La Presse Pontissalienne 307 - Août 2025

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besançon

AOÛT2025 - N° 307 - 3 €

Mensuel d’information du Haut-Doubs - www.presse-pontissalienne.fr

G.T.J., Via Francigena, G.R. 5... Le slow tourisme cartonne !

P. 4

Le site du Morond soigne son attractivité P. 16 Résidences seniors et jeunes actifs dans l’hôpital Une partie des locaux historiques de l’hôpital de Pontarlier a été rachetée par Néolia pour y aménager deux résidences à loyers modérés. Pontarlier Métabief

Les itinéraires de randonnée dans le Haut-Doubs bénéficient de nouveaux équipements d’accueil qui ont trouvé leur public.

L’islam du Doubs prend ses marques Les dernières assises de l’islam dans le Doubs ont été l’occasion d’apporter des éclairages sur la pratique de l’islam dans notre département. L’événement Sur le sommet emblématique dominant la station de Métabief, le syndicat mixte du Mont d’Or a ins tallé plusieurs équipements destinés aux touristes.

P. 8 À 10

Le dossier en P. 20 À 30

(photo Laurent Cheviet - E.N.J. - G.T.J. - B.F.C.

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2 Retour sur info

La Presse Pontissalienne - Août 2025

25 randos infiniment Doubs

La solidarité à l’origine des jardins de l’E.H.P.A.D. de Doubs

Louis Cannelle. Tous sont remontés contre la ministre de l’Agriculture Annie Genevard. “C’est la porte-parole de la F.N.S.E.A. accusent-ils. Avec cette proposition de loi, on travaille au moins disant alors qu’on aurait pu en profiter pour mettre en place des alternatives. On est bien conscient que le problème de nombreux agriculteurs, c’est le revenu. On pourrait s’inspirer de ce qui se fait sur la filière comté, tant sur le plan environnemental que sur un partage équitable des revenus, du producteur à l’affineur” , rappelle à son tour Gérard Coquard, autre membre de la Confédé ration paysanne. ■ Les jardins de l’E.H.P.A.D. accueillent éga lement à la belle saison quelques moutons en pension. L’entretien quotidien est effec tué par les rotariens sous la houlette de Daniel Courgey. Le personnel de l’E.H.P.A.D. apporte aussi son concours notamment pour la tonte. “Au fil des évo lutions, les familles et les résidents se sont approprié ce lieu de vie qui est aussi devenu un support d’activité.” En mai, les rotariens, les animateurs de l’E.H.P.A.D. et les rési dents agissent de concert pour préparer les bacs réservés aux plantes aromatiques. “Cela permet à ceux qui jardinaient de renouer avec des gestes d’antan.” Autre action sympathique, à la rentrée 2024 le cross du collège Lucie-Aubrac passait dans les jardins. L’occasion pour les aînés d’aller encourager la jeune génération en plein effort. ■ du Rotary réside aussi dans sa capacité à mobiliser les acteurs économiques locaux. Abonder au confort, à l’amélioration du cadre de vie des résidents n’a laissé personne indifférent en sachant que tôt ou tard on est tous des résidents en puis sance. Le chantier était d’ampleur avec la plantation de plus de 200 arbres, la pose de 40 m 3 de plaquettes… Au total, un budget de 180 000 euros.

2 025 marque le dixième anniversaire de cet espace arboré, réalisé à l’ini tiative de Rotary Club de Pontarlier dont les actions locales s’articulent autour du handicap, des personnes âgées et de la jeunesse. “L’idée de ces jardins est née en 2014 en découvrant les espaces situés à l’arrière de l’E.H.P.A.D. Une sorte de ter rain vague pas du tout adapté à la circulation des familles, des résidents et encore moins accessible aux personnes à mobilité réduite.

Il n’y avait aucune zone d’ombre pour se mettre au frais. On s’est dit pourquoi ne pas créer un lieu d’agrément, un lieu qui invite à la promenade, dont les odeurs réveillent les souvenirs des résidents” , explique Jean-Michel Buclet, le trésorier du Rotary pontissalien et également pré sident de l’association Le P’tit Magasin, l’épicerie de proximité au service des rési dents de l’E.H.P.A.D. Tout était à faire sur ce terrain nu. La force

Le club service du Rotary Pontarlier était présent au grand complet pour célébrer les 10 ans des

Depuis la Roche Champion, on domine le village de Chapelle-des-Bois et le lac des Mortes.

jardins de l’E.H.P.A.D.

E nvie de prendre de la hauteur ? Cap sur le Mont d’Or, le Crêt Monniot, la Roche de Haute pierre. Envie de fraîcheur ? Direction la source du Lison, les Échelles de la mort, le Saut du Doubs. Envie d’his toire, de vallon spirituel ? Au menu, le château de Belvoir, l’abbaye de la Grâce Dieu ou encore le Val de Consolation… Pour cet été et face à la demande croissante des touristes, des habitants pour un support papier facilitant la découverte des sentiers pédestres, Doubs Tourisme a conçu une édition entièrement dédiée à la randonnée avec une suggestion de 25 itinéraires pédestres. Entre les val lées, les plateaux et la haute chaîne, le Doubs offre de multiples possibilités de randonnées. Cette carte donne un aperçu clair et attrayant de l’offre pédestre du dépar

tement. Au recto, on visualise le tracé des itinéraires sélectionnés sur une carte topographique. Au verso, chaque randonnée fait l’objet d’une description synthétique avec les infor mations essentielles à connaître : point de départ, longueur, dénivelé, niveau de difficulté… On trouve sur la carte le tracé des cinq Grandes Randonnées de Pays du Doubs, un focus sur les sept sentiers Courbet thématiques ainsi qu’une mise en lumière des trois grands itinéraires : Grande Traversée du Jura, Via Fran cigena et G.R. 59. Ces 25 randonnées ont été choisies sur la plateforme Explore Doubs qui recense aujourd’hui plus de 250 circuits pédestres et lieux de pratique outdoor. Éditée à 10 000 exemplaires, la carte est disponible gratuitement dans les offices de tou risme du Doubs. ■

“La loi Duplomb, c’est pas la solution !”

