La Presse Pontissalienne 296 - Septembre 2024
14 Pontarlier
La Presse Pontissalienne n°296 - Septembre 2024
PONTARLIER
Après l’incendie du 17 août Continuité d’activité assurée à 95 % à l’U.N.A.P. Après le sinistre qui a complètement détruit l’atelier “linge à plat”,
trois priorités ont été définies autour de la sécurisation du site, de l’accueil du personnel handicapé et de la mise en place de solutions pour répondre aux besoins de la clientèle. Tout en se projetant déjà sur des plans d’action à moyen et long terme. Point de situation.
E n découvrant à froid l’état du bâtiment parti en fumée au petit matin du 17 août, tout laisse à pen ser qu’il faudra s’armer d’une bonne dose de patience avant de réintégrer cet outil de travail. “Le sinistre est intervenu vers 6 heures du matin et l’alerte a
général de la Fondation Plu riel. Entreprise adaptée, la blanchis serie U.N.A.P. emploie 90 tra vailleurs handicapés encadrés par une soixantaine de profes sionnels. L'atelier “linge plat” mobilise une trentaine de tra vailleurs handicapés et une dizaine de professionnels. “Trois priorités s’imposaient après l’in cendie. D’abord sécuriser le site avec l’aide des pompiers. On a veillé à sécuriser l’accueil des travailleurs handicapés en met tant en place des cellules d’écoute psychologique. Troisième prio rité : s’occuper des clients. Pour information, l’U.N.A.P. travaille avec 600 clients et traite 10 à 12 tonnes de linge par jour. La continuité d’activité est assurée à 95 %” , souligne Véronique Cugini, la directrice du site. Un atelier de tri manuel a été mis en place sur le site de Pon tarlier mobilisant ainsi une bonne partie de l’effectif. “Quand la blanchisserie était opération
été donnée par le surveillant de nuit. Le feu a ravagé toute la partie où l’on traite le linge à plat qui concerne notamment les hôpitaux et l’hôtellerie. Les locaux administratifs ont été préservés mais l’ensemble du site est inaccessible” , explique Franck Aigubelle, le directeur
Le sinistre s’est déclenché le samedi 17 août vers 6 heures ravageant tout l’atelier “linge à plat” (photo Fondation Pluriel).
est que ce ne soit pas une fin” , souligne Damien Barbier, le res ponsable des activités blanchis serie et industrie. Cette organisation de première urgence est aussi en soi un vrai défi logistique qui sous-entend de renforcer, par exemple, la flotte de véhicules en sous-trai tant une partie des transports. Bien consciente de la situation, la direction réfléchit déjà à faire évoluer l’organisation actuelle à moyen et long terme. n F.C.
sonnes handicapées, la Fonda tion Pluriel n’a pas manqué de soutiens aussi bien institution nels que professionnels. “On peut parler d’un bel élan de soli darité” , apprécie Franck Aigu belle. Une certaine agitation, on s’en doute, règne sur le site de la blanchisserie marqué par des va-et-vient incessants de chariots remplis de linge. “Il y a bien sûr une part d’affect quand on découvre l’état de son outil de travail après un tel incendie. Mais l’envie globale
nelle, une bonne partie du tri était automatisée ou semi-auto matisée. On a aussi été contraint
de faire du déles tage en sollicitant différents parte naires. Certains assurent toute la prestation, d’au tres font le lavage, le séchage mais ne gèrent pas le pliage…” De par sa mission au service des per
Des va-et-vient incessants de chariots remplis de linge.
Les abords de la blanchisserie ont été transformés en atelier de tri où s’affairent aujourd’hui les équipes.
ÉCONOMIE
Les commerçants demandent une réunion avec les élus
“La R.N. 57 coupée, c’est le Haut-Doubs qui est asphyxié !” Les travaux à répétition le long de la R.N. 57 ne sont pas sans conséquences sur l’économie locale. Les commentaires de Luc Saintoux, le patron de l’Auberge du Château de Joux, durement touché par les impacts de ces travaux.
L’Auberge du Château de
Joux, comme la boulangerie du Frambourg et la pharmacie, entre autres, a subi de plein fouet les conséquences
L a Presse Pontissalienne : Une nouvelle salve de travaux a affecté la circulation sur la R.N. 57 une bonne partie de l’été. Quelles ont été les conséquences pour votre activité ? Luc Saintoux : On avait déjà bien “dégusté” l’été dernier, c’était encore pire cet été ! Les chiffres sont implacables: notre chiffre d’affaires a baissé de 50 % en mai, de 40 % en juin, et de 30 % en juillet quand la route était fermée dans les deux sens de circulation. Heureu sement que le mois d’août a été meilleur, mais ça ne rattrapera jamais les pertes des mois précédents. L.P.P. : Quel est votre sentiment après cet été ? L.S. : Bien sûr, on n’est pas contre les travaux, il faut qu’ils se fassent. Mais je ne suis pas sûr que tous les décideurs se rendent bien compte de l’impact
qu’ils ont sur notre activité. Person nellement, je ne me suis pas pris de salaire pendant trois mois, j’ai moins pris de remplacements cet été, j’ai tra vaillé 7 jours sur 7. Je ne dis pas ça pour pleurer, mais il faut bien avoir
des travaux estivaux sur la R.N. 57.
la déviation, avec un feu alterné. C’est incroyable de ne pas avoir pu travailler sur des demi-chaussées. Une autre chose incroyable, c’est le refus de Pon tarlier de supprimer le feu rouge du Pélikan’s (N.D.L.R.: un bar à l’entrée de Pontarlier) au profit d’un rond-point. Il y a un rond-point devant la gare, est ce que ça crée des bouchons supplé mentaires contrairement à ce feu rouge? Même incohérence à Jougne où on a choisi la solution la plus éco nomique en créant un nouveau rond point devant le magasin B1 alors qu’on aurait sans doute pu imaginer une autre solution moins pénalisante.
L.P.P. : Qu’est-ce que vous réclamez désor mais ? L.S. : Nous allons demander une entre vue aux élus locaux en ce mois de sep tembre. On ne peut pas accepter qu’ils se félicitent d’avoir terminé les travaux avec un peu d’avance début août en disant que ça s’est très bien passé, sans qu’ils évoquent les nuisances que ces travaux ont causées sur l’économie locale ! Depuis des années, il a toujours manqué une vision globale de la part des élus locaux sur ce dossier pour en avoir une approche plus cohérente. n Propos recueillis par J.-F.H.
et les déviations, jusqu’à Jougne. Quand la R.N. 57 est coupée, c’est comme si on coupait le débit du Doubs qui ali mente en eau Pontarlier. Cette ville vit en grande partie du flux lié à cette route, avec les Suisses, les frontaliers, le passage des touristes… La R.N. 57 coupée, et c’est le Haut-Doubs qui est asphyxié. Cette route est le poumon économique de notre région. L.P.P. : Quelle autre solution auriez-vous prô née ? L.S. : Au moins tout faire pour laisser le choix aux gens d’emprunter au moins une voie de la Nationale, ou emprunter
conscience que si d’au tres périodes de travaux sont programmées - et nous savons qu’il y en a sans doute encore pour 5 ans avec le projet à l’entrée de Pontarlier -, certains commerces ou certaines entreprises ne s’en relèveront pas. Et que dire des sociétés de transport dont les chauf feurs ont perdu des heures, que l’employeur paye, dans les bouchons
“Il a toujours manqué une vision globale sur ce dossier.”
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