La Presse Pontissalienne 289 - Février 2024
2 Retour sur info - Pontarlier
La Presse Pontissalienne n°289 - Février 2024
À la P’tite Librairie à nouveau à l’affiche de la générosité
Métabief dans le viseur de la justice environnementale
S ix mois après son précédent don à l’association “Rires de héros”, Annick Dornier remet le couvert avec un nouveau chèque de 1 000 euros offert le 27 janvier dernier à l’association “Ô fil des prémas francs-comtois”. Les bénévoles de cette association réalisent des confec tions en tricot et en couture destinées à l’amélioration du quotidien des bébés pré maturés, de leurs parents et des équipes médicales. “ Habituellement, il me faut une année pour réunir une telle somme mais depuis que je vends les livres sur Vinted et le Bon Coin, cela va beaucoup plus vite. Je suis moi-même surprise du résultat.” C’ est une feuille de route ambitieuse qui a ainsi été dévoilée par Jean David Pillot, le directeur du C.H.I.H.C. (centre hospitalier intercommunal de Haute Comté) lors de la cérémonie des vœux. “Le C.H.I.H.C. emploie aujourd’hui 1 500 professionnels répartis sur huit sites. Son bassin d’attraction s’étend bien au delà du Haut-Doubs puisqu’il compte aujourd’hui 120 000 habitants. Ils seront 150 000 dans dix ans. Il faudra que l’hôpital
Ancienne enseignante, Annick Dornier, passionnée de lecture, a choisi de recueillir toutes sortes d’ouvrages pour les revendre en ligne à prix modique. L’aventure À la P’tite Librairie a débuté en 2021. Pas ques tion pour Annick Dornier de garder les bénéfices des ventes. “Je remets à chaque fois un chèque d’une valeur de 1 000 euros au profit de petites associations caritatives.” Elle récupère tous les livres, à l’exception des encyclopédies invendables aujourd’hui. Les ventes en ligne représentent un gros travail de confection de colis et d’envoi. Annick Dornier sait qu’elle peut compter sur le concours de son discret mais efficace
Claire Keller, substitut du procureur,
époux, Jean-Marie Dornier qui l’assiste efficacement dans ce travail logistique. La P’tite Librairie milite aussi, à sa façon, pour rendre le plaisir de la lecture plus accessible. ■ la médecine de ville et les usagers de la santé. On doit fonctionner en mode coo pération avec les généralistes et profes sionnels de santé.” Le quatrième axe stratégique s’articule autour de la pertinence des soins, du développement durable et des grands travaux structurants. Le C.H.I.H.C. va ainsi investir 34 millions d’euros d’ici 2029 pour moderniser ses installations. Deux grands projets à 14,5 millions d’euros sont à l’ordre du jour : la rénovation complète du service des urgences, et l’extension rénovation de l’hôpital de Morteau. “On investira aussi 3 millions dans l’extension de la maison médicale de Mouthe et 2 mil lions dans l’aménagement de l’Unité d’Hos pitalisation Renforcée à l’E.H.P.A.D. du Larmont. À cela s’ajoutent la réhabilitation de l’hôpital d’Ornans, l’extension de la maison médicale de Nozeroy, la réhabili tation de l’ancien hôpital de Pontarlier pour en faire une résidence senior. ” Le cinquième et dernier axe stratégique concerne la gouvernance. “Il s’agit de prendre en compte la fonction institu tionnelle, la place de l’usager et comment, tous ensemble, nous contribuerons à l’évolution du C.H.I.H.C.” , résume le direc teur. ■ Annick Dornier a remis un chèque de 1 000 euros à Céline Jacoulot de l’association “Ô fil des prémas francs-comtois”
spécialiste des questions envi ronnementales,
et étienne Manteaux,
procureur de la République de Besançon.
