La Presse Pontissalienne 300 - Janvier 2025

Le mensuel d'informations sur Pontarlier et le Haut-Doubs

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6$0 )(9 /,9( 6+2:&$6( Toujours plus d’habitants dans le Haut-Doubs La population frontalière continue sa croissance n° 300 ËÍ/4 Í 4 Í -- Í Í-%#2 / / :::³ -/ " / Š 0 %2 .4 ³ %" / 0 /9 2 %#͊ ÍçÊ{ËÍqqÖÍqqq M -/ " / -%#2 / / M -/ " / -%#2 / / M -/ " / 4 M -/ " / 0 %2 .4 Mensuel d’information du Haut-Doubs www.presse-pontissalienne.fr JANVIER 2025 3 €

le dossier en p. 24 à 32

Avec sa marque de vêtements Vincent Defrasne en affaire avec Mike Horn Business p. 12

Aucune visibilité financière Le président des maires du Doubs monte au créneau Politique p. 8-9

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2 Retour sur info

La Presse Pontissalienne - Janvier 2025

Le coup de pouce de la P’tite Librairie à l’association “Âme de héros”

La minorité pontissalienne ouvre le bal des municipales

la salle Pierre de Coubertin près du dojo” , annonce Julie Duquesne, conseillère muni cipale. La question des mobilités sera abordée pour ce premier rendez-vous : plan de cir culation, place du vélo, transports en com mun : la matière ne manque pas. Le principe de ces rencontres, comme l’explique Gérard Voinnet, “c’est de répondre aux vraies attentes de la population.” S’il a déjà annoncé qu’il ne se représentera pas, le leader de l’opposition reste disponible pour accompagner ceux qui constitueront une liste citoyenne, écologique et solidaire. “Ce sont les valeurs qui nous portent et c’est là-dessus que l’on va travailler et faire en sorte qu’il y ait le plus de monde possible qui nous rejoigne” , complète Cédric Laithier. Le groupe comprend aujourd’hui une quin zaine de personnes. “On travaille sur les différents outils de communication, sans oublier les réseaux sociaux. On avance étape par étape. On va travailler sur un projet, une vision” , précise Gérard Voin net. ■

A nnick Dornier a créé il y a six ans La P’tite Librairie. Cette association revend sur Vinted, Le Bon Coin et sur la page Facebook de la P’tite Librairie des livres d’oc casion : romans, B.D., livres de jeu nesse… Une œuvre de recyclage dont les bénéfices sont reversés au profit d’associations engagées pour la recherche sur les maladies rares, génétiques. “On privilégie les livres en très bon état” , recommande Annick Dornier qui contrôle la qualité de chaque ouvrage avant de les envoyer aux acheteurs. Un gros travail logis tique effectué avec son époux Jean Marie, discret mais indispensable maillon de cette chaîne de solidarité. La P’tite Librairie a remis en début d’année un chèque de 1 000 euros au profit d’“Âme de Héros”. Basée à La Rivière-Drugeon, cette associa tion qui a vu le jour en février 2024 regroupe plusieurs familles qui s’oc cupent de quatre enfants atteints de maladies rares et génétiques : Ambre, Malone, Éléonore et Urbain. “Avant de se constituer en association, on organisait plein de petites actions” , explique Sinah Rolot, présidente d’Âme de Héros. Le succès aidant, il devenait nécessaire pour les familles de se structurer en mode associatif. “Tous les deux ans, on organise à La Rivière-Drugeon une grande fête bap tisée La journée des Héros pour com muniquer, expliquer notre démarche. On tient aussi des stands sur des évé nements, des fêtes locales. On sera présent en mai prochain à la Rando

“On souhaite que les personnes sensibles à nos valeurs nous rejoignent”, explique Cédric Laithier ici en compagnie de Xavier Moyse, Julie Duquesne, membres du groupe “Haut-Doubs citoyen, écologique et solidaire”.

Q ui pour prendre la succession de Patrick Genre à Pontarlier ? En cou lisses, les choses commencent à s’organiser, des noms circulent surtout du côté de la majorité. Dans le groupe “Haut Doubs citoyen, écologique et solidaire”

qui rassemble les élus de la minorité pon tissalienne, décision a été prise de suivre la même méthode utilisée en 2020. “On reprend le principe des temps d’échanges thématiques avec la population. La première réunion aura lieu le 7 février à 19 heures à

Le lycée Toussaint-Louverture partenaire d’Enedis

L’association “Âme de Héros” se mobilise pour quatre enfants : Éléonore (5 ans), Urbain (17 ans), Ambre (3 ans) et Malone (5 ans) qui sont

E nedis a signé le 10 janvier avec le lycée professionnel Toussaint-Lou verture une convention de partenariat qui s’inscrit dans le cadre du programme d’actions “Les écoles des réseaux pour la transition énergétique.” Du gagnant gagnant. Dans son offre de formation, l’établissement pontissalien intègre un Bac pro “Métiers de l’Électricité et de ses Environnements Connectés”, soit trois classes de 15 élèves qui bénéficient depuis la rentrée 2024 de ce module “réseaux électriques”. Lequel fait l’objet d’une for mation théorique et technique complé mentaire avec la possibilité de faire des stages sur une base opérationnelle Enedis ou au sein d’une entreprise partenaire. Scolarisés en troisième année de Bac pro Melec, Nawin et Wharyck ont déjà effectué six semaines de stages sur la base Enedis

à Pontarlier. Une expérience concluante. “J’aimerais m’orienter dans ce secteur d’activité” , explique Nawin qui compte bien poursuivre son cursus en préparant un B.T.S. Électrotechnique à Dole. Philippe Rouillier, le proviseur du lycée Toussaint Louverture apprécie également le bien fondé de ces partenariats établis avec le monde professionnel. “On collabore déjà avec l’Hôpital de Pontarlier, le C.C.A.S., la station de Métabief. Cette convention avec Enedis fait rentrer la filière Melec dans les enjeux du XXI ème siècle” , se réjouit le chef d’établissement. Les métiers de l’énergie sont en pleine mutation notamment avec la décarbonation des usages non émetteurs de CO2. La mise en place de ces classes spécifiques lancée en mars 2023 contribue à l’attrac tivité de la filière industrielle des réseaux

atteints de maladies rares ou génétiques.

Scolarisés en terminale Bac pro, Wharick et Nawin ont effectué des

des fruitières qui partira cette année de Vaux-et-Chantegrue.” L’argent récolté est versé pour la recherche médicale, le financement des soins des enfants non remboursés et l’achat de matériel. Ravie de se sentir aussi utile, Annick Dornier ne se lasse pas de récupérer et revendre des livres d’occasion. “Cet engagement me fait du bien” , reconnaît celle qui a déjà trouvé la prochaine association à soutenir, à savoir “Pas à pas avec Hélène”. ■

stages sur la base Enedis à Pontarlier. Une expérience concluante.

