Le Doubs Agricole 33 - Novembre 2018

r i L L A n s Le G.A.E.C. du Mont du Ciel en phase avec la méthanisation

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“L a première année, on a gagné presque autant avec la méthanisation qu’avec le lait. C’est très rentable. Cela permet aussi de bou- cler le circuit au niveau de la valo- risation des effluents. On fonction- ne en totale autonomie. La métha a radicalement transformé notre façon de travailler” , explique Hen- ri Cuenot, l’un des six associés du G.A.E.C. du Mont du Ciel. À savoir Sébastien Cuenot son frère, Fran- cis Cuenot son fils, Lydie Cuenot sa fille, Dominique Cour, Jean-Marie Cette exploitation en polyculture-élevage a investi en 2016 dans une installation de méthanisation de 250 kWh. Les six associés sont particulièrement satisfaits des résultats économiques et agronomiques. La métha, ça rapporte.

“Aujourd’hui, la méthanisation nous donne envie de travailler” explique Sébastien Cuenot, responsable de l’unité de méthanisation mise en service en 2016 au G.A.E.C. du Mont du Ciel.

Cour. Sans oublier Loïc Cuenot, pour l’instant salarié. Regroupement de trois fermes, cet- te exploitation produit 1,5 million de litres de lait par an, transformés en fromage à raclette à la froma- gerie de Clerval du groupe Ermita- ge. Elle exploite 450 hectares de terre dont 250 hectares en céréales. Le reste est cultivé de ray gras,

luzerne et prairie. “On a commen- cé à réfléchir au projet en 2013. Le montage a pris deux ou trois ans avec à la base un investissement de 1,7 million d’euros dont 9 % de subventions. On a travaillé avec la société AgriKomp qui nous a accompagnés sur le montage du dossier et l’installation. Toute la par- tie construction béton a été réali- sée par l’entreprise alsacienne Wolf avec l’implication de tous les membres du G.A.E.C. Cette ins- tallation, on la connaît bien” , appré- cie Sébastien Cuenot responsable de la vente du courant pour déga- ger du revenu avec un prix garan- ti sur 20 ans. Ce genre de contrat n’existe pas dans l’agriculture” , apprécie Henri Cuenot plutôt hon- nête dans ses intentions. La vente d’électricité rapporte en moyenne 37 000 euros par mois au G.A.E.C. du Mont du Ciel. Sur le plan agronomique, le chan- gement est radical. Sans odeur, le digestat dope la production her- bagère tout en réduisant de façon importante l’achat d’engrais. La chaleur est valorisée dans un petit réseau alimentant une habitation, de la méthanisation avec son neveu Fran- cis Cuenot. Au cœur de la démarche : la rentabi- lité économique. “La priorité s’articule autour

les séchoirs à céréales, luzerne. Elle sert aussi au chauffage des locaux et de l’atelier du G.A.E.C., de l’eau sanitaire et du plancher situé sous les niches à veaux. “On envisage de rallonger ce réseau pour ali- menter les autres maisons du G.A.E.C. On mesure aussi l’impact sur la ration des bêtes. Le fait de pouvoir sécher la luzerne apporte plus de protéines, ce qui limite l’achat de concentré.” Le poste méthanisation représen- te entre 45 minutes et une heure de travail par jour. “ Aujourd’hui, l’ou- til est maîtrisé. Agri- Komp assure le S.A.V. On peut compter sur eux. On vidange le moteur tous les mois.” Une conduite permet d’acheminer le lisier depuis le bâtiment d’élevage situé en contrebas du digesteur. Chaque matin, Sébastien ou Fran- cis viennent recharger en fumier la trémie en y incorporant aussi des restes de coopérative, des refus de pâture, de crèches. “On apporte aussi quelques cultures intermé- diaires pour optimiser la ration. Aujourd’hui, on est sur une instal- lation qui tourne 8 650 heures par an. Le rendement est efficace, ce qui sous-entend une vigilance de tous les jours car on gère une chaî- ne où aucun maillon ne doit être en rupture.” n

Silo de stockage, torchère, trémie, digesteur : l’installation de méthanisation de Rillans est dominée par le nouveau parc d’éoliennes du Doubs central.

Au cœur de la démarche : la rentabilité économique.

Le moteur de l’installation.

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