La Presse Pontissalienne 302 - Mars 2025

Économie 13

L e C h iff r e

Mars 2025

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panneaux photovoltaïques, l’éclairage au Led et l’isolation ont permis de réduire le bilan de consommation énergétique de 80 % par rapport à la consommation de référence. Le chauffage a été réduit de 62 %. Un atout pour cet U.F.R. dont les laboratoires et les équipements de pointe sont très gourmands en énergie. Un atout “en ces temps d’incertitudes budgétaires” , comme l’a souligné la pré sidente de l’Université Macha Woronoff. Pour Anne Vignot, qui au passage a loué le travail important de son vice-président en charge de l'enseignement supérieur à G.B.M., Benoît Vuillemin, cette réno vation doit “donner envie aux étudiants de venir faire leurs études à Besançon.” Pour une fois, Ludovic Fagaut qui repré sente le Département la rejoint sur cette idée : “Cette belle métamorphose doit donner à ces jeunes de meilleures condi tions d'apprentissage et les emmener vers un chemin vers l’emploi plus serein.” Salima Inezarene, pour la Région, sou haite que les jeunes “étudient en Bour gogne Franche-Comté et y restent.” D’ici la fin de l’année, le bâtiment de Métrologie C devrait lui aussi être rénové. Depuis 2021 et jusqu’en 2027, plusieurs partenaires publics comme l’État, la Région, le Département, G.B.M., la Ville, l’Université, le C.R.O.U.S., la Technopôle Témis, Sup Microtech (ainsi que des fonds européens) mobilisent 80 millions d’euros pour transformer le campus Bou loie-Témis en un pôle majeur de l’ensei gnement supérieur et de la recherche en Bourgogne-Franche-Comté. n L.P.

La façade de l’U.F.R. des Sciences et techniques avant et après les travaux de rénovation (photos Université Marie et Louis Pasteur).

C’ est le nombre d’étrangers frappés d’une O.Q.T.F. (obli gation de quitter le territoire français) dans le Doubs actuellement. Ce stock d’O.Q.T.F. est en augmen tation. Le nombre de reconduites à la fron

tière s’est établi quant à lui l’an dernier à 350 selon le préfet du Doubs interrogé sur cette question par notre rédaction. En France, près de 140 000 O.Q.T.F. ont été prononcées l’an dernier, leur taux d’exécution est inférieur à 7 %. l

Sur ce bâtiment-là, qui a été mis aux normes d’accessibilité et dont l’amphi théâtre A a été totalement rénové, le coût des travaux s’élève à 1,59 million d’euros (T.T.C.), supporté pour plus de la moitié par la Région, puis G.B.M., l'Université et le Département. Le deuxième bâtiment, le plus imposant, a fait l’objet de travaux d’envergure d’un montant de 12,4 millions d’euros financés entièrement par le Plan de relance de l’État. “Le plus gros projet du plan de relance dans le Doubs” , a précisé le préfet Rémi Bastille. L’Université en a assuré la maîtrise d’ouvrage. Si la façade com posée d’un bardage en origami au rendu mouvant apporte la touche de modernité, l’autosuffisance électrique grâce aux

La rénovation énergétique a été au cœur de ces travaux qui ont duré deux ans, réalisés en site occupé. Les deux bâti ments A et B ont été réhabilités, isolés, désamiantés et pourvus d’installations pour des économies d’énergie. 1 750 m 2 de panneaux photovoltaïques ont été installés pour une autoconsommation. L’excédent sert à alimenter les bâtiments périphériques comme la Fabrika ou encore le jardin botanique. Le bâtiment Métrologie A, dont la maîtrise d’ouvrage a été assurée par Grand Besançon Métro pole, a enregistré une baisse de 60 % des dépenses énergétiques par rapport à la consommation de référence. Soit un gain financier estimé à 70 000 euros annuel lement dans le budget de fonctionnement.

La salle d’optique géométrique a notamment été citée en exemple pour son haut niveau d’équipement, ce qui a l’art de réjouir la présidente de l’Université, Macha Woronoff.

TRAVAIL FRONTALIER Un tiers des emplois horlogers Secteur horloger : la belle mécanique s’enraye Si les grandes firmes horlogères suisses n’ont pas procédé à des licenciements massifs, le recours au chômage partiel est en forte augmentation. La branche horlogère se veut encore rassurante.

