La Presse Pontissalienne 298 - Novembre 2024

8 L’événement

La Presse Pontissalienne n°298 - Novembre 2024

l Histoire

Contemporaine des murailles de 1445 De la tour du Boulevard à la porte Saint-Pierre Avant de présenter son visage actuel finalisé par

son campanile en pierre construit en 1898, le monument le plus emblématique de la ville présentait un tout autre visage adapté aux besoins de son temps.

D’ hier à aujourd’hui, Pon tarlier doit une partie de son dynamisme à sa situa tion particulière sur la route la plus courte pour pénétrer de France et Suisse. La fortification de ce centre commercial de premier plan débute dès la fin du XIV ème siècle et s’achève vers 1445. Le plan défensif s’appuie sur des murailles renforcées par des tours élevées aux angles sud, ouest, est à chacune des entrées prin cipales de la ville : le pont Saint-Éloi, le boulevard et la porte de Nozeroy ou des Trois Sols. La tour du Boulevard abritait la porte du Boulevard, ancêtre de la porte Saint-Pierre. “Ce premier ensemble était un boulevard d’artillerie avec une tour en fer à cheval, équipée d’une terrasse destinée à porter de l’ar tillerie” , explique Valentin Métral, chargé de travailler sur le patrimoine historique de la ville. Ce boulevard devait protéger l’entrée de la ville. Sa position et sa forme lui permettaient de tenir sous le feu de son artillerie d’éventuels assiégeants. “La tour est arasée en 1645 pour y édifier la première horloge qui rythme la vie des habitants et sert aussi de tocsin.” À la suite de l’incendie de 1736, Jean Querret, architecte du roi, propose d’abattre le boulevard en raison de son étroitesse. “La porte est tournante et si étroite que les grands bois ne peuvent pas passer et que, quand deux voitures se rencontrent, ce sont toujours des jurements et batteries.” La porte médié vale dite “du Boulevard” est alors rem placée en 1771-1773 par une nouvelle

porte conçue par l’ingénieur Jean Claude Le Michaud d’Arçon. La nouvelle porte avec campanile sup portant une horloge et une cloche ainsi que les deux fontaines ressemble plus à un arc de triomphe. Elle est construite sur le modèle de la porte Saint-Martin à Paris, en l’honneur de Louis XV, “au plus aimé des rois” , ayant aidé à la reconstruction de Pontarlier après l’in cendie de 1736. La Révolution de 1789 grave d’inscriptions patriotiques sur l’entablement “Soumission aux loix” au sud et “Liberté, égalité” au nord. À la fin du XIX ème siècle, le campanile en bois tombe en vétusté. En 1895, le conseil municipal vote la reconstruction, aux frais de la ville, d’un campanile en pierre avec une horloge neuve. En mars 1896, une pétition est lancée, signée par 360 personnes, s’élève contre “la suppression de la belle sonnerie de l’ancien carillon, dont les cloches d’un timbre très clair, vibraient si puissam ment qu’elles étaient entendues bien au-delà des limites des quartiers…” Le conseil répondra favorablement à cette pétition le 19 mai 1897 et votera pour se faire un crédit supplémentaire de 1000 francs. L’horloge électrique est composée d’une horloge mère dis tributive qui est placée à l’hôtel de ville et de deux cadrans placés de chaque côté de la porte. Le projet de campanile retenu est celui de l’archi tecte Authier. Les travaux commencent en 1897 et s’achèvent en 1898. Au cours du XX ème siècle, la porte du Boulevard devient dans le langage courant, la porte Saint-Pierre. Avec

L’ingénieur Jean-Claude Le Michaud d’Arçon a soumis deux projets au conseil municipal de Pontarlier qui a finalement retenu celui-ci avec une porte coiffée d’un campanile où s’incrustent le cadran et les cloches d’une horloge à la demande des habitants. Les portes latérales seront couvertes de voûtements plats et non en berceau comme la porte cochère centrale (photo Archives municipales de Pontarlier).

l’apparition de l’automobile se pose le problème du passage des véhicules sous le portail central, large de 3,5 m et haut de 4,85 m. Des projets de dépla cements voire de destruction sont à l’étude. Le problème est réglé en 1970 avec l’inscription de la porte à l’inven taire supplémentaire de monuments historiques. L’ouverture de la rocade en 1988 met un terme définitif aux critiques. n F.C.

Sur cette photo de Paul Stainacre réalisée en 1956, on l’inscription “Soumission aux lois”, héritage de la Révolution française (photo distingue nettement

La porte Saint-Pierre mesure 25 m de haut. Le portail central large de 3,5 m ne correspond plus au développement de la circulation automobile dans les années 50-60. Des projets de déplacement voire de destruction de l’ouvrage sont à l’étude mais le classement à l’inventaire des monuments historiques en 1970 protège définitivement le monument le plus emblématique de la capitale du Haut-Doubs (photo Archives municipales de Pontarlier).

Collection Stainacre).

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