U ne centaine de manifestants ont répondu à l’appel de la Confédé ration paysanne pour défiler lundi 7 juillet à Pontarlier contre la loi Duplomb. Un corbillard tiré par un cheval comtois ouvrait le cortège qui a fait un tour de ville pour venir faire une première pause devant la permanence du député Liégeon, lequel a reçu une délégation des mani festants. Puis le défilé s’est poursuivi jusque devant la sous-préfecture. “Nourrir, pas détruire!” , “La loi Duplomb c’est pas la solution !” Les slogans ne laissaient pas de place au doute sur l’objectif de ce mouvement. “Cette loi ne va pas dans

le bon sens. On a besoin de l’eau, des abeilles. Une autre agriculture est possi ble” , explique Jean-Michel Bessot, agri culteur à comté et trésorier à la Confé dération paysanne de Bourgogne-Franche-Comté. Pour les partisans de cette agriculture paysanne, à taille humaine, la loi Duplomb est un vrai recul en arrière. “Elle favorise une agriculture exportatrice industrielle. Elle réintroduit des pesticides, révise les seuils d’installations classées. En favorisant les méga-bassines, elle autorise une pri vatisation de l’eau à grands coups de subventions” , dénonce à son tour Jean

Éditorial I.A.

quelques minutes après l’avoir rédigé. Une autre étude, de Stanford cette fois ci, est arrivée à cette autre conclusion que plus on utilise l’I.A., plus notre champ lexical s’appauvrit. L’I.A. ne fait finalement rien d’autre que de prolonger un processus entamé depuis longtemps : l’externalisation de nos facultés cognitives au profit des outils technologiques (les G.P.S., les moteurs de recherche, les assistants vocaux…). Alors plus cons ou pas depuis ChatGPT ? Une chose est sûre : nous sommes devenus beaucoup moins sensibles au monde qui nous entoure et avons perdu une réelle connexion avec notre environ nement. En plus d’être un gouffre éner gétique, l’I.A. est bien en train de ramollir les capacités de réflexion des individus. Pour stimuler le cerveau, en cet été où nous consacrons un dossier au tourisme d’itinérance, cette petite suggestion : la marche à pied. Rien de tel pour reconnecter ses sens et ses neurones ! ■ Par le directeur de la rédaction Jean-François Hauser

“cobayes” assistés par l’intelligence arti ficielle avaient une activité cérébrale proche de zéro. “Moins de connexions inter régionales, moins d’ondes alpha (celles de la créativité), moins d’ondes thêta (celles de la mémoire de travail), moins de tout, en somme. L’intelligence artificielle réduit la complexité à une synthèse molle où tout le monde finit par dire à peu près la même chose” résume l’étude. Le M.I.T. a ainsi illustré sur plus de 200 pages de synthèse scientifique ce qu’on pressentait naturel lement : le fait que l’I.A. ne crée strictement rien. Elle peut certes s’avérer une aide précieuse à celui qui attend une réponse rapide à une question, elle peut surtout s’avérer pernicieuse à toute tentative de pensée. Les chercheurs ont également analysé la capacité des participants à se souvenir de leur production écrite. Résultat sans appel : plus de 83, % des utilisateurs de ChatGPT sont incapables de citer un seul passage de leur propre essai, même

Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER est éditée par la société “Publipresse Médias” Rédaction et publicité: 03 81 67 90 80 E-mail: redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645

C e n’est pas un devoir de philosophie, quoique, mais juste un exercice de réflexion pour cet été : l’I.A. nous rend-elle plus cons ? Une question très sérieuse sur laquelle s’est penché récemment le Massachusetts Institute of Technology (M.I.T.) et qui a dégagé des conclusions scientifiques, sur la base d’ex périences consistant à comparer l’activité cérébrale de plusieurs groupes d’individus chargés de rédiger un devoir. Le premier devait faire appel à ses propres ressources cognitives et ses connaissances. Le deuxième était autorisé à solliciter les moteurs de recherche pour aller à la pêche aux informations. Le troisième pouvait adopter la solution la plus rapide : faire appel à ChatGPT. Le bilan de cette expé rience est sans appel : tandis que le premier groupe se creusait les méninges, les

Rédaction : Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Jean-François Hauser, Laurine Personeni.

Mise en page : Olivier Chevalier Conception pubs : Éloïse Perrot.

Équipe commerciale : Maëliss Aumaitre, Anne Familiari, Anthony Gloriod.

Crédits photos : La Presse Pontissalienne, A.E.V.F.., Laurent Cheviet , Alain Doire, Coline Ponnelle - B.F.C. Tourisme, L.A.O. architectes, Terroirs sans frontière. Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N.: 1298-0609 Dépôt légal : Juillet 2025 Commission paritaire : 0227 D 79291

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Fêtez le Tour de France à Pontarlier avec votre magasin Krys Dans le cadre du Tour de France à Pontarlier, le magasin Krys, situé en face de la porte Saint-Pierre, réserve de nombreuses surprises à ses clients ! Pendant tout le mois de juillet, venez en magasin pour tenter de gagner un maillot officiel du Tour de France et 2 places VIP !

C’ est un événement que la ville attend avec impatience : le 26 juillet, Pontarlier vibrera avec l’arrivée du Tour de France. Pour cette étape iné dite, l’opticien Krys - partenaire offi ciel de la Grande Boucle depuis 50 ans - sort le grand jeu. Fidèle à son

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Pour allier sport et santé visuelle, le test de la vue est offert à tous pendant toute la durée du jeu-concours. Une belle occasion de joindre l’utile à l’agréable ! Le temps fort de cette opération fes tive se tiendra les 25 et 26 juillet, à l’occasion du passage du Tour. Devant

coup d’autres surprises. Vous pourrez tenter votre chance en tournant la roue de la chance. Si vous avez la main chanceuse, ce sera l’oc casion pour vous de tenter de rem porter jusqu’à - 40 % sur votre pro chaine monture optique, ou même de gagner la monture de sport Julbo mise en jeu. Les amateurs d’équipe ments techniques profiteront aussi d’une remise exceptionnelle de - 30 % sur les montures de sport, valable uniquement ces deux jours. S’il y a bien un opticien qui connaît la route du Tour de France, c’est Krys. Depuis 2014, l’enseigne est associée

au maillot blanc, accompagnant chaque année les jeunes espoirs du cyclisme mondial. En 2025, ce par tenariat historique prend une dimen sion toute particulière avec le passage du Tour à Pontarlier, une ville qui a la culture du vélo. En célébrant cet événement à travers une série d’actions festives et acces sibles à tous, Krys Pontarlier confirme son ancrage dans la vie locale. Que l’on soit client fidèle, cycliste amateur ou simple curieux, chacun est invité à venir vivre le Tour autrement, dans une ambiance chaleureuse et pleine de surprises. n

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4 Pontarlier

La Presse Pontissalienne - Août 2025

IMMOBILIER Démarrage du chantier au printemps prochain Une résidence senior et une résidence jeunes actifs dans l’ancien hôpital Une partie des locaux historiques de l’hôpital de Pontarlier ont été rachetés par Néolia pour y aménager deux résidences à loyers modérés. Le permis de construire est accordé.

