La Presse Pontissalienne 300 - Janvier 2025

28 Le Dossier

Janvier 2025

l Chemaudin-et-Vaux Périphérie bisontine La commune peut-être aux limites de sa croissance Chemaudin-et-Vaux est la commune du Doubs à avoir enregistré le plus fort taux de croissance annuelle entre 2016 et 2022. Mais le développement de la commune sera peut-être plus compliqué à l’avenir…

A vec officiellement 2 114 habi tants, Chemaudin-et-Vaux est loin d’être la plus peuplée des communes de Besançon mais c’est celle qui a connu ses dernières années le plus fort taux de croissance. Née de la fusion en 2017 des deux anciennes communes de Chemaudin et de Vaux-les-Prés, Chemaudin-et Vaux est la commune-type de la deuxième couronne bisontine qui a su attirer à elle une population active - son école compte 9 classes - et soucieuse de ne pas être trop éloignée de la ville. Ici, on est à 5 minutes de Châteaufarine, de la zone commerciale de Pouilley les-Vignes, de la gare S.N.C.F. de Dan nemarie-sur-Crète, et de l’entrée de l’autoroute, là où la commune abrite aussi une des principales zones d’ac

tivités du Grand Besançon, celle de l’Échange. “Notre commune a également attitré beaucoup de personnes qui tra vaillent au C.H.U. de Besançon qui est à moins de 10 minutes d’ici” observe Gilbert Gavignet, maire depuis 2001 (et qui passera la main en 2026). “La hausse du nombre d’habitants ces der nières années s’explique notamment par la création de deux lotissements de 50 maisons chacune sorties quasiment en même temps côté Vaux et côté Che maudin, au moment de la fusion” ajoute le maire.

Gilbert Gavignet,

le maire de Chemaudin et-Vaux, ne se représentera pas en 2026.

Mais cette belle trajectoire enregistrée depuis quelques années risque bien de s’enrayer. Le permis d’aménager un nouveau lotissement est en panne depuis 18 mois, crise immobilière oblige. Conséquence immédiate de la stagna- tion récente de la démographie : la com

tenant en matière d’habitat est remise en cause” constate Gilbert Gavignet. Alors même que G.B.M. a prévu la construction de 10 000 nouveaux loge ments dans les 10 ans à venir. Un casse tête pour des communes périphériques qui se verront dans l’obligation de pri vilégier les constructions sur les dents creuses, ou alors de construire en hau teur. Pas sûr que ces orientations soient en conformité avec les aspirations des familles venues s’installer dans ces vil lages de la périphérie. n J.-F.H.

sation nette). Dans l’optique de cette réglementation que Gilbert Gavignet estime “très contraignante et difficile ment applicable”, la commune de Che maudin-et-Vaux a été obligée de déclas ser plus de 60 % des terrains constructibles qui lui restaient. “Nous avons enlevé plus de 10 hectares qui étaient en zone à construire, nous les avons repassées en zone agricole. Nous sommes la commune du Grand Besan çon à avoir déclassé le plus de terrain à cause de cette loi Z.A.N. Forcément, la dynamique qu’on a eue jusqu’à main

mune s’est vue contrainte de fermer une des dix classes de son groupe sco laire. “Et si ce nouveau lotissement ne sort pas, on risque bien de devoir en fermer encore une autre…” Ce qui n’em pêche pas la commune d’engager d’ici la fin du mandat l’aménagement de 300 m² supplémentaires pour les acti vités périscolaires. Un autre élément risque de freiner ce bel élan, ce sont les nouvelles règles en matière d’urbanisme, notamment la fameuse loi Z.A.N. (Zéro artificiali

Chemaudin et-Vaux a connu un rythme de croissance élevé ces dix dernières années.

