La Presse Pontissalienne 296 - Septembre 2024

8 L’événement

La Presse Pontissalienne n°296 - Septembre 2024

l Gonsans Le régional de l’étape Mickaël Delacroix affine sa préparation pour la finale européenne Habitué des concours de labour, l’agriculteur du hameau des Chazeaux à Gonsans profite d’être moins pris par le travail à la ferme pour se préparer en compagnie d’Albert Viret, l’entraîneur de France Labours. Un travail d’experts.

Albert Viret l’entraîneur de France Labours est venu prodiguer ses conseils au laboureur du hameau des Chazeaux.

“I l est appliqué, posé et à l’écoute des conseils” , apprécie Albert Viret venu spéciale ment de la Drôme pour superviser la préparation de Mickaël Delacroix. À l’entendre, on comprend très vite que le labour de compétition est d’abord une affaire de passionnés. Cet alerte septuagénaire, ancien tech nicien dans le machinisme agricole, est tombé dans la marmite du labour dans les années soixante-dix. Il s’est tant et si bien investi qu’il est devenu entraîneur de l’association France Labours en charge d’organiser les épreuves qualificatives pour les finales européennes et mondiales. “On reste dans le registre du loisir, du bénévolat. C’est peut-être la seule compétition pla nétaire où il n’y a rien à gagner.” Mickaël Delacroix a toujours cultivé si l’on peut dire cette passion du labour. En 15 ans de concours, il s’est constitué un joli palmarès. “J’ai commencé dans la catégorie du labour en planche qui se pratique avec une charrue simple” , explique celui qui a terminé 3ème aux championnats de France lors de l’édi tion 2009 organisée en Haute-Saône. L’agriculteur de Gonsans est ensuite passé dans la catégorie du labour à plat utilisant une charrue réversible. Un changement lui aussi probant puisqu’il décroche le titre national en 2012 lors de la finale disputée à Lautrec

épreuves, l’une sur chaume, l’autre sur prairie. “Le labour de compétition, c’est surtout de la précision. Sur chaume, on travaille par exemple au centimètre près. Il est primordial aussi de savoir s’adapter à la nature du terrain qui varie d’un secteur à l’autre” , confie Albert Viret. Chaque concurrent vient avec son pro pre matériel. La plupart utilisent des charrues très spécifiques. Celle de Mickaël a été conçue sur mesure avec des équipements hydrauliques mis au point par son oncle Maurice Bonnet qui était mécanicien de précision. “Cha cun a ses secrets”, sourit le laboureur qui ne tient pas trop à s’attarder sur les détails. Les deux épreuves consistent à labourer des parcelles de 2 000 m 2 en forme de trapèze. “C’est très technique et très réglementé. 16 critères sont pris en compte en labour à plat : la forme des sillons, la rectitude du tracé d’ouverture, les jonctions entre les sillons… Il ne doit pas y avoir de mauvaises herbes ou de chaumes visibles en surface. Le participant a trois heures pour labourer sa parcelle et tout dépassement donne lieu à des pénalités” , simplifie l’entraî neur. Le labour de compétition s’avère bien plus technique qu’il n’y paraît de prime abord avec tout un vocable spé cifique, des réglages de charrue en veux-tu en voilà, ce qui fait d’ailleurs tout le charme de cette discipline. n

dans le Tarn. Deux ans plus tard, il participe à sa première finale euro péenne en Belgique où il termine 7ème sur 21 engagés. “Au niveau interna tional, les pays nordiques dominent le labour de compétition” , précise Albert Viret. Mickaël Delacroix a décroché son ticket européen lors de la sélection organisée il y a deux ans à Outarville (Loiret) en terminant à la seconde place. “Le vain queur est qualifié pour le championnat du monde. Le second et le troisième vont à la finale européenne qui aura lieu à Mamirolle, ce qui n’est pas pour me déplaire” , apprécie le régional de l’étape. Sachant que la concurrence s’annonce particulièrement rude, il s’est donné quinze jours d'entraînement pour se préparer au mieux. Associé avec son épouse Élise sur une exploitation de lait à comté, il a peu l’occasion de labou rer si ce n’est pour cultiver les 15 hec tares de céréales entrant dans l’ali mentation du troupeau. “Après le 15 août, on a toujours un petit répit sur le travail à la ferme. On en profite habituellement pour partir quelques jours en vacances en famille mais ce ne sera pas le cas cette année”, admet l’agriculteur bien conscient des sacri fices qu’impose sa passion partagée heureusement par son épouse. La finale européenne comprend deux

Les charrues de concours sont de vraies “Formule 1” conçues sur mesure.

Mickaël Delacroix, ici à l’entraînement, est qualifié pour la finale européenne en labour à plat qui se pratique avec une charrue réversible.

l Étalans

Culture de pommes de terre Et des patates poussent sur des ronds-points

Lors des trois jours de l’événement, l’organisation des Terres de Jim a prévu 40 000 repas, les plus locaux possible. Depuis quelques mois, sur le rond-point d’Étalans, les jeunes agriculteurs ont semé des pommes de terre qui ont été récoltées fin août.

L a chose est exceptionnelle et à la hauteur de l’évé nement phare de l’agri culture. Pour les besoins en repas des Terres de Jim, 4 500 pieds de pommes de terre ont été plantés sur le rond-point de la Croix de Pierre d’Étalans. Début août, les agriculteurs ont procédé au buttage puis à la récolte fin août. “La manifestation se veut au maximum locale, et ça vaut aussi pour les frites!” , souligne Vincent Tirole, vice-président de l’association des Terres de Jim. Seulement, un trouble-fête s’est invité, réduisant le rendement. À

cause de la pluie, le mildiou a fait des ravages dans les plants de pommes de terre. “On n’a utilisé aucun produit de traitement,

affamées présentes les 6, 7 et 8 sep tembre, l’action se veut également symbolique. “On voulait mettre en avant ces petites surfaces artifi cialisées et montrer que la consom mation de foncier agricole n’est jamais anodine. C’est aussi un moyen de faire passer nos mes sages” , souligne l’agriculteur. Quant au reste du menu, il est composé de burgers comtois, avec du pain des fournils du Haut Doubs, la viande provenant des Éleveurs de la Chevillotte, et les yaourts de l’E.N.I.L. de Mamirolle. Le bon goût est au rendez-vous. n L.P.

reprend Vincent Tirole. On récolte environ 1,5 tonne sur les 12 tonnes prévues.” Le reste des pommes de terre, soit entre 4 et 6 tonnes, vien nent de Dampri chard, de chez Éric Sandoz. Outre le fait de nourrir les bouches

Début août, les Jeunes agriculteurs ont procédé au buttage des pommes de terre (photo J.A. 25).

1,5 tonne sur les 12 tonnes prévues à cause du mildiou.

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