-huit mois de travaux seront nécessaires pour aménager les 24 logements, “la réception de ce chantier est prévue en septembre 2022.”

laire avec les 11 000 euros du mètre carré ! Besançon reste pour l’instant préservée d’une telle flambée des prix. “Cela nous a permis de réaliser dans cette opération des belles surfaces de logements” note Frédéric Battlle. Le prix de vente du foncier au promo- teur se situait quant à lui aux alentours de 700 euros le mètre carré, sachant que le coût de réalisation d’une opération de ce type est quasiment deux fois et demi supérieur à un immeu- ble neuf. n J.-F.H. flirterait

La commerciali- sation de ce pro- gramme haut de gamme est bien avancée puis que 18 des 24 lots ont déjà trouvé preneurs. Parmi eux, deux acquéreurs seu- lement ont acheté pour une

“La réception de ce chantier est prévue en septembre 2022.”

L’opération a prévu l’ajout de terrasses.

Made with FlippingBook HTML5