Le Doubs Agricole 33 - Novembre 2018

DOSSIER

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r e U g n e y

La méthanisation

au service du comté

“D’ abord le lait. La méthanisation arri- ve en second pour traiter nos propres effluents, à savoir le lisier de l’ex- ploitation et le fumier du voisin. En contrepartie, on valorise nos terres avec le digestat” , résume Jérémie Masson, responsable de l’unité de méthanisation du G.A.E.C. de l’Au- rore à Reugney qui regroupe aujour- d’hui 4 associés, bientôt cinq puis six. L’exploitation livre 900 000 litres de lait à la coop de Bolandoz-Reu- gney. Tout est transformé en com- té puis affiné par l’Ermitage à Guyans-Durnes. Après avoir essuyé les plâtres de l’arrivée en 2011 de la méthanisation dans le Doubs, les pionniers du g.A.e.C. de l’Aurore ont désormais stabilisé leur installation utilisée à des fins énergétiques, agricoles et maraîchères. retour d’expérience.

“La priorité reste la production laitière”, confirme Jérémie Masson, l’associé en charge de la méthanisation au G.A.E.C. de l’Aurore.

En 2010, les six associés de l’époque décident d’investir dans la méthanisation avec une installa- tion d’une puissance de 190 kWh mise en route en septembre 2011. En plus des effluents de la ferme, d’autres apports sont effectués sous forme de déchets de céréales et de déchets alimentaires. “ On fonc-

d’être incorporés au digesteur. “Comme au niveau des bêtes, on se tient à une ration assez linéaire. On obtient au final une bonne sou- pe.” L’installation de Reugney tour- ne 8 570 heures par an et accuse donc une toute petite semaine de “repos” annuel. L’électricité pro- duite est vendue à E.D.F. La cha-

tionne avec l’entreprise Coved qui récupère puis apporte les déchets alimentaires des hôpitaux, E.H.P.A.D. et lycées locaux. On collecte sur un rayon de 25 km à la ronde pour res- ter cohérent au niveau de l’em- preinte carbone. On s’est positionné sur ces co-produits pour deux rai- sons, à savoir répondre à une

leur est valorisée pour mettre en tem- pérature la serre et le digesteur. Elle sert au séchage du foin, à l’hygiénisation des co-produits. “Aujour-

demande sur le sec- teur et optimiser le fonctionnement de notre installation” , poursuit Jérémie Masson. Sept ans après la

Ils ont trouvé la bonne carburation.

mise en route du digesteur, les pion- niers de la méthanisation dans le Doubs ont trouvé si l’on peut dire la bonne carburation. Ils ont même accepté d’introduire davantage d’in- trants fournis par Coved sans dépas- ser le plafond autorisé de 40 %. “Au niveau du plan d’épandage, on s’approche des limites.” L’exploi- tation de Reugney a fait confiance à une enseigne allemande perfor- mante. “On peut compter sur un S.A.V. réactif et performant. Mis à part une alerte sur une veille tech- nique, on ne déplore pratiquement aucune panne.” Coved assure une livraison quotidienne. Après broyage, les déchets ali- mentaires sont hygiénisés avant

d’hui, on manque un peu de sur- face sur la serre mais on se refuse d’agrandir car on est toujours sou- cieux de concilier le travail avec la vie familiale.” La production est commercialisée sur place. Jérémie Masson est par- ticulièrement satisfait du bilan agro- nomique. “On épand entre 5 800 à 6 000 m 3 de digestat sur six mois. À la différence du lisier qu’on épand uniquement à l’automne et au prin- temps, on peut lisser les épandages et mieux les ajuster aux besoins de la plante. On travaille sur 200 hec- tares en sachant que les excédents peuvent être valorisés sur d’autres fermes alentour.” Une diversifica- tion concluante. n

Une partie de la chaleur produite alimente la serre maraîchère du G.A.E.C. de l’Aurore.

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