D ans sa volonté de pouvoir proposer des logements à prix abordables dans un secteur particulière ment tendu, le Haut-Doubs, la Ville de Pontarlier a confié au bailleur Néolia le soin de réflé chir à des solutions adaptées. De cette collaboration est née ce double projet d’une résidence réservée aux jeunes actifs, dou blée d’une résidence pour seniors, le tout aménagé dans une partie des locaux historiques de l’hôpital de Pontarlier que Néolia a acquis au centre hos pitalier. “L’hôpital continuait d’entretenir ces locaux inoccupés depuis plusieurs années. Avec notre cabinet d’architectes L.A.O. (Philippe Lamboley et associés), nous avons étudié la possibilité

de reconvertir ce bâtiment dans le respect des Bâtiments de France et nous avons donc pro posé ce projet à la collectivité qui devait répondre aux besoins de logements pour les jeunes actifs du Haut-Doubs et aux demandes des communes du

“jeunes actifs”, 28 logements seront aménagés (13 T1, 4 T1 bis et 10 T2) en financement prêt locatif social, avec des loyers de 12 euros par mètre carré de surface utile. “Soit des loyers compris entre 224 euros par mois hors charges pour les plus petits logements à 515 euros pour les plus grands” détaille M me Jean jacquot. Outre des conditions de revenus spécifiques, ces loge ments jeunes actifs, tous meu blés, seront réservés aux moins de 30 ans. “Une salle commune sera aménagée dans l’ancienne bibliothèque historique de l’hô pital dont les belles menuiseries murales seront conservées.” La résidence senior proposera quant à elle 21 logements au total: 1 T1 bis, 14 T2, et 6 T3,

Les deux résidences seront aménagées au sein des bâtiments historiques de l’hôpital de Pontarlier totalement réhabilités (image insertion Cabinet L.A.O. architectes).

avec des loyers mensuels variant de 224 à 715 euros. Ils seront proposés, sous critère de res sources également, à des seniors autonomes qui souhaitent rester indépendants le plus longtemps possible. Tous les logements dis poseront d’équipements adaptés tels que des volets roulants élec triques, des douches à seuil P.M.R., des barres de maintien, etc. “Une hôtesse sera présente plusieurs demi-journées par semaine pour animer des acti vités ou aider les résidents dans leurs démarches administratives

par exemple” ajoute Néolia. Les deux résidences auront des entrées séparées. À hauteur du porche pour la résidence jeunes actifs et devant le portail en fer forgé pour l’autre. Néolia investit dans cette lourde opération de réhabilitation-réno vation la coquette somme de 8,5 millions d’euros (comprenant l’acquisition des bâtiments). La charpente et la toiture seront entièrement rénovées. La partie démolition-désamiantage pour rait démarrer dès le deuxième trimestre 2026 et les travaux

de rénovation-construction être entamés à partir du quatrième trimestre 2026. Cette lourde opération nécessitera plus de deux ans de travaux. “La livrai son des deux résidences pourrait donc avoir lieu au premier tri mestre 2029” précise le bailleur. Au chapitre performance éner gétique, ces résidences répon dront à la norme B.B.C. réno vation. Le permis de construire a été accordé le 5 mars dernier, il est désormais purgé de tout recours. n J.-F.H.

28 logements pour jeunes actifs.

Grand Pontarlier en matière de loge ments pour seniors” note Chloé Jeanjacquot, res ponsable d’opéra tions immobilières chez Néolia. La future rési dence sera donc divisée en deux parties distinctes. Dans la partie

EN BREF

LOISIRS

Coût : 380 000 euros Le pumptrack des Ouillons terminé dans les délais

Marche gourmande Le Comité d’Animation des Hôpitaux-Neufs organise le 10 août sa traditionnelle marche gourmande des alpages sur les communes des Hôpitaux-Neufs et des Hôpitaux-Vieux. La distance de 12 km sera entrecoupée de 6 arrêts où les randonneurs pourront déguster et prendre un apéritif local, des escargots, une soupe aux pois, manger la raclette du mont Herba, une salade comtoise à la Champagne, le fromage au Balzon. À l’arrivée, ils pourront se régaler avec des glaces et des gâteaux. Inscriptions jusqu’au 3 août sur Hôpitaux-Neufs via HelloAsso, limitées à 300 participants. Plus d’informations au 0672211555. le site du Comité d’Animation des

Retardé de quelques années pour des raisons d’arbitrage financier, cet équipement associe un pumptrack et une piste ludique de V.T.T. De quoi conforter la vocation pôle jeunesse outdoor du parc des Ouillons, idéalement équipé, idéalement situé.

tous les âges. Cela devrait per mettre d’apaiser l’ambiance” , explique Philippe Besson, l’ad joint aux sports. L’équipement comprendra trois pistes : bleue, verte et rouge. “On s’interrogeait sur l’intérêt de faire un pumptrack intégrant une piste noire mais le maître d’œuvre nous a expliqué que ce type de piste intéresse seulement 3 % des pratiquants. Il nous a plutôt suggéré de transformer l’ancienne piste de B.M.X. en piste de maniabilité V.T.T. On a suivi ses conseils.”

Personne ne pleu rera la disparition de la piste B.M.X. laissée à l’abandon depuis des années. Équipée de diffé rents modules per mettant de stimu ler l’équilibre, l’agilité, la piste ludique complète agréablement le pumptrack. Il y aura même une passerelle pour

d’un quartier politique de la Ville.” Sans oublier la dimension touristique. “On reçoit des appels de citoyens suisses qui nous demandent quand le pumptrack sera opérationnel.” Les communes de Pontarlier et Doubs s’étaient-elles concertées pour investir chacune dans un pumptrack ? Pas franchement. “Notre projet était annoncé depuis longtemps. En 2024, on a appris que Doubs avait investi dans son propre équipement” , s’en étonne encore Philippe Bes son. Esprit de clocher sans doute. Si le pumptrack pontissalien et sa piste ludique ouvriront au public en août, il restera encore à installer du mobilier, à planter des arbres, à végétaliser les abords des pistes. Il n’y aura sans doute pas d’éclairage, la municipalité ne souhaite pas avoir à déplorer des dégrada tions observées de façon récur rente autour de la piste de skate park qui bénéficie d’un éclai rage. Le coût des deux structures s’élève à 380 000 euros avec 142 000 euros de subvention de l’État et de l’Agence nationale du sport. Comme quoi les caisses ne sont pas toujours aussi vides qu’on le dit. “Aujourd’hui, l’outil est là et il ne reste plus qu’à la faire vivre.” n F.C.

