Le Doubs Agricole 46 - Novembre 2025
ENVIRONNEMENT Daniel Prieur, actif promoteur des séparateurs de boues L’ancien président de la chambre d’agriculture soutient des solutions susceptibles de valoriser les ef fl uents agricoles et les boues de stations d’épuration sans nuire aux milieux naturels. Explications.
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“En agissant de cette manière, je pen se que l’on peut faire évoluer sans trop de contraintes l’agriculture vers des pratiques qui soient à la fois ver tueuses, économiques et écolo giques” , analyse Daniel Prieur, sou cieux que les gens travaillent ensemble sur ces problématiques en définis sant par exemple un plan multi-actions. Il sait aussi qu’on ne révolutionnera pas les pratiques du jour au lende main. Très peu d’exploitations agri coles ont investi dans des sépara teurs de phases. “On continue dans la simplicité en se contentant de res pecter les 200 degrés jour et la syn chronisation des épandages. Je suis persuadé que le stockage de la par tie liquide en poches souples et ins tallées aux bons endroits serait beau coup moins onéreux que d’investir dans une fosse à lisier. Il suffirait ensui te de l’épandre juste après la pre mière coupe d’herbe pour fertiliser la seconde coupe.” Le choix d’un séparateur de lisier n’est pas une question financière mais de conviction. Il suggère d’introdui re sans l’imposer l’idée d’aller vers le séparateur dans les cahiers des charges des A.O.P. fromagères. n
la partie liquide du lisier, celle conte nant le sacro-saint azote mais qui est aussi responsable de l’eutrophisa tion des rivières. Cette séparation permet d’arriver à un objectif com mun : que les effluents soient consom més par les plantes plutôt que déver ser dans les rivières.” À partir de là, tout n’est qu’affaire d’épandage du bon produit au bon moment. En morte-saison, priorité aux élé ments solides riches en potasse, phosphore. En pleine saison de pous se, utilisation de la partie liquide cap tée alors directement par les plantes. “J’appelle à un sursaut citoyen sur la question de la pollution des rivières. Tous les acteurs doivent travailler ensemble pour trouver des solutions techniques”, note Daniel Prieur.
“E n mai 2014, j’étais allé à Saint Hippolyte rencontrer des pêcheurs qui manifestaient pour dénoncer la pollution du Des soubre. J’ai eu l’occasion d’échan ger avec l’un d’eux sur la question du lisier. C’est le cauchemar des éco logistes et la solution de facilité pour les agriculteurs car ce produit est beaucoup moins coûteux et chrono phage à fabriquer que le fumier. Ces échanges m’ont amené à réfléchir sur les solutions existantes ou pos sibles qui permettraient de valoriser les effluents agricoles et les boues
de stations d’épuration dont personne ne veut.” Il approfondit sa connais sance technique en allant discuter avec la société Sermap, spécialisée dans la gestion des effluents d’éle vage. Il a aussi l’opportunité d’en savoir davantage sur les capacités d’auto-épuration des rivières grâce aux explications de Pierre-Marie Badot, professeur au laboratoire Chrono Environnement spécialiste de la pol lution des cours d’eau. “Sur la problématique des lisiers, il existe le séparateur de phases. Cet appareil dissocie la partie solide de
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