Le Doubs Agricole 38 - Novembre 2021

A C T U A L I T É

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é C o P â t u r a G e

À Besançon, les bergers

sont fonctionnaires

S ous l’œil toujours vigilant de la chienne Jyn- ka, la vingtaine de moutons et les quelques chèvres qui paissent ce jour-là dans le parc de l’ancienne maison appartenant à l’écri- vaine Colette, chemin des Montboucons à Besan- çon, semblent à leur aise. Bientôt, ces animaux seront rentrés pour l’hiver, avant de retrouver dès le mois d’avril prochain le chemin des espaces natu- rels (40 hectares de collines) et des espaces verts urbains (15 hectares) qu’ils entretiennent depuis plusieurs années, faisant de Besançon une ville pion- nière en matière d’écopâturage. “L’écopâturage évite la fauche mécanique et remplace donc l’utili- Deux bergers ont été embauchés pour gérer les troupeaux qui entretiennent les espaces verts. Pionnière dans les politiques d’écopâturage, la Ville de Besançon a choisi de gérer ce service en régie municipale.

sation de machines. Dans les collines autour de Besançon, les chèvres assurent le défri- chage et les moutons, de race bizet, sont plus adaptés pour entretenir la strate herbacée sur

“Un troupeau qui a un vrai capital sympathie.”

Béatrice Péquignot, bergère municipale, et Mathieu Schouller, chef du secteur ouest aux espaces verts de Besançon.

donc municipaux, agents de la collectivité payés pour 35 heures hebdomadaires, ou plutôt 1 607 heures annuelles, comme tous les autres agents de la Ville. Béatrice Péquignot est une de ces bergers “fonc- tionnaires” depuis le mois de juin dernier. Malgré un premier été particulièrement humide pour son démarrage, la bergère municipale qui a longtemps pratiqué le woofing, cette pratique qui consiste à effectuer des petites tâches au sein d’une exploi- tation agricole en échange du gîte et du couvert, semble tout à fait à son aise dans ses nouvelles fonctions. Surveillance du troupeau, suivi, nourris- sage, soins du quotidien occupent ses journées au grand air. “On gère du végétal avec de l’animal. C’est doublement vivant, et très motivant” concè- dent la bergère et son responsable. Un deuxième berger devait bientôt renforcer les rangs pour remplacer un récent départ. Berger, c’est aussi une vocation, fût-il agent de la collecti- vité ! Cette année, chèvres et moutons passeront l’hiver dans une bergerie provisoire aménagée dans d’an- ciens locaux de gendarmerie rue de Dole à Besan- çon, en attendant que la ferme des Torcols, leur lieu d’hébergement habituel, subisse quelques tra- vaux de préservation. n La chienne Jynka, fidèle compagnon de la bergère.

les moutons, les promeneurs également. Ces échanges ne pourraient sans doute pas être les mêmes si on confiait cette mission à une entrepri- se privée” estime M. Schouller. Au démarrage de l’opération, la Ville avait confié à un berger privé, Philippe Moustache, l’entretien de ce troupeau composé au départ de 75 chèvres, auquel la Ville a ajouté 55 moutons plus récemment. Depuis peu, c’est en régie municipale directe que Besançon gère cette activité. Ici, les bergers sont

les collines ou dans nos 15 hectares d’espaces verts urbains” résume Mathieu Schouller, chef du secteur ouest à la direction des espaces verts de la Ville. Un des avantages de cet écopâturage en mode régie municipale, c’est “le côté pédagogique de l’opération avec un troupeau qui a un vrai capital sympathie. Des écoles viennent voir les chèvres et

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