L a pose de l’enrobé à la mi juillet confirme que les délais seront respectés avec une mise en service prévue fin juillet. Le rendu laisse aussi augurer de la forte attrac tivité de cet équipement qui a tout pour plaire. Comme c’est

le cas avec le skate park tout proche et qui ne désemplit plus. Au point même de générer quelques conflits d’usage. “Le skate park est censé être interdit aux enfants de moins de 8 ans. Le pumptrack qui disposera d’un espace débutant est accessible à

Cet équipement a tout pour plaire.

relier les deux structures. Le pumptrack est accessible aux rollers, trottinettes, draisiennes, V.T.T., B.M.X. “La piste ludique ou de maniabilité ne sera pas enrobée mais compactée, précise l’élu en rappelant que ces projets auraient dû voir le jour en 2020. On terminait alors le bâtiment du kayak qui s’est avéré un peu plus cher que prévu, c’est pour quoi on a reporté le chantier.” La maison des associations située tout à côté abrite les locaux du Vélo-club de Pontar lier, de Haut-Doubs dirty feet… Autant de clubs qui disposeront ainsi d’un très bel outil d'en traînement sur place. “Ces équi pements pourront aussi être uti lisés par les scolaires dans le cadre du “Savoir rouler à vélo”. Ils participeront aussi à la cohé sion sociale, à l’inclusion au cœur

Le pump track des Ouillons prend forme. Il

comprendra trois pistes de difficulté variable.

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6 L’interview du mois

Août 2025

POLITIQUE

La présidente démissionnaire de la Région

“Mon souhait désormais, c’est de prendre le temps comme il vient !”

La démission de Marie-Guite Dufay, présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté depuis 2015, sera effective mi-août.

cette époque et je reste convaincue qu’ils auraient eu plus d’élus s’ils avaient accepté l’union. Dans ce contexte compliqué, j’étais sans doute aussi un atout face au R.N. Je me suis sentie investie de cette obligation d’y aller. Tout en me disant qu’il faudra bien faire le point à mi-mandat sur la suite en cas de réélection. Le Bourguignon Jérôme Durain fera un bon successeur ? M.-G.D. : Jérôme Durain a une sta ture nationale, c’est aussi quelqu’un qui a une grande expé rience de la Région puisqu’il est dans son troisième mandat. C’est un grand spécialiste de l’aména gement des territoires, comme l’est Éric Houlley côté franc-comtois.

rain sur l’ensemble du territoire, mais je pense qu’avec Jérôme Durain, la Région sera entre de bonnes mains. Revenons quelques années en arrière, quand vous avez accédé à la présidence de la Région Franche-Comté en 2008 suite au décès de Raymond Forni. Vous étiez préparée à endosser la fonction ? M.-G.D. : Pas du tout ! Raymond Forni me convoque un jour dans son bureau de président. C’était à l’époque où Paulette Guinchard m’avait demandé de me présenter aux législatives pour tenter de lui succéder. Il était en train de perdre ses forces. Il me dit : “Pour moi, c’est le plus beau mandat de la République.” Je pensais qu’il me parlait du mandat de député. Il ajoute ensuite : “Je ne suis pas éternel, il faut que tu penses à la Région…” Il est décédé six mois après et c’est alors que je me suis rendu compte qu’il m’avait délivré ce jour-là un message subliminal pour que je prenne sa suite. Mon expérience de la campagne des législatives entre-temps, même si je n’avais que très peu de chances d’être élue, m’a donné des forces pour la suite et pour prendre la succession de Raymond Forni à la tête de la région Franche-Comté en 2008. Vous n’étiez pas dimensionnée ni préparée pour une telle fonction ? M.-G.D. : Pas du tout en effet. En

C’est à La Presse Bisontine et Pontissalienne que Marie-Guite Dufay accorde sa toute dernière interview en tant que présidente de la Région Bourgogne Franche-Comté. Après 17 ans à la tête de l’institution, elle a décidé de passer la main. Elle revient sur ces années intenses, son engagement, ses bons souvenirs, et les moins bons. Confidences.

D ans quel état d’esprit êtes vous Marie-Guite Dufay au moment de tourner la page de plus de 40 ans d’engage ments publics dont 17 ans à la tête de la Région Franche-Comté puis Bourgogne-Franche-Comté ? Marie-Guite Dufay : Je suis dans un état d’esprit serein car la décision de démissionner, c’est moi qui l’ai prise seule en mon âme et conscience. Dire que je n’ai pas de nostalgie, c’est autre chose, et j’avais quand même quelques appréhensions sur les consé quences de cette décision en interne. Mais je vois que les choses se passent bien et que le passage de relais se fait dans la sérénité. Vous saviez depuis plusieurs années que vous n’iriez pas au bout de ce dernier mandat ? M.-G.D. : Il est clair que dès la réélec tion de 2021, je me suis dit que ce serait très long pour moi de tenir jusqu’en 2028. Si j’allais jusqu’au bout sans rien préparer, je ne vou

lais pas prendre le risque que le vide s’installe et je préférais donc que d’autres que moi se fassent connaître avant cette échéance. C’est désormais chose faite avec Jérôme Durain qui doit me suc céder. Pourquoi alors avoir accepté de repartir en 2021 ? M.-G.D. : J’avais une grosse pression de mon camp pour m’inciter à repartir à un moment où la menace R.N., et ça s’est confirmé, était très forte. Dans ce contexte, j’ai dû faire face à des médias natio naux qui se demandaient ce que j’allais faire dans cette galère avec en plus, une gauche qui était divi sée. Il n’y avait à l’époque pas beaucoup de personnalités poli tiques qui portaient le sujet de l’union de la gauche de façon concrète. J’ai essayé de le faire, je l’ai fait avec les communistes, seule, mais je n’ai pas réussi à le faire avec les Verts. Je n’étais pas dans l’idéologie, eux y étaient à

Je suis persuadé qu’il saura faire cela à l’échelle de la grande région. Il sait, et je lui ai demandé aussi, qu’il devra travailler à ce que l’équilibre des deux entités de la région soit respecté. S’il agit comme moi, le seul reproche qui pourra lui être fait par les Bourguignons est de faire trop atten tion à la Franche Comté ! Moi, c’est l’in verse qu’on m’a souvent reproché ! En tout cas, il devra aller au contact sur le ter

