La Presse Pontissalienne 297 - Octobre 2024
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La Presse Pontissalienne n°297 - Octobre 2024
l Rercherche Innovations au C.H.U. de Besançon La Recherche se penche sur des biomarqueurs spécifiques des maladies psychiatriques Le Professeur Emmanuel Haffen, chef du service psychiatrie au C.H.U. de Besançon, participe au P.E.P.R. (Programmes et équipements prioritaires de recherche) dédié à la psychiatrie, le premier de la discipline. Il éclaire sur ses recherches et ses implications.
D epuis l’année dernière, le pre mier P.E.P.R. sur la psychia trie a débuté son travail. Doté d’un investissement global de 80 millions d’euros pour tout le ter ritoire national, il regroupe plusieurs opérateurs dont l’I.N.S.E.R.M., le C.E.A., le C.N.R.S., la Fondation fondamentale, etc. Dans ce cadre, le Professeur Haffen, du C.H.U. de Besançon pilote avec un pédopsychiatre de Lille et un professeur de santé publique à Marseille un travail de recherche qui a pour objet de déve lopper et de trouver des biomarqueurs spécifiques des maladies psychiatriques. “La question est : peut-on, grâce à cer tains outils, éventuellement distinguer une maladie psychiatrique d’une autre, de manière assez précoce ? Cela per
constant, non évolutif avec le temps et nous permettra d’adapter très précoce ment des mesures thérapeutiques.” Le travail de recherche du Professeur Haffen marque une vraie rupture car actuellement, il n’existe aucun mar queur spécifique des maladies psychia triques. Le second volet du travail du Professeur Haffen porte sur un programme dont l’objet est de développer “des techniques de neuromodulation et en particulier, la stimulation magnétique transcrâ nienne roboguidée (R.T.M.S.).” L’idée étant d’améliorer le niveau de réponse à cette technique thérapeutique et de voir si certains patients répondent plus facilement à cette stratégie de soin que d’autres. “La R.T.M.S. haute intensité
mettrait finalement de voir quels sont les profils et les risques évolutifs de cette maladie. Cela existe un dans un grand nombre de pathologies mais qui sont hors de la psychiatrie : le cancer, certaines maladies neurologiques. On peut tout à fait avoir des biomarqueurs, spécifiques de la maladie ou de telle autre. Des biomarqueurs qui nous ren seignent sur l’agressivité de la maladie, les risques évolutifs à moyen et long terme. Notre objectif est de trouver des biomarqueurs spécifiques de la schizo phrénie, de la maladie bipolaire, et de la dépression unipolaire. À un moment donné, de la manière la plus précoce possible, peut-on dire que tel patient souffre de telle pathologie ou de telle autre ? On pense que ce diagnostic sera
Le Professeur Emmanuel Haffen, chef du pôle psychiatrie (photo archive L.P.P.).
“Je souhaite qu’il y ait une possibilité de reconnaissance de cet acte, qu’il soit valorisé. Le but est de pouvoir augmenter sa précision et son efficacité, de ce fait peut-être arriver à pouvoir la valider chez certains patients souffrant de dépression.” Une somme d’1 million d’euros est dédiée à ce programme spé cifique. L’objectif global de ce P.E.R.R. de la psychiatrie est de faire émerger des stratégies de soin plus efficaces afin d’aller à la rémission, à la guérison, et non plus des améliorations. n L.P.
on va bien traiter avec la stimulation magnétique la bonne zone cérébrale. C’est pour ça que c’est roboguidé. Grâce à une I.R.M. cérébrale, on recherche des zones spécifiques qui sont hypo fonctionnelles et en lien potentiellement avec la dépression. On va cibler avec un robot cette zone sur laquelle on va appliquer sur le cuir chevelu la bobine de stimulation.” Cette nouvelle façon d’envisager la R.T.M.S. n’est à l’heure actuelle pas reconnue en France comme stratégie thérapeutique car la Haute Autorité de Santé a donné un avis défavorable.
a montré une efficacité qui double par rapport aux anciennes straté gies mises en place, à partir du moment où
l Jeune public 295 000 euros par an Une équipe mobile pour les adolescents en souffrance L’Agence régionale de santé vient de confirmer le financement d’une équipe mobile de pédopsychiatrie pour aller à la rencontre des adolescents du Haut-Doubs souffrant de troubles psychologiques.
C’ est une enveloppe de 295 000 euros par an que l’Agence régionale de santé (A.R.S.) vient de débloquer pour financer, sur le Haut-Doubs, la création d’une équipe mobile de pédopsychiatrie à destination des adoles cents en souffrance du territoire. Plusieurs professionnels de santé pourront ainsi inter venir sur notre territoire considéré comme un désert médical sur le plan de la pédopsy chiatrie. L’enveloppe attribuée permettra ainsi de financer un médecin psychiatre ou pédopsychiatre à mi-temps, un psychologue clinicien (à mi-temps également), un poste d’infirmier diplômé d’État, un éducateur spé cialisé, ainsi que des postes à temps partiel pour du secrétariat médical et de la coordi nation. “Le public ciblé, ce sont essentiellement les jeunes de 11 à 21 ans” note Lætitia Gros perrin, coordinatrice de la Plateforme en Psy chiatrie et Santé Mentale du Doubs (P.C.P.S.M.) qui confirme “le gros manque en matière de prise en charge de la psychiatrie de l’adolescent à l’échelle du Haut-Doubs. La demande de soins psychologiques est de plus en plus importante chez les enfants et les ado lescents, mais aussi les adultes. Il est important de faire un focus sur les adolescents car c’est à cet âge-là que le risque de passage à l’acte est le plus aigu.” Concrètement, cette équipe mobile pourra intervenir pour une prise en charge soit au domicile des adolescents, soit dans les services habilités par le Conseil départemental ou relevant de la Protection judiciaire de la jeu
nesse, soit encore dans les établissements scolaires. Pourront aussi être inclus les enfants de moins de 11 ans pris en charge par le Département et placés dans des familles d’ac cueil. Cette équipe mobile est créée pour intervenir dans des situations de souffrance psychique aiguë avec des manifestations diverses (vio lence, agressivité, isolement, passages à l’acte répétés, ruptures de parcours de vie succes sive…), auprès d’adolescents non suivis ou non demandeurs de soins spécialisés en santé mentale, ou d’adolescents identifiés par l’Édu cation nationale comme des élèves “hautement
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perturbateurs” , venant ainsi en appui aux professionnels de l’édu cation en difficulté ou ayant un sentiment d’isolement ou d’im puissance pour faire face à ces adolescents perturbés. La santé mentale des adolescents continue à se dégrader. Selon Santé Publique France, les 18 24 ans étaient 20,8 % à être concernés par la dépression en 2021, contre 11,7 % en 2017. “La santé mentale des Français s’est encore dégradée en 2023, une ten dance constante depuis septem bre 2020. Cette dégradation concerne plus particulièrement les adolescents (11-17 ans) et les jeunes adultes (18-24 ans)” confirme l’institution. n J.-F.H.
Violence, agressivité, isolement, passages à l’acte répétés...
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