La Presse Pontissalienne 300 - Janvier 2025

34 Économie

Janvier 2025

P.T.C.E. DU HAUT-DOUBS

Un regroupement des forces

Les acteurs économiques investissent dans la coopération Né il n’y a pas un an, le Pôle territorial de

en compétences. Depuis plu sieurs années, les besoins en animateurs périscolaires ont augmenté. Les raisons? Le développement de centres d’ac cueil périscolaires et des enfants plus nombreux. “Il y a des besoins des familles et des col lectivités de périscolaire dans le village là où il y a l’école, on défend plusieurs périscolaires plutôt qu’un grand ensemble” , précise Stéphanie Courtebras, directrice de la fédération régio nale de Familles rurales. Si 2024 a signé un éclaircissement dans les recrutements, il en manque toujours. “La difficulté n’est pas tant le nombre de personnes mais la qualification, relève Gil Grosperrin. Il faut trouver des gens qualifiés dès le premier jour d’embauche. On ne demande pas d’allègement de la réglementation. Mais dans certaines zones rurales, c’est plus dur d’attirer des personnes. À certains endroits, on souhai tion. Celles-ci sont reconnues comme étant problématiques, prioritaires, à tout le moins récurrentes, par les adhérents. Des groupes de travail se sont penchés sur ces larges théma tiques pour resserrer ensuite jusqu’à l’émergence d’un projet bien précis dont l’objectif par exemple est d’agir pour l’accès au logement auprès des travail leurs du territoire, activer des solutions pour la sobriété et la production locale des énergies renouvelables, développer de nouvelles solutions de mobilité partagée, concevoir des solutions collectives pour l’alimentation locale, construire une offre locale de formations innovantes, sur mesure et mutualisées, etc. “Tout ce travail va nous permettre de redéfinir la feuille de route 2025 et prioriser, éclaire Sébastien Péquignot. Par exemple, la ques tion de l’habitat est probléma tique car il n’y a pas de logements disponibles rendant le recrute ment très compliqué. On souhaite trouver des solutions ensemble. En 2025, notre but est de sortir deux projets par thématique, les prioriser, les chiffrer en termes d’argent et d’investissement en temps et en personnel, etc.” Parmi les pistes évoquées mais qu’il faut encore valider, le mon tage d’un réseau de cuisine cen trale, le développement de foyers

“avec les locaux pour les locaux, résume Sébastien Péquignot. Se connaître aussi sur le terri toire. Par exemple, sur la mobi lité, plein de choses existent mais on ne le sait pas.” La coopération est le moteur de cette association qui s’est nourrie de synergies créées au fil du ter ritoire, comme les bourses aux matériaux, les recycleries, un atelier de transformation d’in vendus alimentaires ou encore une offre de contenant réem ployable. Développer des projets économiques et sociaux inno vants, telle est l’ambition du P.T.C.E. qui a choisi de se concen trer sur sept thématiques : ali mentation, énergie, économie de la ressource, formation, habi tat, mobilité, réseaux et anima

coopération économique (P.T.C.E.) du Haut-Doubs revient sur une année 2024 riche où les jalons ont été posés. Cap sur 2025 avec l’émergence de projets structurants pour le territoire.

Sébastien Péquignot, chef

d’entreprise à Étalans a été élu président du P.T.C.E. du Haut-Doubs.

I ls ont estimé que coopérer pour faire prospérer le ter ritoire était un bon inves tissement pour l’avenir. Alors entreprises, acteurs de l’écono mie sociale et solidaire, collec tivités et associations, se sont mis autour d’une table, ont dis cuté, ont partagé leur vision puis ont adhéré au P.T.C.E. du Haut-Doubs (Pôle territorial de coopération économique). L’an née 2024 a été celle où les jalons ont été posés, les pistes de travail

lancées. La structure associative regroupe pour l’heure presque une quarantaine d’adhérents sur le Haut-Doubs, de Valdahon à Morteau, Maîche, Le Russey et Pontarlier. “On reste ouvert aux territoires limitrophes pour autant que la structure puisse apporter quelque chose locale ment et faire rayonner” , souligne Sébastien Péquignot, chef d’en treprise à Étalans et président du P.T.C.E. Car l’objectif est bien de faire rayonner le territoire,

l’association a mis en place depuis la rentrée de septembre un Certificat de qualification professionnelle (C.Q.P.) d’ani mateur périscolaire, diplôme reconnu créé par la branche professionnelle et habilité par les organismes de formation. “La formation est dispensée par l’organisme de formation de Familles rurales, au plus près des enfants et des lieux de tra vail, de façon à ne pas désorga niser les services périscolaires, précise la directrice régionale.” À raison d’une journée par semaine, les stagiaires sont for més par des directrices de péris colaires, sont accompagnés sur le terrain par des tuteurs et sont mis en situation profes sionnelle. La C.Q.P. s’étale sur 252 heures de formation de fin septembre à fin juin. Cette année scolaire, 12 stagiaires suivent actuellement la forma tion. n L.P. ciation est assuré par les coti sations qui diffèrent selon le type de structures : celle des col lectivités est calculée selon le nombre d’habitants, celle des entreprises selon le nombre de salariés, celle des associations par rapport à son nombre d’équi valent temps plein. Le P.T.C.E. du Haut-Doubs cherche toujours de nouveaux adhérents tout en veillant à garder un équilibre entre collectivités, associations et entreprises. “Pour moi, le P.T.C.E. m’apporte de la bonne humeur, quand je vois toute cette énergie qui pousse à aller de l’avant, c’est moteur, conclut le chef d’entreprise. Dans ces périodes où on n’a pas de vision, notamment politique, nous, on a une vision, on disrupte ce qui existe, on n’attend pas que les autres fassent, on fait nous mêmes.” n L.P.