“Sans Paulette

Guinchard, je n’aurais

M.-G.D. : Je l’avoue. Me retrouver notamment face à des journalistes de la région dont certains me repro chaient de ne pas leur dire bonjour, tout cela parce que je m’effaçais dès que la presse était là et que je voulais absolument rester dans l’ombre de Raymond Forni et me contenter de lui apporter les dos siers, a été un peu compliqué au départ. Lui adorait la communi cation, moi je fuyais ça… Qu’a appris la Franc-Comtoise Marie Guite Dufay de la Bourgogne depuis la fusion des Régions ? M.-G.D. : Je connaissais assez peu la Bourgogne sauf à travers la viti culture dont je m’étais peut-être fait des idées fausses. J’ai donc appris à connaître de l’intérieur cette terre viticole et j’ai découvert des vignerons viscéralement atta chés à leur terre. J’ai découvert les climats de Bourgogne et leur si grande richesse écologique. J’ai découvert aussi une Bourgogne industrielle dans des territoires qui ont souffert par la perte de grandes usines mais qui ont été très résilients. J’ai découvert des secteurs ruraux comme la Nièvre ou le Morvan dans lesquels les maires des petites communes se battent tous les jours pour que leur territoire continue à survivre. J’y ai aussi découvert l’innovation technologique autour de l’auto mobile du côté de Magny-Cours ainsi que la force de l’industrie agronomique à Dijon. Et des ter ritoires trop méconnus comme le secteur de Tonnerre où les élus se battent avec succès pour faire venir et retenir les jeunes.

2004, je me suis retrouvée sur la liste de Raymond Forni car c’était une liste de parti et que j’avais fait des questions de formation et d’emploi à la mairie de Besançon mes spécialités. Quatre ans après, alors que j’étais restée dans l’ombre de Raymond Forni pendant tout le début du mandat, je me retrouve à la présidence de la Région. Les débuts ont été compliqués pour la femme de l’ombre et de dossiers que vous étiez ?

jamais été là.”

Zoom Marie-Guite Dufay, une vie politique

Comté, à deux années du renouvellement du Conseil régional. En 2010, Marie-Guite Dufay même la liste du P.-S. aux élections régionales, en particulier face à Alain Joyandet, secrétaire d’État à la Coopération et à la Francophonie. Elle l’emporte après une triangulaire avec le Front natio nal. La réforme territoriale de 2014, actant le principe d’une fusion entre les régions Bourgogne et Franche-Comté, marquera fortement le mandat, Marie-Guite Dufay et Fran çois Patriat (président de la Bourgogne) décident de s’en gager rapidement dans le processus. En 2015, Marie-Guite Dufay est choisie pour mener la liste commune Bourgogne-Franche-Comté. Opposée à François Sauvadet et Sophie Montel, elle l’emporte au terme d’une élection particulièrement serrée, dans un contexte national où les listes de gauche sont en forte perte de vitesse. Le mandat 2015-2021 sera marqué par la mise en œuvre effective de la fusion des Régions. Marie-Guite Dufay est de nouveau candidate pour les élections régionales de 2021. Elle rassemble au second tour une coalition de forces issues de la gauche (P.-S., P.C.F., P.R.G., E.E.L.V.) qui lui permet de l’emporter et de s’engager dans un nouveau mandat. n

A près une jeunesse passée dans l’Allier et des études à l’Institut d’Études Politiques de Paris, Marie-Guite Dufay s’installe en Franche-Comté en 1971. Mariée et mère de trois enfants (1973, 1976 et 1978), elle s’attache à concilier vie professionnelle, vie familiale et des activités dans le secteur associatif puis politique. Dès son arrivée à Besançon, elle intègre les services de la Préfecture où elle a en charge les affaires économiques de la région. Elle rejoint ensuite le centre culturel Pierre Bayle, comme chargée de mission, en particulier sur la mise en place d’événements permettant de mieux faire connaître le monde de l’économie. À la naissance de son deuxième enfant elle met sa vie professionnelle entre parenthèses, et prend une part plus active à la vie associative bisontine, en particulier au sein du Centre d’Information des Femmes, où elle est finalement embauchée en 1981. Elle y met en place les quatre centres départementaux des Droits des Femmes de Franche-Comté et en anime leur fonctionnement pendant six ans. Elle intègre ensuite l’Agence nationale pour l’emploi où elle dirige notamment un pôle régional chargé du reclassement des salariés

licenciés économique. Marie-Guite Dufay est élue pour la première fois conseillère municipale de Besançon en 1989 et adhère au parti socialiste en 1993. En 1995, elle assume la délégation à la politique de la ville avant, en 2001, d’être nommée qua trième adjointe et de prendre la responsabilité des politiques sociales mises en place par la municipalité. Après avoir été candidate sur la liste des élections régionales de 1998, conduite par Pierre Moscovici, Marie-Guite Dufay est élue au Conseil régional de Franche-Comté en 2004 sur la liste menée par Raymond Forni. Celui-ci lui confie les secteurs du développement économique, de l’économie sociale et solidaire et de l’emploi. En 2007, après la renonciation de Paulette Guinchard de renouveler son mandat de députée du Doubs, Marie-Guite Dufay est désignée candidate du P.-S. sur la deuxième circonscription. Marie-Guite Dufay parvient à se qualifier au second tour, mais échoue à conserver la circonscrip tion. En 2008, après le décès de Raymond Forni le 5 janvier, elle est désignée par les membres du groupe majoritaire pour prendre sa succession à la tête de la Région Franche

L’interview du mois 7

Août 2025

et les Régions ont désormais beaucoup plus de relations avec les intercommu nalités depuis cette loi. Ceux qui disent qu’il y a trop de strates sont souvent les mêmes qui vont solliciter tous les échelons pour obtenir des financements. Le vrai souci, c’est que notre collectivité territoriale n’a pas les moyens financiers de faire ce qu’on attend d’elle. Plus qu’une réforme territoriale, j’en appelle à une vraie réforme de la fiscalité. Mais actuellement, tout le monde doit se serrer la ceinture, y compris la Région, pour qu’on dépasse vite ces années d’endettement. Après, je pense que cette réforme fiscale devra s’imposer. À quoi ressemblera la nouvelle vie de Marie-Guite Dufay ? M.-G.D. : Mon souhait désormais, c’est de prendre le temps comme il vient ! Je parle de la météo de la vie. S’il fait beau, je pourrai un jour prendre mes chaussures de montagne pour aller marcher, prendre également le temps avec les amis, avec la famille. Je suis éprise de liberté. Je souhaite aussi m’engager dans de simples actions citoyennes. Pas forcément dans des associations qui ont sans doute besoin de jeunes recrues. Mais plutôt donner du temps à du bénévolat qui fait du bien, que ce soit dans le grand âge ou dans le jeune âge, par exemple lire des histoires ou des livres à ces personnes jeunes ou âgées. Je passe déjà des heures à lire des histoires et même L’Iliade ou L’Odyssée au téléphone avec mes petits-enfants de Marseille au téléphone ! (rires). Mon sou hait est bien de prendre du temps et de donner du plaisir à des gens qui en man quent. Il y a beaucoup de petites choses à faire pour la société. n Propos recueillis par J.-F.H.