électriques. D’où l’intérêt de proposer aux élèves un projet concret pour répondre aux enjeux de développement des réseaux face au défi de la transition énergétique : numérisation des réseaux, raccordement des bornes de recharge pour les véhicules électriques, intégration des énergies renou velables… ■

Éditorial

des médias. La Presse Pontissalienne est également présente sur les réseaux sociaux, le blog d’information lapressedudoubs.fr que nous avons créé il y a quelques années est aussi là pour relayer certains des meil leurs reportages de notre rédaction et nous avons créé au sein de Publipresse Médias un département web et multimédias qui continue à croître. Mais nous continuerons à vous informer à travers les colonnes de La Presse Pontissalienne dans ce format que vous, lecteurs, continuez à plébisciter, sans doute parce que ce titre de presse détonne dans le paysage médiatique de ce XXI ème siècle furieux. La Presse Pon tissalienne évoluera dans sa forme dans le courant de l’année, pour plus de clarté visuelle. Mais nous resterons fidèles au fond, sincères et respectueux de ses lecteurs. C’est ainsi qu’elle pourra entamer son deuxième quart de siècle avec enthousiasme, Mais c’est avant tout grâce à vous lecteurs. Merci de votre fidélité. ■ Par le directeur de la rédaction Jean-François Hauser

300 !

que chacun peut à sa guise reprendre en main tranquillement, à la mesure du temps qui s’écoule, en dehors du tourbillon média tique qui abreuve chaque jour nos écrans. Une récente étude de la Fondation Jean Jaurès consacrée à “la société idéale de demain aux yeux des Français” montrait clairement que nos compatriotes ont le sentiment que les choses vont désormais beaucoup trop vite en ce qui concerne l’in formation, ce qui explique sans doute pour quoi ils pensent majoritairement qu’il fau drait réduire la place des chaînes d’information en continu et des réseaux sociaux comme source d’information. À ce sentiment d’être dépassé, noyé, perdu dans des réalités virtuelles, c’est justement le contrepied que la rédaction de La Presse Pontissalienne a toujours voulu opposer. Bien sûr, la société Publipresse Médias éditrice de votre mensuel d’informations locales n’est en rien rétive avec les évolutions technologiques qui accompagnent le monde

Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER est éditée par la société “Publipresse Médias” Rédaction et publicité: 03 81 67 90 80 E-mail: redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645

C’ est un journal créé au siècle der nier dont nous fêtons aujourd’hui le 300 ème numéro ! Sortie pour son premier numéro en octobre 1999, La Presse Pontissalienne a donc traversé un quart de siècle grâce à la fidélité de ses lecteurs et de ses annon ceurs que nous remercions ici sincèrement. Bien sûr le paysage médiatique a profon dément changé en 25 ans, avec l’arrivée des chaînes d’information en continu, l’émer gence des réseaux sociaux et son flot d’in formations plus ou moins vérifiées, la nais sance plus récente de l’intelligence artificielle générative… Dans ce contexte mouvant, nous n’avons toujours eu qu’une ligne, celle de l’information de proximité proche de son territoire. Ce contexte nous a d’ailleurs confortés dans l’idée de maintenir le concept d’un journal, mensuel, palpable, non virtuel,

Rédaction : Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Jean-François Hauser, Laurine Personeni.

Mise en page : Olivier Chevalier Conception pubs : Éloïse Perrot.

Équipe commerciale : Maëliss Aumaitre, Anne Familiari, Anthony Gloriod.

Crédits photos : La Presse Pontissalienne, Archos architecture, C.C.G.P., Anne Chopard, Lucas David, Emma.Com, P. et V. Giraudoux, The Glint. Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N.: 1298-0609 Dépôt légal : Janvier 2025 Commission paritaire : 0227 D 79291

4 Pontarlier et le Haut-Doubs

La Presse Pontissalienne - Janvier 2025

GILLEY

Une collection de 20 fèves

Le Fournil Saugeais célèbre les 50 ans de carrière de Renaud Fan inconditionnel du chanteur au bandana rouge, le boulanger Xavier Magnin-Feysot sort une nouvelle collection de fèves en l’honneur des 20 albums-studio enregistrés par Renaud depuis 1975.

Très attaché aux produits du terroir et fan inconditionnel de Renaud, Xavier Magnin-Feysot a mutualisé ses deux passions.

T out boulanger digne de ce nom se doit de ne pas rater le rendez-vous de l’Épiphanie. En janvier, cela représente environ 1 200 galettes confectionnées à la bou langerie de Gilley. “On est très

les 55 coffrets vendus au prix de 100 euros. Pas question pour autant de tout garder pour lui. “Les bénéfices seront reversés au profit de deux associations : “Bas tian, l’envie de notre champion” et “Association Guerrier Mito chondriale”. Elles récoltent des fonds pour des enfants atteints de maladies rares ou souffrant de grosses pathologies.” Le Fournil Saugeais s’est mis en mode galettes depuis fin décembre. N’attendez pas trop si vous souhaitez acquérir cette collection. Une façon de joindre l’agréable de la galette faite mai son à l’agréable d’un souvenir original d’un des chanteurs fran çais les plus populaires. n F.C.

bon les savoir-faire du Haut Doubs. La lettre a été réalisée par l’entreprise D.B. Soudure à Noël-Cerneux, l’emballage par les cartonnages Pfahrer, les galettes par le Fournil Saugeais. Les fèves sont l’œuvre de l’en treprise Panessiel basée près de Grenoble. Sans oublier le coup de main de Gérald, l’ami qui s’est occupé notamment de la partie soudure des éléments de la lettre. Un des coffrets a bien entendu été offert à Renaud et livré per sonnellement par Xavier et son fils Martin qui ont rencontré le chanteur en novembre dernier après un concert à Vendôme. Xavier Magnin-Feysot ne se fait pas trop de soucis pour écouler

dernière édition. “On se projette d’une année sur l’autre pour trou ver le prochain thème.” Fervent admirateur de Renaud qu’il a déjà vu des dizaines de fois en concert, le boulanger de Gilley n’a pas eu à réfléchir longtemps sachant que l’année 2025 marque le cinquantenaire de la carrière de Renaud. “On a fait fabriquer autant de fèves qu’il a d’albums studio, soit 20 modèles différents plus une fève spécifique au cinquantenaire.” Pour son idole, Xavier Magnin Feysot a décidé de faire coup double avec une version clas sique et un coffret collector com prenant une lettre R en relief sur laquelle on retrouve les 20 fèves à incruster. Ce coffret fleure

