Le Doubs Agricole 42 - Novembre 2023

Les BRéseux DÉCOUVERTE

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“L’Apothicaire Comtoise” ressuscite une tradition séculaire aurélie Fabre-Piquerez produit, cueille et transforme une

L Le statut de l’herboriste en France est com pliqué. Reconnue dès 1312, cette profession a fait l’objet d’une première législation en 1778 (obtention obligatoire d’un certificat pour exer cer). Ce statut fut supprimé par le Régime de Vichy en 1941, l’herboristerie devenant de fait un mono pole des docteurs en pharmacie. Cette activité fait pourtant le bonheur de nos voisins allemands, suisses, britanniques, belges, néerlandais et amateurs de nombreux pays dans le monde. Le Sénat s’intéresse d’ailleurs à ce secteur qui pour rait ouvrir encore plus de débouchés pour l’agricul ture. “De fait aujourd’hui la production et la vente de plantes médicinales est autorisée, mais nous trentaine de variétés de plantes aromatiques sur une parcelle familiale aux Bréseux.

n’avons pas le droit de parler des vertus de ce type de traitement, sous peine d’être accusés d’exercice illégal de la pharmacie” , résume Aurélie Fabre-Piquerez. La jeune femme, après

“Je pratique aussi la

cueillette sauvage.”

Aurélie Fabre-Piquerez sur son exploitation des Bréseux.

l’instant seule, et sa première petite récolte en 2021 lui a permis d’affiner ses méthodes de conservation et de séchage. La commercialisation a démarré l’année suivante. “Parallèlement à mes cultures d’une trentaine d’es pèces différentes, je pratique aussi la cueillette sau vage (millepertuis, reine-des-prés, tilleul, primevères

et divers bourgeons)” , poursuit-elle. Une partie de ses productions rejoignent les séchoirs pour en fai re des tisanes, dont une froide pour l’été à base de verveine, qu’elle vient de lancer. L’autre partie est traitée en alambic pour en extraire les huiles essen tielles, bases de ses hydrolats (eaux aromatiques), alcoolature (procédé d’extraction dans un mélange d’eau et d’alcool) ou macérations solarisées (dans une huile et exposées à la lumière dans un récipient en verre transparent). En osmose avec la nature, Aurélie est une militan te. Tout le terrain bénéficie du label européen “Éco cert”. “Je suis contrôlée tous les ans sur le respect d’un cahier des charges strict, mais je souhaite aller au-delà de cette première démarche en me tour nant vers la biodynamie” , ajoute-t-elle. C’est une méthode de culture fondée sur une approche holis tique, qui considère que tout est lié. Le développe ment des plantes trouve un équilibre avec le sol, l’environnement et le respect des phases de la Lune. “Je contrôle tout de A à Z. Depuis mes graines de semenciers bio en passant par la plantation, la récol te et la transformation. C’est ce qui me permet d’as surer la traçabilité de mes produits” , assure l’ex ploitante. Pour suivre son activité, on peut la rejoindre sur sa page Facebook “L’Apothicaire Comtoise”. n

des études de géographie et une première carrière dans l’aménagement du territoire, a décidé de se reconvertir en 2019. “J’ai suivi une formation diplô mante en agriculture biologique à l’école de Mont morot. Mes parents Pascale et Élie partaient en retraite et j’ai repris une partie de leurs terrains pour me lancer” , poursuit l’exploitante. Elle travaille pour

Une petite partie des productions diversifiées de l’Apothicaire Comtoise.

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