l Saône

Baisse de la démographie “Il n’y a eu aucune politique d’urbanisation depuis dix ans” Depuis 2016, Saône a perdu plus de 200 habitants. Des chiffres qui ne surprennent pas Benoît

nos classes et nos commerces fermer, il faut urbaniser. Car la première conséquence de cette baisse démographique est une crise du logement sans précédent au niveau national. Je salue d’ailleurs le travail de Pascal Routhier, vice-président à G.B.M. en charge de l’Habitat, nous avons un P.L.H. ambitieux, il faut que tout le monde aille dans le même sens. Je ne nie pas non plus les 20 ans de retard pris par mes prédécesseurs en termes d’assainissement. Quels sont les autres facteurs de la baisse démographique ? B.V. : Le prix. Aujourd’hui, on est à 160 euros le mètre carré. Il y a un manque de logements sociaux, il faut des logements aidés. A contrario de Saône, Val dahon a une vraie politique de développement, des gens sont partis là-bas. Les communes périphériques comme Tarcenay, Trépot, Les Monts-Ronds, Mon trond-le-Château ont libéré plus facilement du terrain. Des per sonnes qui, pourtant, voulaient vivre à Saône sont parties construire là-bas. On va sortir des lotissements, mais ce n’est pas simple. n Propos recueillis par L.P.

dus à la nature, 249 logements pour répondre au P.L.H. C’est là que s’instal lera la gendar merie avec 16 logements en plus. On arrive, mais on est tout seul, ce n’est pas simple notam ment avec la procrastination des services de l’administra tion. Le chantier devrait être opé rationnel à l’au tomne. On va avoir des

on devrait sortir une centaine de logements à Saône, on doit faire du logement social aussi, mais on n’y est pas. On a une population qui vieillit, moins de familles avec des jeunes, je vois des classes fermer, des com merces et des services qui souf frent. On a un tout nouveau pôle d’échanges multimodal, on a tout refait l’assainissement pour 3,2 millions d’euros, on a 7 méde cins, 7 dentistes, un laboratoire, etc. Il ne faut pas avoir peur d’urbaniser. Au bout du bout, sans urbanisation, on arrivera à une augmentation de la fis calité pour pouvoir maintenir nos services. Mais on se bat, et des projets vont sortir. Lesquels ? B.V. : Depuis quatre ans, on tra vaille sur le projet de la zone d’aménagement concerté de la Gilleroy. Pourtant, une délibé ration au conseil municipal avait déjà eu lieu dès 2004 et pendant 20 ans, il n’y a rien eu ! Le dos sier aboutit enfin avec, bientôt, la mise sur le marché public cou rant janvier-février pour lancer les appels d’offres à destination des entreprises. C’est une phase à dix ans qui verra la construc tion sur 12 hectares, dont 6 ren

Selon vous, quelle est la raison de cette baisse démographique ? B.V. : Il n’y a eu aucune politique d’urbanisation depuis dix ans. Le projet d’urbanisation est un acte courageux de la part d’un maire, on récolte des recours, du mécontentement des habi tants. Pour une petite ville cen tre-bourg reconnue comme une centralité, il est impératif que nous nous développions. Selon le Plan local de l’habitat (P.L.H.) de Grand Besançon Métropole,

Vuillemin. Pour le maire, la raison de cette baisse démographique est le manque criant d’urbanisation.

E ntre 2016 et 2022, Saône a perdu 219 habitants selon l’I.N.S.E.E. Face à cette baisse, quelle est votre réaction ? Benoît Vuillemin : On a des chiffres qui varient selon l’I.N.S.E.E et les données fiscales. Mais il est

vrai que de 2016 à 2020, on constate une baisse de la popu lation. Après 2020, il y a un rééquilibrage mais pas de hausse non plus. Ce sont des chiffres que je connaissais en 2020 quand j’ai pris mon mandat.

“Je suis là pour entreprendre, pour bâtir.”

recours, c’est sûr. Comme le recours contre le projet d’une trentaine de logements dans deux petits bâtiments collectifs qui sont indispensables à la com mune. On avait gagné en pre mière instance au tribunal qui avait rejeté les 17 requêtes contre le permis de construire. Là, on est toujours en appel. J’avais aussi lancé un lotisse ment de 13 parcelles en 2020, on a un diagnostic archéologique. Je suis là pour entreprendre, pour bâtir. Si on ne veut pas voir

Pour le maire de Saône, le manque de projets d’urbanisation est le facteur déterminant dans la baisse de la démographie communale.

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