bration en l’honneur de la Répu blique du Saugeais. On avait sorti des fèves représentant les symboles de cette petite Répu blique ainsi que les deux prési dentes Gabrielle et sa fille Geor gette Pourchet. L’année suivante, on avait ciblé les monuments de Gilley, puis les hameaux et les écarts, puis les villages saugets… On a aussi célébré les 15 ans de la boulangerie” , résume Xavier Magnin-Feysot installé depuis vingt ans à son compte et huit ans dans le fournil construit près de la fromagerie. Ces fèves ont vite trouvé leur public surtout auprès des col lectionneurs qui, pour certains, n’hésitent pas à faire beaucoup de kilomètres pour s’offrir la

attaché au terroir et aux produits régionaux comme les sèches, les gâteaux de ménage. On a égale ment créé nos propres spécialités. Cela fait plusieurs années qu’on s’est lancé dans les collections de fèves. Tout est parti d’une célé

Chaque année, le Fournil Saugeais sort une nouvelle collection.

EN BREF

ROUTES

Coût de l’opération : 21,2 millions d’euros Franchissement de Pontarlier : lancement du chantier de démolition Douze ans après les premières études

Don d’organes Début janvier, l’A.R.S. de Bourgogne-Franche-Comté est devenue ambassadrice du don d’organes. Une étape symbolique qui engage tout un programme d’actions visant à mettre en avant le don d’organes. En France, l’opposition au don d’organes progresse pour s’établir à 36 %. En Bourgogne-Franche Comté, ce chiffre est de 30,4 %. En 2024, un peu plus d’une centaine de prélèvements et 169 greffes d’organes ont eu lieu dans la région. Dessins comtois Un nouveau magazine consacré aux dessinateurs de Franche-Comté vient de naître: Dessins Comtois. Le numéro 1 paraîtra en mars, il sera consacré à Robert Gigi, un dessinateur de B.D. n’a à Besançon. Des rubriques et infos diverses sur le monde de l’illustration et de la B.D. régionales viendront compléter ce 24 pages vendu 6 euros. Ce nouveau magazine sera disponible dans certaines La bonne santé démographique du Haut-Doubs se vérifie aussi au niveau de la natalité. En 2024, le nombre de naissances à Pontarlier s’élève à 1054, soit 12 naissances de plus qu’en 2023. On fait toujours plus de bébés dans le Haut-Doubs qu’en France où le taux de natalité a reculé de 2,8 % en 2024. librairies de la région. Rens. au 0672146331. Naissances

L es automobilistes arri vant à Pontarlier depuis le lac Saint-Point ou de la Suisse ont largement le temps de voir les barrières concernant l’aménage ment sud de Pontarlier, le projet entre enfin en phase active avec le lancement des travaux liés à la démolition des bâtiments.

reprise du carrefour giratoire de la gare de Pontarlier qui sera élargi à deux voies de cir culation. Le coût d’opération a été définitivement arrêté à 21,2 millions d’euros lors du comité de pilotage du 4 décem bre 2023. La signature en fin d’année 2024 des conventions financières déclinant les moda lités de financement permet aujourd’hui d’entrer dans une phase active et visible du pro jet. La démolition des bâtiments se poursuivra au premier semestre 2025 sans gêner la circulation. L’État assure la maîtrise d’ouvrage de la phase préparatoire de l’opération et la maîtrise d’ouvrage des tra vaux a été transférée au Dépar tement. Les travaux sur la R.N. 57 pourront débuter après que les études techniques préala bles et nécessaires à la passa tion des marchés de travaux seront terminées. Les réseaux souterrains devront également être déplacés et adaptés par le concessionnaire, sans oublier de finaliser les opérations d’ac quisition foncières. Hypothèse de mise en service du projet envisagée fin 2026. n F.C.

dans le sens inverse. Un séparateur cen tral sera ins tallé entre les deux sens de circulation avec la création d’un giratoire au niveau de l’ac cès à la zone commerciale de l’Ambouchi. Toujours au niveau des Rosiers, le car

lier dont le coût frôlerait aujourd’hui le milliard d’euros, le comité de suivi regroupant tous les cofinanceurs (État, Région, Département et com’com du Grand Pontarlier) a validé le principe de l’opéra tion “R.N. 57, aménagement sud de Pontarlier”. Le projet comprend notamment la créa tion d’une voie supplémentaire sur la R.N. 57 dans le sens nord sud, c’est-à-dire en venant de la Suisse, entre les Rosiers et le rond-point Malraux. Aucune voie supplémentaire n’est créée

installées devant les cinq bâti ments des Rosiers déjà acquis dans le cadre du projet et qui seront prochainement démolis. Enfin du concret dans un dos sier engagé depuis 2013 avec plus ou moins de réussite. Per sonne n’a oublié l’installation des feux intelligents censés décourager les professionnels du raccourci en les canalisant sur l’axe de la R.N. 57. Un flop total et 200000 euros gaspil lés… Faute de pouvoir financer un vrai contournement de Pontar

Enfin du concret dans un dossier engagé depuis 2013.

refour entre la R.D. 437 et la R.N. 57 sera modifié pour faci liter l’accès aux habitations situées sur la droite avant la bifurcation. Du côté de Pontar lier, l’intersection entre le che min du Larmont et la R.N. 57, carrefour actuellement en T, sera modifiée pour devenir un carrefour giratoire à trois branches. La branche sud du rond-point Malraux sera légè rement transformée de manière à avoir deux voies d’insertion sur le carrefour. Des aména gements pour l’insertion des modes de circulation actifs (pié tons, cyclistes) sont prévus dans les deux sens de circulation. Le projet comprend aussi la

Les bar rières qui protégeront le chantier de démoli tion des cinq bâti ments des Rosiers ont été instal lées en décembre.

Gims pour l’anniversaire de La Première le 8 février ! Le rappeur, interprète de “Sapés comme jamais” et “La même” fera escale à la discothèque La Première à Pontarlier

Publi-information

pour un showcase exceptionnel le 8 février ! Venez fêter avec lui les 8 ans du club pontissalien !