dossier, j’ai un regret, c’est de ne pas avoir écouté mon directeur général des services qui m’avait prévenue que le transfert de ce dossier de l’État aux Régions allait être très compliqué. Et j’aurais dû faire une chose, même si nous avions été la seule Région à le faire, c’était de refuser le transfert. Mais ma dernière réunion officielle a été avec le monde agricole ce 17 juillet, elle a permis solder les comptes définitivement. Les autres douleurs, elles sont humaines, avec le décès l’an dernier de notre vice présidente Nathalie Leblanc. Et bien sûr Paulette Guinchard… Sans elle, je n’aurais jamais été là. C’est elle qui m’a donné le goût de l’action publique et de l’engage ment. Elle faisait les choses de manière tellement belle que ça m’a donné ce goût des autres. En plusieurs décennies d’engagement, déplorez vous une baisse de niveau des débats politiques ? M.-G.D. : Clairement oui. La présence des élus R.N. à la Région a évidemment contri bué à électriser les débats. Mais ce qui se passe dans notre assemblée est le reflet de ce qui se passe dans notre société où on sent bien qu’il y a une recherche per manente de solutions simples à des dos siers qui sont par nature compliqués. Ajoutons le poids des réseaux sociaux qui ne permettent en aucun cas d’expli quer la complexité. Votre expérience vous pousse-t-elle à affirmer qu’une réforme des collectivités territoriales est devenue impérative ? M.-G.D. : Je ne suis pas de ceux qui déplorent le millefeuille administratif. Et je me méfie des discours sur la simplification. La loi N.O.T.R.E. de 2015 a bien clarifié les missions des différentes collectivités

autour des enjeux écologiques avec cette C.O.P. que nous avons créée et qui se décline aujourd’hui dans tous les dépar tements de la Région avec des actions concrètes et des dizaines de propositions faites dans tous les domaines dans chaque territoire. À l’heure où sur ce sujet on constate des dérives inquiétantes à l’échelle gouvernementale de la part de certains ministres, par opportunisme, il est rassurant de voir mené à bien un tel dossier dans notre région. Une femme à la tête d’une Région, c’est encore marginal. Avez-vous souffert d’une certaine miso gynie ? M.-G.D. : De par mon emploi dans le secteur économique, j’ai été assez vite habituée à fréquenter essentiellement des milieux masculins donc je n’ai pas vraiment souf fert sur ce point. Ce qui ne m’empêche pas de déplorer le fait que bien souvent,

À l’inverse, qu’a su tirer la Bourgogne des spé cificités franc-comtoises ? M.-G.D. : La Bourgogne a découvert avec la Franche-Comté que le mot coopération a un vrai sens et que la Franche-Comté le portait haut et fort dans de nombreux domaines. Grâce à ces notions de coopé ration, au final, les deux entités réunies ont su prouver à l’échelle de la France, notamment dans le monde industriel, que toutes les collectivités de cette région B.F.C. qui reste un confetti à l’échelle européenne, parlent d’une même voix et pour ces investisseurs industriels, ça compte énormément. Si vous deviez retenir deux ou trois images fortes de vos 17 années de présidence ? M.-G.D. : La première, c’est pendant le mandat franc-comtois avec l’extraordi naire organisation dont on a su faire preuve après la crise de 2008-2010 pour bâtir, avec mon vice-président Denis Som mer, cette expérimentation de sauvegarde des emplois pour faire en sorte que des centaines de salariés menacés de licen ciement restent en entreprise. On a mobi lisé tous les fonds possibles pour permettre à plus de 10 000 salariés d’être maintenus en emploi. Le deuxième temps fort, si particulier, c’est la période Covid. En moins de trois jours, dans ces bureaux de la Région square Castan à Besançon où on n’était plus que deux ou trois, on a réussi à bâtir une politique publique pour accompagner les collectivités et les associations avec un fonds régional d’intervention créé pour l’occasion. Il y a eu cet épisode des masques que la Région Grand Est s’était accaparés et pour laquelle je n’ai rien lâché jusqu’à en obtenir pour notre Région. Je retiendrai aussi l’énorme mobilisation

dans certaines réunions, j’étais la seule femme. Et hélas, à certaines occa sions, cette situation existe encore. Que retenez-vous comme regrets au moment de passer la main ? M.-G.D. : Je retiens la dou leur des relations que j’ai eues avec le monde agri cole avec ces questions de dossiers d’aide. Par mon histoire familiale, je suis très attachée au milieu paysan et jusqu’à cet épisode, j’entretenais d’excellentes relations avec les paysans et leurs représentants. Sur ce

“Je ne suis pas de ceux qui déplorent le millefeuille administratif.”

C’est le moment de faire le plein de bois de chauffage pour l’hiver ! Paysagiste de métier, Emmanuel Hanriot diversifie l’activité de son entreprise avec la commercialisation de bois de chauffage. Il coupe, stocke et sèche des stères de bûches dans son bâtiment à Arc-sous-Cicon qu’il livre ensuite chez des clients sur l’ensemble du Haut-Doubs. Il leur laisse aussi la possibilité de venir s’approvisionner directement au dépôt.

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Emmanuel Hanriot laisse sécher les bûches pendant plusieurs mois avant de les livrer.

I nstallé à Arc-sous-Cicon où il a son entreprise d’aména gement paysager, Emmanuel Hanriot, qui exerce sous son nom, s’est lancé dans un nou

veau projet pour élargir son acti vité saisonnière. La création et l’entretien d’espaces extérieurs est une activité intense pendant la belle saison. Mais ce travail

s’estompe à partir de l’automne jusqu’à la fin de l’hiver. Alors, pour compenser cette baisse d’ac tivité liée à la saison, l’entrepre neur s’est lancé dans la commer cialisation de bois de chauffage auprès des particuliers. Pour

pour se chauffer. Pour cela, il livre le bois en vrac, à domicile, sur un secteur qui s’étend du lac Saint-Point à Maîche en passant par Pontar lier et Morteau. Il couvre éga lement la région de Valdahon. “Selon le volume, je livre les bûches en vrac, ou alors dans des big bags d’un stère” dit-il. Il scie des essences de bois qui ont un bon pouvoir calorifique comme le hêtre (foyard) ou le frêne. Une fois coupé, le bois est stocké dans le hangar ventilé d’Arc-sous-Cicon où il restera pendant une dizaine de mois, le temps de le faire sécher parfai tement. Emmanuel Hanriot stocke ainsi des stères de bois déjà prêts à être livrés. Pour les propriétaires

