La Presse Pontissalienne 294 - Juillet 2024

Le dossier 19

La Presse Pontissalienne n°294 - Juillet 2024

l Zoom Programmation : l’éclectisme dans l’A.D.N. de la Paille

L e choix des artistes qui se pro duisent au festival de la Paille repose sur différents paramè tres : coups de cœur des orga nisateurs, disponibilité, cachets… La sélection qui en découle fait ensuite l’ob jet d’une petite consultation en ligne. “À l’automne, on envoie aux festivaliers une liste de propositions en leur deman dant d’exprimer leur avis. M.C. Solaar qui sera la tête d’affiche de l’édition 2024 figurait dans le top cinq des votes” , explique Floriane Lavaud. L’étalement sur trois jours permet de personnaliser la programmation. Cou leurs rock le vendredi, musique urbaine le samedi et pop et variété française le dimanche. 20 des 21 artistes ou groupes qui se produiront sont issus de la scène française et sept sont francs-comtois. “La fréquentation a été multipliée par dix depuis la création du festival. Au départ, on programmait plutôt des groupes indépendants pour un public de connaisseurs. On était plus enclin à la découverte. En arrivant à Métabief, on s’est orienté vers quelque chose de plus populaire et grand public. Et aujourd’hui, on se positionne davantage sur des têtes d’affiche en essayant de garder une petite place pour la décou verte, l’underground comme on dit” , résume Aurélien Bouveret, chargé de la programmation.

Avant de trouver sa bonne formulation, La Paille a fait l’objet de plusieurs expé rimentations avec une tonalité rock métal puis une version plus jazzy ou rap sans qu’aucune de ses tentatives de spécialisation ne convainque ni les organisateurs, ni les spectateurs. Ce qui marche à la Paille, c’est le cocktail des genres. “On arrive aujourd’hui à amener du métal, du rap, du jazz, sans oublier la musique électronique notam ment en fin de soirée. On tient aussi à programmer des groupes qui nous font plaisir en tant qu’organisateurs. Quand les gens vont sur un festival, ils s’atten dent à voir des groupes de festival qui font le show, le spectacle. Je pense par exemple à Naaman ou Vladimir Cau chemar” , poursuit Auré lien Bouveret.

Ce qui marche à la Paille, c’est le cocktail des genres.

La Paille s’épanouit dans l’éclectisme et s’efforce de coller au mieux aux attentes de son public. “On n’a jamais eu la volonté de se spécialiser. On a testé des choses. On tient à la dimension inter générationnelle dans l’idée de venir passer un bon moment sur ce festival. L’offre est parfois contrainte par des réalités économiques.” n

Cet été, les groupes et artistes se produiront en alternance entre les deux scènes qui seront proches l’une de l’autre (photo Jérôme Saillard).

Zoom Les chiffres insolites

du festival l 608 fûts de bière l 2 tonnes de metsiflette l 200 personnes accueillies aux loges artistes l 453 repas confectionnés au catering artistes l 2 000 repas bénévoles préparés en trois semaines

l 5 kilomètres de barrières installées Plus de 500 000 €

Entre 400 et 500 bénévoles sont mobilisés le temps du festival (photo Jérôme Saillard).

de retombées économiques

de l’ombre, sont particulièrement chou choutées avec pas mal de services et une prise en charge complète pour que chacun puisse vivre dans les meilleures condi tions cette expérience. “On leur propose même des cours de sport pour qu’ils se mettent en jambes.” Fin juin, les réser vations étaient au même niveau que les années précédentes. Encourageant. n F.C. L’impact du festival de la Paille est loin d’être anodin pour les acteurs écono miques : hébergeurs, commerçants, res taurateurs, activités touristiques. Cela représente 216 000 euros de retombées économiques sur le territoire de la com’com des Lacs et montagnes du Haut-Doubs. À cela s’ajoutent plus de 300 000 euros dépensés sur le reste du Haut-Doubs. n

et samedi et 6 000 entrées le dimanche. Depuis plusieurs années, les organisa teurs du festival de la Paille sollicitent l’agence Déclic spécialisée dans la réa lisation de bilan carbone et la mise en place de plan d’actions pour être plus performant sur le plan environnemental, social. Cette démarche transversale s’applique à tous les niveaux : éclairage, produits de lavage, tri des déchets. “On s’est engagé dans une charte sur le développement durable pour tout ce qui est lié à la res tauration. On est attentif à la provenance des produits, on a de la vaisselle réuti lisable fournie par Préval.” La rigueur concerne aussi les supports de commu

nication en privilégiant les outils numé riques et en ne conservant qu’un seul support papier. Même topo au niveau de la mobilité en encourageant le covoi turage et l’utilisation des navettes. “On s’est organisé pour faciliter du mieux possible l’accueil des personnes à mobilité réduite. On tient également à proposer des tarifs préférentiels aux étudiants, aux bénéficiaires de la carte jeune. L’accès est gratuit aux enfants de moins de 12 ans” , précise Floriane Lavaud, respon sable de la communication. La durée du festival s’allonge et assez paradoxalement celle des concerts est raccourcie avec des temps de pause plus longs entre chaque prestation. Une stra

cela impose une alternance des concerts et offre ainsi la possibilité de n’en man quer aucun. En accord avec les gestion naires de la station, il est prévu de pou voir accéder à la Luge des cimes. Une expérience unique qui offre un étonnant point de vue au-dessus du festival. À noter aussi la présence du camping éphé mère toujours situé sur le terrain de foot de Métabief. “C’est un autre lieu de vie du festival avec ses propres animations et concerts.” Entre 400 et 500 bénévoles sont mobilisés pendant le festival. “Il nous en manque encore quelques-uns pour être au top de l’organisation” , lance la directrice. Les petites mains du festival, travailleurs

tégie qui vise à donner du temps aux festivaliers pour se déplacer d’un lieu à l’autre sans précipitation. La décontraction est de mise cet été sur le site de la Paille où le public pourra se prélasser, se reposer sur la nouvelle zone chill baptisée la Paillotte. “Beaucoup de personnes se donnent rendez-vous une fois par an à la Paille. Cet espace leur permet de se retrouver. Cette zone est aussi réservée aux personnes qui auraient été victimes d’agression. Un chapiteau sera monté à cet endroit avec une offre d’animations.” L’une des principales innovations réside dans le rapprochement de la scène du Mont d’Or qui sera ins tallée près de la Grande scène. Du coup,

Made with FlippingBook - Online Brochure Maker