L a discothèque La Pre mière à Pontarlier fête ses 8 ans le 17 janvier ! Un anniversaire que Marc Vernier, son fonda teur, va fêter jusqu’au 8 février avec une programmation excep tionnelle, plus audacieuse encore que tous les événements musicaux qui rythment l’année dans ce club de référence de la bande fronta lière. Le public va adorer ! Le temps fort est le showcase de

der”, “Bella”, “Sois pas timide” est un vrai showman en public. Ce soir-là, il y a aura une ambiance de folie dans la discothèque qui a complètement changé de décor il y a quelques mois. Marc Vernier s’est lancé dans les grands travaux pour continuer à surprendre ses clients et les inviter à vivre une nouvelle expérience de la fête. Une fois de plus, il crée l’événement dans le monde de la nuit dans le Haut-Doubs avec de nouvelles

ambiances et un nouveau show de lumières. Pour celles et ceux qui ne l’ont pas encore vu, cette période anniversaire est le bon moment

En huit ans, la discothèque est devenue un lieu incontournable de la vie nocturne dans le Haut Doubs. Par son investissement, sa volonté à peaufiner sa program mation afin de créer des événe ments chaque samedi, il a prouvé qu’un lieu comme celui était indis pensable sur la zone frontalière. Le public vient de loin, de France et de Suisse pour s’amuser dans ce club où le show musical se com bine au show lumineux. Le spec tacle est permanent ! n

D.J. qui prépare un set musical adapté à cette génération. Le tout est enrobé d’une offre commerciale qui va convaincre les plus de 28 ans à venir s’amuser à La Pre mière. “Pour les plus de 28 ans, l’entrée est gratuite jusqu’à 2 heures du matin !” Tous les samedis soir, des animations sont spécialement proposées dans cet espace, dont le blind test, et le karaoké. La Pre mière est le dernier endroit où on peut se faire plaisir et s’amuser en chantant à partir de 23 h 30.

concept très qualitatif qui nous démarque de nos concurrents” explique le fondateur de La Pre mière. Il a profité de cette période de transformation pour modifier éga lement l’espace réservé aux clients de 28 ans et plus. L’espace a été totalement repensé pour séduire cette clientèle et répondre à ses attentes. L’endroit est désormais plus cocooning, avec un décor végé tal et une nouvelle disposition des tables. Cette salle a son propre

La Première, un lieu indispensable de la vie nocturne.

pour le découvrir et s’éclater. “L’en vironnement est totalement neuf ! L’entrée a été agrandie, les bars ont été modifiés, la piste de danse a été équipée d’un nouveau show lumineux, de nouveaux écrans. Nous sommes vraiment sur un

Gims ! L’auteur-compositeur chan teur dont la tournée “Le dernier tour” cartonne en ce moment fait une escale à Pontarlier pour souf fler avec vous les bougies de La Première. L’interprète de “Sapés comme jamais”, “La même”, “Spi

Réservez dès maintenant sur le nouveau site Internetde La Première

6 Rue Claude Chappe - PONTARLIER OUVERTURE le Vendredi & Samedi à partir de 23h00 Contact : +33 7 56 88 28 88 E-mail : contact@lapremiere.com

6 L’interview du mois

Janvier 2025

BIODIVERSITÉ

Patrick Giraudoux

“Il faut le dire : on doit manger moins de viande !” Patrick Giraudoux est professeur d’écologie à l’Université de Franche-Comté. Le scientifique a participé aux côtés de 164 autres auteurs à la rédaction du rapport de l’I.P.B.E.S. (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) Nexus, couramment appelé le G.I.E.C. de la biodiversité.

L’ I.P.B.E.S. existe depuis 2012, 11 réu nions plénières ont déjà eu lieu avec les représentants des 147 États mem bres. Le dernier rapport d’évaluation sur les liens entre la biodiversité, l’eau, l’alimentation et la santé - connu sous le nom de rapport Nexus (nœud en anglais) et auquel vous avez participé, a été présenté en décembre dernier en Namibie. Quel changement apporte t-il par rapport aux précédents rapports ? Patrick Giraudoux : Le rapport est intitulé ainsi : “Affronter ensemble cinq crises mondiales interconnectées en matière de biodiversité, d’eau, d’alimentation, de santé et de changement climatique”. Il s’agit du rapport le plus complexe à cause de toutes les relations entre les éléments. Toute une série de rapports précédents était basée sur un seul axe, comme la chute de la biodiversité. On a vu que l’ap proche en silo est un relatif échec, on traitait séparément l’agriculture, l’ali mentation, l’eau, la biodiversité, la santé. Il faut décompartimenter et mettre en relation les différents aspects du Nexus. Initialement, j’ai été retenu pour parti ciper à cause de mes activités pluridis ciplinaires de recherches. Puis, j’ai pris plutôt un rôle de leader sur les aspects biodiversité et santé. J’ai participé plus particulièrement à la rédaction du cha pitre 1 de cadrage. Le rapport fait 1 700 pages, se base sur 6 500 publications scientifiques et a réuni 165 scien tifiques. Quel est son objectif ? P.G. : C’est un rapport sur l’état des connaissances scientifiques sur les liens entre biodiversité, eau, alimentation santé, dans le cadre du changement cli matique. Il est accessible à toutes et tous, ensuite, c’est aux gouvernements de choi sir les actions à mener. Le rapport est

de beaucoup d’espèces végétales et ani males. Il faut le dire : on doit manger moins de viande mais la monoculture de céréales en agriculture conventionnelle utilise beaucoup de pesticides, des engrais azotés de synthèse, le labour intensif décarbone les sols, et les conséquences en sont un rejet de gaz carbonique, de protoxyde d’azote (deux gaz à effet de serre) et la pollution de l’eau. Aborder le problème du réchauffement climatique sans tenir compte de la biodiversité et de la santé ne fonctionne pas, il faut tout considérer en même temps. Depuis quand appliquez-vous cette approche Nexus dans vos recherches ? P.G. : Je l’ai toujours pratiquée. Ma thèse au début des années 1990 portait sur la transmission d’une maladie parasitaire, l’échinococcose alvéolaire, dans le Doubs. Pourquoi cette transmission ? Parce que la population de rongeurs était abondante. Elle l’était en conséquence d’un certain nombre de changements de pratiques pendant les Trente Glorieuses. J’ai donc travaillé avec le monde agricole pour comprendre ces changements, avec les médecins pour comprendre les facteurs de risque chez les humains, les vétéri naires pour comprendre le portage du parasite chez le renard. Tout de suite, on a pensé système et pas seulement un élément. L’approche Nexus est-elle entrée dans les mœurs de la société, ou du moins dans les esprits ? P.G. : Dans les années 1990, c’était une approche totalement exotique. Dans le monde scientifique, elle s’impose main tenant. Mais peu de gens savent le faire bien. On s’aventure en bordure de sa dis cipline, on n’a pas toujours l’envie, ni les moyens. Côté politique, on est encore dans le monde d’avant. On le voit dans le monde de l’agriculture, tout le monde est rétif à aller vers l’agroécologie. Beaucoup de politiques et d’organismes agricoles défendent un modèle qui a eu ses vertus dans l’après-guerre mais qui est maintenant dépassé. Dans certaines régions, bien qu’ils travaillent 15 heures par jour, 7 jours sur 7, beaucoup d’agri culteurs n’arrivent pas à dégager un revenu décent. Plutôt que de trouver des solutions Nexus, on les précipite pourtant sur des solutions d’agriculture conven tionnelle intensive, qui les ont conduits dans cette situation. Dans le domaine de la santé, nous avons l’exemple du Covars (Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires) créé après le choc Covid-19. Quand il a été mis en place, la lettre de mission était de travailler dans le cadre d’Une seule santé (One Health). C’est un Nexus : trouver des solutions pour optimiser la santé humaine, animale, des plantes et des écosystèmes conjoin tement. L’année dernière, les plans Santé environnement régionaux ont été renou-

