La Presse Pontissalienne 296 - Septembre 2024
34 Économie
La Presse Pontissalienne n°296 - Septembre 2024
TRANSPORTS
Une étude du Forum transfrontalier La trop faible part de transports en commun frontaliers À peine 2,2 % des travailleurs frontaliers du Haut-Doubs utilisent les transports en commun pour se rendre à leur travail. L’étude commandée par le Forum transfrontalier sur le sujet est plutôt alarmante.
clairement exprimée et parfai tement assumée de développer des offres transfrontalières de transport en commun.” Pour lui, il faudrait commencer par sortir des logiques purement natio nales d’exploitation et privilégier une approche réellement trans frontalière. “À cet égard, il serait pertinent de dépasser, au niveau financement et gouvernance, le principe de territorialité stricte selon lequel chaque partie gère les portions de ligne de son ter ritoire et en assume les coûts” estime par exemple le Forum. Et rien n’augure de bon pour les prochaines années. Sur la ligne ferroviaire Mouchard Frasne-Vallorbe, le maintien des arrêts de Mouchard et de Frasne pourrait être remis en question. Sur la ligne Frasne Pontarlier-Neuchâtel, outre une offre totalement inadaptée aux travailleurs frontaliers, la ligne risque même de fermer à moyen terme. Et que dire de la liaison Pontarlier-Frasne-Vallorbe avec un seul aller-retour par jour, totalement inadaptée aux besoins frontaliers alors que le passage de frontière entre Pon tarlier et Vallorbe est l’un des plus fréquentés en trafic auto mobile. À l’échelle de l’Arc jurassien, il apparaît que sur 6 lignes trans frontalières, 5 ne sont pas adap tées aux travailleurs frontaliers ! Les bouchons ont encore de beaux jours devant eux… n J.-F.H.
Pour les travail leurs frontaliers, la voiture reste, et de loin (entre 90 et 98 % des trajets concernés entre la France et la Suisse), le mode de trans port le plus uti lisé. Sachant que la douane de Jougne-Vallorbe est un des tout premiers points de franchisse ment de la fron tière de l’Arc jurassien, “le report modal de la route vers le
Triste constat, et en attendant, les files de voitures s’allongent !” déplore Alexandre Moine, pré sident du Forum Transfrontalier qui a commandé une étude four nie sur le sujet à la Mission opé rationnelle transfrontalière. Étude qui présente en effet un avenir sombre en matière de transports en commun trans frontaliers dans l’Arc jurassien.
À titre de comparaison, les travailleurs frontaliers de l’Ain (donc proches de Genève) sont 12,9 % à se rendre au travail en trans port en commun, bus ou train.
l’Europe. Le constat est sans appel : l’Arc jurassien est très en retard. Les ego français et suisses ne jouent pas pour les citoyens qui souhaiteraient pri vilégier ces modes de transports.
Dans l’Arc jurassien, ils sont à peine 2,2 % à la faire. “Face à ce constat, nous voulions savoir comment les transports en com mun se développaient sur d’au tres frontières de la Suisse avec
Sur 6 lignes, 5 ne sont pas adaptées aux frontaliers
rail est donc quasiment inexis tant.” Cette même étude montre que les trajets réalisés en train sont beaucoup plus importants aux frontières Suisse-Allemagne et Suisse-Italie que Suisse France. Un deuxième constat apparaît tout aussi nettement : “La situation est meilleure (ou moins mauvaise) en termes de report modal quand il existe une offre de transport en commun adaptée aux besoins des fronta liers (horaires et fréquences)” ajoute Stéphane Berdat, mem bre du Forum. Ce dernier estime que les raisons ne sont ni géo graphiques, ni techniques, mais “plutôt d’ordre politique affirme t-il. Il n’y a pas au sein de l’Arc jurassien de volonté politique
En novembre dernier, les maires du Pôle métropolitain Centre-Franche-Comté (dont est membre Patrick Genre pour Pontarlier) adressaient une lettre au président de la République pour défendre les liaisons ferroviaires. Ils n’ont pas obtenu de réponse satisfaisante (photo archive L.P.P.).
LOGEMENT Pour les personnes handicapées Un nouveau type d’habitat inclusif Dans la commune des Fins, vers Morteau, Agnès Jallon s’apprête à concrétiser un projet qui lui tient à cœur : créer des logements pour les personnes en situation de handicap dans une ancienne ferme réhabilitée qui appartenait à sa famille. Le pari est en passe d’être réussi.
Agnès Jallon devant l’ancienne ferme familiale rebaptisée “Aux quatre heures”.
D u temps et de l’énergie, Agnès Jallon n’en a pas été avare pour mener à bien ce projet sur le point de se concrétiser au hameau des Suchaux, commune des Fins. À l’endroit même où plus jeune elle habitait avec sa famille, dans une maison qu’elle a eu l’occasion de rache ter, puis de réhabiliter. Pour appuyer son projet d’habitat inclusif, elle a créé en début d’année l’association Meilleur temps. “Notre projet consiste créer un habitat inclusif pour des futurs colocataires en situation de handicap intellectuel, mais pas que, qui se retrouveraient sans solu tion. Nous croyons en cette nouvelle façon d’habiter” estime Agnès Jallon.
Pour ces personnes touchées par le handicap, il est bien souvent difficile de trouver un logement en raison notamment de la forte tension immo bilière que l’on connaît dans le Haut Doubs. “Pour ces personnes, il n’existe que deux solutions possibles : vivre comme résident dans un foyer d’héber gement dans des grands collectifs, ou alors vivre chez ses parents. Notre idée, c’est qu’ils puissent vivre chez eux mais pas seuls, dans une colocation à taille humaine” poursuit la créatrice de cette ferme réhabilitée rebaptisée “Aux qua tre heures”. Dans cette ferme, 6 per sonnes pourront être hébergées, cha cune dans une chambre indépendante, avec salle de bains et W.-C. privatifs.
logement est programmée en décem bre. Si des personnes sont intéressées pour devenir co-locataires, ou alors bénévoles dans l’association Meilleur temps, elles peuvent contacter Agnès Jallon au 07 77 12 65 46 ou à l’adresse agnes@jal lon.fr Le projet “Aux quatre heures” a reçu le soutien du Conseil départemental du Doubs. C’est le seul des vingt projets d’habitat inclusif soutenus par la col lectivité à avoir été lancé par des par ticuliers. n J.-F.H.
Haut-Doubs natal pour couler leurs jours, plus sereinement, aux côtés de trois autres co-locataires dans l’an cienne ferme familiale dans laquelle des professionnels du médico-social pourront intervenir. La ferme, bientôt dotée d’un ascenseur, sera également complétée par trois T2 à l’étage dans lesquels pourront s’ins taller des personnes âgées autonomes. Deux autres appartements pourront être occupés par des familles. “Aux qua tre heures”, ce sera la ferme la plus inclusive et intergénérationnelle du Haut-Doubs. L’ouverture du premier
La bâtisse sera dotée d’espaces com muns : salon, cuisine, espace repas et activités, terrasse, et jardin. Pour Agnès Jallon, ce projet est avant tout affectif, elle qui a un frère et deux sœurs touchés par le handicap. Et qui, après avoir travaillé à l’E.S.A.T. et avoir été logés dans un foyer A.D.A.P.E.I., n’ont eu d’autres choix que de devoir s’éloigner dans des E.H.P.A.D. de la région, loin de leur terre natale. Les travaux de réhabilitation de la ferme familiale sont en cours de fina lisation. Bientôt, Thérèse, Marie-Reine et Jean peuvent espérer retrouver leur
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