Le Doubs Agricole 33 - Novembre 2018

TECHNOLOGIE 30 A V O U D R E Y Y a plus de saison pour la Morteau Face à la volatilité des habitudes de consommation des salaisons, un phénomène qui tend à s’amplifier avec le réchauffement climatique, la société Jean-Louis Amiotte se dote d’un nouvel outil de prévision qui sera mis en service au printemps prochain.

Q u’on se rassure, c’est tou- jours en hiver qu’on man- ge le plus de saucisses de Morteau et de Montbéliard. “On travaille sur une filière de pro- duits météo-sensibles qui se consom- ment davantage quand il fait froid. Entre la haute et la basse saison, le ratio de volume global varie dans un rapport de 1 à 4,5 et on sent que cela s’amplifie sur un marché qui se porte bien annuellement. Les ventes auprès des consommateurs pro- gressant de 3,8 % à fin septembre” ,

une commande de 6 tonnes un jeu- di du mois de juin et monter à plus de 100 tonnes au plus froid de l’hi- ver. À cela s’ajoute une très grande variabilité d’un jour à l’autre” , com- plète Fabien Saint-Hillier, le respon- sable du service supply-chain, à l’in- terface entre la production et le commercial. Autant dire un vrai cas- se-tête pour gérer une gamme qui

observe Olivier Paget qui dirige avec son frère Richard le groupe Arcado. Déjà propriétaire de Morteau Sau- cisse et de Jean-Louis Amiotte à Avoudrey, le groupe a fait l’acquisi- tion de la société Clavière en 2015 et de la société Chambade en 2017. Il représente désormais 60 % des parts de marché sur les I.G.P. sau- cisses de Morteau et de Montbéliard. Dans le détail, les écarts sont enco- re plus grands puisqu’ils peuvent varier de 1 à 15 sur des commandes à la journée. “On peut très bien avoir

effets perturbateurs, c’est aussi une force pour l’entreprise” , reconnaît Oli- vier Paget. Dans ce contexte à multiples enjeux commerciaux, sociaux, économiques, on comprend toute l’importance d’ajuster au mieux les commandes et la production. S’ajoute un autre

compte plus de 250 articles. “Il faut en per- manence anticiper les commandes, éviter les ruptures, limiter aussi la “casse”. Du fait de cet-

enjeu de taille : disposer de la matière première en Porc I.G.P. chaque semaine en forte saison alors que la demande de salaisons par le consom-

“C’est aussi une force pour l’entreprise.”

te grande variabilité, les responsables d’atelier sont contraints d’adapter le nombre de personnes à la produc- tion au jour le jour, ce qui n’est pas sans conséquence sur la vie de famil- le du personnel. On est sur un pro- duit assez long à fabriquer avec une durée de conservation assez cour- te. On peut s’exposer à des pénali- tés si l’on n’arrive pas à honorer nos contrats. Au fil du temps, les équipes ont appris à mieux gérer tous ces

mateur est fluctuante. “Jusqu’à pré- sent, on travaillait sur un tableau de calcul développé en interne avec une prévision des ventes définie en fonc- tion de l’année précédente. Mais cet outil ne suffit pas par rapport à l’am- plitude des gammes” , poursuit le res- ponsable de l’ordonnancement. Décision a été prise de passer à la vitesse supérieure. Après avoir sol- licité différents éditeurs de logiciels agroalimentaires, Jean-Louis Amiot-

SÉCHOIR BALLES RONDES

Nous sommes à votre disposition pour tout renseignement.

L’application établit ses prévisions en prenant en compte les ventes des trois années précédentes.

Made with FlippingBook - Online catalogs