nomes, des vétérinaires, des écologues. Le problème est le surplus de la végétation, si on l’enlève localement, aux points d’eau, il n’y a plus d’escargots. Tant que ce projet-là était subventionné, ça marchait bien. Mais si l’argent se tarit, plus personne n’enlève la végétation. L’agronome a démontré que la végétation est compostable, donc peut devenir un engrais, le vétérinaire, qu’il pouvait servir d’ensilage, donc un aliment pour le bétail. L’agriculteur avait donc de l’intérêt à enlever cette végétation. Ce compost est en plus 64 fois moins cher que celui des engrais minéraux. Avec cette solution, la qualité des eaux ne change pas car la végétation est enlevée uniquement sur les points d’alimentation en eau. Du point de vue de la santé, une baisse de la mala die a été observée, l’agriculture et l’élevage ont été améliorés, la qualité de l’eau et la biodiversité n’ont pas changé. C’est cela qu’on appelle une approche Nexus, gagnante sur plusieurs éléments, d’ha bitude considérés séparément. De la même manière, un des problèmes du réchauffement climatique est l’émis sion de gaz à effet de serre, dont le gaz carbonique et le méthane. L’idée est de les diminuer soit en stockant du carbone, soit en émettant moins de G.E.S. Pour stocker du carbone, planter une mono culture de peuplier ou d’eucalyptus à la place d’écosystèmes plus complexes a des conséquences négatives sur la bio diversité. Autre exemple : une des consignes est de manger moins de viande rouge car les bovins émettent du méthane. Si on le fait n’importe comment, les consé quences sur la biodiversité peuvent être énormes. Si plutôt que d’avoir des prairies permanentes, les paysages deviennent des monocultures, on verra la disparition

un état des lieux de ce qui est prouvé. Et il met en avant 75 options qui peuvent être mises en œuvre par les gouverne ments et/ou les citoyens. C’est un rapport sur les solutions, on n’en reste pas au constat. Pouvez-vous illustrer concrètement un exemple de solution ? P.G. : Au Sénégal, par exemple, dans les pays arides, le problème réside dans l’ali mentation. Pour produire plus, on a construit un barrage pour créer un plan d’eau afin de résoudre les problèmes d’ir rigation. La production agricole, notam ment maraîchère, a augmenté. En même temps, cela a créé des zones d’eau qui permettaient aux gens d’aller chercher de l’eau. Mais la production agricole s’est faite avec beaucoup d’engrais chimiques, qui sont nécessaires sur des sols pauvres. Les excès d’engrais sont lessivés dans le lac. La végétation aquatique s’est déve loppée, des espèces d’escargots d’eau douce sont devenues abondantes. Or, ces escargots abritent deux espèces de para

Bio express : l 1977 : Il commence sa carrière comme professeur de sciences de la vie et de la terre. Il exercera dans l’Éducation nationale pendant 15 ans. l 1987 : Il reprend des études, inscrit à l’Université de Bourgogne et, au sein du laboratoire de la faune sauvage de l’I.N.R.A.E. Il commence un doctorat qu’il obtient en 1991. l 1992 : Il occupe le poste de maître de conférences à l’université de Bourgogne l 1998 : Il devient professeur d’université à l’université de Franche-Comté à Besan çon et y occupe différentes tâches de direc tion de laboratoire et d’enseignements. l 2008 : Il est l’un des fondateurs du labo ratoire chrono-environnement. l 2012 : Il est nommé membre de l’Institut Universitaire de France l 2012-2024 : Il est nommé professeur distingué de l’Université des finances et de l’économie du Yunnan, Chine, et direc teur étranger de son laboratoire de gestion de la faune sauvage et santé des écosys tèmes l 2018 : Délégation C.N.R.S. l 2022 : Il devient un des membres du Covars, Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires l 2022- 2024 : Il est un des auteurs prin cipaux du rapport de l’I.P.B.E.S. nommé Nexus (nœud en anglais). l 2022 : Il est élu membre correspondant de l’Académie vétérinaire de France, titulaire en 2024 l 2024 : Il est nommé professeur distingué de l’École normale supérieure de Leshan, Chine, et directeur étranger de son Labo ratoire de Gestion de la faune sauvage et santé des écosystèmes. n

sites, les larves de ces para sites nagent dans l’eau. Et lorsque les personnes ont les pieds dans l’eau, les larves traversent la peau et elles contractent la maladie, appelée bilhar ziose. Dans une approche classique, on va soigner les gens avec un antipa rasitaire mais c’est sans fin. On va réintervenir avec des produits chimiques que sont les antiparasi taires. L’approche Nexus place autour de la table des médecins, des agro

“L’approche en silo est un échec, il faut penser système.”

L’écologue a notamment travaillé en Chine. Son approche

pluridisciplinaire est reconnue et exportée (photo Patrick Giraudoux).