J usqu’à l’automne dernier, et malgré les premiers signes d’un ralentissement, les effectifs de l'industrie

par la croissance enregistrée jusqu’à fin 2023. On dénombrait alors plus de 65 000 collabora teurs, avec une nouvelle augmen tation de 405 postes par rapport à 2023. Un effectif record depuis 50 ans ! Mais depuis le second semestre 2024, les nuages se sont accumu lés au-dessus des montagnes neu châteloises et le secteur horloger donne de sérieux signes de ten sion. “Les nuages avaient com mencé à s’amonceler début 2024. Un an plus tard, ils sont un peu plus noirs” image Ludovic Voillat, le secrétaire général de la Conven tion patronale de l’industrie hor logère suisse (C.P.) qui regroupe 500 des principales entreprises horlogères suisses représentant plus de 55 000 emplois. Il pour suit : “La situation est plus com pliquée, mais pas encore catas trophique. Mais la reprise n’est pas encore pour maintenant.” À part le haut de gamme qui continue à bien se porter - une marque comme Audemars-Piguet par exemple a réalisé une très bonne année 2024 et sa nouvelle dirigeante annonce une encore meilleure année 2025 -, la plupart

horlogère suisse affichaient encore une légère progression par rapport à la même période de l’année précédente, soutenus

L’économie frontalière donne des signes de fragilité.

Statistiques Recours massif au chômage partiel au dernier trimestre 2024 Véritable baromètre de l’activité économique, la Réduc tion de l’Horaire de Travail (R.H.T.) a été largement sollici tée par les entreprises horlogères en fin d’année 2024.

Voillat. À plus long terme, les besoins en main-d’œuvre qualifiée continue ront à croître. 8 000 nouveaux horlogers qualifiés avaient été embauchés ces deux années pré cédentes en Suisse. Et la branche va devoir aussi remplacer des milliers de départs en retraite dans les vingt prochaines années. Pour 2025, l’horlogerie suisse ne s’attend pas à une reprise rapide, mais la chute des volumes consta tée en 2024 devrait être beaucoup moins forte en 2025, avant, espè rent les professionnels, une vraie reprise. Sur les 65 000 collabo rateurs de l’horlogerie suisse, un tiers sont des travailleurs fron taliers. Nombre d’entre eux sont déjà touchés par le chômage tech nique. n J.-F.H.

précieux en Suisse” selon la C.P, qui permet de cibler tel ou tel atelier ou une partie de la pro duction. Le maintien des emplois est une mesure qui coûte cher à l’État, mais également aux entre prises qui préfèrent cependant conserver leurs compétences pour être prêtes à redémarrer quand la reprise sera là. Quelques petites unités de production axées sur la sous-traitance, employant une poignée de collaborateurs, ont tout de même fermé leurs portes. Les employeurs horlogers restent cependant sereins. “Ce n’est pas la première crise que traverse la branche, ce n’est pas la dernière non plus. On a la chance de pou voir s’appuyer sur des produits magnifiques. L’horlogerie suisse fait le gros dos en attendant des jours meilleurs” relativise Ludovic

des autres segments connaissent un sérieux ralentissement : en 2024 le secteur horloger a dévissé de - 9,4 % en nombre de pièces produites par rapport à l’année précédente. En ce début d’année 2025, la convention patronale confirme que “les effectifs ont commencé à baisser avec des contrats d’intérim non renouvelés, et une partie du personnel a été mise à l’arrêt pour rattraper les heures supplémen taires faites les mois précédents. Mais nous ne constatons pas de vague de licenciements, la plupart des entreprises ont intérêt à main tenir leurs forces vives” avance Ludovic Voillat. De nombreuses entreprises en revanche ont déclenché des plans de réduction des horaires de travail (le chô mage partiel suisse), “un outil

C e dispositif porté par l’assu rance chômage permet de couvrir, pendant un certain temps, une partie des frais de salaire des employeurs dont les travailleurs sont touchés par une R.H.T. Cela permet d’éviter des licenciements consécutifs à des pertes de travail brèves mais iné vitables. Depuis le 19 juin 2024, le Conseil fédéral a décidé de faire passer de 12 à 18 mois la durée maximale d’indemnisation en cas de réduction

de l’horaire de travail. Entrée en vigueur en octobre, cette prolon gation s’appliquera jusqu’au 31 juil let 2025. Les statistiques R.H.T. concernant l’horlogerie dans le canton de Neu châtel montrent une augmentation progressive à partir de juillet et jusqu’en octobre. Pendant cette période, le nombre d’entreprises concernées est passé de 4 à 17, soit de 41 à 303 travailleurs, soit encore de 2 228 à 23 746 heures perdues. (source amstat.ch) n

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