Le Doubs Agricole 43 - Avril 2024
ProdUiTs réGionAUx QUAL I TÉ
Les distillateurs bientôt tous fédérés sous l’I.G. Absinthe de Pontarlier
Les hommes changent et les dossiers avancent, c’est en substance la recette qui a permis de réactiver ce chantier cinq ans après l’obtention de l’i.G. Absinthe de Pontarlier.
E n 2001, l’absinthe est de nou veau autorisée en France notam ment grâce aux efforts de Fran çois Guy. Ce dernier est aussi à l’origine de l’Association de défense de l’Absinthe de Pontarlier portée sur les fonts baptismaux en 2009. Il fau dra encore attendre dix ans avec que la Commission européenne approuve le 19 août 2019 l’inscription de l’Ab sinthe de Pontarlier comme Indication Géographique (I.G.) de boisson Spiri tueuse. L’aboutissement d’un long combat solitaire porté par la distillerie Guy, la seule jusqu’à présent à pou voir apposer le fameux logo I.G.P. sur ses étiquettes. “On utilise le sigle I.G.P. car il n’existe pas de sigle officiel pour l’Indication Géographique Spiritueux” , précise Benjamin Petigny, responsable
qualité et production à la distillerie Guy et également secrétaire de l’Associa tion de défense de l’Absinthe de Pon tarlier. Laquelle est aujourd’hui prési dée par Sébastien Siredey, autre salarié de la distillerie des Lavaux. L’association de défense regroupe aus si des planteurs-sécheurs et des condi tionneurs rassemblés en différents col lèges. “On travaille avec un organisme certificateur qui contrôle les collèges, le comité d’organisation organolep tique. Il vérifie aussi la conformité du cahier des charges. À l’issue de ces démarches, il envoie son rapport à l’as sociation et à l’I.N.A.O. qui peut impo ser des sanctions assorties d’une obli gation de réparer les manquements mineurs ou majeurs identifiés par l’or ganisme certificateur. L’I.G.S. absinthe
Benjamin Petigny, le secrétaire de l’association de défense de l’Absinthe de Pontarlier et Sébastien Siredey, le président.
Même son de cloche à la distillerie Bourgeois à Arçon. “On est à fond pour protéger notre production avec une identité territoriale. C’est fondamental à nos yeux qu’on impose l’utilisation de plantes locales dans l’I.G. Absinthe de Pontarlier. étant agriculteur, on cul tive pratiquement toutes les plantes sur place à l’exception de l’anis vert” , justifie Arnaud Bourgeois qui voit plu sieurs intérêts d’apposer sur les éti quettes la mention I.G.P. Absinthe de Pontarlier. D’abord un gain de noto riété sans pareil susceptible de dyna miser les ventes à l’export. “Ondeman de juste d’apporter un peu plus de flexibilité sur le taux de thuyone défini au cahier des charges. Certains pays comme les états-Unis ou le Canada sont très stricts. On travaille sur cette question avec les autres distillateurs.” Le territoire concerné, y compris le sec teur des Fourgs, affiche les mêmes caractéristiques géologiques, pédolo giques que dans la plaine de l’Arlier. Les cultivateurs de l’I.G. fournissent aussi les autres distillateurs. “On utili se donc presque tous la même matiè re première. On a adressé une deman de d’extension à l’I.N.A.O.” , poursuit Benjamin Petigny en précisant que ce projet fédérateur a été réactivé avec la crise sanitaire. Avec cinq distillateurs potentiels réunis sous la même bannière, l’avenir de l’ab sinthe de Pontarlier s’en trouvera confor té tout comme les volumes produits. “Quand tous nous auront rejoints, on fera évoluer le bureau de l’absinthe pour que chacun y soit représenté.” n
de Pontarlier s’inscrit finalement dans une organisation tripartite entre l’as sociation, le certificateur et l’I.N.A.O.” , résume le secrétaire de l’association. Si 2019 marque une étape fonda mentale dans l’histoire de cette I.G.S., ce n’est aussi qu’un début. Quel inté rêt et pertinence de porter seul une indication géographique alors qu’elle pourrait s’étendre à d’autres distilla teurs qui répondent aux critères d’ad hésion ? Cette démarche n’avait pu aboutir à cause des divergences entre les distillateurs qui ne sont plus aujour d’hui aux commandes. “On s’est tous mis autour d’une table avec également les Amis du musée de Pontarlier qui nous poussent à avancer sur ce dos sier.” Et le résultat est prometteur. La distillerie Marguet-Champreux a été la première à rejoindre l’association en octobre dernier. La distillerie Les Fils d’Émile Pernot a suivi le mouvement en décembre. Il n’en manque plus que deux qui ont déjà annoncé leur intérêt pour la démarche. L’adhésion de la distillerie la Sémilla aux Fourgs exploi tée par François Aymonier implique d’élargir l’aire géographique de l’I.G.S. car elle n'intègre pas encore le plateau des Bourris. “On attend que la com mune des Fourgs soit dans le périmètre pour adhérer, ce qui ne remet pas en cause notre engagement dans cette démarche. L’I.G. est un outil pour fédé rer les distilleries. Cela permettra d’avoir une communication cohérente. On a tout à y gagner en termes d’image, de promotion” confirme François Aymo nier.
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