de poêle à bois, c’est le bon moment pour organiser la livrai son afin d’être prêt pour la saison de chauffe. Pour cela, il suffit de contacter l’entrepreneur sur son portable et de convenir d’un ren dez-vous.Pour les particuliers qui le peuvent, il est également possible de venir chercher le bois avec une remorque directement au dépôt d’Arc-sous-Cicon. “Dans ce cas aussi je demande aux per sonnes de prendre rendez-vous afin de garantir une bonne orga nisation” explique-t-il. Le bois en bûche est un des com bustibles les moins coûteux du marché. Il offre un très bon ren dement. Et puis, rien ne rem place la flamme et la chaleur enveloppante d’un poêle ou d’une cheminée en hiver. n

cela, il a construit un bâtiment à Arc sous-Cicon, et a investi dans une machine capable de transformer des grumes de 6 mètres de long en bûches de 33 cm ! “L’année prochaine,

“Je livre les bûches en vrac, ou alors dans des big bags d’un stère.”

je pourrai livrer en plus des bûches de 25 et de 50 cm” annonce Emmanuel Hanriot. Il sera donc en mesure d’approvi sionner en combustible tous les particuliers quel que soit le poêle ou la cheminée qu’ils utilisent

Emmanuel Hanriot a investi dans une machine qui lui permet de transformer des grumes de 6 mètres en bûches de 33 cm.

Contact : Emmanuel Hanriot : 06 77 75 24 98

8 L’ÉVÉNEMENT

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Vers une meilleure compréhension de l’islam

Sécurité des lieux de culte, lutte contre les actes anti-musulmans, gestion des associations exerçant le culte musulman, professionnalisation et recrutement des imams, financement des associations cultuelles musulmanes… Autant de sujets qui font l’objet d’une étroite collaboration avec les services de l’État dans le Doubs. Le point sur un sujet qui cristallise trop souvent les tensions.

l Religions Trois actes anti-musulmans L’islam du Doubs prend ses marques La 5 ème édition des Assises Territoriales de l’Islam

Doubs Rémi Bastille. Cette cinquième édition des A.T.I.F. visait donc à pour suivre et approfondir le dialogue. Et elles arrivaient dans un contexte où “trois actes anti-musulmans ont été per pétrés dans le Doubs depuis le début de l’année, des actes particulièrement vio lents” ajoute le représentant de l’État. À l’échelle du Doubs, trois groupes de travail se sont réunis autour des six thèmes retenus au plan national : la sécurité des lieux de cultes et la lutte contre les actes anti-musulmans, le droit et la gestion des associations exer çant le culte musulman, la profession nalisation et le recrutement des imams, l’organisation et la gestion des aumô neries, les ressources et le financement des associations cultuelles, et enfin la structuration territoriale et inter-asso ciative des acteurs du culte musulman. Ces trois groupes de travail locaux ont concerné les droits, la gestion et le finan cement des associations musulmanes, le recrutement des imams dans le Doubs et la sécurité des lieux de culte. “L’islam est bien évidemment compatible avec la République française, ajoute Rémi Bas tille, cette question n’est pas à discuter. Mais il est nécessaire de toujours dia loguer” note-t-il en présence de Massine Taleb, du bureau central des cultes au ministère de l’Intérieur présent ce jour là à la préfecture du Doubs. “Les assises territoriales de l’islam ont été lancées en 2018 dans le but de refonder les rap ports entre l’État et les acteurs du culte en partant du local et en s’appuyant sur les initiatives dans les territoires” com plète M. Taleb. Les règles évoluent progressivement. Ainsi depuis 2020, il est interdit aux mosquées de recruter des imams “déta chés” en provenance d’un pays étranger, et payés par ce dernier. “Tous les imams

D ialoguer, c’est sans doute le maître-mot dans les rapports qu’entretient l’État laïc avec les religions présentes sur son territoire, et notamment l’islam, deuxième religion de France avec plus de 4 millions de pratiquants estimés. Ces Assises Territoriales de l’Islam de France (ou A.T.I.F.) s’inscrivaient ainsi dans un cycle annuel de dialogue entre l’État et le culte musulman, ayant pour objectif de “renforcer la représentation des acteurs locaux et d’alimenter les échanges nationaux par les préoccupa tions locales. Ces assises s’inscrivaient en outre cette année dans les 120 ans de la loi de 1905” indique le préfet du de France qui s’est tenue le 26 juin à la préfecture du Doubs à Besançon a été l’occasion d’apporter des éclairages sur la pratique de l’islam dans notre département et de lever quelques difficultés persistantes.

doivent être membres d’une association française dont ils sont salariés. Ils ont une autre obligation : la maîtrise du français et être titulaire du D.U. Laïcité

et République” ajoute un participant aux assises (voir ci-contre sur ce dernier point). “Pour clarifier encore mieux les choses, peut être que le Coran devrait être traduit en français et les prêches se faire en français, comme le fran çais a remplacé le latin dans le culte catho lique ?” avance un autre

La création d’un annuaire des aumôniers musulmans.

Parmi les intervenants, Hambli Badreddine, acteur et militant associatif musulman. “Je remercie Dieu” a-t-il dit à la tribune.

L’événement 9

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l Analyse

Guillaume Jehannin “La laïcité ne doit en aucun cas être un étendard”

Professeur agrégé à l’I.U.T. de Belfort-Montbéliard, Guillaume Jehannin est le responsable du diplôme d’université (D.U.) “Laïcité et République”. Il y forme notamment les imams qui enseignent en France. À l’occasion des 120 ans de la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État, il fait le point sur cette question bien française.

ou autres. On apprend aux étu diants ce à quoi ils ont droit et la façon dont est appliquée la laïcité en France. L’islam de France est-il donc mieux défini qu’avant ? G.J. : J’ai assisté à plusieurs Assises Territoriales de l’Islam de France (A.T.I.F.), comme cette récente session à Besançon et je constate une progression d’année en année de la compréhension mutuelle de ces questions. J’attribue cela au fait qu’on a affaire désormais à des nouvelles générations, plus diplômées, plus habituées à la vie en France, qui savent se faire entendre et revendiquer leurs droits, qui connaissent aussi leurs devoirs et qui sont capables de discuter avec l’administration. Loi de 1901 sur les associations, loi de 1905 sur les associations cultuelles, loi de 1907 sur l’exercice public des cultes.

