La Presse Pontissalienne 306 - Juillet 2025

Le dossier 23

Juillet 2025

l Citadelle Un nouveau tunnel 2025, l’année de la

valorisation du monument Parmi les nouveautés à découvrir dès cet été sur ce thème de la valorisation : un nouveau tunnel menant aux salles de l’ancien moulin à céréales, complètement réhabilitées, et une exposition sur les 350 ans de la construction de l’édifice.

L a grande reconstitution histo rique des 27, 28 et 29 juin a mar qué le vrai coup d’envoi de cette saison spéciale “valorisation du monument Citadelle”. Avec démonstra tion de tirs au mousquet, transport en calèche et un Louis XIV (presque) aussi vrai que nature, une telle animation permet aussi de mieux cerner ce monu ment dont la construction s’est étalée de 1675 à 1683. Faire comprendre pourquoi il existe une citadelle à Besançon, expliquer les carac téristiques de cette œuvre majeure signée Vauban et son insertion dans un réseau de fortifications plus large autour de la ville et coordonner avec son équipe la partie médiation culturelle, c’est-à-dire le programme et le contenu des visites individuelles, de groupes et les activités pour les scolaires, c’est justement tout le travail de Gaëlle Cavalli à la Citadelle de Besançon.

Mini ferme - Cerfs - Aire de Pique-nique Nombreuses naissances cette année

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Cette docteure en histoire, conservatrice du patrimoine est la responsable du ser vice Valorisation du Monument Vauban à la Citadelle. C’est en quelque sorte son année puisque l’année 2025 a été

retenue pour mettre en valeur le monu ment à l’occasion des 350 ans du début de sa construction. “À cette occasion, nous proposons une exposition intitulée “350 ans de souvenirs” qui permettra de découvrir par les histoires passées et pré sentes la Citadelle grâce à des objets, photos et dispositifs numériques. Elle démarre le 5 juillet dans la salle d’ex positions temporaires du front royal et se poursuivra jusqu’aux journées du patrimoine mi-septembre. Le public pourra notamment voir des objets anciens qui avaient été découverts à l’occasion des travaux du musée de la résistance. Il y a par exemple un morceau de boulet et de chaussures datant du XVIII ème siècle” présente Gaëlle Cavalli. Un nouvel escape game ouvre également ses portes au public dès le 5 juillet sur le thème de “la Citadelle assiégée”. “Il a été conçu à 100 % par nos équipes. C’est une autre façon de valoriser le patrimoine de la Citadelle” poursuit la responsable dont le service travaille également à la restauration de certaines parties de l’édifice, comme il l’a fait pour la res tauration récente du moulin que servait à la fabrication de la farine au temps des garnisons royales sous Vauban. Ce moulin a été entièrement restauré et sa découverte s’accompagne dès cet été par la possibilité d’emprunter un tunnel jusque-là condamné qui permettait autrefois d’acheminer les sacs de céréales de l’extérieur jusqu’au moulin. “Une visite sur le thème “Citadelle secrète” a été conçue spécifiquement pour cet été également” ajoute M me Cavalli qui est entourée sur le volet médiation culturelle par une médiatrice permanente et deux autres saisonniers pour cet été. Autre nouveauté de l’année, à découvrir un peu plus tard dans la saison : la pro jection de deux petits films dans le han gar aux manœuvres: l’un consacré à l’évolution de l’artillerie du Moyen-Âge au XIX ème siècle conçu en collaboration avec le Château de Joux et la Citadelle de Belfort. Le second intitulé “La Cita delle vue par un faucon pèlerin” avec des vues par drone assez impression nantes. n J.-F.H.