L’interview du mois 7

Janvier 2025

nococcose alvéolaire. Notre approche plu ridisciplinaire a été reconnue et exportée dans un autre système. De plus, on a formé des gens qui ont ouvert un master d’écologie des maladies infectieuses à Kinshasa (République démocratique du Congo, N.D.L.R.) qui met en œuvre ce type d’approche. Avec l’approche One health (une seule santé), qui est un Nexus, il y a déjà des réalisations ponctuelles pour montrer qu’on peut le faire. Peut-on imaginer un Careli pour le loup, dont la présence cristallise de nombreuses tensions ? P.G. : On peut, oui ! Vous êtes également l’un des fondateurs du labo ratoire Chrono-environnement, qui occupe une place unique dans le paysage de la recherche française et internationale. La pluridisciplinarité en est son A.D.N. Là aussi, vous avez appliqué une approche Nexus ? P.G. : Avant, il y avait plein de petits labo ratoires qui étaient voués à disparaître car dispersés. Ces labos étaient, de fait, menacés, et les postes auraient été redis tribués vers d’autres disciplines, alors que les besoins en recherche en écologie et environnement étaient croissants. En 2008, on a fusionné tous ces laboratoires. Mon gros boulot a été de restructurer les enseignements et les labos de recherche. Mais on ne fait pas ça tout seul. Ce fut un travail d’équipe piloté avec mes collègues Pierre-Marie Badot, Didier Marquer, Jean-François Viel, Hervé Richard, et suivi par le per sonnel de toutes les unités de recherche impliquées. n Propos recueillis par L.P.

bougent. Dernièrement, en 2018, le programme Careli (Campagnol, renard, lièvre) a été lancé, il s’étale sur dix ans (le cycle démo graphique du campagnol terrestre). Le conflit était ouvert entre ceux qui vou laient protéger le renard et ceux qui vou laient lui donner le statut d’espèce sus ceptible d’occasionner des dégâts (donc destructible hors saison de chasse), E.S.O.D. Ce programme réunit toutes les parties prenantes : agriculteurs, chas seurs, naturalistes, chercheurs et admi nistrations. Chacun a sa vérité. On se met autour de la table et on arrive à de la nuance, à accepter un point de vue. Il ne faut pas attendre que les politiques changent de logiciel, on le constate hélas, mais les citoyens peuvent le faire loca lement. Ce programme permettra à terme de guider les décisions préfectorales quant au statut du renard sur des bases objectives et partagées. Pour que ce système fonctionne, on a besoin d’une référence impartiale, les scientifiques garantissent l’impartialité par rapport à toutes les parties prenantes. Comme l’écrit Gaston Bachelard, les scientifiques sont des “travailleurs de la preuve”, on est formé à faire le tri entre ce qui est prouvé et ce qui ne l’est pas. La connaissance scientifique peut évoluer mais c’est toujours sur une base rationnelle. Avec le programme Careli, on a créé un modèle d’approche socio écologique qui pourrait être repris pour d’autres espèces, ou dans d’autres espaces. Ce qu’on a appris à faire dans le massif jurassien, on l’a exporté en Chine qui est confrontée aussi au problème de l’échi

velés. Dedans, tous ont un volet Une seule santé. En Bourgogne Franche Comté, deux personnes à l’Agence régio nale de santé assurent la transversalité. Donc les choses bougent. Mais les struc tures administratives restent en silo : ministère de l’Agriculture, de l’Environ nement, les A.R.S., la D.R.E.A.L., etc. Votre métier est écologue, quelle différence avec les écologistes ? P.G. : Un écologue est un scientifique qui étudie les écosystèmes dans leur globalité de façon systémique, en mettant l’accent sur les relations entre les êtres vivants qui les composent et leur milieu. L’éco logiste est un militant de l’écologisme, un courant politique. On est écologue, pas nécessairement écologiste, ce sont deux domaines différents. Les scienti fiques ont changé de nom pour se démar quer de l’écologisme, et éviter la confusion entre science et militantisme politique. Parlez-nous de vos recherches qui portent sur la relation entre écologie et santé ainsi qu’aux conflits entre l’humanité et la faune sauvage, recherches qui vous ont notamment mené du massif jurassien à la Chine… P.G. : Dans les années 1990, on a donc mis au point une méthode pour contrôler les pullulations des campagnols et pour éviter la transmission de l’échinococcose alvéolaire. On n’entend plus parler de ce problème qui est maintenant maîtrisé par les éleveurs qui le souhaitent. On a vu mettre en œuvre au début des années 2000 les résultats obtenus dix ans plus tôt. Il faut au moins une dizaine d’années et hélas ici une crise pour que les choses

(Photo Véronique Giraudoux).

Patrick Giraudoux, naturaliste dans l’âme, scientifique dans la peau.

8 L’ÉVÉNEMENT

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Sans budget pour la France, c’est à vue que naviguent les collectivités locales pour préparer l’année 2025. Dans le Grand Besançon comme dans le Haut-Doubs, les maires des deux principales villes que sont Besançon et Pontarlier tentent tout de même de tracer un chemin. De quoi sera-t-il pavé ? Éléments de réponses. Les vœux - dans le brouillard - des collectivités locales

l Collectivités Le président de l’association des maires du Doubs “Engager un budget en 2025, c’est un peu faire de la divination !”

En l’absence de loi de finances 2025, les collectivités territoriales et locales naviguent à vue pour construire leurs budgets. Faute de lisibilité, des projets pourraient être reportés voire annulés. Mettant aussi en difficultés des secteurs d’activité comme le B.T.P. qui dépend largement de la commande publique. Les communes devront encore faire des efforts sans que cela nuise à la qualité des services rendus à la population. Les marges de manœuvre se réduisent comme l’explique Patrick Genre le président de l’association des maires du Doubs. Entretien.

d’une commune à l’autre. Ici, on a la chance d’avoir des bons voire des très bons ratios budgétaires. On bénéficie d’une bonne dynamique des bases éco nomiques ou immobilières qui nous per met de ne pas remettre en cause des projets structurants comme le centre aquatique, la valorisation du château de Joux, la rénovation de l’hôtel d’en treprises La belle vie. On va devoir encore faire des économies sur le fonctionnement pour financer les investissements sans perdre la qualité des services proposés au public. Sur la Ville de Pontarlier, on devra sans doute réduire la voilure au niveau des investissements. Beaucoup d’élus regrettent la suppression de la taxe d'habitation. C’est aussi votre cas ? P.G. : Ce que je regrette, c’est la disparition du lien fiscal entre les habitants et la collectivité. Conséquence : on a perdu la capacité à expliquer les choses. Je serais donc favorable au rétablissement de ce lien, ce qui ne signifie pas d’augmenter la pression fiscale mais de la répartir différemment. Les collectivités n’apprécient pas le côté donneur de leçons d’un gouvernement qui ose dénoncer les dépenses des collectivités. P.G. : Tout à fait. Rappelons que le déficit d’une collectivité, cela n’existe pas car elle est contrainte d’avoir un budget équilibré, ce que ne parvient plus à faire

