Le Doubs Agricole 46 - Novembre 2025

DOSSIER 16

GESTION DES ADVENTICES La C.U.M.A. du Val Drugeon traite le rumex à la tâche

Au-delà de limiter les charges de mécanisation sur une exploitation, la C.U.M.A. permet aussi d’investir dans de nouvelles machines en phase avec les enjeux environnementaux. Exemple dans la vallée du Drugeon où les agriculteurs testent un pulvérisateur de haute technologie capable réguler à la tâche la prolifération des rumex.

dans le traitement du rumex : la météo, le stade végétatif de la plante, temps d’attente de trois semaines minimum avant de remettre les bêtes sur la parcelle… Pour l’instant, trois exploitations ont testé ce traitement à la tâche. “Seulement 27 hec tares ont été traités sur un parcellaire global de 500 hectares. Les résultats sont positifs, poursuit Oli vier Baudet. Toutes les images prises par les camé ras sont enregistrées et transmises au fabricant pour des mises à jour. Le logiciel de reconnaissance est évolutif. On attend en 2026 une nouvelle version capable d’identifier les chardons. ” n Le conseil d’administration se réunit une fois par mois. “La C.U.M.A. permet de réduire les charges de mécanisation. Il y a aussi un volet collectif et humain très important entre des agri culteurs qui sont parfois isolés sur leur exploi tation et ont peu d’occasions de se côtoyer. À 45 adhérents, il a fallu mettre des choses en place pour que tout fonctionne. On utilise aus si l’application Mycuma pour les réservations. Le stade supplémentaire serait de s’engager sur du matériel de fenaison. Pour ma part, je pense que ce serait possible sur des petits groupes de 4 ou 5 exploitations.” n “Le stade supplémentaire serait de s’engager sur du matériel de fenaison”, explique Olivier Baudet le président de la C.U.M.A. du Val Drugeon. La C.U.M.A. du Val Drugeon Fondée en mars 1995, cette grosse C.U.M.A. fédère aujourd’hui 45 exploitations, soit 90 agri culteurs, réparties sur 12 communes limitrophes ou situées dans la vallée du Drugeon. “On uti lise 28 matériels différents axés principalement autour de l’épandage et du travail du sol : tonnes à lisier, épandeurs, bennes de transport, herses rotatives, semoirs. Depuis 15 ans, on a aussi développé une activité telescopique. Le Rumex est le dernier matériel acheté” , note Olivier Bau det. 10 à 15 % du matériel sont répartis en parts sociales. La charge d’utilisation est calculée par unités de surface, de temps ou de volume en fonction du matériel utilisé. Tous les règlements se font par prélèvement. Pour créer une activi té et investir dans le matériel adéquat, il faut au minimum deux adhérents. Chaque matériel a un responsable.

P lante commune assez envahissante et sans intérêt fourrager, le rumex est sans doute l’adventice la plus rencontrée dans les prai ries. Difficile de s’en débarrasser ou alors au prix de traitements phytosanitaires coûteux et pas forcément en phase avec la préservation des milieux. D’autant plus dans un secteur comme la vallée du Drugeon aussi riche que sensible aux atteintes envi ronnementales.

Une dizaine d’adhérents ont accepté d’investir dans un nouveau pulvérisateur. Tous ont suivi une for mation certi-phyto. Baptisée tout simplement Rumex, cette machine est équipée de caméras capables d’identifier le rumex et d’ajuster la pulvérisation uni quement sur les taches occupées par la plante indé sirable. “L’objectif n’est pas de faire du traitement radical mais de limiter la prolifération. Le traitement localisé est impossible avec un pulvérisateur clas

80 % du territoire de la C.U.M.A. du Val Drugeon s’inscrit d’ailleurs dans une zone Natura 2000 où les pra tiques agricoles sont très régle mentées. Date d’épandage, distan ce par rapport aux habitations,

sique. Cette technique de recon naissance par caméra permet d’éco nomiser 95 % de produit phytosanitaire. Avec une cuve de 200 litres, on peut traiter au mini mum entre 6 et 7 hectares” , détaille

Une économie de 95 % de produit phytosanitaire.

labourage, ici tout est plus strict qu’ailleurs ou sou mis à autorisation. “On observe une vraie prise de conscience de la profession agricole sur l’impact du changement climatique. On travaille toujours dehors et on est bien placé pour comprendre que l’on a tout intérêt à préserver cet environnement”, explique Olivier Baudet qui préside cette C.U.M.A. regroupant 45 exploitations.

Olivier Baudet. La C.U.M.A. du Val Drugeon est la première en Fran ce à tester ce pulvérisateur rumex sachant que d’autres appareils similaires existent mais sous d’autres marques. “On a d’ailleurs touché une aide de France Agrimer qui soutient les actions de ce type.” Plusieurs paramètres sont à prendre en compte

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