La Presse Pontissalienne 289 - Février 2024

Le portrait 39

La Presse Pontissalienne n°289 - Février 2024

SUISSE VOISINE Un personnage du Val-de-Travers

Dans sa maison de Boveresse transformée en musée et en bar, Diane Tripet fait découvrir sa pas sion pour l’absinthe. Au comptoir, elle se livre aussi sur l’époque où elle était Nicolas, sa passion pour la chanson et pour la politique. Sans modération. Diane Tripet, de lui à elle

Diane Tripet, avec sa guitare sèche, revisite les standards de la chanson française.

L’ Areuse, une rivière suisse qui prend sa source à Saint-Sulpice et se jette dans le lac de Neuchâtel, coule dans ses veines. Elle en a même fait un poème qu’elle a baptisé “Notre coin de pays”. Diane Tripet, 69 ans, est une artiste, une musicienne. “Par instinct” insiste-t-elle. “J’ai toujours aimé la musique. J’ai Zoom En 2012, Diane Tripet a sorti son album “De lui à elle”. Un album où la guitare est l’instru ment principal et la voix l’atout essentiel. Un album qui résume 30 ans de souffrances mais qui offre aussi des chansons joyeuses et des hymnes à sa passion pour l’absinthe. Parmi les 18 titres qui le com posent, la chanson “Madame” est un hymne à la transidentité et au mal-être qu’elle peut, par fois, engendrer. Pour comman der l’album, rien de plus simple, écrivez à Diane Tripet à l’adresse suivante : diane@hotmail.ch, ou rendez-vous sur sa chaîne Youtube NicoDiane

pris des stages de chant avec Joëlle Gerber qui enseigne au Conservatoire de Neuchâtel. Elle m’a donné l’amour de la chanson française et le goût de composer.” Et de reprendre les grands clas siques des Brassens, Renaud. Des plus grands, elle a repris les mots pour soulager ses maux. La musique fut pour elle une thérapie. Car avant de renaître

tions.” Avec Nicolas Giger, autre ancien maire de Boveresse, elle a par ticipé à la création de la fête de l’Absinthe en 1998. “Je me consi dère comme une absinthologue” termine Diane. “ Il y a bien des gynécologues, des psychologues. Pourquoi pas des absintho logues ? J’estime que l’on ne doit pas dire absintheur mais absin thologue…” En attendant que le débat soit tranché, Diane livre une ultime facette de son existence bien chargée : sa passion pour la poli tique. Membre du Parti socialiste du Val-de-Travers, elle défend, entre autres, la cause L.G.B.T. Elle fait aussi partie du groupe Arc-en-Ciel qui soutient les chré tiens et les chrétiennes L.G.B.T. +. De gauche, L.G.B.T. + et chré tienne, elle a sa propre idée sur le rapport de Jésus à la divinité et à l’Humanité : “Je suis sûr qu’il aurait été de gauche. Cer tainement même qu’il aurait été le premier des communistes...” n A.A.

aux Absin thiades de Pon tarlier. Un évé nement incontournable pour elle qui a la passion de la célèbre boisson anisée. Dans sa maison de Boveresse, elle s’est confec tionné un magnifique musée qui lui est dédié. Un demi-millier de bouteilles,

lui a offert le corps auquel elle s’était toujours identifiée, elle est ainsi devenue Diane. “J’étais mal dans ma peau d’homme” raconte-t-elle. “J’étais au bord du suicide, j’avais un mal-être en moi. J’ai reçu la foi en 2009 et j’ai eu des rêves, des songes qui m’ont indiqué que j’étais une femme. Le Bon Dieu m’a parlé. Et il m’a dit “va et témoigne de ta foi…” Avec la foi, Diane a retrouvé sa voie. Celle de la musique. Et fait apprécier sa voix. L’été dernier, elle a remplacé Pierre Agutte pour chanter dans une ferme proche de Malbuisson. Elle s’ac compagne à la guitare sèche et revisite les standards de la chan son française. “Quand j’étais Nicolas, j’ai chanté au théâtre Blier de Pontarlier” se rappelle Diane. “J’aime bien chanter Tré net.” Preuve en est, pas besoin de la pousser beaucoup pour l’entendre entonner l’hymne à la gaieté du grand Charles, “Y’a d’la joie”. Par le passé, elle a aussi joué

en femme, Diane est née homme et a vécu entre 1954 et 2012 sous l’identité de Nicolas Tripet. Après une lourde opération, qui

Un musée dédié à la célèbre bois son anisée.

pleines ou entamées et venues du monde entier (Suisse, France, mais aussi Israël, Japon, États Unis…), entretiennent sa légende. “C’est le maire de Bove resse de l’époque, Edmond Jean Richard, qui m’a fait découvrir l’absinthe en 1988” se souvient Diane. “J’ai tout de suite aimé son goût anisé. Évidemment pour s’en procurer, ce n’était pas facile. Il fallait avoir de bonnes rela

Dans son musée de l’absinthe situé dans sa maison de Boveresse,

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