terait arriver à tenir la régle mentation mais en nous don nant un délai pour permettre la montée en compétences et la formation de la personne recru tée.” Environ 50 % des salariés sont des personnes qualifiées, 30 % des stagiaires et 20 % des per sonnes non qualifiées. “Ces 20 % ne sont pas suffisants, reprend Gil Grosperrin. On veut un peu plus de souplesse pour recruter des personnes sur des territoires ruraux qui ont une expérience de vie, de la motivation et de l’envie. Avec ça, on peut les accompagner dans la qualifi cation et la montée en compé tences.” Jusqu’à présent, Familles rurales favorisent la montée en compétences en termes d’enca drement d’enfants. “Mais ça ne répond pas au volet réglemen taire, car ce n’est pas un diplôme reconnu”, souligne Stéphanie Courtebras. Face à ce constat, jeunes travailleurs, le déploie ment d’un réseau de solution pour le logement local, etc. “On cible les besoins des adhérents” , reprend le président du P.T.C.E. En septembre dernier, la struc ture a été lauréate de l’appel à manifestation d’intérêt Fabrique de territoire, “un pas de géant dans la d emarche coopérative engagée avec un soutien orga nisationnel et financier de la part du ministère de l’Économie” , s’est félicitée l’association qui s’est vue gratifier de 100 000 euros sur deux ans pour mener à bien ses projets. “Sur les 15 lauréats, on a été le pre mier retenu et on est l’un des rares en France à être multi adhérents, on a poussé la coo pération entre les différentes structures, il n’y a pas de gué guerre de clocher” , précise Sébas tien Péquignot. En outre, le budget de l’asso

EN BREF Les adhérents du P.T.C.E. du Haut-Doubs travaillent sur des thématiques récurrentes qu’ils rencontrent au quotidien comme la question de l’habitat ou de la mobilité (photo Emma.Com).

EMPLOI

Pénurie dans le périscolaire Familles rurales misent sur une formation diplômante Face à des difficultés de recrutement d’animateurs périscolaires, les fédérations départementale et régionale de Familles rurales souhaitent

Économie Le Crédit Agricole Franche Comté renforce sa participation au capital du crédit bailleur immobilier régional Batifranc. La banque régionale a repris les 0,55 % des actions détenues par la banque en extinction Dexia, passant par ce biais sa participation de 5,40 % à 5,95 % au capital de Batifranc. Depuis 40 ans, fort d’un capital social de 35,38 millions d’euros, Batifranc accompagne les chefs d’entreprise en Bourgogne-Franche-Comté en finançant leurs projets immobiliers. L’équilibre entre le secteur privé (52 %) et le secteur public (48 %) reste identique et permet à Batifranc de maintenir son autonomie et sa liberté d’intervention aux côtés de ses actionnaires sur toutes les communes couvertes par ce dispositif de crédit-bail immobilier.

valoriser ce métier, notamment en mettant en place une formation qui aboutit à un diplôme reconnu. Ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent.

V aloriser, montrer le meil leur, l’enrichissement… Dans le domaine du périscolaire et de ses salariés, Gil Grosperrin en a marre d’entendre constamment du négatif. Le directeur de la fédération départementale de Familles rurales a donc pris le taureau par les cornes. Le début d’année 2025 signe l’arrivée d’une grande campagne de valo risation du métier d’animateur périscolaire, via entre autres des vidéos retraçant ce métier. L’objectif étant de faire face à la pénurie de personnel. “Familles rurales a principale ment deux activités pour répon dre aux besoins des familles: les crèches et l’accueil des loisirs, explique Gil Grosperrin. On

parle beaucoup de la petite enfance, on parle peu des ani mateurs périscolaires. On veut montrer que c’est un vrai métier, un métier du social. On a beau coup parlé du personnel des crèches, de l’Éducation nationale pendant la crise du Covid mais jamais des animateurs périsco laires qui ont accueilli les enfants des soignants. Ils sont un peu les oubliés, on veut les valoriser. Notamment auprès des familles qui ne voient pas forcément tout ce que fait l’animateur. Cela va bien au-delà de proposer des activités, il y a toute une chaîne de responsabilités.” Plus de 80 % des employés en C.D.I., des temps plein quand c’est possible… Cette valorisa tion passe aussi par une montée

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