Le Doubs Agricole 39 - Mars 2022

A C T U A L I T É

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C E r t I F I C A t I o n

L’association “Lin avec l’autre” accréditée H.V.E. Cette association qui accompagne le développement d’une filière graine de lin régionale est devenue en novembre dernier une structure collective h.V.E. (haute Valeur Environnementale). Elle compte désormais une dizaine de producteurs certifiés.

12 producteurs adhérents de l’association se sont vus remettre leur accréditation H.V.E.

M ise en place en 2017, l’association “Lin avec l’autre” regroupe différents acteurs : cultivateurs, fabricants d’aliments, éleveurs, transformateurs, tous convaincus des bienfaits du lin sur la santé animale et humaine. Son champ d’action se superpose au territoire franc-comtois auquel s’ajoutent quelques départements limitrophes. “En surface, cela représente environ 300 hectares de culture de lin qui mobilise entre 20 et 30 cultivateurs par an. Le nombre varie car on

ont amenés à se poser la question de la certification H.V.E. Cette dernière positionne les exploitations au niveau de leur pratique en biodiversité, fertilisation, phytosanitaire. “Nous avons ainsi travaillé avec un groupe de douze exploitations qui ont été certifiées en novembre par ContrôlUnion. L’association est reconnue structure collective H.V.E. Elle accompagne les exploitations souhaitant accéder à la certification. On continue à faire des audits internes pour élargir le groupe” , poursuit Aude Perrez. n

pratique un roulement. On s’oblige à ne pas revenir trop rapidement sur les mêmes parcelles” , indique Aude Perrez, directrice de l’association Lin avec l’autre. À l’autre bout de la chaîne, on trouve environ 80 éleveurs utilisateurs de graines de lin incorporées dans la ration. L’association prend en charge directement ou par le biais du Conseil Élevage 25- 90 l’analyse en acide gras des laits. Cela permet de savoir si l’éleveur utilise bien les graines de lin, comment la vache valorise sa ration. “C’est un vrai outil de pilotage.

La graine de lin est riche en matière grasse de type Oméga 3 qui apporte beaucoup d’énergie à la vache, sans risque d’acidose. On peut alors parler d’énergie sécurisée. On sait aussi que la consommation de graine de lin réduit de 10 à 15 % l’émission de méthane par les ruminants, via les analyses d’acide gras dans le lait, on le mesure en routine.” Toujours dans une logique de démarche filière, l’association travaille avec ses adhérents au développement des protéagineux en région. Autant d’engagement des adhérents qui les

P o n t - L E S - M o u L I n S

Sylvain Millot, maréchal-ferrant itinérant

peut également devenir beaucoup plus technique. Il réalise régulièrement des ferrures orthopédiques adaptées à la boiterie des chevaux. “Certains ont besoin de ferrures amortissantes fabriquées avec une plaque de cuir intermédiaire et du silicone” , ajoute-t-il. Pour faire face à cette demande, il a toujours misé sur l’apprentissage. Deux jeunes l’accompagnent dans sa tâche. Ils sont en première et cinquième année d’étude dans un établissement spécialisé de Verdun. Une semaine en cours puis trois en entreprise leur permettent de valider C.A.P., B.E.P. puis un B.T.M. (Brevet Technique des Métiers). Cette profession nécessite des connaissances poussées en anatomie et bio-mécanique des équidés. “Un maréchal-ferrant travaille nécessairement avec des vétérinaires. Il doit connaître leurs protocoles de soins et être capable de lire une radio” , note Sylvain. Les jeunes qui choisissent cette carrière connaissent déjà le cheval, les risques qu’ils encourent et les règles de sécurité. La plupart sont d’ailleurs cavaliers. “En 10 à 15 jours, on voit si un jeune a le mordant nécessaire pour s’accrocher car c’est un métier aussi très physique” , constate-t-il. La position courbée sous le cheval occasionne souvent des problèmes de dos ou de genoux. “Depuis 30 ans, je me suis toujours levé de bonne humeur. Le milieu du cheval est très agréable et mes apprentis ont toujours été motivés et passionnés par leur métier” , conclut Sylvain Millot. n

L a famille Millot est installée à Pont-les-Moulins, près de Baume-les-Dames. En complément de son véhicule, Sylvain y a aménagé un atelier pour les clients proches et le stockage de matériel. Son épouse et ses filles se dédient avec bonheur à l’élevage de chevaux. Ivoire du Tollim a été sélec- tionné au championnat de France des chevaux de selle de trois ans à Lyon en cette fin octobre 2021. “J’ai toujours été un cavalier enthousiaste et mes filles montent en concours” , glisse le maréchal-fer- rant. Sa passion pour les équidés l’oriente vers un métier peu commun (1 700 professionnels en France). “Nous sommes six sur tout le département et le travail ne manque pas, pour l’instant” , poursuit Sylvain. “Il y a une bonne entente entre nous et on s’entraide quand c’est nécessaire” , constate-t-il. Son travail nécessite une bonne organisation logistique pour satisfaire son importante clientèle et optimiser ses tournées. Le Haut-Doubs lui fournit un gros contingent de chevaux à ferrer. “Il faut presque 1 h 30 par cheval pour une ferrure de confort qui coûte à l’éleveur entre 80 et 90 euros et qu’il faut refaire toutes les 6 à 7 semaines” , précise Sylvain. Le travail

Depuis 30 ans, il sillonne les routes du département dans une camionnette-atelier parfaite- ment équipée au service des clubs, élevages et particuliers.

Sylvain Millot et sa camionnette-atelier.

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