La Presse Pontissalienne 298 - Novembre 2024

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La Presse Pontissalienne n°298 - Novembre 2024

SÉCURITÉ

Le nouveau commandant de compagnie

“On enregistre une augmentation significative d’activité en 2024” Arrivé en août à la tête de la compagnie de gendarmerie de Pontarlier, Nicolas Garro, informaticien de formation a vite trouvé ses marques sur un territoire montagneux à sa convenance où la délinquance s’accentue sous toutes ses formes.

L a Presse Pontissalienne : Quel a été votre parcours avant de venir à Pontarlier ? Nicolas Garro : J’ai 37 ans, marié, deux enfants. Je suis originaire de la Taren taise où j’ai grandi dans une famille de gendarmes. Après le Bac, j’ai suivi un cursus d’ingénieur en mathéma tiques et cryptographie en ayant tou jours en tête l’idée de devenir gendarme. Diplôme en poche, j’ai fait l’école d’of ficier puis j’ai débuté ma carrière à Paris. D’abord au sein d’un peloton autoroutier avant de poursuivre en 2016 à la direction générale, au service spécialisé dans la transformation numé rique de la Police et de la Gendarmerie. J’ai travaillé notamment sur le projet “Néo” qui consistait à mettre au point un smartphone sécurisé, destiné aux forces de l’ordre. Cet équipement est déployé depuis 2022. L.P.P. : Qu’est-ce qui vous plaît dans votre pro fession ? N.G. : J’avais envie d’exercer un métier social au contact de la population. L.P.P. : Pontarlier était un choix prioritaire ? N.G. : J’avais demandé une affectation en zone montagneuse. C’est mon pre mier poste de commandant de compa gnie. Depuis mon arrivée début août, je découvre un territoire avec une forte

sifiant les contrôles, en associant le pédagogique et le répressif car le seul indicateur à faire évoluer, c’est le nombre de victimes blessées ou tuées. L.P.P. : Le Haut-Doubs attire toujours les cam brioleurs ? N.G. : Oui, c’est le fait d’être perçu comme un territoire opulent. Le risque est encore plus élevé aux changements d’horaires, d’où l’importance de bien fermer sa maison, son véhicule. On n’est pas une zone à forte délinquance mais cette richesse attire la convoitise et c’est un point de vigilance à prendre en compte. L.P.P. : C’est la même chose pour les violences intrafamiliales ? N.G. : Tout à fait, ces agressions physiques, morales progressent de façon signifi cative en France depuis 2018 avec la mise en place de la plateforme de signa lisation des violences sexistes et sexuelles. C’est l’époque du mouvement #MeToo, de la libération de la parole. Ces violences intrafamiliales touchent toutes les catégories sociales, à tout âge. Au niveau du Doubs, il existe à Besançon une brigade territoriale spé cialisée dans ce domaine. Elle vient en appui aux autres unités. Il existe aussi une maison de protection des familles

identité qui me rappelle aussi la Taren taise avec des spécialités agricoles, du potentiel touristique. On note aussi une certaine fierté des habitants de vivre ici. L.P.P. : Et sur le plan professionnel ? N.G. : On est sur une complexité de ter ritoire liée à l’essor économique et démo graphique. Je le ressens sur l’activité gendarmerie. Cette année, on enregistre une augmentation significative de l’ac tivité par rapport à 2023, que ce soit sur la sécurité routière, les vols, les violences intrafamiliales. L.P.P. : On pense immédiatement à l’acciden tologie particulièrement dramatique depuis quelques semaines… N.G. : Effectivement et pourtant la gen darmerie est présente sur le terrain. C’est souvent le fait de la vitesse asso ciée à autre chose : alcool, drogue ou éléments distracteurs comme le por table. Il y a aussi des gens fatigués, excités avec des comportements irres pectueux, ce qui augmente les risques d’accidents sur un territoire comme le Haut-Doubs avec une typologie de routes montagneuses. On observe aussi des problèmes comportementaux sur les mouvements pendulaires. On va encore renforcer nos actions, en den

À 37 ans, Nicolas Garro prend pour la première fois de sa carrière le commandement d’une compagnie de gendarmerie, celle de Pontarlier rassemble 120 militaires.

sur le secteur de Montbéliard. Toutes ces affaires sont gérées en coordination avec l’autorité judiciaire. L.P.P. : La recrudescence d’activité concerne t-elle aussi les affaires liées à la drogue ? N.G. : Oui, dans la lutte contre les stu péfiants, on constate un durcissement des drogues, je pense par exemple au cannabis remplacé par la cocaïne. Sur le Haut-Doubs, la proximité de la fron tière et le pouvoir d’achat favorisent le développement des trafics. On concentre nos efforts pour lutter contre les points de deal. L.P.P. : De par votre formation, pensez vous accentuer la lutte contre la cybercriminalité ? N.G. : C’est forcément un sujet qui m’in téresse et qui peut fragiliser gravement le fonctionnement des collectivités, hôpi taux, entreprises quand elles sont vic