Gaëlle Cavalli dans la nouvelle salle ouverte aux visiteurs qui découvrent l’ancien moulin utilisé à l’époque pour nourrir la garnison.

nouveau éclairée au printemps 2026”

un alignement des pla nètes exceptionnel entre la programmation et la météo. Cette année a démarré un peu moins vite que l’an dernier car l’expo Petit Prince avait été lancée tôt dans la sai son en 2024. Pour l’ins tant, on est dans l’étiage d’une année classique.

sont à reprendre. Chacun de ses chan tiers se chiffre à 1,5 million d’euros. En parallèle, nous devrons également refaire l’entrée de l’insectarium, une terrasse et la toiture du musée comtois. La Citadelle sera-t-elle à nouveau éclairée cet été ? A.A. : Non, elle le sera dès le printemps 2026. C’est un projet qui a pris du temps. Il s’agissait de bien faire les choses car on est tous d’accord pour dire que la Citadelle est le phare de Besançon. Les travaux d’installation des nouveaux éclairages se feront à partir de janvier prochains, quand le site sera fermé au public. On a travaillé avec finesse cette question de l’éclairage. Sur la couleur également. On ne verra plus un éclairage blanc pour la skyline, mais plutôt ambré. La Citadelle est le site du temps long, il fallait prendre le temps de bien faire les choses. Et après l’éclairage extérieur, nous travaillerons aussi sur l’éclairage intérieur du site pour mieux utiliser et valoriser la Citadelle en soirée. Vous êtes arrivé à la tête de la Citadelle en jan vier 2021, c’est une longévité devenue rare pour un directeur de la Citadelle. Souhaitez-vous poursuivre encore longtemps ? A.A. : Ce sera à discuter avec le ou la prochaine maire au printemps prochain ! C’est un travail qui n’est pas simple et à bientôt 48 ans, peut-être que d’autres opportunités se présenteront à moi ! Mais pour l’instant, je suis pleinement investi pour travailler à l’avenir de ce site. n Propos recueillis par J.-F.H.

“La réouverture du Qinzé pas avant 2027.”

Alexandre Arnodo dirige la Citadelle depuis 4 ans et demi. Un record de lon gévité pour un directeur.

La fermeture du bar le Qinzé pour des raisons de sécurité est tout de même un handicap. Quand pourra t-il rouvrir ? A.A. : C’est clair que ça enlève au site une activité, mais nous n’avons pas eu d’autre choix que de le fermer, tout en sachant qu’on a tout fait pour continuer à exploiter la moitié de la terrasse et à offrir la possibilité à des entreprises de continuer à louer le site pour une soirée. L’exploitant du Qinzé arrivait au bout de ses trois ans de contrat d’exploitation. Les travaux de restauration du mur seront complétés par d’autres travaux, notamment la création d’une issue de secours sous l’escalier. Ce chantier doit démarrer en septembre 2026. La réou verture d’une formule type le Quinzé ne sera donc pas avant 2027. D’autres travaux d’envergure sont-ils encore prévus sur le site ? A.A. : Nous avons un plan de travaux sur six ans qui comprend le front Saint Étienne, le parking du personnel côté fort des Trois-Châtels et en troisième lieu, le pont royal dont les trois piles

plus. On a travaillé sur ce sujet depuis trois ans avec un éthologue. Nous avons quelques projets comme l’arrivée de pandas roux, ou encore de loutres. Mais plus de prédateurs. Il est clair que les loups et les ours ne reviendront plus à la Citadelle ! On travaille aussi à créer des espaces où plusieurs espèces coexis teront ensemble. Nos langurs de Fran çois, des primates, cohabiteront par exemple avec des herbivores. Quel est le budget annuel de la Citadelle ? A.A. : Le budget de la Citadelle est constant, avec 5,3 millions d’euros annuels et 92 salariés permanents, et jusqu’à 130 avec les saisonniers l’été. Et quand il nous manque des budgets pour financer tel ou tel projet, on va le chercher auprès de mécènes privés pour

maintenir un budget constant.

En termes de fréquentation, êtes-vous satisfait des chiffres de la Citadelle ? A.A. : En 2024, avec 292 000 visiteurs, la Citadelle est devenue le deuxième site à entrée payante de la grande région Bourgogne-Franche-Comté après les Hospices de Beaune. On a dépassé pour la première fois le château de Guédelon qui occupait la deuxième place depuis des années. Mon objectif est bien sûr de continuer à progresser en termes de fréquentation tout en produisant une offre culturelle toujours plus variée, même si on ne peut pas s’affranchir totalement du facteur météo. Atteindre les 300 000 visiteurs, c’est jouable ? A.A. : Oui c’est possible à condition d’avoir