Le Doubs Agricole 41 - Mars 2023

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qui fera l9objet d9une révision en 2023. On souhaite que le nouveau plan pren ne en compte les spéciûcités de l9éle vage bovin et du massif jurassien. Le loup est-il toujours une espèce mena cée en France ? On en comptait 600 il y a quatre ans contre 1 000 actuel lement. Il y a une notion d9équilibre à avoir. Qu9est-ce qu9on veut pour notre territoire ? Faut-il laisser des bêtes dehors pour entretenir nos paysages emblématiques ? Faut-il basculer vers un élevage hors sol ? C9est comme pour le Mercosur, on ne peut pas dire tout et son contraire. F.D. : On est dans une année élective avec le renouvellement de l9ensemble du conseil d9administration de la F.D.S.E.A. du Doubs. On vote aussi au niveau national en sachant que Chris tiane Lambert ne se représentera pas. Je m9investirai uniquement au niveau de la F.D.S.E.A. Il y a déjà beaucoup de sujets à traiter. Je veux rester dis ponible pour l9ensemble des agricul teurs du Doubs. LDA : Vous avez la chance d9être sur un département avec une certaine prospérité agricole ! F.D. : Effectivement, mais il ne faut sur tout pas oublier les exploitations du bas du département en polyculture-éleva ge et en lait conventionnel qui sont confrontées à de vraies difûcultés éco nomiques. n Propos recueillis par F.C. LDA : Quelles sont vos ambitions pour 2023 ?

Dans son rapport moral, Florent Dornier le président de la F.D.S.E.A. du Doubs est revenu sur les sujets

d’actualités et les enjeux spécifiques à l’agriculture du Doubs.

lytes, faut-il aller replanter de nouvelles essences ou redonner de l9espace agri cole en installant par exemple des cou loirs coupe-feu ? On devrait raisonner de façon plus globale. L9urbanisation a grignoté 25 000 hectares de terres agricoles, d9où l9intérêt de trouver des points d9équilibre. L9agriculture ne doit pas toujours être la variable d9ajuste ment foncière. LDA : Sujet toujours sensible, la menace du loup. Quel est votre point de vue ? F.D. : Tous les agriculteurs sont inquiets de savoir ce qui va se passer à la mise à l9herbe des bêtes ce printemps. On

va essayer de travailler avec les asso ciations de défense du loup sur des pistes de protection s9il y a des agri culteurs volontaires. Le Doubs, c9est 35 000 kilomètres de barrières et un morcellement des exploitations impor tant. Cela semble compliqué de mettre des patous dans tous les troupeaux. Je ne sais pas non plus si l9on pourra généraliser des solutions à partir d9ex périmentations menées sur quelques exploitations. Notre rôle à la F.D.S.E.A., c9est aussi de soutenir les familles d9agri culteurs touchées par les attaques du loup. C9est un dossier très compliqué à gérer avec un niveau de protection européenne et un plan national loup

se d9herbe sera forcément impactée. On a fait évoluer nos pratiques pour s9adapter au réchauffement climatique. La culture de l9herbe devient une prio rité. L9adaptation ne rime pas toujours avec rentabilité surtout quand il s9agit de décapitaliser du cheptel en essayant de garder l9équilibre de l9équation ali mentaire. LDA : La pollution de l9eau alimente aussi un débat et nourrit des cri tiques pas toujours à l9avantage de l9agriculture. Qu9en pensez-vous ? F.D. : Il faut voir d9où l9on partait. Aujour d9hui, toutes les fermes du Doubs sont aux normes. Il n9y a pratiquement plus d9épandages illégaux en sachant aus si qu9il faut pouvoir épandre. On a fait un gros travail de mise aux normes et de culture de l9herbe pour apporter le lisier au bon moment dès les 200 °C cumulés. On attend plus une main ten due qu9un coup de bâton. On est tous touchés et tous concernés par la pol lution des rivières. Les images des tomates qui poussent dans le lit du Doubs à sec, ce n9est pas le fait des agriculteurs. Que tout le monde pren ne ses responsabilités. Il y a peut-être des solutions à trouver au niveau des cours d9eau dont les tracés ne doivent pas forcément être sanctuarisés. LDA : Vous pointez aussi du doigt la mise sous cloche des surfaces fores tières. Pourquoi ? F.D. : Depuis 1930, la surface fores tière a augmenté de 70 000 hectares dans le Doubs. Avec la crise des sco

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