times de ce que l’on appelle un “ran çongiciel”. Des actions seront déployées pour sensibiliser les entreprises sur ces risques. De façon plus globale, je m’ins cris en continuité des actions déjà enga gées. On poursuivra les partenariats, je pense aux conventions de participation citoyenne, du type de “voisins vigilants”. L.P.P. : Des conventions d’occupation précaires ont été signées entre la gendarmerie et la Ville de Pontarlier au sujet du moulin de la Fauconnière et de la chapelle des Castors. De quoi s’agit il ? N.G. : Il s’agit d’exercices d’entraînement à l’investigation et à la progression dans un bâtiment, l’exercice n'a pas vocation à être ouvert au public. Cela concerne les militaires du Peloton de Sécurité et d’Intervention Gendarmerie de Mont benoît. n Propos recueillis par F.C. sés ultérieurement. Actuellement, on traite une dizaine de dossiers adaptation à l’échelle de la C.C.G.P.” , note Séverine Cordier. “La douche médicalisée est arrivée au bon moment car mes parents ont eu récemment des accidents. Mon père va se retrouver en fau teuil roulant pendant un certain temps. Du coup, on a ouvert un nouveau dossier avec Soliha pour installer un monte-escalier” , pour suit leur fille. “Les travaux d’adaptation sont subventionnables jusqu’à 22 000 euros” , complète Séverine Cordier en rappelant que les pro jets financés par l’O.P.A.H. concer nent également la rénovation énergétique, l’habitat indigne et dégradé… n Grand Pontarlier l Ces permanences gratuites et sans rendez-vous se tiennent au siège de la C.C.G.P. tous les pre miers mardis du mois de 14 heures à 18 heures et tous les troisièmes vendredis du mois de 14 heures à 17 heures. l Une réunion publique O.P.A.H. se tiendra le mercredi 20 novembre à 18 heures au siège de la C.C.G.P. Permanences O.P.A.H.

HABITAT

Adaptation d’une salle de bains L’O.P.A.H. facilite aussi le maintien à domicile

Pratiquement un tiers des dossiers traités dans le cadre de l’Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat (O.P.A.H.) engagée à la C.C.G.P. concerne des travaux d’adaptation de logements pour favoriser le maintien à domicile. Exemple chez Françoise et Pierre Bonte.

printemps dernier. Il faut habi tuellement compter une année entre l’ouverture du dossier et les travaux. L’opération compre nait l’installation d’une douche médicalisée accessible de plain pied, équipée d’une chaise de douche. Le montant des travaux s’élevait à 7000 euros avec un reste à charge de 14,12 euros. Le niveau d’aide varie en fonction des revenus. “Cela nous a gran dement facilité la vie. Ce passage à la douche est aussi un plus pour l’hygiène des personnes” , constate la fille de Françoise et Pierre Bonte. L’accompagnement de Soliha peut également aller jusqu’au préfi nancement des travaux. Dans ce cas, l’opérateur rémunère les entreprises, perçoit les subven tions et le bénéficiaire n’a plus qu’à régler le reste à charge. L’adaptation des logements concerne toutes les personnes à mobilité réduite: seniors, per sonnes handicapées, malades. “Ces actions peuvent aussi être menées hors O.P.A.H. Le deman deur doit alors avancer les frais de dossier qui lui seront rembour

août 2023. On avait déjà com mencé à solliciter des artisans et des devis.” Propriétaires occupants, Fran çoise et Pierre Bonte répondaient aux conditions de ressources pour bénéficier de l’O.P.A.H. “On leur a proposé un accompagnement technique et administratif. Une personne de Soliha est venue chez eux faire un diagnostic d'auto nomie pour identifier leurs besoins et les équipements qui en décou lent. Ce technicien a établi un descriptif des travaux. À partir de là, on lance une soumission à diverses entreprises pour avoir des devis. Un conseiller habitat fait des demandes de subventions auprès des différents partenaires de l’O.P.A.H.: l’A.N.A.H., le Département du Doubs, la com’com du Grand Pontarlier… Il ne faut surtout pas commencer les travaux avant l’autorisation des financeurs” souligne Séverine Cordier, directrice adjointe à Soliha Besançon-Belfort. Pour le couple Bonte, le fait d’avoir déjà des artisans sous la main a grandement facilité la mise en œuvre du chantier effectué au

S’ ils ont toujours la chance d’être ensemble à leur domicile à Pon tarlier, Françoise et Pierre Bonte respectivement âgés de 88 et 87 ans ont naturellement perdu de leur mobilité en vieil lissant. Habitant au premier étage d’une maison de ville, ils peinent désormais à monter les escaliers et n’ont pas un logement adapté à cette perte de mobilité. “Comme la salle de bains était encore équipée d’une baignoire, cela devenait de plus en plus pro blématique. On a réfléchi à l’idée d’installer une douche médicali sée, explique Isabelle, l’une des filles du couple. Mon père qui est abonné à l’O.N.A.C., un magazine d’anciens combattants, avait lu dans un article qu’il existait des possibilités d’être aidé par Soliha. On a pris contact et cela a abouti au montage d’un dossier en

Récemment victime d’une chute, Pierre Bonte devra se déplacer en fauteuil rou lant. Un monte escalier ne sera pas de trop pour faciliter l’accès au logement du couple de seniors.

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