E n quoi le contexte politique particu lièrement instable pénalise les collec tivités ? Patrick Genre : On vit une situation tota lement inédite. Les communes sont en pleine construction budgétaire sans avoir les données de cadrage, le niveau des dotations nécessaires. Il faut savoir que près de 60 % des recettes des collectivités viennent de l’État. On ne connaît toujours pas les efforts qui seront demandés aux collectivités aussi bien au niveau du fonctionnement que des investissements. Faute de loi de Finance, c’est très com pliqué de construire un budget. Toutes les collectivités sont concernées : Région, Département, communes. Ce manque de visibilité arrive au pire moment du mandat P.G. : Qu’on s’en plaigne ou pas, on sait que les projets les plus importants se construisent en deux ou trois ans et se concrétisent plutôt en fin de mandat, en l’occurrence sur 2024 et 2025. Cela repré

ment aux entreprises du B.T.P. dont les carnets de commandes risquent de bais ser de façon significative. Le second effet néfaste concerne les efforts demandés aux collectivités. On est déjà engagé dans cette démarche d’optimisation et de rationalisation depuis plusieurs années au point de se demander aujourd’hui où aller chercher des éco nomies sans que cela impacte les services à la population. Doit-on limiter les horaires d’accueil dans les crèches, à la médiathèque, au niveau du périscolaire, fermer la cantine? La question qui se pose est: comment annuler les effets des mesures de restriction budgétaire envisagées par l’État. Engager un budget en 2025, c’est un peu faire de la divina tion. On va encore avoir des budgets extrêmement prudents. Qu’en est-il des projets de la Ville de Pontarlier ou de la com’com du Grand Pontarlier que vous présidez. Sont-ils impactés par la situation ? P.G. : Les situations sont très variables

sente des gros investissements à engager. Le manque de repères pourrait conduire des collectivités à reporter, à suspendre voire carrément à supprimer des actions, des aménagements… On investit plus facilement avec des subventions mais surtout avec une bonne capacité d’au

tofinancement qui cor respond à l’excédent dégagé sur le fonction nement. Faute d’autofi nancement, il faut recou rir à l’emprunt avec les répercussions induites. La situation risque de nuire au développement de certaines collectivités qui pourraient perdre ainsi en attractivité. Les difficultés des collectivités se répercutent-elles aussi sur le tissu économique ? P.G. : Tout à fait, et je pense tout particulière

“On vit une situation inédite qui arrive au pire moment du mandat”, observe Patrick Genre, le président de l’association des maires du Doubs.

“Je regrette la disparition du lien fiscal entre les habitants et la collectivité.”

l’État depuis des décennies. On peut être endetté à condition de rembourser. L’As sociation des maires de France n’est pas opposée au fait d’apporter sa contribution à l’effort national. Sous réserve que cela se fasse de façon concertée et partagée. Si l’on doit faire des efforts, il faut abso lument, c’est même une exigence, que

L’événement 9

Janvier 2025

l Grand Besançon Les vœux d’Anne Vignot Les vœux d’unité de la présidente de G.B.M.

Au chapitre des gênes occasionnées sur la circulation, Anne Vignot estime qu’une grande partie des travaux “sont dus à l’ex tension du réseau de chaleur urbain. Ces désagréments sont absolument nécessaires pour construire l’un des plus grands réseaux de chaleur de France” se défend elle. Pour ce qui est du développement de la ville, elle évoque pour le futur proche “les nouveaux quartiers de Brûlard, de Saint-Jacques et des Vaîtes” , tout en sou lignant “la nécessaire sobriété foncière qui nous amène à repenser l’organisation de nos territoires.” Anne Vignot évoque aussi pour 2025 le grand chantier de lutte contre les nar cotrafics, “un sujet qui absorbe toute mon

L’ ’ouverture du nouveau jardin botanique route de Gray sera sans doute une des principales réalisations de taille qu’Anne Vignot inaugurera cette année, un an tout juste avant la fin de son mandat. Mais dans son traditionnel discours de vœux cette année, la présidente de G.B.M. n’a pas manqué d’évoquer la question des mobilités qui, elle le sait, crispe autant les Bisontins qu’elle ne suscite les com mentaires critiques de ses oppositions. “On travaille sur de nouvelles solutions, assure-t-elle. La ligne des Horlogers a été rénovée, on a aménagé des gares multi modales à Saône et à Saint-Vit, on mul tiplie les parking-relais et on a déjà réalisé 51 km de pistes cyclables, dont seulement 4,2 km ont impacté la place de la voiture, sur les 450 km de voies communales” se défend la maire qui ajoute pour être com plète l’arrivée prochaine de 5 nouvelles rames de tramway. Anne Vignot a égrené quelques pistes de travail pour la fin du mandat. De leur côté, les oppositions affûtent leurs arguments en vue de 2026.

Lors de ses vœux, Anne Vignot a aussi annoncé qu’elle quittait le réseau social X.

attention.” Dans ce monde qui bouge, elle a aussi annoncé sa décision de quit ter le réseau social X. “Trop de fake news et d’invectives remplacent les idées dans le débat public” estime la présidente de G.B.M. Elle annonce enfin, malgré le contexte incertain, “le maintien pour 2025 du même niveau d’aide aux associations de la culture, du sport, de l’humanitaire et du social.” n J.-F.H.

Les narcotrafics, “un sujet qui absorbe

toute mon attention.”

l Ludovic Fagaut, Besançon Maintenant “Cette majorité est épuisée et elle épuise les Bisontins”

ternance en 2026 ! Vous vous y préparez ? L.C. : L’objectif doit être en effet l’al ternance, c’est juste une question d’at tractivité et de rayonnement de cette agglomération. C’est pourquoi, oui, je prône le rassemblement de toutes les bonnes volontés pour y parvenir. Je suis candidat à la candidature, parmi d’autres, mais je ne fais pas de cette question un préalable. Ce rassemble ment peut aller de Ludovic Fagaut à Éric Delabrousse en passant par Lau rent Croizier et jusqu’à Nicolas Bodin, ce dernier étant beaucoup plus proche de nos idées que de celles de M me Vignot. Je reste évidemment député à plein temps mais d’ici sep tembre, je travaillerai intensément à ce rassemblement. n Propos recueillis par J.-F.H. Vous vous y préparez à nouveau ? L.F. : Le temps n’est pas encore venu, mais on s’aperçoit bien que cette majo rité est épuisée et qu’elle épuise les Bisontins. Il faut impérativement que les Bisontins retrouvent cette fierté de leur ville. Pour cela, on aura sans doute un projet ambitieux. n Propos recueillis par J.-F.H. municipalité n’est pas de fluidifier le trafic. J e ne suis pas en train de dire qu’on est pour le tout-voiture évidem ment, mais il y a là un vrai sujet. La question des bus thermiques à soufflet qui continuent à circuler au centre est aussi un des vrais sujets. Les deux autres sujets sont liés à l’attractivité de cette ville, c’est le développement économique où là, on ne fait rien pour faciliter l’implantation des entreprises, et l’aspect sécuritaire. Sur tous ces points, on porte une vraie alterna tive.

