La Presse Pontissalienne 306 - Juillet 2025
Le dossier 25
Juillet 2025
l Doubs
la finalité étant la sauvegarde du patrimoine de proximité non protégé par les monuments his toriques. “La Fondation est à côté des maires, des propriétaires pour la sauvegarde d’un tableau, d’un orgue, d’un lavoir, d’un moulin, d’un four à pain, un mur en pierres sèches, un jardin, un parc, énumère le délégué. Le patri moine, ce n’est pas uniquement le bâti mais aussi la biodiversité. Mon boulot, entre autres, est de sensibiliser nos bénévoles sur le fait qu’un bâti est toujours dans un environnement. Il y a forcé ment un verger, un espace vert, un paysage.” Robert Guillaume possède la par faite illustration. Si aujourd’hui la Grange Huguenet a pu être aussi bien préservée, c’est grâce au parc protégé depuis 1937. La grand-mère de Robert Guillaume, son frère et sa sœur, ont réussi à faire classer le parc grâce à la table de Louis XIV. Situé dans le parc, dans ce qui était appelé une chambre des ifs, un petit coin entouré d’ifs, une table en pierre aurait accueilli le Roi Soleil. La légende raconte qu’il était attablé à cette table lorsqu’il apprit en 1674 que la Citadelle s’était ren due. Dans le Doubs, la Fondation du patrimoine compte 10 labels Fon dation du patrimoine pour les propriétaires privés, un statut “entre rien et les Monuments his toriques, qui permet d’apporter un peu de subventions et de défis calisation, éclaire Robert Guil laume. Dix, c’est très peu. La Bour
La Fondation du patrimoine
À la Grange Huguenet, demeure familiale de Robert Guil laume, la légende raconte que Louis XIV était assis à cette table dans ce qu’on appelait la cham bre des ifs lorsqu’il apprit que la Citadelle s’était rendue en 1674.
La clé de voûte de la sauvegarde du patrimoine La Fondation du patrimoine joue un rôle clé dans a sauvegarde du patrimoine. Intermédiaire entre les différentes administrations, elle vient en aide aux propriétaires privés et publics. Robert Guil laume, délégué territorial pour le Grand Besançon et le Doubs et propriétaire de la Grange Huguenet à Besançon, monument classé, fait le point.
gogne-Franche-Comté en compte 227 au total.” La faute à un manque de notoriété de la Fon dation du patrimoine et à une méconnaissance du public. “La solution passe par un travail de terrain, d’où le besoin de bénévoles. Il faut aller chercher les dossiers” , assène le délégué. Côté public, la Fondation du patrimoine compte 14 souscriptions en cours (contre 150 en B.F.C.). “Les maires nous connaissent. La plupart des villages ont un gros problème avec l’église : zéro visite et 100 % des coûts. Mais de manière géné rale, cela reste trop peu par rap port au potentiel patrimonial.” Intermédiaire entre les diffé rentes administrations, la Fon dation du patrimoine possède comme levier la défiscalisation, les souscriptions et leurs fonds propres. Elle a signé avec le Département du Doubs une convention pour une aide finan
cière pour le privé. Quand la Région abonde 1 pour 2 les sous criptions. Pour ces dernières, la Fondation retire 6 % de frais de gestion mais abonde de 20 %. “Le patrimoine est un ferment de bien être de la population. La sous cription permet de récolter de l’ar gent mais également aux habitants de s’approprier le patri moine” , souligne Robert Guil laume. Si les architectes des bâti ments de France sont le bras technique de la fondation, celle ci est confrontée à une pénurie d’artisans capables de travailler des matériaux naturels et locaux dans le respect des techniques et savoir-faire pour la rénovation de patrimoine. À 5-10 ans, la Fondation a comme cible l’idée d’un National Trust britannique, l’équivalent grosso modo de la Fondation. Sauf qu’en Grande-Bretagne, le National Trust réalise un budget de
700 millions de livres par an et compte 5 millions d’adhérents. La Fondation du patrimoine dis pose d’un budget de 100 millions d’euros pour 3 000 adhérents. “Les 5 millions d’adhérents paient 90 livres par an, ce qui fait 450 millions d’euros d’autofinan cement. Et le pays fait des loteries” , remarque le délégué territorial qui précise que la Mission Patri moine animée par Stéphane Bern (incorrectement appelée Mission Bern) a donné un formidable boost à la Fondation du patri moine. En tant que propriétaire de la Grange Huguenet, Robert Guil laume va bientôt faire appel à la Fondation pour un projet qui le dépasse : la rénovation et la mise en valeur de l’atelier de l’archi tecte Delacroix, un de ses ancêtres qui a vécu à la Grange Huguenet. Le patrimoine continue de nourrir l’histoire. n L.P.
C’ est une oasis de ver dure et de calme au milieu du quartier de Montrapon à Besançon. Un bout de campagne qui résiste à la ville. En partie grâce à la Fondation du patri moine. La Grange Huguenet, der nière grange urbaine de Besan çon, est aujourd’hui classée aux monuments historiques. Le lieu ainsi que le parc de plus de 4 hec tares ont été rénovés et préservés grâce à l’association des amis de la Grange Huguenet et la Fon dation du patrimoine. “Il y a 25 ans, j’ai fait appel à la Fondation du patrimoine pour sauvegarder la grange qui est la demeure fami
liale” , resitue Robert Guillaume. Aujourd’hui, ce dernier est délé gué du Grand Besançon et du Doubs pour la fondation ainsi que délégué régional adjoint, aux côtés de Jean-Christophe Ber nard, délégué régional. “Nous sommes tous bénévoles. Dans le Doubs, on en compte 9. Nous ne sommes pas assez nombreux, reprend Robert Guillaume. Car le délégué territorial va sur le ter rain et est en contact avec les por teurs de projet, les propriétaires publics et privés.” Concrètement, l’un des rôles de la Fondation du patrimoine est de fédérer les bonnes volontés autour de projets patrimoniaux,
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