La Presse Pontissalienne 290 - Mars 2024

Pontarlier 11

La Presse Pontissalienne n°290 - Mars 2024

SANTÉ

Désengorger les urgences La solidarité médicale pour compenser le manque d’urgentistes à l'hôpital Rémi Bastille le nouveau préfet du Doubs était à l’hôpital de Pontarlier le 8 février dernier pour apprécier de lui-même la situation préoccupante au service des urgences et les solutions déployées avec les médecins généralistes locaux pour mieux réguler l’activité.

P rivé de six médecins urgentistes sur un effec tif habituel de 13, le ser vice des urgences du C.H.I.H.C. traverse une période très compliquée qui pourrait durer longtemps. Plusieurs rai sons à cette pénurie qui n’est pas spécifique à Pontarlier. “Il

y a une crise de vocation dans ce métier. Les jeunes s’engagent moins dans la médecine d’ur gence et quand ils le font, c’est souvent dans le cadre d’une acti vité partagée en couplant par exemple urgences et soins pal liatifs” , justifie Jean-David Pillot, le directeur du C.H.I.H.C.

À cette crise de vocation s’ajoute “un concours de circonstances avec plusieurs praticiens en congés maternité ou en arrêt maladie” , complète Agnès Hochart, directrice déléguée de l’A.R.S. dans le Doubs. Pour faire face à la situation, le C.H.I.H.C. en concertation avec

Le docteur Ashraf Al Junaidi, président de la Commission Médicale d’Établissement explique à Rémi Bastille, nouveau préfet du Doubs les solutions de prise en charge mises en place pour soulager le service des urgences.

cas, elles sont systématiquement réorientées vers les cabinets de médecine générale des secteurs de garde en journée et la nuit” , précise le directeur du C.H.I.H.C. Les habitants du Jura devront prioritairement se diriger vers les médecins généralistes de Champagnole ou de Lons-le Saunier, ou vers l’hôpital de Lons-le-Saunier. “On a com mencé à former le personnel des urgences en mettant en place des protocoles pour pouvoir orga niser cette régulation” , complète le docteur Ashraf Al Junaidi. “Quelques médecins remplaçants viennent en renfort aux urgences. Il y a aussi des généralistes qui font cet effort” , souligne Laure Jagiello, la directrice de la

la Communauté Professionnelle Territoriale de Santé (C.P.T.S.) du Haut-Doubs Forestier a déployé un plan de régulation à trois étages pour désengorger le service et réduire les temps d’attente qui durent parfois plu sieurs heures. “Ce service reçoit jusqu’à 200 patients par jour, soit presque 40 par heure. C’est ingérable avec un effectif d’ur gentistes réduit de 45 %. Le choix a été fait de privilégier en pre mier lieu les urgences vitales et de gérer les cas qui nécessitent une hospitalisation en collabo ration avec d’autres médecins du C.H.I.H.C.” , explique le doc teur Ashraf Al Junaidi, prési dent de la Commission Médicale d’Établissement. Chef du pôle mère-enfant, ce pédiatre explique avoir complè tement changé l’organisation de son service pour assurer la prise en charge des enfants arri vés aux urgences. Ce partage des postes concerne aujourd’hui une poignée de médecins du C.H.I.H.C. La troisième caté gorie concerne les patients qui ne nécessitent pas une hospi talisation. En premier lieu, le C.H.I.H.C. invite à retrouver les bons réflexes : ne pas se rendre spon tanément dans un service d’ur gence mais contacter son méde cin traitant en première intention ou composer le 15 ou le 39 66, la régulation médicale permettant de bien orienter le patient par rapport à son besoin de prise en charge. La bobologie, si l’on peut l’appeler ainsi, repré sente 40 à 50 % de l’activité des urgences. “On a mis en place un dispositif assez innovant avec la C.P.T.S. pour la gestion des consultations de médecine géné rale des personnes qui se pré sentent aux urgences. Dans ce

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C.P.T.S. du Haut Doubs Forestier qui fédère 49 généralistes. Difficile de savoir combien de temps il faudra maintenir cette organisation assez unique en son genre. Une meilleure coordi nation est atten due à l’aboutisse ment prochain du projet de maison médicale de garde qui sera située dans un premier temps en face de l’hôpital. Les médecins généralistes vien dront tenir des gardes jusqu’à minuit. Ouver ture espérée en juin prochain. n F.C.

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