Q uels vœux formulez-vous pour Besançon et le Grand Besançon en 2025 ? Ludovic Fagaut : Je présente d’abord mes vœux de santé notamment à toutes les Bisontines et tous les Bison tins, ainsi qu’aux agents des trois col lectivités Ville, G.B.M. et Besançon qu’Anne Vignot m’a interdit de pré senter par mail. Alors que je l’avais fait sans problème les trois précé dentes années… Un bel exercice de censure. Je pense que les gens ne sont plus dupes, il y a un vrai problème de personne avec Mme Vignot maire de Besançon et présidente de G.B.M..

de logements, les infrastructures de mobilités ne sont pas du tout dimen sionnées à la hauteur des flux, on est toujours bloqué dans l’idéologie pour terminer la route Beure-Micropolis et rien n’est fait non plus pour pro mouvoir le ferroviaire de plateau de Saône-Mamirolle à Saint-Vit. Les habitants de la périphérie ont eux aussi droit à l’aménagement de ce ter ritoire. Ici, on applique la politique de toujours plus de contraintes sans offrir aucune alternative à la voiture. Et les pistes cyclables, c’est juste du coup par coup, sans aucune réflexion globale. Donc je dis : vivement l’al cette année ? L.F. : La facilitation des déplacements est un des grands sujets pour les Bisontins sachant que 80 % des 90 000 emplois du territoire se situent à Besançon. Immanquablement, les gens affluent sur cette ville et Mme Vignot n’a rien réussi de mieux à faire que de massacrer 5 des 6 péné trantes de la ville : côté Est en fermant le chemin des Montarmots, côté Nord est avec la rue de Vesoul, côté Nord avec les travaux route de Gray, côté Ouest avec les travaux rue de Dole et côté Sud avec la côte de Morre et le pont de la République fermé. On a bien la preuve que la politique de cette

Les trois dossiers prioritaires à vos yeux pour

l Laurent Croizier, Ensemble Bisontins “Vivement l’alternance en 2026 !”

Q uels vœux formulez-vous pour Besançon et le Grand Besançon ? Laurent Croizier : Qu’enfin la Ville de Besançon et le Grand Besançon se mettent au service des habitants. Avec moins d’idéologie, plus de bon sens, de pragmatisme, d’écoute et de concer tation. Le bilan de cette majorité ne trouve aucu nement grâce à vos yeux ? L.C. : Un seul exemple : depuis le début du mandat en 2020, pas un seul mètre carré de zone d’activité n’a été créé. Cette majorité n’est pas non plus à la hauteur en matière de production

l’État arrête de surimposer des règles, des transferts de compétences, de “sur-normer” dans tous les domaines. Quel est votre point de vue sur les communes nouvelles ? P.G. : C’est une démarche plausible mais il ne faut pas qu’elle se réduise

au prisme d’une rationalisation éco nomique et budgétaire, sinon c’est voué à l’échec. La réussite d’une com mune nouvelle est avant tout basée sur un projet, une vision territoriale partagée, concertée. Elle ne doit en aucun cas être imposée. n Propos recueillis par F.C.

10 L’événement l Projets 2025 Centre nautique, tour de France, Super Comice, R.N. 57…

Janvier 2025

25 à 27 millions d’euros investis sur le territoire du Grand Pontarlier Les incertitudes budgétaires liées à l’absence de loi de Finance n’obèrent pas les capacités d’investissement de la com’com du Grand Pontarlier, de la Ville et du C.C.A.S. de Pontarlier comme Patrick Genre l’a expliqué en présentant la feuille de route 2025 lors de la traditionnelle cérémonie des vœux. “On a la chance d’être dans un secteur toujours porté par le dynamisme des bases d’imposition économiques et foncières, ce qui génère un accroissement de la richesse.” Autre indicateur positif : la capacité de désendettement de la Ville et de la com’com qui n’excède pas quatre ans alors que dans les autres collectivités de même strate la moyenne se situe plutôt entre 10 et 12 ans. “Cela nous donne une qualité de signature toujours appréciée par les banques.”

l L’hôtel d’entreprise La Belle Vie

C.C.G.P.

l Le centre nautique : lancement du grand chantier du mandat

Ce bâtiment intercommunal dédié au développement économique fera l’objet d’un ambitieux programme de rénovation réhabilitation pour gagner notamment en sobriété énergétique. Coût de l’opération 9 millions d’euros.

Enfin ! diront certains. L’année 2025 sera marquée par le lancement des travaux du centre aquatique, avant la fin du premier semestre dixit Patrick Genre. Un projet à 30 millions d’euros qui s’achèvera d’ici deux ans. (photo C.C.G.P.)

(photo Archos architecture)

l Château de Joux : poursuite du projet Renaissance Après des années et des millions d’euros investis dans la restauration-rénovation de cette forteresse, la com’com va s’engager dans l’étape de valorisation touristique. “Le château de Joux accueille 56 000 visiteurs actuelle ment et l’objectif est d’arriver à 90 000 visiteurs quand tout sera en place.”

l Et…

Poursuite des schémas directeurs assainissement, eau potable, modes de déplacement doux, commercialisation de la 3 ème tranche de la zone des Gravilliers avec déjà 75 % des parcelles vendues ou réservées, développement touristique du Gounefay, mise aux normes de la déchetterie, micro-crèche à Houtaud.

Rebaptisée “Agora des Remparts”, cette opération entre en phase

Ville de Pontarlier

La rénovation du bâtiment le plus emblématique de Pontarlier se poursuit en 2025.

2025 : une année riche en événements L e menu des animations et festivités s’annonce copieux pour 2025. Pon tarlier sera ville étape du Tour de France le 26 juillet pro chain. On fêtera les 50 ans du festival des Nuits de Joux, les 10 ans de la Pontabeach. À noter : la Fête interculturelle, les Grandes Estivales, la Haute Foire, et le Super Comice qui se tiendra le 25 octobre. n

active avec la démolition des

bâtiments qui lais seront place à la construction de la nouvelle média thèque, de 20 à 30 logements…

Schéma directeur des systèmes d’information, schéma directeur immobilier et énergétique. Maison Chevalier : conclusion du cahier des charges avant lancement d’une consultation, projet pump-track au parc des Ouillons, prolongement du chemin du train, aménagement d’une aire de jeux au Grand Cours.

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