Le Doubs Agricole 38 - Novembre 2021

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t o u I L L o N - e t - L o u t e L e t E.B.T. Tosseri, entre tradition et modernité La famille Janey qui a acquis cette société de fabrique de boîtes de mont d’or en 2017 avait sollicité le concours des frères tosseri pour surmon- ter une reprise chaotique. tout est rentré dans l’ordre et les vendeurs sont finalement restés en place, à la grande satisfaction des acheteurs.

s’effectue une semaine avant la livraison. C’est compliqué de faire un stock de boîtes longtemps à l’avance car le bois réagit à son environnement. Il peut prendre l’humidité ou s’assécher. Cela se répercute aussi sur le réglage des machines. Le démarrage de la première saison a été compliqué. On a dû rappeler Fabrice et William Tosseri pour nous aider à gérer les problèmes et la maintenance. Son frère s’occupe de la scierie. Sans oublier Virginie, l’épouse de Fabrice, qui supervise la gestion administrative du site. Une forme de complémentarité s’est instaurée et chacun s’y retrouve” , estime Florian Jamey. Les anciens dirigeants font de nouveaux partie de l’entreprise qui emploie une vingtaine de salariés en C.D.I., plus autant de saisonniers en saison hivernale. La main-d’œuvre reste toujours un casse-tête sur la zone frontalière. “On a mis beaucoup d’énergie pour boucler finalement, ils sont restés. Fabrice est maintenant responsable du développement et de

l’effectif. Il faut forcément s’adapter au contexte et proposer des salaires plus élevés qu’ailleurs pour le même travail. L’état d’esprit saisonnier s’essouffle même si on a la chance de pouvoir s’appuyer sur un noyau très fidèle et motivé.” Autre motif d’inquiétude : les scolytes. Protégée en 2020 par la multiplication des coupes sanitaires en 2020, l’entreprise saison, on a le stock nécessaire. Nous n’utilisons jamais de bois scolyté. Avec les cycles qui tendent à se renouveler, on se demande vraiment comment on va gérer nos appros dans les années à venir.” Le développement de l’activité vise d’abord à maintenir l’outil de production à un haut niveau de modernité. Une nouvelle machine d’assemblage est en cours de rodage. Elle permettra de soulager la production pour les grosses boîtes. Le site de production de Touillon-et-Loutelet n’est pas remis en cause par les repreneurs. “C’est l’emplacement idéal au cœur de la filière, à proximité de nos clients. On fournit la plupart des fabricants de mont d’or.” Discret sur les chiffres, Florian Janey annonce une production annuelle à 5 millions de boîtes pour un chiffre d’affaires de 2,5 millions d’euros. Hors saison du mont d’or, l’activité consiste essentiellement à débiter les composants qui seront assemblés au fur et à mesure des besoins. “Actuellement, l’outil de production fonctionne en 2 x 8. On reste aussi mono-produit en travaillant uniquement pour la filière” , souligne le directeur qui travaille en lien étroit avec Lionel Bonnouvrier, responsable de production recruté en 2019. n qui utilise plusieurs milliers de mètres cubes d’épicéa chaque année redoute le pire. “Pour cette

Une production à flux tendu.

I l ne suffit pas seulement de partager des valeurs autour de la noblesse des matériaux et d’un état d’esprit familial pour réussir une reprise d’acti- vité sans souci. La famille Jamey qui officie dans l’industrie l’a vite compris en venant découvrir les subtilités d’une activité saison- nière qui suppose beaucoup de flexibilité. “Les frères Tosseri sou- haitaient céder leur affaire et recherchaient des repreneurs. On a saisi cette opportunité dans un souci de diversification. On appréciait aussi de pouvoir tra- vailler du bois non traité en adé-

quation avec la nature tout com- me le fait d’être acteur sur une filière comme celle du mont d’or. On a donc repris l’activité d’E.B.T. en 2017 avec la volonté de la développer pour affronter l’ave- nir” , explique Florian Jamey, directeur de l’entreprise depuis octobre 2018. Si le repreneur se donne les moyens de ses ambitions, il lui faut néanmoins apprendre un nouveau métier et des contraintes auxquelles il n’était pas habitué. “On est dans une logique de production à flux tendu où la prise de commande

Florian Jamey le directeur, avec le responsable de production Lionel Bonnouvrier.

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