Le Doubs Agricole 33 - Novembre 2018

ACTUALITÉ 24

F R A S N E

Pompiers-agriculteurs,

les experts animaliers

R écupération d’un âne réfu- gié sur un tertre au milieu d’un torrent sorti de son lit, sauvetage de vaches tom- bées dans une fosse à lisier, d’une génisse prisonnière d’un gouffre, parcage de moutons affolés… Les experts animaliers du S.D.I.S. 25 ont développé au fil des interven- tions, une quinzaine par an, un vrai savoir-faire connu et reconnu. “On gère uniquement la partie animale. Il s’agit le plus souvent d’opérations supervisées par l’un des quatre vétérinaires-pompiers du S.D.I.S. On est là pour mettre l’animal en sécurité et on laisse aux équipes spécialisées du S.D.I.S. le soin d’ef- fectuer l’évacuation de l’animal. Que ce soit le Groupe d’intervention en milieu périlleux, l’équipe sauvetage déblaiement ou les plongeurs, ces spécialistes ont le matériel et la for- mation technique dédiés à ce type d’exercice” , confie Florian Comte, le sergent-chef professionnel res- ponsable des experts animaliers. Au cours de sa formation de base, Composé de six pompiers dont un professionnel, cette équipe, unique en Franche-Comté, intervient sur des opérations de sauvetage ou de déplacement d’animaux de ferme. Un vrai savoir-faire.

L’équipe des experts animaliers avec de

gauche à droite Philippe Cuche, Florian Comte le sergent-chef responsable de l’équipe, Stéphan Maisonneuve et Maud Socié, les deux capitaines vétérinaires et Cédric Chambelland. Accroupis Charlotte Marmier et Charly Defrasne. Absent sur la photo : Gérald Bez, Anthony Champreux et Chantal Sauret.

chaque pompier suit un module animalier animé par l’un des vété- rinaires-pompiers du S.D.I.S. Ils sont quatre à l’échelle du S.D.I.S. avec à leur tête le colonel Chantal Sauret. “Dans la plupart des inter- ventions avec des animaux, on fonc- tionne avec les pompiers de servi- ce. La présence d’un vétérinaire est obligatoire en présence d’animaux qui peuvent s’avérer dangereux. À savoir les chevaux ou les taureaux quand on parle d’animaux de fer- me” , rappelle le capitaine Stéphan Maisonneuve, vétérinaire-pompier. En 2017, les pompiers du Doubs sont sortis 459 fois pour sauver, soigner, récupérer des animaux en fâcheuse posture. La gestion des animaux de fermemobilise des com- pétences assez spécifiques si bien qu’au début des années 2000 une

équipe pédagogique est mise en place pour compléter la formation des pompiers. Le besoin s’en fai- sant sentir, la démarche aboutit en 2014 à la constitution d’une équi- pe opérationnelle de cinq pompiers volontaires. À savoir Gérald Bez, Philippe Cuche, Charly Defrasne, Cédric Chambelland et Anthony Champreux. “L’équipe va bientôt recevoir le renfort de Charlotte Mar- mier qui est en phase d’intégration. Tous ces pompiers ont une activi- té ou une formation en lien avec l’agriculture” , complète le sergent- où sont reçus les appels. “À partir de là, le centre opérationnel dépar- temental d’incendie et de secours ou C.O.D.I.S. engage les moyens appropriés en fonction de la natu- re de l’intervention. On prévient les centres de secours concernés. On mobilise au besoin les équipes spé- cialisées avec ou sans le renfort des experts en animaux de ferme” , résu- me le capitaine Royer, chef de ser- vice de la mise en œuvre opéra- tionnelle au S.D.I.S. du Doubs. Les experts animaliers de Frasne sont équipés pour mener à bien leur mission : clôture de contention, bâche de levage, combinaison étanche pour intervention dans les fosses à lisier… L’équipe suit des chef Florian Comte. Quand et pourquoi sol- liciter ces experts ani- maliers ? Tout part du centre de traitement de l’alerte à Besançon

formations avec les vétérinaires, s’entraîne avec les équipes spé- cialisées. “En dehors des appels du C.O.D.I.S., on organise ponctuel- lement des astreintes sur certains événements comme Festi’Cheval. La cellule est composée de trois experts et d’un vétérinaire. On peut aussi mettre ce dispositif en œuvre de façon anticipée en prévision d’une grosse inondation par exemple.” Si le nombre d’interventions est relativement modéré, chacune d’elles s’avère souvent longue, com- tout l’intérêt d’avoir des experts qui soient à la fois pompiers et agri- culteurs. Les propriétaires sont sou- vent dans un état de stress. Ils apprécient d’avoir des interlocu- teurs qui connaissent bien les ani- maux de ferme. On les rassure en leur expliquant aussi qu’on agit pour la sécurité des bêtes et des hommes” , explique Philippe Cuche. Des agriculteurs volontaires prêts à secourir d’autres agriculteurs. Un beau sens de l’engagement. “Le fait d’être tous rattachés au même centre de secours participe à la cohésion et au bon état d’esprit qui règne dans cette équipe. Jusqu’à présent, on est à 100 % de réus- site” , apprécie Florian Comte. n plexe, énergivore. “Cela peut durer plu- sieurs heures, voire une journée complè- te. Quand on est sur le terrain, on mesure

Un service unique en Franche-Comté.

L’équipe participe régulièrement au sauvetage d’animaux de ferme en fâcheuse posture.

Made with FlippingBook - Online catalogs