La Presse Pontissalienne 307 - Août 2025

Le dossier 21

Août 2025

l Tourisme fluvial Le canal Rhin-Rhône Plus de 1 000 plaisanciers font étape chaque année Après une hausse remarquable ces dernières années, le nombre de bateaux naviguant dans notre région a légèrement baissé entre 2023 et 2024. Mais la tendance reste prometteuse avec le plus grand réseau de voies navigables de France pour notre région.

S ur les trois haltes fluviales du Grand Besançon - Moulin Saint-Paul et Cité des arts à Besançon, et Deluz -, on note “une légère augmentation, de l’ordre de 5 % par rapport à l’année dernière” se réjouit Hélène Mano, chargée de l’accueil des plaisanciers qui étaient au nombre de 1 000 la saison dernière. Certains pour un jour, d’autres pour toute la saison. Pour eux, les agents d’accueil de Doubs Plaisance (la struc ture qui a reçu de Grand Besançon Métropole la délégation de service public pour la gestion de ses trois haltes fluviales), ce sont souvent pour eux les premiers relais touristiques. “On leur donne des plans de la ville, on les oriente sur les principales visites à faire, les commerces, etc.” poursuit Hélène Mano. À Deluz comme dans les deux haltes bisontines, ces visiteurs ont accès aux douches, au Wifi, à l’eau et à l’électricité. Ils sont accueillis sept jours sur sept par quatre agents permanents et une vingtaine de travailleurs en situation de handicap (voir plus bas). La filière fluviale continue à se struc turer dans notre région Bourgogne Franche-Comté qui concentre le plus important réseau de voies navigables de France. Propriétés de Voies navi gables de France, ces voies fluviales s’étendent sur 1 400 km. Dont 180 km de réseau sur le canal du Rhône au Rhin, celui qui traverse notre secteur. Sur ces 180 km de canal du Rhône au Rhin, V.N.F. gère environ 80 ouvrages : écluses, écluses de garde, tunnels et même un pont-levis (sur le pont-canal d’Allenjoie). “Sur l’ensemble du linéaire du canal, on enregistre 1 700 passages de bateaux par an. À Besançon, on monte à 1 900 car on comptabilise aussi les bateaux-promenades” note Jean Guillemot, responsable de l’exploitation et de la maintenance du canal Rhin Rhône sur sa portion entre Dole et Montbéliard. Plusieurs filières se partagent l’éco nomie du tourisme fluvial : la plaisance privée avec les propriétaires de bateaux, la plaisance locative (avec une base de location à Dole) et quelques péniches hôtels (comme le Maïténa auquel nous avions consacré un article au prin temps). “Les locations de bateaux qui circulent sur le canal et traversent le Grand Besançon concernent une clien tèle française mais aussi pas mal d’étrangers, notamment la clientèle suisse et allemande” ajoute le respon sable. Les péniches-hôtels, elles, ciblent des clientèles quasi exclusivement étrangères… et fortunées. “Ce sont des bateaux dimensionnés pour six ou sept clients. Avec le personnel de bord, donc souvent un chef privé, il y a une douzaine de personnes. Une semaine sur une telle péniche-hôtel est facturée entre 50 000 et 150 000 euros. Sur ce genre de presta tions haut de gamme, on trouve essen tiellement une clientèle américaine,

Mini ferme - Cerfs - Aire de Pique-nique Nombreuses naissances cette année

OUVERT TOUS LES JOURS À PARTIR DE 9H NOURRISSAGE DES ANIMAUX À 14H30 Groupes sur réservation : WWW.JURAPARC.CH - TEL. 021 843 17 35

Le tourisme fluvial combinant bateau et vélo a le vent en poupe dans notre secteur (photo Alain Doire - B.F.C. Tourisme).