doit reposer la résolution de cas concrets rencontrés dans la vie professionnelle. Chaque année, nous avons entre 15 et 20 per sonnes qui suivent ce D.U., cette formation est finançable par le C.P.F., elle est de 130 heures. La laïcité touche tous les pans de la vie quotidienne ? G.J. : Oui, elle est parfois vécue comme une contrainte, pourtant

Depuis quand existe ce D.U. dans notre région ? Guillaume Jehannin : Ce D.U. a été créé en 2019, il y en a une ving taine de ce type en France. Au départ, il avait été créé pour for mer les aumôniers de prison, des hôpitaux et de l’armée. Mais pas que. Il peut aussi concerner des personnels de la gendarmerie, d’administrations, d’entreprises privées, d’associations, et donc les imams qui viennent de l’étran ger. Ces derniers sont désormais obligés d’avoir ce D.U. pour être rémunérés en France. Depuis 2021 et la loi “séparatisme”, c’est la fin des imams détachés venus de l’étranger et financés par des pays étrangers. L’objectif global de cette formation de neuf mois est de permettre un approfondissement transdiscipli naire de la laïcité et de la gestion des faits religieux afin de com prendre les principes sur lesquels

elle est une chance. Dans l’ar mée par exemple, la République française prend beaucoup de pré cautions par rap port à cela. Dans les opérations extérieures, elle peut désormais prévoir des menus différen ciés, hallal, casher

“Je constate une progression de la compréhen sion mutuelle.”

Guillaume Jehannin est professeur agrégé, responsable du D.U. Laïcité et République à l’I.U.T. Nord Franche-Comté.

récent, c’est le fait d’une génération qui essaie aussi de trouver ses marques. Dans ce contexte, les autres religions, notam ment la religion catholique, ont rai son de marquer leur territoire aussi. Le fait que dans la restaura tion collective on ne trouve parfois que du poulet hal

en soutane. Ce n’est plus possible aujourd’hui, je pense qu’on n’a pas envie d’avoir un imam à l’As semblée nationale, il faut donc ajuster les choses progressive ment. On essaie d’avoir une intel ligence de la laïcité en France et j’avoue qu’être intelligent, ce n’est pas toujours facile ! Tout cela demande une grande écoute, de la délicatesse et de la souplesse. Le principe de la loi de 1905 est toujours le bon 120 ans plus tard, mais il demande toujours des adaptations car la société fran çaise a complètement changé depuis 1905. Nous sommes dés ormais dans une société complè tement sécularisée. Votre avis sur la question du voile ? G.J. : Ce sujet fait débat car on essaie de trouver ce qui convient le mieux. Avant 2004, il n’y avait pas de loi, on faisait avec. Peut être que dans 20 ans, il n’y aura plus besoin de loi car on aura trouvé nos marques. Le principe de la laïcité reste le même, mais ses formes peuvent changer car la société change. On voit aussi des gens qui essaient d’instru mentaliser cette laïcité. Or, elle ne doit en aucun cas être un éten dard. La laïcité est un principe ferme, mais humain. Le problème en France, c’est qu’il y a des gens qui n’ont pas envie d’éclairer les débats… n Propos recueillis par J.-F.H.

De l’extérieur, c’est très difficile à com prendre ! G.J. : Oui en apparence en effet mais c’est finalement assez logique. Une association a ses adhérents mais une association cultuelle, dans le culte catholique du début du XX ème siècle, c’est l’évêque qui dirige l’association. Il a donc fallu trouver une forme de structure où c’est l’évêque, et non les adhérents, qui est maître à bord. Tout cela a mis du temps à bien fonctionner et on a dû s’adapter aux autres religions au fil des décennies. L’islam est une religion très récente en France et elle est arrivée dans une période tellement complexe d’après-déco lonisation. L’islam n’est pas une religion structurée comme le catholicisme, il a donc fallu du temps pour qu’elle se structure. Et la période plus récente avec l’Afghanistan, l’Iran, les attentats islamistes, tout cela a rendu le contexte encore plus complexe et je trouve néanmoins que dans ce contexte, on s’en tire plutôt bien et je crois qu’on peut faire confiance à cette religion musul mane pour traverser ces difficul tés. L’islam est donc bien compatible avec la République ? G.J. : L’islam s’adapte à nos règles et pour cela, la nouvelle généra tion a fait de gros efforts. Des élé ments comme le hallal, c’est

Plusieurs dizaines de représentants de l’islam, dont Mohammed Khomri, aumônier hospitalier régional musulman, ont échangé avec les services de l’État fin juin.

“Les autres religions ont raison de marquer leur territoire.”

lal, ce n’est pas normal. On peut s’interroger et dire que ça va trop loin. Sur tous ces points, on est en train de trouver les points d’équilibre avec toute l’histoire qui est la nôtre. La laïcité à la française est-elle la bonne formule ? G.J. : C’est un système qui n’est pas si spécifique à la France. La séparation des Églises et de l’État dans les autres pays existe aussi, elle a juste des formes un peu dif férentes. Aux États-Unis, même si le président jure sur la Bible, il ne peut pas déclarer la guerre au nom de Dieu ! En France, il a fallu qu’on mette à distance la religion, dans la forme c’est dif férent, mais le principe est le même. Et elle évolue. Souvenons nous quand l’abbé Pierre était député, il venait à l’Assemblée

participant à ces rencontres. Le métier d’imam a désormais un code R.O.M.E. (répertoire opé rationnel des métiers et des emplois) à France Travail. Mais il reste encore des lacunes. “L’offre de formation des imams en France est encore insuffisante. C’est pour ça que les associations continuaient de recruter à l’étranger” juge Mohammed Khormri, aumônier hospitalier régional musulman. La France compte à ce jour près de 2 600 mosquées. Dont une trentaine dans le Doubs.

D’autres projets émergent des discussions entre l’État et le culte musulman dans le Doubs, comme la création d’un annuaire des aumôniers musulmans pour les personnes hospitalisées, les pratiquants militaires ou encore les prisonniers de confession musulmane. La question du financement des associations cultuelles reste encore au cœur des discussions. Un représentant du culte musul man regrettait que “certaines associations se soient vues refu ser des prêts par des banques

au nom du principe de laïcité ! Alors que c’est totalement illé gal…” Si le dialogue avance pour une meilleure intégration du culte musulman et la bonne marche d’un islam de France, il reste encore des points d’accord à trou ver et des réglages à effectuer pour que cette question ne cris tallise plus les débats comme cela a été trop souvent le cas ces dernières années. n J.-F.H.

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