U ne convention judiciaire d’in térêt public devrait concerner Métabief prochainement. La commune, dont la station d’épuration inadaptée a multiplié les rejets pol luants, devrait se voir condamnée à une amende de 50 000 euros, plus 95 000 euros de dommages et intérêt au bénéfice d’associations parties civiles, pour préjudice écologique. La justice environnementale a décidé de frapper. Depuis sa création en juin 2021 avec une magistrate nommée à sa tête, le Pôle régional de l’environnement mul tiplie les actions et continue à monter en puissance. Pas moins de 447 pro cédures ont été reçues en 2023. Au moins deux audiences pénales entiè rement dédiées à ces questions sont désormais programmées au tribunal judiciaire de Besançon. La prochaine aura lieu le 29 mars. “Deux affaires principales seront traitées, détaille Étienne Manteaux, le procureur de la République de Besançon : une fro magerie pour pollution, et Enedis poursuivi pour avoir arraché des haies en dehors des périodes autorisées.” Quand les affaires ne vont pas jusqu’à une audience publique et un juge
ment, elles se règlent donc dans le cadre de ces conventions judiciaires d’intérêt public, sortes d’accords entre la justice et la personne morale incriminée. “Quatre conventions ont ainsi été conclues sur l’année écoulée” note le procureur. L’un concernait la Ville de Besançon qui a accepté de payer une amende de 7 500 euros suite aux dysfonctionnements consta tés au zoo de la Citadelle. La froma gerie Lactalis à Vercel a payé 100 000 euros d’amende pour pol lution. La société Plastivaloire de Mor teau a dû débourser 80 000 euros d’amende suite à la pollution d’un ruisseau par des métaux lourds (chrome, cuivre et nickel) et derniè rement, la S.N.C.F. s’est acquittée d’une amende de 90 000 euros suite au curage d’un ruisseau à Pompierre sur-Doubs. Avec Claire Keller, la magistrate dédiée au sujet, et l’arrivée récente d’une déléguée du procureur entièrement vouée à ces questions, “les choses bougent, nous enregistrons des avan cées significatives en matière de répression contre les atteintes à l’en vironnement” se réjouit Étienne Man teaux. ■ Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Rédaction : Alexandre Arbey, Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Jean-François Hauser, Laurine Personeni. est éditée par la société “Publipresse Médias” Rédaction et publicité: 03 81 67 90 80 E-mail: redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645
34 millions d’euros investis par l’hôpital entre 2026 et 2029
s’adapte à cette croissance démogra phique.” Cinq axes stratégiques ont été définis pour relever ce défi. D’abord réussir à renforcer l’attractivité du site pour préserver l’emploi et développer l’activité. Ensuite continuer à porter un vrai projet d’innovation médicale au sein du Groupement hospitalier de ter ritoire avec les hôpitaux de Dole, Besançon et Nozeroy. “L’avenir passe aussi par la qualité des partenariats mis en place avec
Jean-David Pillot, le directeur du C.H.I.H.C., a présenté les cinq axes stratégiques qui conforteront l’établissement.
Éditorial Collectif
loppement fulgurant en quelques décennies de cette filière des fromages A.O.P. dans le Haut-Doubs a son revers : l’intensification de la production laitière avec une pro ductivité qui s’est accrue de 400 litres par hectare depuis le début des années 2000 peuvent entraîner, les scientifiques le disent, une perte de diversité dans la flore des prairies en relation avec l’agrandis sement des troupeaux et l’intensification de certaines pratiques agricoles, ainsi qu’un risque accru de pollution des rivières. Alors oui, les agriculteurs de la partie haute de notre département sont heureu sement épargnés par les crises que d’autres connaissent ailleurs en France. Mais sans doute plus que la simple question des reve nus, les agriculteurs se sentent certaine ment en décalage dans une France des 35 heures qui, lentement, a glissé dans une société des loisirs, des week-ends, et pour qui la question alimentaire est devenue secondaire. ■ Par le directeur de la rédaction Jean-François Hauser
à leur intelligence collective qu’ils le doivent, autant qu’à la solidarité entre tous les acteurs de cette filière, du poroducteur au transformateur. Depuis des temps immé moriaux, les paysans ont pris l’habitude ici de mettre leur lait en commun pour fabriquer les fromages au sein des frui tières, qui alimentent le troisième maillon de cette chaîne solidaire, à savoir les affi neurs, qui ont fait le choix de ne pas investir dans la première transformation . Contrai rement à la filière du lait standard, ici, il n’existe pas de mouvement de regroupe ment ou de concentration. L’éleveur, le fro mager et l’affineur sont liés par le produit et le revenu de chacun dépend de la qualité du travail de l’autre. Depuis toujours, les producteurs ont su préserver leur auto nomie, et garder la main sur la valeur de leur travail. Ce modèle historique prouve aujourd’hui avec éclat sa modernité dans un marché européen ouvert aux quatre vents. Bien sûr, la bonne santé et le déve
L e mouvement de constestation des agriculteurs, inédit dans sa forme, révèle un profond malaise de la pro fession. Un malaise particulièrement pal pable là où la contestation est née, dans le Sud-Ouest de la France, où élevage et viticulture sont particulièrement malme nés. On a vu ici aussi l’ampleur du mou vement, symbolisé par cette concentration de tracteurs et de paysans aux abords du rond-point de l’Alliance à Étalans fin jan vier. Le rassemblement, bon enfant, n’était pas constitué d’exploita,ts semblant au bout du rouleau et comme l’a avoué un resposnable syndical ce jour-là, ils étaient sans doute plus présents par solidarité avec la profession tout entière que pour dénoncer un niveau de vie indigne. Par ticulièrement les producteurs locaux de la filière lait A.O.P. qui, et c’est bien grâce
Mise en page : Olivier CHEVALIER
équipe commerciale : Virginie Girardot, Anthony Gloriod.
Crédits photos : La Presse Pontissalienne, Complexe Le Lac, Club affaires du Haut-Doubs, Croix rouge, A. Duléry, A. Ferreux, T. Laffly, Prvéal, Scale, Station de Métabief. Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1298-0609 Dépôt légal : Février 2024 Commission paritaire : 0227 D 79291
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