canadienne ou australienne. Ce genre de prestations né dans les canaux bour guignons arrive progressivement sur la Saône et le canal Rhin-Rhône” observe Juliette Tulewicz, chargée du développement touristique chez V.N.F. au sein de la direction régionale Saône Rhône. Malgré ce dernier créneau réservé à une clientèle privilégiée, le tourisme fluvial se démocratise peu à peu. “Jusqu’il y a quelques années, le tou risme fluvial était un tourisme réservé à des clientèles âgées, plutôt privilégiées. Il est en pleine mutation et les opérateurs essaient de démocratiser leurs produits pour une clientèle plus familiale” pour suit Juliette Tulewicz. Le produit bateau équipé de vélos se développe également, pour des touristes qui veu lent allier plusieurs modes d’itiné rance. Le fluvial essaie en parallèle de devenir plus vertueux avec une flotte qui se verdit progressivement (moteurs hybrides, électriques…). L’équipement des voies d’eau progresse également. “Nous sommes en train de fibrer entiè rement notre réseau pour pouvoir assu rer de la maintenance à distance” ajoute Jean Guillemot. Entre 2021 et 2023, V.N.F. a piloté une étude de dévelop pement touristique sur ce canal Rhin Rhône, étude qui doit déboucher pro chainement sur un “contrat de canal” dont l’objectif est “que tous les parte naires aient une stratégie commune sur l’ensemble de cette voie d’eau.” Loca lement, c’est Grand Besançon Métro pole qui pilote ce projet de contrat de canal qui doit être signé d’ici l’année prochaine et être assorti d’actions de communication ciblées pour promouvoir cette voie d’eau, moins connue encore que ses voisins les canaux de Bour gogne. La chargée de développement chez V.N.F. se dit persuadée que “le tourisme fluvial sur le canal Rhône Rhin a un très bel avenir.” n J.-F.H.

l Besançon Doubs Plaisance L’insertion par l’accueil touristique

Grand Besançon Métropole a confié à Solidarité Doubs Handicap la mission de gérer ses trois haltes fluviales. La structure Doubs Plaisance fait travailler une quinzaine de travailleurs handicapés.

leurs en situation de handicap. “Cer tains d’entre eux peuvent même piloter les petits bateaux quand les clients souhaitent un accompagnement.” Le démarrage de la saison 2025 est plutôt bien orienté si on le compare à celui de l’an dernier, plombé par une météo très humide. “Il y a beau coup plus de monde cet été” confirme Jean-Michel Lamy qui reconnaît cependant que “l’activité de location de bateaux n’est pas encore suffisam ment connue, y compris des Grands Bisontins.” L’accueil de plaisanciers, activité pre mière de Doubs Plaisance, a totalisé l’an dernier 2 865 nuitées sur les trois haltes fluviales. Parmi eux, 40 % de plaisanciers français, 16 % d’Alle mands, 11 % de Suisses, “et de plus en plus de nationalités différentes comme les Américains ou les Sud Africains” ajoute le responsable. Le tourisme fluvial dans le Doubs s’in ternationalise ! n J.-F.H. Les chiffres-clés de la filière en Bourgogne Franche-Comté (source B.F.C. Tourisme) l 1400 km répartis sur 11 voies navigables l 137 portes et haltes de plaisance l Plus de 1700 anneaux l 392 bateaux habitables proposés la location par 10 loueurs sur 23 bases l 22 bateaux-promenades l 26 péniches-hôtels. l 21 paquebots fluviaux.

S igne de confiance des élus Grands Bisontins, ils ont à nou veau accordé leur confiance à Solidarité Doubs Handicap (S.D.H.), l’établissement médico-social public, pour poursuivre sa mission d’insertion par le travail auprès du public reçu dans les trois haltes fluviales bison tines : le Moulin Saint-Paul (en contre bas du pont de la République), la Cité des arts où peuvent également s’amar rer les bateaux de plaisance, et la halte fluviale de Deluz. “Notre délé gation de gestion a été reconduite à nouveau pour trois ans” se félicite Jean-Michel Lamy, le responsable des E.S.A.T. (Établissement ou service d’aide par le travail) à Solidarité Doubs Handicap. Sur deux de ces points d’accueil, la quinzaine de travailleurs de Doubs Plaisance encadrés par des salariés

de S.D.H. propose en période estivale un service complémentaire à l’entre tien et à la surveillance des bateaux de plaisance. Au Moulin Saint-Paul la location de petits bateaux élec triques sans permis qui permettent aux clients de faire un tour de la Bou cle du tour en moins de deux heures. Et à Deluz, la location de rosalies, ces “vélos” à quatre roues pour une balade le long de l’EuroVéloroute qui passe par la halte fluviale. “Les deux capi taineries de Deluz et du Moulin Saint Paul disposent aussi d’un petit espace de convivialité qui propose des boissons fraîches locales, des glaces et des petits en-cas, également gérés par les tra vailleurs en situation de handicap. Pour eux, cette activité est très valo risante” ajoute M. Lamy. Sur chacun des sites, un permanent de S.D.H. encadre entre deux et quatre travail

Jean-Michel Lamy est responsable des E.S.A.T. à Solidarité Doubs Handicap, dont Doubs Plaisance.